Il n'aura pas échappé à mes lecteurs que je m'efforce d'avoir une expression correcte et, autant que possible, exempte de fautes d'orthographe [je ne saurais toutefois garantir qu'aucune n'échappe à ma sagacité]. De même j'essaye d'avoir des tournures de phrases fluides, dotées d'une ponctuation adaptée afin que cette dernière joue le rôle qui lui est dévolu. Quant à la grammaire, étant largement hermétique aux règles qui la régissent, il semble que l'école publique ait bien joué son rôle puisque la plupart d'entre elles me sont acquises. Je suppose qu'elles ont su se loger en quelque idoine localisation de mon réfractaire encéphale.

L'écriture qui se veut correcte est donc pour moi un plaisir. D'ailleurs je m'adonne volontiers à la relecture des textes d'autrui en vue de publications aussi essentielles à la littérature que peut l'être le bulletin municipal de ma commune. Et c'est très volontiers que je propose reformulations ou clarification aux textes revêtant quelque importance chez mon entourage familial et professionnel.

À mes yeux une expression correcte est une forme de respect envers ceux qui pourraient me lire. J'attache donc une certaine importance à la qualité des textes que moi-même je suis amené à lire.

 

C'est pourquoi je n'ai que modérément apprécié d'être perçu comme le signataire d'un texte bâclé, aux phrases mal formulées, ponctué de fautes d'orthographe un peu trop nombreuses. J'ai été d'autant pus agaçé que ce texte a été diffusé à tous les clients de l'association pour laquelle je travaille, et notamment aux maires et élus d'une trentaine de communes.

Ce texte, une invitation faite en mon nom, a été signé par un "Chargé de développement" stagiaire [Bac +5, quand même...]. Répondant à ce qui lui avait été demandé, le jouvenceau a fait valider son texte par la personne qui lui avait assigné la mission : ma directrice. La correction grammaticale et elle, ça fait deux mais, comme elle n'a pas envie de passer du temps dans ce à quoi elle n'attache aucune importance, elle a "validé" la missive du stagiaire. Et moi, qui suis supposé être l'invitant... je n'ai même pas fait partie des destinataires du mail incriminé ! Je n'avais donc qu'une très vague idée de son contenu. Ce n'est qu'indirectement que j'en ai eu connaissance, étant moi-même élu d'une commune potentiellement cliente de mon activité professionnelle [je porte gaillardement une double casquette]. Un peu fâché de voir que je n'avais pas été intégré dans le processus de validation j'en ai fait part au stagiaire, qui s'est platement excusé de sa bévue, en même temps qu'à ma directrice... qui m'a répondu que sa validation suffisait et qu'il ne fallait pas perdre de temps à de multiples relectures.

Il aurait été vain que je surenchérisse...

Néanmoins j'ai goûté ma revanche un peu plus tard, quand un des maires destinataires, par ailleurs président d'une des collectivités publiques qui est notre plus gros client, s'est étonné de n'avoir pas été contacté par rapport à cette fonction supérieure. Descente de mails en cascade, depuis son directeur de cabinet, avec copie à mon grand directeur, alias Mr n+2 qui, pas du tout informé de ce courrier, me demanda des explications ainsi qu'au stagiaire, avec copie à Mme n+1. Il ne me restait plus qu'à répondre benoîtement que j'avais moi-même eu la surprise de voir diffuser le courrier sans avoir pu le valider. Retour de mail immédiat de grand directeur : tout courrier largement diffusé doit être validé à tous les niveaux, et notamment à celui du responsable que je suis. Et toc ! Je ne sais pas comment ma directrice aura apprécié ce recadrage indirect...

Ce n'est pas la qualité du texte qui a été remise en question, mais une qualité globale trop souvent négligée par ma chère directrice, toujours pingre en temps pour ce qui ne lui importe pas. Or la qualité est faite d'un ensemble de petites choses pour lesquelles il est nécessaire de consacrer un peu de temps...