Contrepartie
Saviez-vous qu'il existe une « Capitale de la poésie » ? Elle s'appelle Trois-Rivières. Sur une vaste terrasse-promenade, face au St Laurent, sont posées de nombreuses plaques sur lesquelles sont gravés quelques vers. Beaucoup parlent d'amour et, provenant du monde entier, sont proposés aussi dans leur version d'origine. Sur certains édifices d'autres plaques proposent aux passants leurs fragments poétiques. J'ai aimé cette atmosphère et peut-être est-ce une des raisons qui m'a fait revenir ici, deux ans après. J'en avais gardé un souvenir agréable, un petit matin solitaire. Certaines villes ont des aspects attachants et, pour moi, Trois-Rivières en fait partie.
Mon voyage touche à sa fin. Je m'octroierai demain une dernière bouffée de grands espaces colorés avant de replonger dans la civilisation urbaine, reliée et chronométrée. Celle des autoroutes, du bruit, de la circulation dense et des aéroports. Cette hyperconnection est la contrepartie inévitable du voyage lointain, déconnecté.
Il n'empêche qu'on trouve aussi dans les villes une douceur de vivre, un temps consacré à la convivialité, une atmosphère socialisante. J'aime, de temps en temps, y flâner. Je l'ai fait ce soir, avec plaisir. Il y avait affluence dans les restaurants et en terrasse, sur la rue la plus animée. Mais c'est aussi en ces lieux habités de conversations et de rires que je ressens, fatalement, s'apesantir une solitude qu'en pleine nature je recherche. Je ne peux évidemment pas tout avoir...