Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
19 novembre 2015

À fleur de peau

Il y a des évènements tragiques qui nous atteignent et nous blessent tous, frères et soeurs en humanité, mais pas de la même façon. Emportés dans le tonitruant tourbillon médiatique d'une immédiateté fracassante, quand la mort frappe un grand coup en détruisant des symboles, chacun réagit selon des mécanismes variables. Colère ou abattement, besoin d'exteriorisation ou de mutisme, repli ou volubilité, mise à distance ou sentiment d'identification, sombre tristesse ou envie folle de vivre et de rire... tout se rencontre et les émotions s'entrechoque. Même si nous n'en laissons rien paraître, nous sommes à fleur de peau.

Desespérés de ne trouver aucun sens à ce qui n'en a pas, nous errons dans notre intériorité, en quête d'apaisement. Égarés nous nous heurtons aux autres, tout autant à la dérive. À chacun des grands chocs qui frappent notre humanité et en dépassent l'entendement nous assistons à des phénomènes de rassemblement rapidement suivis de signes d'opposition. Chacun a son idée sur la conduite à tenir et voudrait parfois que les autres en aient une qui soit compatible. Les douleurs unissent autant qu'elles divisent...

 

 

J'observe cela d'un peu loin, éclairé, hélas, par la répétition des situations depuis quelques années...

..

.

 

 Parce que la grâce et la beauté sont une façon de contrebalancer
le poids de la violence et de la haine...
(Vidéo prévue pour être postée samedi 14, laissée en attente depuis)

 

