Les idées des autres
Le monde d'internet présente l'avantage de rendre visibles des points de vue et comportements auxquels l'on ne serait pas nécessairement confronté dans son milieu d'évolution habituel. Je n'aurais certainement jamais rencontré une telle diversité d'opinions et d'expériences sans cet extraordinaire outil d'expression et d'exploration de la pensée humaine. C'en est fascinant...
Grâce à internet j'ai découvert diverses approches de l'existence qui me seraient probablement restées inaccessibles sans cela. Certes j'ai découvert médiocrité et stupidité dans des dimensions que je n'imaginais pas, mais j'ai surtout eu accès à des modes de pensée insoupçonnés. Je pense en particulier à tout ce qui touche à la liberté relationnelle, qui suscita mon premier engouement. Mes représentations de la relation de couple volèrent rapidement en éclat et m'amenèrent à m'en affranchir. C'était là quelque chose de facile puisque, en quelque sorte, j'y étais prêt. Peu de temps après, dans d'autres sphères du net, une prise de conscience du sexisme ordinaire, de l'emprise sournoise du patriarcat et de la domination masculine, me conduisirent à une sévère remise en question de mon propre conditionnement. Là, j'y étais moins prêt. Ma sensibilité à ces questions-là en fut aiguisée, me rendant attentif à la question du genre. Nombre de mes idées reçues furent pulvérisées, me ramenant à une saine humilité. Plus récemment je dois au militantisme d'une amie blogueuse mon initiation à la notion de souffrance animale. Confortablement assis sur l'épais matelas des habitudes et du "bon sens" j'en étais resté à une pensée aveugle et ignorante, formatée par tout un système d'exploitation consumériste dont par ailleurs je cherchais déjà à m'affranchir au maximum.
Chacune de ces remises en question m'a été salutaire. Il me reste cependant à faire encore évoluer certains de mes comportements...
Pour la dernière mes motivations ont d'abord été environnementales : produire de la viande est une aberration écologique. Mais j'avoue qu'aller vers le végétarianisme total m'est difficile. La transition est lente. Entre une sensibilité en éveil, des convictions intellectuelles récemment acquises et des habitudes gustatives soildement implantées... le désapprentissage me demande du temps. Et des efforts ! Je n'achète quasiment plus de produits carnés... mais parfois la tentation l'emporte, temporairement stimulée par un irrépressible attrait pavlovien. Toutefois la prise de conscience n'ayant pas de limites, c'est tout un mécanisme de pensée qui s'est enclenché et m'empêche de faire fi de ce que je sais désormais en matière d'exploitation animale. J'en suis donc venu à porter attention au véganisme. Un pas nettement plus grand à faire ! Mais la cohérence est implacable...
Mon voisin le steak
Ce que je lis sur quelques blogs de la sphère vegan m'interpelle, me dérange, me fait réfléchir. Impossible de rester impassible. Je suis largement convaincu par certains aspects [mais pas par tous...]. Certes il y a indéniablement un certain radicalisme chez ceux qui militent pour la cause, mais il me serait difficile d'en rejeter les fondements.
Quelques liens :
Il se trouve que sur plusieurs de ces blogs il est aussi question de féminisme, ce qui n'est certainement pas un hasard. Là encore les prises de position sont souvent tranchées. Parfois excessives, allant jusqu'à friser l'exclusion et la discrimination (ce qui serait un comble !) elles me posent cependant question. L'avantage du radicalisme c'est qu'il pousse les échanges d'arguments jusqu'à leurs limites. Sans partager la forme, le fond me séduit. Et si le côté "anti-hommes" que je peux lire dans certains propos de la lutte contre le sexisme ordinaires m'agace parfois, je reste sensible à cette thématique comme je le suis envers toute forme de discrimination, de domination, d'exclusion. C'est pourquoi, avec un peu de retard sur la journée contre les violences faites aux femmes (qui ont lieu tous les jours...), je vous propose de découvrir un projet qui m'a plu. Il s'agit du "Projet crocodiles".
En tant qu'homme il y a un côté dérangeant à se voir assimilé au "genre dominant et oppresseur" mais, passé la première réaction défensive (du genre "héééé, mais tous les hommes ne se conduisent pas ainsi !"), le procédé est intéressant pour se rendre compte de la façon dont "le genre masculin" peut-être perçu du côté féminin.
Je crois aussi que les dessins valent parfois mieux qu'un long discours.