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Alter et ego (Carnet)
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3 mars 2015

Agaçant

Il n'aura pas échappé à mes lecteurs que je m'efforce d'avoir une expression correcte et, autant que possible, exempte de fautes d'orthographe [je ne saurais toutefois garantir qu'aucune n'échappe à ma sagacité]. De même j'essaye d'avoir des tournures de phrases fluides, dotées d'une ponctuation adaptée afin que cette dernière joue le rôle qui lui est dévolu. Quant à la grammaire, étant largement hermétique aux règles qui la régissent, il semble que l'école publique ait bien joué son rôle puisque la plupart d'entre elles me sont acquises. Je suppose qu'elles ont su se loger en quelque idoine localisation de mon réfractaire encéphale.

L'écriture qui se veut correcte est donc pour moi un plaisir. D'ailleurs je m'adonne volontiers à la relecture des textes d'autrui en vue de publications aussi essentielles à la littérature que peut l'être le bulletin municipal de ma commune. Et c'est très volontiers que je propose reformulations ou clarification aux textes revêtant quelque importance chez mon entourage familial et professionnel.

À mes yeux une expression correcte est une forme de respect envers ceux qui pourraient me lire. J'attache donc une certaine importance à la qualité des textes que moi-même je suis amené à lire.

 

C'est pourquoi je n'ai que modérément apprécié d'être perçu comme le signataire d'un texte bâclé, aux phrases mal formulées, ponctué de fautes d'orthographe un peu trop nombreuses. J'ai été d'autant pus agaçé que ce texte a été diffusé à tous les clients de l'association pour laquelle je travaille, et notamment aux maires et élus d'une trentaine de communes.

Ce texte, une invitation faite en mon nom, a été signé par un "Chargé de développement" stagiaire [Bac +5, quand même...]. Répondant à ce qui lui avait été demandé, le jouvenceau a fait valider son texte par la personne qui lui avait assigné la mission : ma directrice. La correction grammaticale et elle, ça fait deux mais, comme elle n'a pas envie de passer du temps dans ce à quoi elle n'attache aucune importance, elle a "validé" la missive du stagiaire. Et moi, qui suis supposé être l'invitant... je n'ai même pas fait partie des destinataires du mail incriminé ! Je n'avais donc qu'une très vague idée de son contenu. Ce n'est qu'indirectement que j'en ai eu connaissance, étant moi-même élu d'une commune potentiellement cliente de mon activité professionnelle [je porte gaillardement une double casquette]. Un peu fâché de voir que je n'avais pas été intégré dans le processus de validation j'en ai fait part au stagiaire, qui s'est platement excusé de sa bévue, en même temps qu'à ma directrice... qui m'a répondu que sa validation suffisait et qu'il ne fallait pas perdre de temps à de multiples relectures.

Il aurait été vain que je surenchérisse...

Néanmoins j'ai goûté ma revanche un peu plus tard, quand un des maires destinataires, par ailleurs président d'une des collectivités publiques qui est notre plus gros client, s'est étonné de n'avoir pas été contacté par rapport à cette fonction supérieure. Descente de mails en cascade, depuis son directeur de cabinet, avec copie à mon grand directeur, alias Mr n+2 qui, pas du tout informé de ce courrier, me demanda des explications ainsi qu'au stagiaire, avec copie à Mme n+1. Il ne me restait plus qu'à répondre benoîtement que j'avais moi-même eu la surprise de voir diffuser le courrier sans avoir pu le valider. Retour de mail immédiat de grand directeur : tout courrier largement diffusé doit être validé à tous les niveaux, et notamment à celui du responsable que je suis. Et toc ! Je ne sais pas comment ma directrice aura apprécié ce recadrage indirect...

Ce n'est pas la qualité du texte qui a été remise en question, mais une qualité globale trop souvent négligée par ma chère directrice, toujours pingre en temps pour ce qui ne lui importe pas. Or la qualité est faite d'un ensemble de petites choses pour lesquelles il est nécessaire de consacrer un peu de temps...

