Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
14 avril 2015

Prêt à remplir

Être en état de contradiction interne, ça vous arrive ? Du genre : vouloir quelque chose mais ne pas se donner les moyens de l'obtenir. Et bien en ce moment je suis en plein dedans : j'ai envie de... mais ne fais rien pour que ça advienne. Envie de quoi ? Euh... ben c'est peut-être là qu'est le problème : je ne sais pas ! Bon, j'en ai quand même une petite idée : ça ressemblerait à une envie de partage, d'enrichissants dialogues et de fertiles échanges. Une envie d'avancer, de trouver des réponses à je ne sais quoi. Comme si quelque chose cherchait à émerger. J'ai l'impression que ça s'élabore dans ma pensée - ou dans mon être - mais sans être suffisamment constitué pour que je puisse voir à quoi ça ressemble.

L'envie d'écrire (ou plutôt de correspondre...) est là mais la trame sur laquelle tisser les mots manque. Du coup je n'écris pas. C'est bête, parce que par les mots les idées pourraient se préciser. Mais peut-être est-ce encore un peu trop tôt ? Tel un printemps à naître, qu'il serait vain de vouloir forcer, je vais laisser éclore les pensées à leur rythme.

 

Ce que je sais c'est qu'en étant allé un peu trop loin dans mon récent surinvestissement professionnel il se pourrait que j'aie, sans le vouloir, entrouvert une porte intéressante...

Déjà j'ai mieux compris que cotoyer des personnes aux attitudes pessimistes et plaintives m'était néfaste. Je ne pourrai pas forcément éviter d'être en interaction avec elles mais au moins je serai plus vigilant afin de rester à bonne distance pour éviter la contamination. Car si je n'y prends pas garde, le risque est réel que je bascule moi aussi, temporairement, du côté sombre !

Ensuite je me suis rendu compte que lorsque j'étais trop épuisé je n'étais plus apte à écouter les autres. Le surmenage m'a rendu indisponible, incapable de me libérer l'esprit pour porter vraiment attention à l'autre. Ce faisant j'en suis venu à perdre le contact avec l'essentiel : le relationnel. Or à me couper de l'humain je perdrais le sens de mon métier. Il est donc promordial que je retrouve la respiration du temps nécessaire à ce contact.

Troisième élément : ces tout derniers jours, bien que n'étant plus aussi épuisé qu'au moment de mon presque crash, je me sentais cependant "vide". C'est à dire sans réflexions, sans cogitations. Sans désirs et sans beaucoup d'énergie. Un peu trop amorphe à mon goût. Pourtant le niveau de moral était correct, mais il y avait tout juste de quoi assurer l'entrain quotidien. Sans plus. C'est évidemment insuffisant pour que je me sente pleinement vivant.

La notion de "vide", dans mon esprit, avait une connotation plutôt terne. Inerte. L'optimiste Célestine m'en a fort opportunément montré un aspect plus enthousiasmant : quand on est vide, c'est que l'on est prêt à se remplir. J'ai trouvé ça génial ! Effectivement mon état actuel n'est que transitoire et prépare, assurément, une récolte à venir. Une évolution, un nouveau palier de conscience.

 

À propos d'évolution intérieure, j'ai découvert chez les Colibris cette vidéo que j'ai envie de partager avec vous...

 

 

IMGP9260

 

Exubérance printanière
(fleur d'érable japonais)

 

