Depuis plusieurs mois mon inspiration est en basses eaux. Quelques billets viennent sporadiquement s'échouer sur la page, à intervalle un peu trop espacé à mon goût... J'aimais bien lorsque l'inspiration arrivait avec la régularité de vagues quotidiennes. Je pouvais plonger sans problème dans leur profondeur en en sortir des textes d'au moins quinze pages [j'exagère un peu...] suscitant des salves de commentaires éclairés clamés par un lectorat enthousiaste [ouais, j'exagère encore]. Certes j'y passais du temps et cela présentait quelques inconvénients quant à la diversité de mes loisirs...

Aujourd'hui il me reste encore ce réflexe de me mettre devant mon ordinateur, regarder mon clavier avec l'envie de lui pianoter frénétiquement les touches mais... rien ne vient. Faute d'inspiration ma main, un temps suspendue, retombe mollement, vaincue. Alors je n'insiste pas : l'inspiration c'est là ou pas !

Je n'en déduirai pas que je suis "au bout de l'inspiration" [il ne me resterait plus qu'à expirer, hein ?], mais peut-être suis-je parvenu au bout d'une thématique inspirante. Celle qui a été à l'origine de ce blog et que je n'aborde plus vraiment : les relations affectivo-physico-sentimentalo-intellectuelles plus ou moins amicalo-amoureuses, sexo-platoniques et libro-fidèles [avec tout ce que le mélange des parfums peut entraîner comme variations de goût]. Je ne peux pas dire que je ne me sens plus concerné, ni intéressé, mais disons que... ça ne me questionne plus vraiment. En tout cas il n'y a rien de nouveau dans ma réflexion à ce sujet.

D'abord parce que je ne cherche pas les nouvelles rencontres [quoique...], acceptant librement d'être sous le contrôle souple mais vigilant de celle qui ne m'ouvre son intériorité qu'à condition d'exclusivité [hmmouais...]. Ensuite parce que les éventuelles tribulations qu'il m'arrive de vivre sont fort modérées et ne me posent pas de problème majeur, ni même mineur. Et puis bon, mon passé antébloguien ayant été marqué par de mauvaises habitudes quant à ce qui peut se raconter publiquement de l'intimité entre deux personnes, cela a laissé des traces. N'ayant pas toujours fait les meilleurs choix en matière de confidentialité j'en ai gardé des réflexes de prudence. Résultat : il est devenu rare que je dévoile ce qui concerne mon relationnel avec autrui [dommage, c'est ce qui m'inspirait le plus... et vous intéressait tout autant, hé hé...].

Il y a une autre raison à mon engourdissement scriptural, que j'ai régulièrement évoquée et qui ne peut que s'aggraver : la "disparition" de la plupart de ceux avec qui une lecture affinitaire croisée s'était instaurée au fil des ans. Je parle non seulement de ceux qui étaient contemporains de mes débuts, mais aussi de ceux des "générations" suivantes (disons qu'une génération, dans le monde des blogs, c'est environ 3 ans). Comptez les blogueurs que vous lisez qui dépassent les deux générations et vous verrez qu'il ne sont guère nombreux. Alors imaginez combien il peut rester de ceux qui ont connu plus de 4 ou 5 générations... 

Bref : j'en viens à me dire qu'il serait peut-être intéressant/stimulant/dynamisant d'aborder de nouvelles thématiques. Mais l'inspiration ne m'est pas encore venue...

 

Trajectoires croisées

Croisement de trajectoires, traces éphémères