Un grand-père en hiver

Prévoir m'est toujours difficile. Je ne sais jamais à l'avance dans quelles dispositions je serai un jour donné et divers critères peuvent me faire changer d'idée jusqu'au dernier moment. Cela varie selon ma motivation, mon éventuel état de fatigue, les contraintes que je m'impose ou, tout simplement, en fonction de la météo...

Si bien que parfois je laisse passer des opportunités, faute d'avoir su me décider à temps.

Ces jours-ci j'avais envie de soleil, la région montagneuse où je vis en ayant été passablement dépourvue depuis trop longtemps. S'il devait encore manquer j'envisageais donc, pour un week-end de trois jours, une virée vers le sud. Peut-être jusqu'à la Méditerranée, généralement bien dotée en cieux azuréens. Sauf qu'en milieu de semaine les prévisions météo étaient encore trop aléatoires pour que je sois fixé. Or le grand-père que je suis avait été sollicité pour une garde de petite-fille et il fallait une réponse. Je tranchai donc pour l'abnégation, le temps d'une soirée. Certes c'était celle du milieu de week-end, mais je comptais sur la clémence des cieux alpins pour profiter quand même d'un soleil espéré.

Hélas, ce vendredi, après une nuit aussi étoilée que givrante, le ciel se couvrit rapidement. Les températures matinales ne s'élevèrent guère avant de redescendre sous l'influence d'un petit crachin glacial. Avec 4°, ce fut un brusque retour dans la grisaille hivernale ! A tel point que je dus rallumer mon poële. Simultanément j'apprenais de source sûre que le littoral que j'avais convoité bénéficiait des températures beaucoup plus clémentes que peut offrir un soleil irradiant. Il ne m'aurait suffi que de quelques heures de route pour en jouir...

Trop tard, je m'étais engagé !

En voulant rendre service à ma fille j'ai sacrifié un peu de la précieuse liberté dont, en bon procrastinateur, je ne fais pourtant pas systématiquement bon usage. C'est d'ailleurs parce que je connais ma propension à hésiter que je n'ai pas voulu privilégier une liberté égoïste... dont je n'aurais peut-être pas fait bon usage.

 

Une des destinations où j'aurais pu me rendre... (Massif de l'Esterel - mai 2015)

Comments

[alainx]

Tu as vu le soleil au fond des yeux de ta petite-fille !!



et expérimenté la confiance que l'on te fait....

(aurais-je laissé notre fille de 4 mois à mon père s'il vivait seul en ce temps-là ?...)



Mais tu soulignes bien la problématique de "l'indécision"....

qui est une sale gosse, elle !! :-)))

parce que le "choix indécis" entre A ou B ne satisfait jamais, que l'on opte pour A ou pour B ! par influence ou tirage au sort .... On n'est jamais content de soi vraiment.....



Je sais, je fus un indécis à mes heures....

Heureusement, c'est passé au rang des mauvais souvenirs....



Merci à ceux qui m'aidèrent à l'éveil de ma conscience profonde....

[celestine T]

"Si bien que parfois je laisse passer des opportunités, faute d'avoir su me décider à temps."

Cette phrase me rappelle le syndrome de FOMO dont tu es peut-être un peu atteint...Fear Of Missing Out, la crainte de louper quelque chose...

j'avais écrit un billet là-dessus...

http://celestinetroussecotte.blogspot.fr/2014/08/etrange-syndrome.html

Bises non rancunières

¸¸.•*¨*• ☆

[nicole 86]

Voilà un billet que je n'aurais pas pu écrire



Oser dire que je préfèrerais une ballade à un moment passé avec ma petite fille : TOTALEMENT impensable ! mais au fait qu'est ce qui est impensable : oser le dire, oser le reconnaitre pour moi même ou oser même envisager que cela puisse être ? voilà de quoi nourrir le questionnement existentiel du week-end, que dis je des semaines-mois à venir.



Il est vrai que pour raison de petites filles je squatte depuis trois ans ce sud qui me va si mal, que je suis saturée de soleil et de lumière et que j'aspire à la pluie !



Bon week-end avec ta petite fille et le soleil en prime !

[Edmée De Xhavée]

Au fond... le pire est de t'en vouloir à toi même, non? De mal gérer temps et bougeotte. Mais c'est sans doute le soleil qui va enfin bouger et venir vers toi aussi...