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Alter et ego (Carnet)
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15 juin 2015

Farouche liberté

Mes parents vieillissent. Ils ont atteint l'âge qui fait que chaque année supplémentaire s'accompagne de divers désagréments. C'est surtout vrai pour ma mère. Aucune invalidité mais des régressions qui, quoique sans à-coups, sont tout de même suffisamment rapides pour être remarquées sans doute possible. Ces dernières années le diamètre d'exploration de leurs voyages s'est donc considérablement réduit et je me demande s'ils sortiront encore un jour de France. Dans des pays limitrophes, peut-être ? Entre le stress de l'un et les craintes de l'autre, partir quelques jours représente pour eux toute une expédition, comparable à trois mois au bout du monde pour une personne pleinement valide. Mon père aimerait bien, mais ma mère ne peut plus suivre...

Autour d'eux l'inexorable hécatombe a pris son rythme de croisière : maladies invalidantes, dégénératives, décès. Les rencontres entre amis égrainent la litanie des décrépitudes, plombant le moral de ceux qui n'ont pas à s'en plaindre. Mais il est certain que, parmi famille et amis, l'entourage de mes parents s'amenuise. Par chance leur nombreuse descendance les raccroche à la vie, avec la joyeuse exubérance des jeunes générations, volontiers taquine et iconoclaste. Cette jeunesse en épanouissement continu est le contrepoint heureux de l'issue fatale qui approche.

Aussi, quand ils m'ont proposé de les rejoindre au bord de la Méditerranée, j'ai accepté avec plaisir : pour eux nous sommes la vie ! Et tout grand-père que je sois devenu, je reste à leurs yeux une incarnation de la plénitude vitale.

Je crois que j'avais envie d'encourager mes parents dans leur mini excursion aux allures de grand voyage. Ma présence leur a comme insufflé une énergie : alors qu'ils n'avaient guère bougé depuis une semaine, ils se sont montrés volontaires pour visiter la ville voisine. J'ai été leur chauffeur, autorisant une sortie sans stress dans la rapidité urbaine. Nous avons arpenté les vieilles rues de la ville, jusqu'au quai. Là, alors que nous déambulions au rythme de leur âge, nous avons vu un bateau prêt à partir pour la ville voisine. Avec un surprenant empressement mon père avisa l'heure du prochain départ : sous deux minutes. Aussitôt le voila proposant cette excursion maritime et, sans vraiment savoir où nous allions, il prit trois billets ! Départ illico presto ! Le temps de monter dans le bateau et les amarres sont larguées. Ravi, mon père s'autorisait une petite fantaisie. Il y avait quelque chose d'enfantin dans ce geste totalement imprévu. Une réjouissante spontanéité ! Je suis certain qu'il ne l'aurait pas fait sans ma présence, rassurante à ce moment-là.

La traversée n'a pas été longue, mais avait presque une allure de croisière. La rade s'éloignant, l'eau éclaboussait sous l'étrave, le vent apportait les effluves marines. Sentant un souffle de liberté dans les esprits, je leur proposai, folle audace, de prendre le temps d'un restaurant plutôt qu'un retour hâtif dans le petit appartement qu'ils occupaient. Ils ont accepté sans aucune réticence. Arrivée dans le petit port, une promenade dans les rues avec déambulations dans un authentique marché provencal. Mon père était visiblement heureux. Et moi pleinement aussi, de le voir détendu grâce à ce périple accessible.

Ils m'ont abondamment remercié pour ce moment de liberté avec eux et les deux jours passés en leur compagnie.

C'est seul que j'ai terminé mon long week-end, arpentant un de ces lieux encore à peu près sauvages que recèle le littoral varois. Randonnant sur les falaises ventées et les escapements rocheux, j'ai alors songé à ce que j'écrivais ici dans mon précédent billet, autour de l'amour et de la liberté. Avide de cette dernière et, pour cela, peu désireux de retrouver l'état amoureux [quoique...], j'ai compris ce qui, dans cette étrange antinomie, me turlupinait : finalement, plutôt que l'état amoureux, n'est-ce pas l'état de bonheur que beaucoup recherchent ? L'état amoureux est un moyen, certes particulièrement puissant, mais temporaire, de le trouver. Et si la liberté solitaire m'est si précieuse, c'est parce qu'elle me permet d'atteindre, elle aussi, un bonheur profond. À la différence près que je le sais lié aux circonstance du moment : il est de l'instant. Alors que l'état amoureux, tout auréolé qu'il est de mythes et fariboles complaisamment entretenus, laisse croire qu'il peut durer en se transformant en cette mystérieuse et insaisissable alchimie qu'on nomme "amour" [et pourquoi pas "éternel", tant qu'on y est...]

