L'extase en solitaire
L'année dernière, à la même date, j'étais là-bas...
Dans ma troisième traversée d'automne québecois en solitaire, je louvoyais en cherchant les meilleurs conditions de couleurs et de lumière. C'est ainsi qu'au petit bonheur la chance j'ai trouvé des lieux qui m'ont enchanté, subjugué, séduit. Chacun de mes séjours a révélé son lot de surprises, avec des instants de grâce lorsque tout à coup le spectacle qui s'offrait à moi m'ébahissait. Forêts, lacs, montagnes, plages, autant de combinaisons de lieux où la beauté pure a pu me saisir. J'ai souvent jubilé : Mais que c'est beau !
J'aime tellement ces territoires que je me sens définitivement imprégné de leurs couleurs et ambiances sauvages. Longtemps après me reviennent, au contact de l'air sur la peau, à l'éclat d'une lumière, à un souffle d'air frais, les souvenirs sensoriels de ces lieux étonnamment hospitaliers. Là-bas je me sens un peu "chez moi".
Je crois pourtant que l'éloignement est pour beaucoup dans le plaisir ressenti. J'aime sentir le parfum grisant de l'incertitude, me laisser happer par l'ineffable douceur de l'inconnu, vibrer dans la découverte.
Car, au delà de la saison des couleurs, il y a la satisfaction du voyage en solitaire.
Face à des paysages grandioses ou humbles les bonheurs que j'ai ressentis dans la solitude sont parmi les plus intenses de mon existence. Je ne crois pas qu'ils auraient été aussi puissants s'ils avaient dûs être partagés dans un état d'harmonie et de connivence ne confinant pas à la perfection...
L'extase a ses exigences !
Les colorations d'automne me ravissent, les terres de nature m'exaltent, la solitude des grands espaces m'emporte. Cette année je vais tenter de trouver cette conjonction en France.