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Alter et ego (Carnet)
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30 mars 2013

Je n'ai pas le temps !

Il y a un peu plus de cinq ans l'aimable femme que j'avais épousée a préféré ne pas me suivre sur la route nouvelle, mais imprévue, que je lui proposais. Me retrouvant seul, démotivé et un peu paumé, étranglé par l'urgence financière, j'ai alors dû renonçer au métier qui m'avait passionné. À contre-coeur je quittais le statut d'indépendant pour revenir vers le monde, assurément plus sûr et confortable, du salariat et de ses fiches de paye mensuelles. C'est ainsi que j'entrais, presque par hasard, dans le monde de l'économie solidaire, et plus précisément dans celui de l'insertion. Il s'en fallut de peu mais j'y accédais par le meilleur côté : accompagnant plutôt qu'accompagné. Sauvé in extremis, alors que je venais de m'inscrire comme demandeur d'emploi et de RMI...

Pendant trois ans j'ai exercé une fonction d'encadrement technique auprès de personnes en difficulté. Un travail certes intéressant mais qui ne correpondait pas vraiment à mes aspirations. Faisant trop peu appel à ma compétence il ne m'offrait pas de perspectives d'évolution. Humainement et intellectuellement je n'y trouvais pas non plus mon compte. Je commençais à me sentir au bout de ce que je pouvais espérer et envisageais un départ prochain vers l'autre métier auquel je me formais en parallèle : l'écoute intime dans le domaine relationnel, en particulier au sein du couple.

C'est à ce moment là que mon supérieur hiérarchique annonça qu'il quitterait bientôt ses fonctions, sans doute par lassitude et désaccord majeur avec les orientations prises par la direction. Sollicité par cette même direction j'exprimais d'abord un refus. Mais finalement, après quelques semaines d'hésitation, j'acceptais la proposition : l'enjeu me stimulait. J'avais envie de « faire bouger les choses », de m'impliquer dans le fonctionnement de la structure, d'en améliorer le fonctionnement... et notamment sur le plan relationnel. Assez bizarrement je me sentais à la hauteur, bien que n'ayant jamais eu de telles responsabilités. Du même coup je renonçais durablement à exercer dans le domaine de l'écoute intime des couples...

Voila donc près de deux ans que je suis devenu "manager" de l'équipe à laquelle j'appartenais antérieurement. Devenir le chef de mes pairs n'a pas été simple et a d'abord représenté pour moi un défi supplémentaire dans la prise en main de mes nouvelles fonctions. Ne supportant pas moi-même l'autoritarisme, il m'a fallu du temps pour trouver mes marques en position d'autorité et de décisionnaire. Peu à peu j'ai pris la posture qui m'a été assignée, et seul un de mes anciens pairs semble ne pas l'accepter. C'est un point qui me pose problème et que j'évoquerai sans doute dans une prochaine note.

Être manager ne consiste pas seulement à encadrer une équipe : c'est d'abord répondre à des objectifs. Le management n'est qu'un des moyens pour y parvenir. Manager c'est organiser, planifier, déléguer, vérifier... mais aussi être attentif à ce qui pourrait bloquer le mécanisme. Bref : faire en sorte que tout concoure à ce que les objectifs soient atteints. Cela demande organisation et méthode, pragmatisme et rationnalité, mais sans oublier une donnée essentielle dans ce système : il est humain. On ne peut se limiter à des chiffres, des tableaux, des taux et des ratios de performance. En même temps, et parce qu'il est humain, le système nécessite aussi une certaine rigueur que les éléments pré-cités permettent de mesurer, évaluer, cadrer. Le rôle du manager est donc de jouer sur ces deux tableaux : les chiffres et les hommes (et femmes, bien entendu...).

Moi qui avais été particulièrement lamentable en maths durant ma scolarité, je me suis découvert une passion pour les chiffres ! Ceux qui servent d'indicateurs objectifs, qui mettent en évidence les évolutions, qui indiquent les tendances. Mais je n'oublie pas l'humain, avec lequel je suis en prise directe au quotidien et que je vois vivre, souffrir ou se réjouir : je reste attentif au bien-être de mes collaborateurs. Je jongle donc avec l'un et l'autre de ces paramètres, tentant de trouver le juste équilibre. Selon mon interlocuteur et l'angle qu'il privilégie, je cherche à mettre en contrepoids l'autre partie des enjeux : rappeller l'humain quand on me parle chiffres, et inversement.

Cet arbitrage permanent me stimule et m'enthousiasme, bien qu'il me conduise souvent à faire le grand écart. J'adore mon rôle de manager-organiseur-coordinateur ! J'y trouve un réel plaisir et prend garde à ne pas lui consacrer trop de mon temps et de mon énergie. Pour moi les journées passent trop vite et un  « déjà ?! » accompagne chacun de mes regards vers l'horloge.