Alors je me dis que si je parviens à distinguer entre les différentes sources qui me rendent heureux, peut-être pourrais-je savourer avec un égal plaisir ce que je vis seul et libre et ce que je peux vivre dans le partage... tant qu'il reste placé sous le signe de la liberté. Car la clé, dans tout ça, c'est bien la sensation de liberté.

Présente dans la solitude, comment ne pas l'effaroucher en présence d'autrui ? 

 

 

IMGP3255

Presqu'ile de Giens

 

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Commentaires
C
Bonjour Baiser d'étoile,<br /> <br /> <br /> <br /> Je vais être "vrai" : je n'ai pas de croyance particulière par rapport à l'amour. Je vis plutôt les chose en termes de relation, avec tout ce que cela peut avoir de fluctuant et éventuellement de versatile. Par contre le terme de "reliance" me parle... mais que je n'associe par forcément à l'amour. Et bien sûr la potentialité des petits gestes, parfois inspirés par l'amour, parfois ne l'étant pas.<br /> <br /> <br /> <br /> En ce qui concerne l'écologie j'en ai une perception naturaliste. C'est à dire que je place la nature avant l'humain (qui n'en est qu'une des composantes). Or une part de l'humanité se comporte en "maitre et possesseur de la nature", ce qui conduit l'ensemble du vivant vers une destruction accélérée.<br /> <br /> <br /> <br /> Faisant pleinement partie de cette part de l'humanité destructrice, je me vois confronté à mes propres contradictions : il y a ce que je sais et ce que je fais. C'est moralement inconfortable. D'autant plus que ma conscience des dégâts causés s'accroit. Vous parlez de ceux qui « agissent pour le bien », mais où est le bien, écologiquement parlant, quand on est un occidental du XXIe siècle ? Il est quasiment inatteignable !<br /> <br /> <br /> <br /> Vous dites aussi qu'il faut se préparer à tout. Je partage cette idée, même si je sais que c'est extrêmement difficile (car "tout", c'est aussi ce qu'on n'imagine même pas).<br /> <br /> <br /> <br /> Vous restez optimiste, en croyant à un "effet papillon" bénéfique. Il n'est pas impossible que cela advienne. Pour ma part je ne peux me départir de ce que j'appelle "lucidité" : je considère comme très peu probable que les sociétés humaines ayant connu l'opulence en exploitant la nature y renoncent par sagesse. C'est regrettable, extrêmement dommage, mais je crains que nous allions vers des temps difficiles... avant de, peut-être, changer notre rapport au vivant. Il est probable que je ne serai plus de ce monde pour le voir advenir.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne nuit (étoilée, bien sûr)
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B
Bonjour Pierre<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois en la force de l'amour.<br /> <br /> Et en la force des petits gestes ,intentions,mots, bienveillants.<br /> <br /> A l'apaisement que ceux ci peuvent créer.<br /> <br /> A la reliance des âmes, au delà de nos habitudes rassurantes de vie.<br /> <br /> Au chemin subtil qui peut se vivre,malgré tout.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien entendu, sur ce chemin on fait des deuils,parfois / souvent successifs.<br /> <br /> Et bien sur c'est douloureux.J'entends...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais je crois fermement et avec bienveillance à cette reliance possible, plus profonde encore,qui permet de préserver un lien...autrement.<br /> <br /> <br /> <br /> Un retour au très Simple.<br /> <br /> Au Silence qui relie tout,tous,<br /> <br /> mais pas aux silences pesants, qui au contraire eux,ferment les portes.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce sont mes mots,peut être en avez vous d'autres.<br /> <br /> ☆☆☆<br /> <br /> Nos 2 générations et nos manques de conscience écologiques ET humanistes...<br /> <br /> <br /> <br /> Certaines de nos élites étaient tout à fait conscientes de ce qu'il se préparait pour l'humanité.<br /> <br /> Dès les années 60 si je me souviens bien ( club de Rome par ex) il y a eu des duscussions,des sachants,des conscients ( perso, je n'étais pas née).