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Alter et ego (Carnet)
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21 avril 2014

Du pain sur la planche

Et si je disais un peu où j'en suis ? Ben oui, quoi, ça fait un bon moment que je n'ai plus posté d'écrits à la hauteur de ma réputation, c'est à dire longs et alambiqués. Pour ma défense je dois dire que plusieurs situations m'ont accaparé, se combinant pour ne plus me laisser le temps propice à l'écriture réfléchie. Mais je n'ai pas oublié qu'il m'avait été demandé ici même de "donner de mes nouvelles", il y a quelques temps, ce que je n'avais pas vraiment fait à ce moment-là en me laissant emporter vers d'autres considérations. Quoique... s'agissait-il vraiment d'autre chose ? Et si tout ce qui me turlupine depuis quelques mois n'était pas un peu lié ?

Bon, par quoi commencer ?

Allons-y pour le peu impliquant : mes arbres cassés par la neige, en novembre. Durant plusieurs journées d'hiver, plutôt que de bloguer, j'ai travaillé à dégager les amas de branches tombées au sol, débiter et mettre en tas le bois ainsi récolté. Profitant encore de ma relative jeunesse de quinquagénaire j'ai grimpé haut dans quelques arbres mais, sans équipement de sécurité adapté, la sagesse de l'homme mûr m'a fait choisir de ne pas prendre trop de risques. Il restait donc des cas difficiles et deux collègues sont venus m'aider. L'un est grimpeur élagueur et a pu monter vers les cimes brisées pour couper les branches qui pendaient encore lamentablement et redonner une forme structurée aux arbres écimés. Il n'a pas pu faire de miracles mais le mieux qui pouvait être fait. Je ne taille jamais les arbres, refusant de les défigurer, mais cette fois c'était absolument nécessaire pour qu'ils retrouvent une silhouette harmonieuse. Bref : pas mal de jours passé dans ma petite forêt, dont une semaine de "vacances" fort occupée.

Autre sujet, relativement léger : en février j'avais raconté ma rencontre avec "Mr n+2", qui m'avait permis d'exposer une situation professionnelle épuisante. Je flirtais probablement avec le burnout, si j'en juge au découragement qui a suivi. Entendu par "Mr n+2" mon positionnement a été réévalué et mon salaire augmenté en conséquence [rien de myrifique, mais je n'en demandais pas plus...]. Avec davantage d'autonomie j'ai donc toutes les raisons d'être satisfait. Sauf que depuis l'entrevue je n'ai pas retrouvé ma motivation et qu'obtenir ce que je demandais ne m'a pas "dopé". Réaction bizarre ! Serait-ce parce que cette "reconnaissance", arrivée un peu tard, et surtout après demande réitérée, en aurait perdu de sa valeur ?

En mars, c'est la préparation des municipales qui a squatté les cases libres de mon emploi du temps. Réunions pré et post-électorales, rencontres diverses pour mettre en place les six ans à venir. Pourquoi me suis-je de nouveau lancé dans cette aventure gourmande en un temps qui, forcément, sera soustrait à d'autres activités ? Probablement par envie de me frotter à certaines réalités, de prendre ma part dans l'implication citoyenne... Toujours est-il que maintenant il va falloir y aller sérieusement. Et c'est autant de temps en moins passé dans le monde d'internet...

Venons-en au faits les plus impactants, maintenant, : deux affaires totalement distinctes en apparence mais qui, en se combinant par les hasards des coïncidences, m'ont passablement préoccupé. Voire, pour la seconde, vaguement plongé dans le découragement, la morosité et, pourquoi le cacher, un certain abattement...

La plus simple à évoquer c'est la préparation de la table ronde sur Ego numericus. Je ne m'y attendais pas mais cette histoire d'ego à touché quelque chose qui était en équilibre plus instable que je l'imaginais. Bien au dela de mon rapport au numérique c'est mon rapport aux autres et à moi-même qui a été remis en mouvement tandis que je tentais de défricher tout ça. Avec des questionnements autour de l'importance que je m'accorde dans le regard d'autrui... Bref : remise en question profonde. Et tant mieux puisque ça m'indique que c'était nécessaire. Du travail d'introspection en perspective...

