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Alter et ego (Carnet)
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25 mars 2016

Habituation

Est-ce par habituation que les attentats qui ont eu lieu en Belgique ne m'ont pas vraiment remué ? Ils avaient quelque chose d'attendu. Presque d'inéluctable...

Dès que j'en ai eu connaissance je me suis isolé du flux médiatique, afin de me préserver de toute image visuelle ou sonore. J'ai voulu éviter l'effet de sidération et de fascination. Trois jours plus tard je ne sais rien de plus que quelques chiffres et éléments bruts. Tout au plus ai-je perçu quelques lointains échos indirects. Cela me suffit amplement ! En savoir davantage ne m'apporterait strictement rien, hormis une certaine forme de "communion" émotionnelle dont je cerne mal les effets sur mon psychisme. 

Ma compassion est donc restée lointaine et mes pensées pour les familles endeuillées, distantes. Je ne me suis même pas laissé aller à imaginer l'effroyable traumatisme de ceux qui ont assisté à l'horreur. Non que je sois indifférent, bien sûr ! Mais tellement impuissant...

Chaque nouvel évènement de ce type m'apprend à mieux me protéger. C'est ma façon de résister à deux fléaux : la terreur et l'émotion téléguidée. La première répond à l'objectif des terroristes, la seconde amplifie l'effet voulu. Or la vie continue pour l'immense majorité des humains et c'est le mieux que nous puissions faire pour contrer la barbarie et le malheur.