 

Commentaires
M
C'est ça Pierre, chercher le mot, la formulation, la syntaxe appropriée pour une communication la plus juste possible. Et à ce propos, j'avais bien remarqué que c'est une qualité qui te tient à cœur et que tu observes toujours quand tu écris.
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M
Bonsoir Pierre<br /> <br /> Au cours d'une partie de ma carrière, dans le milieu associatif, j'ai occupé un poste de secrétariat très intéressant car, à multiples facettes, avec des élu(e)s, donc "des politiques", un milieu pas évident certes, mais formateur et enrichissant. Avec mon collègue, plus technique que moi sur certains sujets, nous relisions systématiquement leurs textes que nous devions diffuser. Cela faisait partie de nos fonctions bien sûr. Et avec leur accord pour certains ( bien évidemment) nous reformulions de nombreux paragraphes pour une lecture plus agréable et surtout compréhensive aux futurs lecteurs. <br /> <br /> C'était en fait un travail collectif. Nous nous régalions à faire ce job car nous l'aimions et nous sentions aussi impliqués dans une certaine mesure sur la forme mais sur le fond aussi! J'en garde de très bons souvenirs. J'ai déjeuné avec cet ancien collègue ce midi et à chacune de nos rencontres, nous évoquons évidemment tout ce temps partagé et ces souvenirs!
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P
L'écriture, la forme sont de toute évidence importantes en matière de communication (tant on insiste par exemple sur la notion de 'communication non verbale') ; mais il ne faudra jamais oublier que lorsqu'on veut communiquer c'est peut-être d'abord un processus que l'on met en action :<br /> <br /> <br /> <br /> -s'assurer au départ d'un circuit adéquat de transmission (qui n'omette aucun destinataire comme dans le cas visé)<br /> <br /> -s'assurer de l'accessibilité du message (c'est-à-dire de sa formulation en langage compréhensible par tous les destinataires) , et pour cela prévoir une relecture à plusieurs<br /> <br /> - s'assurer enfin que la personne à qui on délèguerait le travail rédactionnel, (même à titre de stage comme dans le cas) aurait conscience de l'importance de la rédaction sur le plan des incidences potentielles (là se dévaloriser en tant qu'acteur d'une démarche 'commerciale' à l'égard d'une clientèle )<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, Mme la Directrice ferait bien de réfléchir à tout cela; si en plus elle admet que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, alors il y a de l'espoir (LOL)
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L
Comme toi, je suis très sensible à l'écriture et trouve que la forme est aussi importante que le fond. Mais il y a une nette tendance aujourd'hui à négliger la forme. Et cela me choque de voir des fautes dans des articles ou des livres, ce qui est devenu très courant. Et on se demande si certains éditeurs n'ont pas supprimé les postes de correcteurs en les jugeant superflus, alors qu'ils n'ont jamais été aussi indispensables, comme on s'en rend compte avec ton stagiaire bac + 5...
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P
Dans la rubrique de recherche "peur d'agacer" le moteur de recherche me laissait le choix entre un texte sur le berger à l'égard de ses brebis et l'histoire pittoresque du traitement médical trouvé à l'époque pour résorber le nombre de goitre et de 'crétins des Alpes' : j'ai choisi ce dernier comme le moins éloigné du sujet (LOL)
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P
"Crétin des Alpes! L’insulte a le charme suranné d’un juron du capitaine Haddock et la saveur désuète de l’iode ajouté dans le sel. Pourtant, cette mesure, introduite en Suisse en 1922, est toujours en vigueur. Ce n’est que grâce à elle que notre goitre et notre crétinisme local ont cessé d’agacer Napoléon et de faire peur aux touristes. Mais ces maux d’un autre siècle menacent à nouveau......
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C
Ah quel billet jubilatoire...Tout d'abord, je confirme que tu écris vraiment bien, de cette belle écriture fluide et juste qui permet d'avaler de longs textes sans ennui.<br /> <br /> Ensuite au passage, je note que tu n'écharpes pas l'école comme le font beaucoup de gens, même si tu as eu maille à partir avec elle dans ta jeunesse, et que tu sais reconnaître que tout n'a pas été négatif dans tes apprentissages. Cela me réconforte un peu. <br /> <br /> Enfin, le récit des turpitudes de tes collègues de boulot, stagiaires ou supérieure, m'a rappelé un peu de mon quotidien...<br /> <br /> Et puis j'aime beaucoup ta dernière phrase.<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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Y
Bravo :-)<br /> <br /> Et qu'en termes galants ces choses là sont dites ... A mon avis, "il eut été vain que je surenchérisse..." ça se tentait aussi ;-)<br /> <br /> Blague à part, une qualité de français dans tes écrits qui fait toujours plaisir !
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C
Je souris intérieurement.<br /> <br /> "Toute similitude avec des faits réels serait purement fortuite"...<br /> <br /> Cette déconvenue me parle.<br /> <br /> Le problème avec notre société, c'est qu'à force de vouloir économiser du temps, on bâcle tout à tous les étages (et du coup personne n'est épargné).
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