L'autre affaire, c'est la suite de la pacification relationnelle envisagée avec mon ex-épouse, dont je m'étais aussi ouvert ici. Dans le second billet j'écrivais « J'ai beau me sentir solide... il y a en moi certaines sensibilités que je sens à fleur de peau. Je n'ai plus envie de me faire malmener. Je n'ai envie que d'échanges sereins, compréhensifs, ouverts, accueillants, doux...». Et bien manifestement ce temps là n'est pas venu ! Autant le premier accueil avait été plutôt encourageant, autant l'étape suivante, un échange impromptu, m'a mis face à la méfiance de mon ex-épouse à mon égard. Douche froide ! Affaissement immédiat de mon sourire. J'ai immédiatement remballé mes espoirs de réconciliation amicale [car oui, malheureusement, ils avaient résisté jusque-là...], tout en laissant à Charlotte la possibilité d'utiliser ma proposition si un jour elle en avait envie. Mais pour moi c'est terminé, je me suis retiré. La timide réouverture que j'avais cru possible n'aura abouti, par ce refus, qu'à me conduire à un repli un peu plus marqué et solidement verrouillé. Et puisque sa crainte m'en a ôté tout désir, la rencontre n'aura finalement pas lieu. Et merde, je n'ai plus envie de jouer les apprentis-sauveteurs de situations désespérées... [hum... je crois que j'en garde quelques traces de colère]. Après avoir envisagé d'arrêter tout contact, opération techniquement difficile à mettre par rapport à nos enfants, j'ai décidé d'en rester aux échanges courtois, tant qu'ils restent pacifiques, mais distants.

Honnêtement, cette énième répétition d'un scénario de refus/rejet/défiance, déjà vécu à moult reprises dans le passé mais un peu "digérés" depuis m'a, cette fois encore, très profondément atteint. Moins par la perte de confiance en moi - que je peux admettre - que par l'impact que ces fermetures peuvent avoir sur moi. Je réalise que j'y suis très [trop ?] sensible et qu'il va me falloir analyser tout ça. Notamment sur ces quelques points : quelle est ma part de responsabilité dans ces réactions que je suscite ? comment puis-je en diminuer l'impact sur moi ? comment surmonter cette crainte... sans pour autant aller vers un "détachement" généralisé, assurément excessif ?

Ouais, j'ai encore du pain sur la planche !

 

IMGP9755

 

Photo sans rapport avec le texte, juste pour y mettre un peu de couleurs :)