Commentaires
A
C'est surtout la lecture de certains commentaires qui me fait écrire ce qui suit :<br /> <br /> Nous, les occidentaux, sommes profondément marqués, j'oserais presque dire de manière quasi indélébile, par le dualisme. (le vide/le plein — le dedans/dehors — le bon/le mauvais — l'esprit/le corps — etc. je pourrais multiplier les exemples quasi à l'infini…)<br /> <br /> Dés lors, le bouddhisme ne peut que nous échapper. Déjà, dans les pays bouddhistes la vacuité (shunyata) est considérée comme le sommet d'un mystère quasiment inaccessible ainsi qu'en témoignent bien des maîtres ! Matthieu Ricard, fondamentalement occidental, (pseudo moine bouddhiste) tombe lui aussi dans le piège du dualisme lorsqu’il essaye vainement d'expliquer ce concept. <br /> <br /> <br /> <br /> L'expérience mystique, qui est à la portée de celui qui médite, permet d'approcher un « quelque chose » qui ne soit pas dualiste, en ce sens que l'expérience tend à le faire disparaître.<br /> <br /> <br /> <br /> La conscience de soi est un bon chemin pour un occidental (qui n'est pas la conscience du « je suis » — moi aussi je suis dualiste et j'assume…), dans la mesure où on entre dans la perception intérieure de « l’Etant », comme un véritable état, qui échappe à toute description. Donc je ne m’y aventurerai pas ! (à décrire).<br /> <br /> On ne peut pas se vider la tête, on peut juste quitter l'esprit pour l’Être. Cela ne peut pas s'apprendre dans des livres. C'est uniquement expérientiel dans la relation à un Maitre. (et l'idée du maître dans notre monde individualiste et égotiste du « self-made-man » est une terrible incongruité)<br /> <br /> Je n'en dis pas plus. J'en ai suffisamment parler en son temps sur mon blog… (vieux lecteurs qui passez par ici, je vous salue…)<br /> <br /> <br /> <br /> Alors, le dualisme dans lequel nous avons été éduqués depuis la tendre enfance, (et qui donc s'est incrusté dans notre ChairTotale), tend à se résorber, un peu comme un vieux tissu finit par partir en lambeaux « de lui-même ».<br /> <br /> Dans la *conscience de l’Êtant* on est un peu comme la feuille qui est à elle toute seule tout l’arbre, ou encore on est présent à la « VieMortVie » qui nous constitue en permanence. C'est pour cela que ce qu'on appelle couramment la mort perd quelque peu son sens de passage d'un état dans un autre. On y est déjà, on y sera et en même temps on y est encore. sur ce coup là le christianisme (qu’il ne faut pas confondre avec les religions chrétiennes qui ont tout saboté…), à une longueur d’avance….<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est peut-être passionnant, c'est alors de se ressentir physiquement cœur du Mystère, mais ce qui est difficile c'est de demeurer dans ce cœur, sans chercher aucune réponse au mystère lui-même qui ne nous est pas accessible.<br /> <br /> <br /> <br /> Le piège contre lequel je lutte avec mes modestes forces, serait de vouloir chercher une réponse.<br /> <br /> Les philosophies, les religions, les paradigmes, l’orgueil humain en quelque sorte, n’a de cesse que de vouloir chercher des réponses à tout.<br /> <br /> Bien sur cela a sa légitimité en certains domaines pour sortir de ce qu'il est convenu d'appeler« les obscurantismes » encore que, bien souvent, la soi-disant vérité d'aujourd'hui sera l'obscurantisme de demain. <br /> <br /> Et en même temps cette quête dont nous ne savons pas nous passer, c'est terriblement dérisoire…<br /> <br /> <br /> <br /> Mon plus grand bonheur est sans doute ce ressenti physique, corporé, charnel, du cœur du Mystère. Surtout lorsqu'on se contente de « cela »…<br /> <br /> <br /> <br /> Bon… je balbutie…<br /> <br /> Je ne peux qu'être confus. Pardonnez-moi !<br /> <br /> L’incommunicable est fondamentalement l’incommuniqué.
Répondre
P