Commentaires
L
Merci pour ta belle vidéo, Pierre !
Répondre
L
Voilà ce que je préfère relayer...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "Je vous suis tellement reconnaissante ! Depuis vendredi soir comme tous je suis secouée et je nous vois dans notre pleine humanité. Vulnérables et tellement Puissants.<br /> <br /> <br /> <br /> Je nous vois pleurer, partager notre douleur et nos peurs, et aussi je nous vois magnifiquement nous déployer, prendre soin les uns des autres…<br /> <br /> <br /> <br /> Cet électrochoc réveille en masse ce qu’il y a de plus beau en nous.<br /> <br /> <br /> <br /> Quelle chance d’être là dans cette vague qui déploie et qui offre son charisme, son courage, sa créativité, son humour, son impertinence, son amour, ses talents, sa tendresse avec tellement de générosité. Dans ce pire qui nous arrive nous sommes en train de tellement nous aider les uns les autres!<br /> <br /> <br /> <br /> Je reçois un cadeau de toutes ces paroles d’amour relayées, ce recueillement intense, ces prières cette solidarité incroyable, ces hommages touchants, les lumières tricolores partout dans le monde, les bougies, les fleurs, les sourires des passants à Paris, cette tendresse nouvelle des yeux croisés dans le métro, cette frénésie sur les réseaux sociaux qui partagent et partagent. C’est bon de sentir que chacun dans son talent, chacun dans sa vibration, chacun dans sa connexion accouche un nouveau monde dans cette douleur.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus que jamais nous osons notre vraie dimension d’amour.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous sommes en train de faire de cette horreur le meilleur que nous puissions: de la vie, de l’amour, de la connexion, du partage, de la paix…"<br /> <br /> <br /> <br /> Florentine d’Aulnois-Wang
Répondre
L
https://www.youtube.com/watch?v=pfatVEqlwfs
Répondre
L
Juste envie de partager ce beau texte de Dominique Motte, conteur, dit "L'homme au bois dormant", malgré sa longueur, car je l'ai trouvé tellement apaisant, j'en ai été beaucoup touchée, il m'a fait du bien.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il y a de cela 52 ans, j'avais quatre ans, j'ai laissé en bas d'un escalier un petit bout d'enfance s'en aller de moi, parce que la violence de ce à quoi il venait d'assister lui était trop lourde à porter. <br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi, toute notre vie, laissons-nous s'enfuir des petits bouts de nous, au gré de nos peurs et de nos frayeurs. Parfois nous les retrouvons, parfois nous restons orphelins de leurs départs, chacun d'entre eux nous laissant un peu plus faibles et démunis, sauf à les remplacer par d'autres visiteurs invisibles qui viendront repeupler nos solitudes intérieures.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a sept jours exactement, j'ai retrouvé cet enfant perdu que j'avais laissé meurtri au bas d'un escalier de la rue de Bercy dans le douzième arrondissement à Paris.<br /> <br /> <br /> <br /> Une semaine après ces retrouvailles, la ville où cet enfant avait commencé à grandir a subi dans sa chair la folie meurtrière de fous déments au cœur vide. Que dire alors à cet enfant revenu des limbes ? Quels mots offrir au-delà des phrases toutes faites ? Que dire à un enfant pour qu'il ait encore et malgré tout le goût de vivre, de grandir et d'aimer ? Voici ce qui m'a été soufflé.<br /> <br /> <br /> <br /> "Petit bonhomme, en tes quatre ans, il y a maintenant longtemps, tu as eu tellement peur de la violence du monde que tu as fait le choix de partir. Et au moment où tu reviens bien des années plus tard, une autre vague de haine, de sang et de morts vient inonder notre monde. Cela est, malheureusement, la vie des hommes, la folie des hommes. Mais sache qu'il y a aussi l'amour, la tendresse et la joie. Hein Petit bonhomme... Un rien peut nous tuer, quelques grammes de métal, un chagrin d'amour, une maladie... Mais il y a l'amour, la joie, le fait que nous soyons ensemble. Je te prends dans mes bras, Petit bonhomme. Je veille sur toi et nous veillons les uns sur les autres. Comme ce matin au réveil où chacun faisait le tour de ses proches, comme un inventaire pour s'assurer que tout le monde était bien là. Dans beaucoup de familles il en manquait ce matin, et cela est insupportable. Que pouvons-nous faire qui soit à notre portée ? Prendre soin de chacun, apprendre, grandir. Pour faire cela, il faut être fort et nous avons tous en nous beaucoup de peurs et de chagrin. Mais vois-tu Petit bonhomme, il ne faut pas faire disparaître ce chagrin comme par enchantement ; il faut le traverser. Il faut sentir en soi les brûlures de notre cœur, sentir en nous la fragilité. C'est la condition pour être forts et aimants. Les tueurs, ceux qui veulent imposer leurs lois par la mort, ont le cœur sec et insensibilisé. Certains ne trouvent que la haine pour remplir le vide froid de leur cœur. C'est à chacun de faire la paix en soi. Et si la guerre est parfois inévitable, elle doit être faite pour la paix et pour de belles valeurs respectueuses de l'autre et non par haine. <br /> <br /> <br /> <br /> Oui, il y a la joie et l'amour. Et puisque l'on parle d'amour, sache que rien ni personne, ni l'amour, ni la foi, ni les certitudes, ne sont là pour combler le vide de nos cœurs et de nos insatisfactions. L'amour est là pour honorer la vie, pas pour combler son battement trop faible en nous. Tu es revenu, Petit bonhomme dans un monde exténué, harcelé par des dingues qui n'ont plus que le goût du sang et le nom de leur dieu qu'ils ont dévoyé pour le réduire à leur image. Mais sache Petit bonhomme que la capacité de ton cœur est infinie. Que l'univers est infini, que l'amour est infini. Et qu'il nous revient d'en prendre soin comme je prends soin de toi depuis que tu es revenu dans ma vie, parce que chaque être est une promesse d'amour qu'il convient d'honorer et d'aimer. Ce qui t'attend est difficile, mais cela en vaut la peine quand même. Parce que le monde des hommes comme il va est difficile. Insupportable même. Mais il y a la beauté de la vie et ses élans du cœur qui nous lancent l'un vers l'autre comme des ballets d'étoiles filantes les nuits d'été.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui Petit bonhomme, tu es à ta manière cette touffe d'herbe verte poussant dans une fente de bitume, entourée de la sécheresse vide de certains cœurs sans amour, mais en toi rugit un mystère que personne jamais n'a encore percé. C'est ce mystère-là que nous devons habiter toi et moi. Celui-là et celui de l'amour qui nous dit que chaque être humain est frère, à la fois semblable et dissemblable. <br /> <br /> <br /> <br /> Reste avec moi, avec nous, Petit bonhomme. Nous avons besoin de ta présence et des promesses que tu portes en toi. Nous, confrérie des hommes et femmes de bonnes volontés veillerons sur toi et ensemble nous ferons de grands brasiers de joie et d'amour qui parfois remplaceront ceux de la guerre. Oui, reste Petit bonhomme... Reste... Et comme le dit le grand poète chanteur : « N'oublie pas qu'il n'est pas de plus grand malheur que de laisser mourir le rire dans ton cœur ». Envers et contre tout. Oui, envers et contre tout. Ce qui différencie le fraternel de l'assassin, c'est juste la présence bienveillante de l'autre en lui. Alors cultivons-la. Nous le ferons. Ensemble, toi et moi."
Répondre