Commentaires
A
et comme dit Ma Sœur "tu veux tout compartimenter "tes 3 GRANDS A" Amour, Affection, Amitié<br /> <br /> Et Oui, c'est ma conviction<br /> <br /> l'Affection : 1er sentiment que nous ressentons et qui nous est donnée<br /> <br /> Amitié "passagère ou celle que nous choisissons.. <br /> <br /> AMOUR ?? Merci Cupidon si je tombe encore amoureuse !!! Anny
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A
Tout d'abord, je te remercie pour les nouvelles que tu donnes dans les divers secteurs de la vie. Comme lecteur assidu, je me sens légitime à demander une sorte de « droit de suite » !, un peu comme on demande à un ami alors : qu'est-ce que tu deviens ? À mes yeux, ce n'est pas une formule « en l'air » mais un intérêt pour la personne qui a confié des choses, et on aime savoir comment tout cela évolue.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de ce que tu appelles la pacification relationnelle avec ton « ex », j'ai plutôt constaté dans mon entourage que c'était de l'ordre de l'armistice perpétuel, sans signature de traité de paix… C'est déjà beaucoup de ne pas être dans la guerre de tranchées que l'on rencontre parfois, surtout à propos des enfants du couple. Mais ensuite, les conséquences de la séparation sont forcément une évolution de chacun des anciens conjoints. Chacun emprunte une nouvelle route de vie « sans l'autre » et j'ai souvent vu combien chaque route s'éloignait de l'autre de plus en plus. Justement parce que chacun proclame : « j'ai changé ! » En même temps que chacun reproche à l'autre : « il/elle ne voit pas que j'ai changé… ». (D'ailleurs toi-même tu ne vois pas les changements intérieurs de ton ex, puisqu'elle ne t'en parle pas). Elle exprime seulement que sa vie est désormais ailleurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Vouloir négocier un traité de paix, (c'est-à-dire des aménagements d'un vivre ou l'ex à une place effective autrement qu'avant) au nom d'une amitié qui remplacerait l'amour précédemment vécu, je n'y crois guère. Je ne pense pas en avoir été témoin dans ma petite expérience de 60 ans de vie… Cela doit et de l'ordre du rarissime.<br /> <br /> Nat en exprime très bien quelques-unes des raisons.<br /> <br /> Ce qui est possible chez le rapport courtois de type « voisinage ». On règle le problème matériel, de territoires, d'enfants, dans une forme de neutralité émotionnelle et affective en présence de l'autre. Ce qui se traduit souvent par l'expression globale : — « je m'entends bien avec mon ex »…<br /> <br /> Et ensuite chacun va son existence quotidienne dans laquelle l'autre n'a pas de place réelle. <br /> <br /> <br /> <br /> Je crois qu'il y a là un réalisme bienfaisant, qui permet de poursuivre sa propre destinée… Sans l'autre…<br /> <br /> Ce n'est pas un reniement de ce qui a pu se vivre de beau et de constructif.<br /> <br /> C'est une nouvelle étape qui inclut l'histoire passée. Et surtout qui en tire des enseignements…<br /> <br /> Voilà mon modeste point de vue… Mais je n'ai pas l'expérience de « l'ex »… Je n'ai que celle de ceux qui m'environnent ou de ceux/celles que j'ai pu essayer d'aider.
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C
Merci de me faire part de façon aussi détaillée de ce que tu perçois, Calamity :)<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, il y a encore des failles dans mon système de protection. Et tant mieux, d'ailleurs : je ne contrôle pas tout. Quelques précisions, tout de même : le système ne semble efficace (jusque là…) que pour les relations postérieures à sa mise en place. Il reste largement inopérant sur les relations plus anciennes, car "trop" investies dès l'origine.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela dit, et tu as raison de le rappeler, la nouvelle stratégie n'est pas sans quelques inconvénients et mon "détachement" pose question, autant à moi qu'à ceux qui le déplorent. Mais c'est encore le meilleur moyen que j'ai trouvé pour éviter les "montagnes russes émotives", comme le disait une amie qui en était coutumière. Mon petit coup de déprime, assez inhabituel, montre que la méthode est plutôt efficace. Ouais, la contrepartie de la neutralisation émotionnelle est de ne pas vivre d'intenses exaltations. Non seulement je m'en passe fort bien, mais en outre je n'en empêche nullement l'éclosion, si cela devait advenir :)<br /> <br /> <br /> <br /> C'est peut-être ça que je ne dis pas assez : je ne refuse pas l'intensité émotionnelle. Simplement, elle n'est pas là et je ne la recherche pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de Charlotte, elle est manifestement dans une autre phase que moi. Elle semble n'avoir pas perçu les changements qui, je le pensais, pouvaient permettre une mise à plat. Je ne lui en veux nullement, même si certaines de ses attitudes me mettent en colère parce que j'ai l'impression qu'elle me voit autre que ce que je suis. Mais après tout… c'est son histoire. Je n'ai plus le coeur à tenter de lui montrer d'autres éventualités. J'en suis las…<br /> <br /> <br /> <br /> Le pain sur la planche, je le vois comme une envie de sortir de certains schémas de fonctionnement. L'envie de m'attaquer à ce gros morceau : la crainte du rejet et tout ce qui y conduit (le regard des autres).<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as certainement raison : j'en suis probablement à un point de mon parcours où, étant arrivé au bout de plusieurs de mes avancées, je ne sais plus vraiment vers où me diriger. Quels désirs, quels perspectives ? Je n'ai aucune vision à long terme, hormis celle-ci, persistante : tendre vers un modeste bien-être, et vivre dans un climat relationnel serein, pacifique, bienfaisant.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis dur avec moi-même ? Oui, c'est fort possible ;)<br /> <br /> J'ai aussi ce point à travailler, qui n'est sans doute pas déconnecté des autres pistes d'amélioration.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci de me rappeler que je compte pour beaucoup et que j'ai de l'importance. Chaque couche de ce vernis contribue à m'en persuader :)<br /> <br /> Aurais-je « peur d'avoir de l'importance » ? Voila une idée intéressante ! Oui, peut-être… par crainte qu'un jour ceux qui m'apprécient se détournent de moi, et que leur bienveillance se transforme en paroles cinglantes. Trop souvent vécu avec des personnes "importantes" pour en faire abstraction. Et pourtant… il me faudra bien apprendre à dépasser cette crainte.<br /> <br /> <br /> <br /> Grand merci pour ces éléments de réflexion.<br /> <br /> Bises