<br /> <br /> <br /> <br /> Certains ont agit pour le bien et beaucoup d'autres... non!<br /> <br /> Et les masses que nous êtions,avons suivi sans aucune conscience autre que celle : de ne pas jeter nos déchets dans la Nature,si nous étions éduqués pour...<br /> <br /> C'est déjà ça,et c'est important,mais ça ne suffisait pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Le Réveil est douloureux!<br /> <br /> Et les "endormis" sont légion,à ce jour.<br /> <br /> Et nos parts endormies,ou lasses parfois,le sont aussi, je crois.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui m'inquiète, c'est de voir des gens et des jeunes,si intelligents, qui refusent cet éveil et d'y contribuer.<br /> <br /> Pour toutes sortes de raisons.<br /> <br /> Ça, ça me fait craindre le pire.<br /> <br /> <br /> <br /> Paradoxalement,ce grand mouvement né de nos jeunesses,à travers le monde,avant cette grrr de pandémie,m'a émerveillée.<br /> <br /> <br /> <br /> Dommage " qu'on "leur ait coupé les ailes en plein élan,en plein vol pour certain(e)s.<br /> <br /> C'est moche n'est ce pas?...<br /> <br /> <br /> <br /> Malgré tout,on en parle + depuis<br /> <br /> et une foultitude de prises de conscience,d'actes,de recherches se mettent en place ou sont révélées au grand jour.<br /> <br /> Avant on en parlait tout simplement ... pas/ peu.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela suffira t'il?<br /> <br /> Je ne le sais point.<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois,que les humains devraient tous se tenir par la main ,avec comme buts suprêmes: l'écologie ET l'humanisme.<br /> <br /> Et lâcher le reste.<br /> <br /> Mais c'est une utopie irréaliste.<br /> <br /> Un Voeux intime.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense notamment aux guerres intestines,oui nées des intestins...je crois,finalement.<br /> <br /> A ces amours pour le pouvoir,pour les richesses, pour les privilèges, pour le pillage,pour les divers esclavagismes,parfois déguisés et parfois même pas. <br /> <br /> et tout ce qui en découle pour l'humanité entière.<br /> <br /> Et pour nos flores,nos faunes,nos eaux,nos terres, notre air, nos vies et nos descendants.<br /> <br /> <br /> <br /> L'amour du pouvoir,<br /> <br /> et le pouvoir de l'amour,<br /> <br /> sont deux voies différentes qui n'éveillent pas le même type d'Intelligence.<br /> <br /> Et ne donnent pas les mêmes résultats.<br /> <br /> C'est ce que je pense depuis de longues années en observant notre monde.en m'observant aussi.<br /> <br /> <br /> <br /> Faire sa part,<br /> <br /> faire pencher la balance de ce qui semble être du juste côté, en y mettant sa pierre blanche,<br /> <br /> sa goutte d'eau dirait le colibri de cet humble , P.Rabhi.<br /> <br /> <br /> <br /> S'engager,s'investir,se transformer,se retrouver et retrouver les voies justes,simples,celles qui très certainement rendent la paix,la justesse,la joie,le bien... Être.<br /> <br /> <br /> <br /> On verra,<br /> <br /> je crois qu'il faut se préparer à tout.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas/ plus certaine, deouis quelques mois,qu'on puisse changer un Dessein qui nous dépasserait,à dire vrai,avec les années d'observation.<br /> <br /> Et tout ce qui vient de nous être imposé,depuis 2 ans bientôt.<br /> <br /> <br /> <br /> Malgré tout,faire ce qui nous semble juste m'apparait comme crucial.<br /> <br /> Je crois a "l'effet papillon" quand une personme dans le monde s'èveille,d'autres ailleurs s'éveillent aussi,comme des racines et des liens célestes subtils , entre nous tous.<br /> <br /> <br /> <br /> Pensées amicales
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B