Commentaires
C
Que de réactions diverses et variées...<br /> <br /> Néanmoins, je trouve normale dans notre société que des manifestations de soutien apparaissent suite aux événements tragiques de notre temps. <br /> <br /> Je m'explique. Ok notre société est sur médiatisée, c'est un fait. On peut se couper de tout , c'est possible, au milieu des vaches ou au milieu des vignes. <br /> <br /> Cependant, pour nombre d'entre nous, habitants des villes ou des campagnes, des traumatismes prennent graines. Insidieusement. Pas besoin pour ça d'écouter en boucle les infos. <br /> <br /> Mon fils, bien qu'assez réfractaire à la mondialisation de l'information spectacle, m'a fait part de ses craintes concernant le climat actuel, les attentats, la montée de l'intégrisme, les migrations massives etc...La société est anxiogène, infos ou pas. <br /> <br /> Je trouve plutôt sain que la jeunesse s'interroge sur l'héritage qu'on leur laisse entr'apercevoir et ça ne m'étonne pas que lors des attentats des bougies, des drapeaux, des textes ...soient déposés. <br /> <br /> L'émotion est forte pour l'ensemble de la population. Que dirait-on si les jeunes s'en foutaient royalement? l'individualisme est déjà assez présent dans nos sociétés "développées". <br /> <br /> Tous ces petits riens veulent dire, on est là, on ne comprend pas, on peut faire quoi, rassurez nous, tous ensemble, on se rassemble même si c'est éphémère...<br /> <br /> Et pourtant, rien ne change à Paris, Bamako, Mossoul, Homs ou ailleurs, partout où des personnes souffrent, meurent, peinent, sont piétinés par le système. <br /> <br /> La terreur gagne du terrain dans l'inconscient de chacun. <br /> <br /> Alors oui, on peut faire le choix de se couper du monde, dire, moi je vais bien, tous les miens vont bien et advienne que pourra, seulement on peut aussi faire le choix de s'informer aussi par des médias conventionnels (ou pas), ou Internet, la grande lessive que tous les jeunes ou presque vénèrent. <br /> <br /> On ne s'habitue pas, on vit peu ou prou. Que faire d'autre ?<br /> <br /> Parce qu'il est indispensable de prendre le métro ou le bus pour certains, que d'autres font le choix de suivre leur culte malgré la peur, que les terrasses de café se remplissent de rires et de conversations (même graves).<br /> <br /> On vit quoi !
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A
Cinq jours au milieu des vignes dans un village alsacien. J'en reviens. J'ai pensé à toi, je sais que tu n'es pas alsacien ! Mais c'est au regard d'une vie en dehors des grands centres urbains. Pas de téléphone, pas de radio, pas de Smartphone. Je suis presque tenté d'écrire : « la vraie vie ». Face à un promontoire, j'admire la plaine d'Alsace. Un homme d'une cinquantaine d'année approche. je sors une banalité : - la vue est magnifique ! Il me répond aussitôt : - ici au moins on ne risque pas un attentat terroriste ! Me ramène-t-il à la réalité ? Laquelle ? Je réponds : vous êtes vigneron je suppose ? La réponse ne pouvant être que oui, j'engage l'échange sur le thème : que fait on a cette époque de l'année dans la vigne…<br /> <br /> Est-ce que sa réaction première m'a surpris ? Pas tellement finalement. l'invasion des esprits est totale. Seulement voilà, pour moi, il n'était certainement pas question d'engager une conversation sur ce terrain là. Parce qu'on aurait brassé du vent. Comme on brasse du vent sur les télés et l'information en continu.<br /> <br /> Au moins, là, j'ai appris ce que c'était que le « palissage ».<br /> <br /> Cela m'a semblé plus intéressant pour ma petite culture que la manière de fabriquer les explosifs…
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C
L'habituation c'est aujourd'hui découvrir que personne ne parle de l'attentat de Lahore, c'est de voir que tous les drapeaux, les messages d'espoir, d'indignation, les « je suis Paris », « je suis Charlie » ont déserté les réseaux sociaux, et que le phénomène, comme les ronds dans l'eau, comme les séismes, en ondes de choc, s'amollit au fur et à mesure que l'on s'éloigne en temps et en espace du premier impact.<br /> <br /> Et quand toutes les dates du calendrier rappelleront un massacre, on fera quoi ?<br /> <br /> Et quel rôle jouent vraiment les médias dans tout cela ?<br /> <br /> Bises perplexes<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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C
Ôtez moi d'un doute, ne sommes nous pas tous ici pour la paix ?<br /> <br /> Quels que soient nos choix, notre manière d'appréhender l'actualité et de vivre ?<br /> <br /> Bien que vivant plus proche des vaches que du RER, je me sens reliée au monde néanmoins.
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E
ps. Je suis d'accord pour les media, comme en France, je suppose, le 13 novembre, ils y vont fort. Mais ils rendent aussi compte de l'avancée de l'enquête et des soubresauts en Asie Mineure... Et qui plus est je suis pour la paix...
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E
C'est juste que je m'apprête à reprendre le métro, aujourd'hui, parce que je désire sortir, que je suis angoissée comme c'est pas possible, donc, non habituationnée, même si c'est parfaitement irrationnel, qu'il faut bien que je le reprenne, n'ayant que ce moyen de transport-là, et que je vis là-dedans depuis mardi, bon an mal an... <br /> <br /> Voire depuis le lock out de novembre 2015, à la suite des attentats. <br /> <br /> <br /> <br /> Que je mesure mal le gouffre qui existe entre la vie que j'ai connue enfant et adolescente, et aujourd'hui, que c'est pareil pour mon fils de bientôt 30 ans et d'autres jeunes, que ça soulève un tas de questions avec lesquelles nous devons vivre (notamment sur les réponses qu'il faudrait apporter au vaste problème des terrorismes), <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai des amis qui habitent à 30 ou 40 km d'ici dans un trou perdu et qui se sentent aussi assez protégés, et pour cause, ils n'habitent pas dans une ville... <br /> <br /> <br /> <br /> Dans le même ordre d'idée, je pourrais être habituationnée par exemple, à la vie des Palestiniens et des Israéliens, serrés comme des sardines de chaque côté de leurs murs, et incapables de vivre en paix... Et finalement, je pourrais m'en fiche du monde entier, pourvu que les miens aillent bien...
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C
Je découvre ce terme et je t'en remercie.<br /> <br /> Naturellement sensible, voire très sensible, il y a des années que je ne regarde plus les infos.<br /> <br /> Depuis cette succession désolantes d'attentats, j'ai cessé définitivement de me brancher sur les infos. Parce que mon mari travaille non loin de l'hyper casher, parce qu'il se rend une à deux fois par mois en Belgique.<br /> <br /> Égoïstement, je ne veux rien savoir, rien imaginer, rien supposer.<br /> <br /> Je veux continuer à avoir confiance, continuer à marcher dans la rue sans être effrayée, prendre les transports, penser à mes prochaines vacances.<br /> <br /> Je veux que la vie continue à circuler.
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A
Comment peut-on s'habituationner ?
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