A peine ai je eu fini d'écrire que le télephone me sortit de ma propre solitude de cette semaine (femme et fille en visite auprès du second à Copenhague......) .<br /> <br /> <br /> <br /> Ma solitude alternée cette semaine avec la prise en charge de problèmes relationnels de voisinage, de problèmes médicaux pour l'ami voisin. me permettent d'en dire plus :<br /> <br /> Mes bonheurs, lorsque telles difficultés sont désormais en voie de résorbtion grâceà mon peit coup de pouce (cela n'a donc pas été inutile......), joie de la découverte de patrimoines ....., joie du dialogue avec Wifi, notre chat très 'bavard' de miaulements aux sonorités distinctes, même si non directement compréhensible ; joie des échanges blog ici et ailleurs <br /> <br /> <br /> <br /> Ma la solitude est effectivement toujours alternée avec le partage amical, alors on vit mieux que dans la partie désespérée de la chanson évoquée :<br /> <br /> "La solitude ça n'existe pas<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être encore pour quelques loups<br /> <br /> Quelques malheureux sangliers<br /> <br /> Quelques baladins, quelques fous<br /> <br /> Quelques poètes démodés<br /> <br /> Il y a toujours quelqu'un pour quelqu'un<br /> <br /> Il y a toujours une société<br /> <br /> Non, ce n'est pas fait pour les chiens<br /> <br /> Le Club Méditerranée"
Répondre
P
Il me semble que cette solution tu la mets déjà en pratique, plus que certains, donc tu peux continuer à nous en parler d'expérience.<br /> <br /> Mais au fond chacun l'expérimente chaque jour à des degrés divers (j'entends encore Bécaud chanter " la solitude, ça n'existe pas...."
Répondre
C
En alternant les temps de solitude et les temps de partage ?
Répondre
P
Le défi du bonheur se résume bien dans cette problématique :<br /> <br /> Certes il s'agit d'abord et avant tout de choses, d'un ressenti, d'un état purement personnels; mais le bonheur (hors l'extase mystique, pour ceux qui y croient) cela résulte essentiellement de l'interaction avec l'environnement humain, mais pas que...<br /> <br /> <br /> <br /> Alors, comment concilier besoin de soi pour soi, avec besoin des Autres pour soi ?<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée
Répondre
C
« J'aime me sentir en accord avec moi-même », dis-tu, Célestine. Et bien, vois-tu, je partage entièrement cette sensation mais je constate que parfois je m'éloigne de cet état d'équilibre intérieur sans vraiment m'en rendre compte. Parce que je crois pouvoir me mettre en déséquilibre sans trop de dommages… alors que, au final, cela me coûtera. Être en accord avec soi-même à tout instant demande une conscience de soi, un attention portée à soi, qui s'accordent mal avec l'urgence, notamment dans la vie professionnelle. Idem au sein de relations qui nous importent, affectives ou pas, lorsqu'elles sont faussées par la pression que l'autre exerce (ou que l'on imagine…).<br /> <br /> <br /> <br /> La métaphore du sable et des gros cailloux, on devrait toujours la garder en tête. Merci de la rappeler ici :)<br /> <br /> <br /> <br /> « rien ni personne ne peut nous empêcher d'être heureux si on l'a décidé. A part nous-mêmes. » Ça aussi, c'est à toujours avoir à l'esprit. Le bonheur nous appartient !<br /> <br /> <br /> <br /> Bises matinales
Répondre
C
J'ai enfin pris le temps d'écouter la vidéo, et de lire tous les commentaires. Je suis touchée et troublée par les mots de Lukeria et les tiens à mon égard. Merci beaucoup.<br /> <br /> Je suis moi aussi partisane d'être lucide, sans être pessimiste, je l'écris à longueur de blog, depuis six ans, je ne suis pas une optimiste béate, une espèce de " ravie de la crèche" qui serait toujours contente. J'ai des moments de doute et de découragement, des moments de colère et des moments de désabusement. Mais d'une manière générale, je sais qu'il ne sert à rien de se lamenter, et je retrousse mes manches. J'aime me sentir en accord avec moi-même. La méditation de pleine conscience me permet cette météo intérieure dont parle F. Lopez. Le " ici et maintenant" me parle beaucoup. Les gens toxiques, je les éloigne de moi comme la peste. Je garde à l'esprit la métaphore du vase que l'on remplit avec de gros cailloux, des graviers et du sable. Si on essaie de mettre le sable d'abord dans le récipient , c'est a