Bonsoir Pierre,<br /> <br /> <br /> <br /> trois fois que je reçois via mes mails un petit rappel de votre présence,<br /> <br /> et que j'omets silencieusement d'y répondre.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis navrée pour vous et votre maman.<br /> <br /> <br /> <br /> L'affection peut se vivre de tant de façons,finalement ...<br /> <br /> Je pense ,en réponse, aux petits gestes,aux mots simples,sincères,aux regards aimants,bienveillants, qui apaisent et relient nos âmes, au delà de ces difficultés ...<br /> <br /> <br /> <br /> Ces maladies dégénératives deviennent,sont une vraie problèmatique humaine, dans nos sociétés.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela rejoint peut être, parmis vos sources et vos riluisseaux ,<br /> <br /> votre goût pour l'écologie et l'humanisme,<br /> <br /> ce besoin fondamental de retour à l'essentiel?<br /> <br /> <br /> <br /> De se remettre à vivre mieux,autrement ,que cette " folle" génération de nos parents.<br /> <br /> Qui ont tant transformé " pour le meilleur et pour le pire"...<br /> <br /> et nous ont aussi ouvert des portes.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pas...c'est ce qu'il me vient à l'esprit.<br /> <br /> Comme un besoin de sagesse profonde,de retrouver les justes voies et une libération authentique,alors.<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas oublié,j'ai pris le temps.<br /> <br /> <br /> <br /> J'envoie pour vous, sur cette très belle Terre, une pensée animée d' un souffle de sérénité, d'intemporalité
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B
Bonjour Pierre,<br /> <br /> <br /> <br /> Que c'est beau tout ce très subtil lien d'Amour pour vos anciens.<br /> <br /> <br /> <br /> Et votre écriture sensible,Spirituelle,qui vous traverse, pour vous et nous éclairer-raconter;<br /> <br /> "Cette dentelle de Calais" "ces églises naturelles",<br /> <br /> que je parcours parfois ici, là et là encore, merci.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce brin si conscient de générosité, décidée pour eux.<br /> <br /> <br /> <br /> Une Grâce pour tous... à vous lire.<br /> <br /> <br /> <br /> Puis toute cette confiance et affection que vos parents vous offre.<br /> <br /> Ce retour d'Êtres.<br /> <br /> <br /> <br /> Ces forces complémentaires,coopérantes qui font (re)naître chez nos anciens, l'envie de Vivre en toute simplicité.<br /> <br /> Les obstacles fondent ainsi.<br /> <br /> Et de pouvoir alors explorer, s'enrichir,<br /> <br /> de vibrer de joies sereines portantes, encore un peu plus...<br /> <br /> <br /> <br /> La presqu'île de Giens et ses lieux superbes...qui restent sauvages, malgré" les sauvages" de pas-sage(s).<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce merveilleux moment de reliance familiale,ce partage.<br /> <br /> Cette douceur intense,<br /> <br /> ce rappel aussi,sans leçon, du respect aux anciens et des anciens aux enfants.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci aussi pour votre amour pour la solitude ,ce qui m'émerveille, moi qui la vit comme une enfant perdue.<br /> <br /> J'apprends un peu, grâce à vos écrits ,qu'elle peut être vécue autrement.<br /> <br /> <br /> <br /> Car enfin, être si riche en solitude,ce n'est pas si aisé et ce peut être très déroutant pour certain(e)s.<br /> <br /> J'admire, parce que votre démarche me semble profondément sincère.<br /> <br /> ☆☆☆☆☆☆☆☆<br /> <br /> <br /> <br /> Ps : je connais encore mal ces blogs et je ne sais si je retrouverai ce message,si le mien passera etc
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L
Pierre, j'ai adoré ton récit de ces moments que tu as passés avec tes parents, je crois vraiment que c'était très important pour eux, un souffle de vie, c'est tout à fait cela que l'on ressent !<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis, je me suis arrêtée sur cette phrase de Célestine : "moi qui suis convaincue depuis toujours qu'il (le bonheur) est en soi, et la somme exacte de toutes ces bribes de bien-être exceptionnel que l’univers nous offre comme un cadeau quand on sait regarder." Oui, le bonheur est un état d'être. Je pense que l'on n'est pas égaux face à cette capacité de ressentir le bonheur, et c'est ce qui nous sauve aussi dans les moments les plus difficiles que nous traversons tous. On ne s'écroule pas durablement, comme on peut le voir chez certains qui n'ont pas cette capacité, on cherche en soi les failles et la manière d'y remédier au lieu d'accuser les autres de notre malheur. Car on a toujours au fond de soi cette petite flamme qui ne saurait s'éteindre.