Ce qui me manque c'est donc... du temps.

Je n'ai pas le temps de faire tout ce que je voudrais ! Je cours après le temps, toute la journée, chaque semaine, tout au long du mois... n'ayant que de trop brefs épisodes de répit à certaines périodes de l'année. Passionné, donc, mais soumis à une stimulation permanente, souvent stressante, dans le cadre du travail. Ailleurs, en revanche, je vis dans l'insouciance de l'instant, prône le lâcher-prise, vois flotter mes pensées et aime laisser le temps au temps...

Je n'ai pas le temps de tout faire, avais-je expliqué en fin d'été à la directrice, qui m'en demandait encore davantage. Organise-toi, m'avait-elle répondu, comme à son habitude. Donnes-toi des priorités, m'assena t-elle en me chargeant encore de nouvelles tâches... Réponse simpliste d'une personne bien trop éloignée des réalités de terrain pour en appréhender les difficultés. 

Un argument a été décisif : des clients importants avaient exprimé leur instatisfaction. Certains allant jusqu'à nous retirer leur confiance pour cause de dépassement de délais. Une conséquence directe de la surcharge globale de travail de toute l'équipe, qui nous a mis en incapacité de répondre à la demande, faute de moyens.

J'ai été suffisamment persuasif pour que ma supérieure hiérarchique me propose un accompagnement afin de mieux organiser ma charge de coordinateur. Trois mois d'obervation par des intervenants extérieurs, d'analyse, de propositions, pour mieux organiser ma fonction de manager-gestionnaire. Pour mettre en place un système de répartition des tâches plus efficace et offrir ainsi à toute l'équipe des conditions de travail plus confortables et d'avantage d'intérêt personnel. Je suis satisfait par ce qui s'installe et confiant dans ce qui se profile, tout le monde devrait y trouver son compte.

Il n'empêche que mon emploi du temps reste chargé, notamment parce que je mets en place une nouvelle organisation. Il me manque encore du temps.

Je n'ai pas le temps !

Argument irrecevable, m'a retorqué hier un de ceux qui m'accompagne dans la démarche. C'est une question de priorités. Le temps on ne l'a jamais : on le prend.

Un peu vexé par cette fin de non-reçevoir opposée à une plainte que j'estimais justifiée, j'ai tenté d'argumenter... D'un côté je savais qu'il avait raison et j'en suis venu rapidement à la conclusion qu'il me revenait de dire "non", de moins répondre aux demandes venues de toute part, de déléguer davantage, de laisser tomber certaines exigences. De l'autre, je trouvais que l'irrecevabilité de mon sentiment d'impuissance avait quelque chose de trop radical. Comme une abstraction technocratique, trop éloignée de la réalité du terrain. Il existe une réalité physique du temps, une autre de la quantité de travail, et la superposition des deux fait qu'au delà d'un certain point les données ne peuvent plus coïncider. On aura beau optimiser, ça ne rentrera plus !

Au cours de l'échange l'homme m'affirma que lui aussi, à ses débuts, se laissait déborder par la somme des tâches. Et puis il avait appris à mieux gérer son temps, à établir des priorités, à renoncer, à refuser. Bref, à décider du temps qu'il accorde à chaque tâche plutôt qu'à courir après l'insaissisabilité du temps.

Je suis revenu à la charge en lui citant des exemples extraits de la somme de tâches dont j'ai la charge, mais il m'a répondu que la plupart n'étaient pas de mon ressort. Certes elles m'ont été confiées... mais j'aurais pû les refuser ou les distribuer à mes collaborateurs ou à mon assistante. Tant que j'accepte, les autres (et notamment ma hiérarchie...) continuent de charger la mule. Je dis que je n'ai pas le temps... et pourtant je continue à accepter. C'est incohérent...

La machine fonctionne, mais au prix d'une surchauffe que je m'impose et qui peut fort bien rester "invisible" tant que j'endure. Il me faut prendre le risque de voir la machine se bloquer pour qu'apparaisse avec évidence qu'elle est trop sollicitée. A me surcharger j'augmente le risque d'erreurs dues à l'urgence et au stress. Ce faisant, j'accepte de me mettre en tort et ne pourrais pas me défausser de ma responsabilité en cas de problème. A trop vouloir faire bien... je prends le risque de mal faire et me le voir reprocher.

Ouais, finalement il n'avait pas tort : l'argument du manque de temps est irrecevable.

Je pourrais d'ailleurs faire ici un parallèle avec d'autres interactions relationnelles que celles du monde du travail : ma responsabilité de mon côté de la relation. Si l'autre me demande plus que je ne peux donner en restant confortable, il m'appartient de refuser. Je suis donc responsable de la pression que j'accepte de supporter. Que ce soit par rapport au temps ou à des exigences affectives...