dire les choses futiles, il n'y a plus de place pour les gros cailloux, qui sont les choses essentielles de la vie. Si l'on commence par les cailloux, puis les graviers qui sont les choses un peu moins importantes, ensuite, on pourra toujours faire couler le sable dans les interstices... <br /> <br /> Merci d'avoir rebondi sur ma petite remarque, je suis heureuse qu'elle t'ait ouvert des perspectives nouvelles et intéressantes. La vie est passionnante quand on prend le temps, comme le gardien de rennes de la vidéo, d'apprécier ce simple fait : rien ni personne ne peut nous empêcher d'être heureux si on l'a décidé. A part nous-mêmes.<br /> <br /> <br /> <br /> Bises tardives<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
Répondre
M
Bonsoir Pierre, <br /> <br /> <br /> <br /> "Prêt à se remplir", "se sentir vide", <br /> <br /> Je suis retraitée "professionnelle", je ne connais plus les surcharges de travail. Du coup, j'ai du temps pour observer et prends de plus en plus conscience de ce qui me convient,à quel rythme je peux avancer, évoluer, rythme propre à chacun. Cet état de conscience, je ne me le suis pas toujours autorisé.<br /> <br /> Une amie plutôt "hyperactive" me propose quasiment tous les jours des activités de loisirs, tout à fait à mon goût, accessible pour moi et correspondant à nos centres d’intérêt commun. J'ai constaté qu'après une période "pleine" d'activités avec elle, arrive rapidement pour moi un moment où je ne peux plus la suivre. <br /> <br /> Je dois tout simplement faire une pause pour "digérer" tout ça. Cela se fait naturellement maintenant, elle a bien compris que je fonctionnais différemment d'elle et j'ai du apprendre de mon côté à à m'écouter, à faire des choix, pour pouvoir "doser", savoir doser. <br /> <br /> <br /> <br /> Autrement dit, quand je" me sens vide", je me nourris, (j'écoute, je regarde, j'observe, je lis, etc...je digère ( je pense, j'analyse...j'en tire les conséquences, je prends le temps qu'il faut) et avec cette énergie, je peux "agir". <br /> <br /> Cela me semble illustrer ta dernière pensée: "Effectivement mon état actuel n'est que transitoire et prépare, assurément, une récolte à venir. Une évolution, un nouveau palier de conscience."<br /> <br /> Bonne nuit digestive, Pierre.
Répondre
C
L'expérience de la solitude diffère probablement pour chacun de nous. Si certains y trouvent une paix de l'âme due à une forme de plénitude et de reliance aux temps et aux éléments, d'autres y voient peut-être un vide angoissant. Mais ces derniers ont ils vraiment expérimenté ce qui les effraie ? Pour savoir ce qu'il en est je crois qu'il faut passer par l'expérience vécue : la confrontation au silence et à l'isolement. C'est ce que décrit le journaliste et c'est en quoi il m'a semblé intéressant. Parce que lui ne ressentait aucune nécessité à vivre l'expérience, qu'il n'imaginait même pas.<br /> <br /> <br /> <br /> L'histoire du colibri… c'est une jolie métaphore, hein ? :)
Répondre
2
J’ai regardé avec plaisir la vidéo de F. Lopez. Sa tête me disait quelque chose mais j’ignorais ce qu’elle contenait. Si l’homme est sincère, c’est bien qu’il puisse s’exprimer à la télé et sur les ondes. Son expérience fait envie même si je la trouve un peu trop mirifique ! Parfois, au bout de la solitude, il n’y a rien. Et rien, ce n’est même pas ce vide que l’on peut remplir. Alors, s’agiter en tout sens, c’est un peu de la légitime défense !<br /> <br /> Contre ce rien, j’ai lu dernièrement ces mots de Sade « La certitude de n'être pas toujours est-elle plus désespérante que celle de n'avoir pas toujours été ? » et je les ai trouvés…apaisants, réjouissants ! Il donne une couleur légère à la vie. Je l’entends un peu comme ça : « Ben z’y va, t’es pas, t’es, t’es plus, l’est où l’tracas ? ». Traduction peu orthodoxe mais, bon, Sade n’est plus : )<br /> <br /> Sur le site des colibris, j’ai aussi découvert la légende, à l’origine du nom du mouvement, que Pierre Rabhi raconte. Elle est bien belle cette légende et tant pis pour l’incendie !
Répondre