Lézarder
Ce dimanche fut délicieusement doux et ensoleillé. On se serait cru fin mars, avec l'avancée précoce de végétation : herbe vert tendre, premières feuilles, chants printaniers d'oiseaux. En ce drôle d'hiver qui ne vient pas la nature, à peine endormie, s'ébroue déjà en désordre. Voilà plusieurs semaines que les premiers crocus ont ouvert leurs corolles, maintenant suivis par les jonquilles.
Profitant de cette radieuse journée j'ai déambulé tranquillement parmi mes arbres. Les pies jacassaient, les geais voletaient, les buses tournoyaient. Dans la prairie quelques chevreuils m'ont observé avant de disparaître en bondissant. Et un gros lézard vert s'est laissé photographier tandis qu'il emmagasinait sans vergogne la chaleur solaire. Je n'allais pas le lui reprocher : je venais de faire de même un peu plus tôt, couché sur le tapis d'herbe sèche de la colline.
Cette ambiance bucolique a pleinement correspondu à mon besoin du moment : calme et solitude. Pourtant, en même temps, je me suis demandé si c'est vraiment ce que je désirais...