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C
Alors, cette lecture me mène vers une réflexion sur ton avancée ou pas. Il semblerait que ton détachement ou ta non implication dans les relations en signe de protection ne te protège pas tant que ça ! enfin je veux dire, on a beau dire méfiance, je fais attention, on ne m'aura plus, etc...on se rend compte qu'en fait tout n'est pas résolu. Je ne suis pas très claire. Cette image là le sera, faire l'autruche et mettre la tête dans le sable n'empêche pas le danger. Comprends tu ce que je veux dire ? Moi-même, je t'ai reproché (ce n'est pas le mot exact) parfois d'être trop distant, trop "sec" face à tes émotions ou face aux émotions suscitées dans tes relations, c'est ce que tu laissais penser en te lisant, et comme tu le dis si bien, vlan, ton accroche avec ton ex femme t'a mis face à cette protection qui semble seulement superficielle. Le travail de fond ne semblerait qu'un labourage des premières couches...Excuses, je me permets de te le dire, j'espère ne pas te froisser.<br /> <br /> En même temps tu as raison à 100%. Charlotte n'est surement pas dans la même demande que toi d'apaisement. D'abord parce que c'est votre histoire commune mais que chacun de vous l'a vécu différemment. Quelques fois on souhaite tellement quelque chose qu'on veut voir dans l’œil de l'autre la même attente. <br /> <br /> Si je peux me permettre, je pense que le pain sur la planche est ailleurs Ne se situe t il pas sur un comportement plus global qui ne te satisferait plus vraiment ?<br /> <br /> Quant au travail...tu t'es investi à fond, avec beaucoup d'enthousiasme, l'usure est un peu normale et malgré les dernières avancées je comprends que tu sois là aussi moins satisfait que souhaité...c'est arrivé un peu tard tu le dis...le travail de sape s'est un peu insinué non?<br /> <br /> Voilà, j'ai trouvé ce billet très intéressant sur l'évolution qui est en train de se faire chez toi...sans pouvoir l'exprimer distinctement, je ressens qu'il se passe quelque chose. <br /> <br /> J'ai envie de te dire Pierre, ouvre toi, je sais que tu le fais, mais plus encore...ne te cache pas la tête dans le sable ;) ou dans les branches...j'ai l'impression que tu ne sais pas quelle direction prendre.<br /> <br /> Je me trompe peut-être pour un peu tout, mais je voulais te faire part de ce ressenti à la lecture. Et comme on dit il est très facile de conseiller...;)<br /> <br /> Ah si, j'oubliais, tu es trop dur avec toi même ! je sais que le regard d'autrui sur toi est un sujet sensible, mais tu comptes pour beaucoup et je ne parle pas de la blogosphère...tu as de l'importance, tu le sais mais tu en as peur. <br /> <br /> Bien sur, ça n'empêche pas que parfois on soit rejeté, on ne peut pas plaire à tout le monde, c'est ainsi ! <br /> <br /> Bonne soirée Pierre<br /> <br /> Bises
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C
«Je n'ai envie que d'échanges sereins, compréhensifs, ouverts, accueillants, doux...»<br /> <br /> ben...oui, c'est exactement ça! La vie est trop courte pour laisser la place à autre chose, et pour se pourrir l'existence. En tous cas c'est ce que je ressens.<br /> <br /> Bises
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N
Je n'avais pas lu ce billet en précisant ma pensée sur l'autre texte ce matin.<br /> <br /> Je comprends mieux ta démarche et lis avec intérêt la relation que tu tentes d'entretenir avec cette dame, ton "ex épouse".<br /> <br /> Je ne suis pas sûr qu'il y ait du "pain sur la planche", tes écrits antérieurs m'ayant donné l'impression du contraire, de l'ordre des choses qui coulent de source, qui s'installent dans le Toi. Peut-être traverses-tu une phase de légère remise en cause, celle-ci précieuse dans ce qu'elle apporte comme informations sur ce qu'il y a à vivre, tout simplement. De là à se mettre la rate au court-bouillon... :-). Ren, être patient, comme disent les taoïstes...<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que tu écris fait aussi écho à une histoire que je connais un peu, soit la mienne. Longtemps nous avons essayé l'un et l'autre d'être amis après la rupture. Ce fut impossible parce qu'il y avait toujours un retour à l'histoire brisée, des latences en termes de reproches non dits. Et puis il y eut cette chose en particulier (qui m'a longtemps exaspéré) : elle refusa toujours de voir que les choses évoluaient, moi en particulier, ce qui me blessait, comme s'il s'agissait de confirmer à chaque fois sa décision de partir alors que je ne faisais que solliciter l'amitié (est-ce si simple?... sûrement pas...).<br /> <br /> Aujourd'hui, depuis 8 ans environ, la communication est rigoureusement réduite à nos enfants et au boulot. Nous nous voyons chaque semaine et cela devrait se réduire à mesure que nos enfants entrent dans l'adolescence. Cela se passe bien, parce que cela ne se passe plus dans un autre registre. <br /> <br /> <br /> <br /> Sois tranquille.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée.
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A
Rouvrir des blessures qui ne sont pas cicatrisées..DANGER.. c'est toi toujours qui en paiera le prix ; extrême prudence, donc.. "Ton aventure gourmande" me parait très positive.. Fonce..Courage<br /> <br /> Anny
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