<br /> <br /> <br /> <br /> La différence que je ferais entre bonheur solitaire et bonheur partagé, c'est au niveau de l'intensité, car les moments de bonheur les plus intenses que j'ai vécus étaient partagés. Mais le bonheur solitaire est profond et surtout vécu dans la sérénité.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à la liberté, je ne saurais m'en passer, ni des moments indispensables de solitude !
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C
Le triptyque n'était pas prévu mais, tout bien réfléchi, il est vrai que tout cela reste incomplet. Il est donc fort probable que j'y revienne, et d'autant plus que tu m'y invites :)<br /> <br /> <br /> <br /> Raisonnement avant-gardiste ? Peut-être… Cela expliquerait le relatif inconfort qu'il y a à tracer ce chemin étroit, parce que peu fréquenté. Que tu établisses un lien entre rapports homme-femme, couple et amour, sur un billet qui se termine [provisoirement !] par l'idée de liberté, me paraît soudain lumineux : bon sang, mais c'est bien sûr, tout est lié. Tout se tient ! En fait j'ai l'impression de chercher une sorte de pierre philosophale, laquelle me permettrait de comprendre un jour comment tout cela se relie. Pas sûr que j'y arrive, mais j'essaie quand même ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Je remarque quand même que l'idée de couple est devenue pour moi une grande énigme, tandis que l'amour est devenu "innommable", dans le sens qu'il est tellement chargé de représentations disparates et contradictoires que je ne sais même plus comment l'employer… sauf "au sens large", c'est à dire hors de sa charge romantico-sentimentale. Mais je m'égare…<br /> <br /> <br /> <br /> Permets-moi de te faire part de ma tristesse en apprenant ce qui te touche ce soir. Le bonheur reste un état instable. Heureusement, il revient toujours pour qui sait le voir et tu fais partie de ces gens-là.<br /> <br /> <br /> <br /> Bises fraternelles.
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C
Si je n’ai pas commenté le premier volet de ton triptyque sur la liberté (car je suis sûre qu’il y aura un dernier volet, ne me demande pas pourquoi j’ai cette préscience, c’est irrationnel, une impression qu’il manque quelque chose à la fin de ce deuxième billet, quelque chose censé compléter ton « exposé ») Si je n’ai pas commenté, donc, c’est qu’il m’a fallu trop de temps pour en digérer la substantifique moelle et la densité. Je suis restée longtemps comme électrisée (c’est oins fort qu’électrocutée, quand même) Mais après en avoir débattu longuement, je crois savoir pourquoi il m’a parlé autant. C’est que j’ai cru y déceler les prémisses d’un raisonnement avant-gardiste, en tous cas largement décalé par rapport aux idées reçues et toutes faites sur les rapports homme femme, le couple et l’amour.<br /> <br /> Et que c’est ce décalage dans lequel j’ai l’impression de me trouver en permanence depuis des décennies. Pour une fois, je le voyais écrit noir sur blanc par quelqu’un d’autre. Il n’a pas fini de me faire couler de l’encre, ce mot de cinq lettres… <br /> <br /> Ton billet d’aujourd’hui me parle aussi, à l’heure où j’apprends que ma mère a replongé dans une de ses nuits (bi)polaires, se retrouvant à l’hôpital. Cette fois, c’est l’encre de mes yeux qui coule.<br /> <br /> Enfin, ce que tu dis du bonheur me touche particulièrement, moi qui suis convaincue depuis toujours qu'il est en soi, et la somme exacte de toutes ces bribes de bien-être exceptionnel que l’univers nous offre comme un cadeau quand on sait regarder. <br /> <br /> Bref, ton écrit du jour me surprend dans un état craquant de fin bonheur bien agréable. Et de cela, puis-je te remercier ?<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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