Il y a cependant une limite à la logique très cartésienne qui consisterait à découper le temps : la notion de plaisir. L'efficacité en terme de productivité est une chose mais elle peut conduire à des résultats froids et déshumanisés. Je sais qu'il m'importe de travailler avec une certaine sensibilité esthétique, une qualité relationnelle et technique. Cela fait partie de valeurs qui contribuent à mon plaisir et mon équilibre. J'y accorde donc du temps, sans lequel mon enthousiasme s'étiolerait. Un temps qui n'est pas directement productif mais qui rend possible la productivité. Il me semble essentiel de ne pas perdre de vue cet aspect du travail : la motivation.

 

 

 

Commentaires
C
Un beau billet qui me fait découvrir l'être professionnel, le manager.<br /> <br /> Un manager, pour moi, avant de répondre à des objectifs doit donner les orientations et insuffler le sens. <br /> <br /> Il doit connaitre les points forts de ses collaborateurs pour s'appuyer dessus et faire avancer l'équipe, laquelle alors répondra plus facilement aux objectifs..<br /> <br /> Le secteur dans lequel nous intervenons tous 2 est bousculé par le contexte socio-économique. A mon sens, on perd de vue l'humain, au détriment d'objectifs inatteignables car la précarité nourrit la précarité.<br /> <br /> Quant au temps dont tu parles, j'ai eu mon aussi un retour d'un formateur un jour qui me disait que les personnes qui n'ont pas le temps, sont les personnes qui ne savent pas s'organiser et ne savent pas déléguer.<br /> <br /> Le temps lui a donné raison ;)
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A
En te lisant, je me suis revu il y a bien des années… combien de fois me suis-je laissé déborder en courant après le temps…<br /> <br /> De ma modeste expérience de 17 ans de direction d'un service de 18 personnes, (c'était dans une autre vie…) J'ai surtout retenu que manager, cela s'apprend, à la fois sur le tas, mais aussi avec des aides extérieures. <br /> <br /> Les premières années, je voulais tout faire, tout suivre, tout contrôler… Finalement je manquais de confiance : en moi-même, et dans mes collaborateurs…<br /> <br /> Peu à peu, j'ai compris que déléguer était une excellente chose.<br /> <br /> Les gens attendent plus qu'on ne le croit qu'on leur donne en responsabilité propre certaines tâches, pour lesquelles, bien souvent, ils ont plus de compétences que nous…<br /> <br /> C'est valorisant pour tout le monde. C'est motivant pour une équipe. C'est responsabilisant.<br /> <br /> Alors, évidemment, ils ne font pas comme on aurait fait nous-mêmes… Non : bien souvent ils font mieux !<br /> <br /> <br /> <br /> La deuxième chose que je dirais : déjà dite : c'est l'importance de la gestion d'agenda. On imagine pas combien justement cela fait gagner du temps…<br /> <br /> Pour moi, progresser dans le respect des plages horaires fixées y compris pour les entretiens en interne, cela a été très libérateur, alors que je croyais à une contrainte pénible…<br /> <br /> Mais il faut aussi le respecter vis-à-vis de ses collaborateurs. C'est-à-dire ne pas les déranger tout le temps à tout moment et à tout propos…<br /> <br /> <br /> <br /> La dernière chose, la plus difficile sans doute. Savoir dire NON à ses supérieurs hiérarchiques ! Car sinon, ils savent très bien , nous « exploiter »… et nous, on fait ensuite redégringoler La surcharge sur nos propres collaborateurs… Un vrai cercle vicieux…<br /> <br /> <br /> <br /> quant aux qualités humaines, à la bonne ambiance, au respect des personnes, etc. je n'ai aucun doute sur tes capacités en ce domaine… Cela peut très bien se vivre et compris dans une gestion rigoureuse et non pas rigoriste...<br /> <br /> <br /> <br /> et puis ne pas oublier sur l'agenda : les pauses-café !<br /> <br /> :-)
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K
Pierre,<br /> <br /> <br /> <br /> Petite inspiration ( please don't smile!!) liée au temps et à lui...<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas le temps<br /> <br /> Me rabâches-tu à tue-tête<br /> <br /> Mais user d'un tel prétexte<br /> <br /> N'est pas digne d'un homme charmant<br /> <br /> Alors ce leitmotiv incessant<br /> <br /> S'installe entre nous tel un spectre<br /> <br /> Car ce signe là est assurément<br /> <br /> Un appel vers une liberté convoité<br /> <br /> Et ton désir d'espace grandissant<br /> <br /> S'oppose à ce manque de temps dérobé.
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C
Comment ça vieille tranche ??!!! (Je fais mon Tryphon)<br /> <br /> <br /> <br /> Hélas oui, Célestine, nous sommes nombreux à devoir surfer sur la motivation dans un contexte où la tentation de baisser les bras pourrait s'accroître. C'est un défi permanent... et par là-même stimulant. Mais jusqu'à quand ? Jusqu'à quels renoncements ? Restons vigilants :)<br /> <br /> <br /> <br /> Petite précision concernant mon préambule : ma femme ne m'a pas quitté, elle n'a seulement pas voulu suivre le chemin exploratoire que je lui proposais (le résultat est le même, mais la démarche est différente) ;)
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C
"Comme une abstraction technocratique, trop éloignée de la réalité du terrain."<br /> <br /> Incroyable! Ça me rappelle ma supérieure hiérarchique!<br /> <br /> Comment ai-je pu louper ce billet ? (je n'ai pas dû prendre le temps...)<br /> <br /> Tu sais quoi? Mis à part le préalable sur ta femme qui t'a quitté, j'aurais pu écrire ce texte sans changer une seule virgule. En tant que directrice d'école, c'est exactement cela que je vis au quotidien. Un subtil mélange d'humain et de rationnel, des exigences de plus en plus déraisonnables obligeant à cerner les priorités et à déléguer, une façon de mener mon équipe en insistant sur la motivation, et les réponses désincarnées venant d'en haut, qui ne font aucune place aux états d'âme...<br /> <br /> "Dans mes bras, vieille branche!" (ce qui est, ne t'offusque pas, une citation en français dans le texte d'Archibald Haddock à Tryphon Tournesol)
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K
Pierre, <br /> <br /> Ce qui m'a interpelle dans votre sujet ( en dehors des regles d'un bon managment) , c'est votre intro. Quel est le vrai lien? <br /> <br /> Petite question en passant.<br /> <br /> Belle soiree Pierre
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D
Bonjour Pierre,<br /> <br /> Ayant été gestionnaire (heureuse et efficace) toute ma vie, et maintenant, toute jeune retraitée (dans le sens de récent), je me permets quelques pistes...<br /> <br /> L'enjeu principal du gestionnaire est la gestion rigoureuse de son agenda.<br /> <br /> Structure dans le déroulement de la journée de travail: exemple: gestion des courriels le matin tôt et distribution des tâches avec indicateur de suivi, le cas échéant, lectures et nouveaux dossiers en matinée..<br /> <br /> Rencontres statutaires avec les ressources sur une base régulière pour suivis de dossiers (inscrites longtemps d'avance aux agendas de tous)<br /> <br /> Ne conserver aucune tâche donc, savoir déléguer et suivre le dossier et le respect des échéances.(ne pas faire mais faire faire)<br /> <br /> Pour tout nouveau mandat provenant du supérieur, lui mettre en perspective les échéanciers en cours et lui faire « dire » quelle serait sa priorité..<br /> <br /> Les réunions d'équipe doivent aussi être bien structurées dans l'agenda et l'ordre du jour doit être structuré et statique sauf les nouveaux dossiers et le point varia (je commençais toujours mes réunions par un tour de table général dans la bonne humeur)<br /> <br /> J'ai appris que la rigueur et la régularité dans les processus est rassurant pour les employés (au même titre que l'encadrement pour nos enfants)..<br /> <br /> Pierre, il a raison ton consultant, le manque de temps ne doit jamais être invoqué par un gestionnaire. Il faut donc en prendre le contrôle de ce temps et le gérer serré.<br /> <br /> Tout ça n'empêche aucunement le relationnel bien au contraire. La mobilisation étant du ressort du gestionnaire et la motivation relève de l'employé...Les employés sont rassurés quand ils constatent que leur gestionnaire est organisé et en contrôle. Mais tout ceci s'apprend en effet :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite autant de bonheur en gestion que j'en ai eu toute ma vie :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Danielle
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K
..."La personnalité du patron détermine largement la productivité et la durée de séjour des employés dans l'entreprise...Pour un dirigeant, l'intelligence relationnelle commence par une présence réelle et une mise en synchronie avec ses subordonnées".....Daniel Goleman " Cultiver l'intelligence relationnelle"
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L
Très sensible à cette notion de temps, moi qui ai tant besoin de lenteur. J'ai vécu trop d'années sans me l'accorder suffisamment pour moi-même, et pourtant c'est fondamental. La vie s'en est chargée, c'est cela le risque. Elle m'a arrêtée net par un accident qui m'a immobilisée, et j'ai alors pris conscience que ce n'était pas ce que je voulais pour ma vie. Mais en même temps, je ne m'en plains pas, puisque cela m'a permis de réorganiser ensuite ma vie en me mettant au centre. Bon, je dois dire que cela ne fut pas sans sacrifices sur le plan financier, mais je me sens tellement plus épanouie que je n'ai aucun regret ! Je suis enfin en accord avec moi-même.
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