C'est un principe [presque] intangible : je ne prends jamais mes vacances en même temps que les autres. Surtout l'été ! Question de goût prononcé pour le calme et la tranquillité, qui s'accomodent mal de la proximité avec "les autres" [bien que je n'aie aucun grief contre eux, hormis d'être au même endroit que moi au moment où j'y suis]. Cette année j'avais quand même envie de profiter de la chaleur (sans excès), des journées (encore) longues, et de la fameuse "pause estivale". Alors je me suis généreusement octroyé deux semaines de vacances, juste après que "les autres" soient revenus des leurs. 

Vu la destination que j'ai finalement choisie je n'avais pas à me soucier de promiscuité. En effet j'ai opté pour le plus simple : rester chez moi ! D'abord un jour, puis deux... et ainsi de suite. En fait j'avais surtout envie de tranquillité et partir m'en aurait oté le bénéfice. Alors tout compte fait, une maison à la campagne avec un immense jardin, personne aux alentours... que demander de mieux ? 

Deux semaines seul chez soi ? L'enfer, estimeraient quelques uns ! Un privilège, pour moi : celui de la totale liberté. Agir selon mes envies, heure par heure, jour après jour. Ne rien prévoir et n'avoir rien à organiser. Aucun souci, pas la moindre inquiétude. Nulle contrariété. Le pied ! Voilà le bonheur qu'offre la solitarité. Alors ces vacances, libre et peinard, ça m'allait très bien...

Le luxe suprême ? avoir du temps ! J'en ai eu autant que je voulais. D'ailleurs je me suis rendu compte que ce n'est pas le fait de partir qui dilate le temps, mais de ne pas avoir à le compter.

 

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5 septembre : premiers signes de l'automne

 

J'ai ainsi pu voir arriver les premiers signes de l'automne. En déambulant, contemplatif, dans mon bout de forêt je l'ai vue vivre. J'ai pu saisir sa transformation au rythme des arbres. J'ai rencontré un hibou placide au vol parfaitement silencieux ; observé un écureuil incroyablement acrobate ; vu fugitivement le manège des geais, pivert, tourterelles.

Mais j'ai aussi constaté l'accroissement de la sécheresse, l'herbe perdant le beau vert qu'elle avait gardé jusque-là. Même les arbres sont entrés en souffrance, roussissant par pans de forêt, en un faux automne beaucoup trop précoce. Comme un rappel de la terrible sécheresse de 2003, sur fond de changement climatique en cours... D'ailleurs ces quinze premiers jours de septembre ont été anormalement chauds et ensoleillés.

Mais ne pensons pas à ce pour quoi nous sommes impuissants !

J'ai lu. Je me suis informé et documenté. J'ai profité de la chaise longue et de l'ombre bénéfique d'un érable, aux heures les plus chaudes. J'ai aussi fait du rangement, mettant un peu d'ordre dans l'accumulation d'objets et papiers dont je suis coutumier. J'ai travaillé dans mon bout de forêt, dégagé quelques arbres, coupé des ronces. J'ai aussi rangé du bois au sec avant les pluies d'automne.

Vacances totalement solitaires ? Pas vraiment puisque je suis resté connecté à internet. En lien avec le monde, le grand avec ses tragédies comme ses futilités infatuées, et le microcosmique que constitue celui des blogs amis. En lien avec vous aussi, chers lecteurs-commentateurs grâce à une discussion fleuve centrée sur la liberté de se vêtir, rapidement élargie à des questions de religion et de traditions culturelles, avec détours du côté des soutiens-gorge, pour en finir avec les soucoupes volantes ! L'ouverture du sujet a généré des mini-débats écléctiques entre plusieurs d'entre vous. Je remercie  d'ailleurs la dizaine de commentateurs-trices, qui finalement, on fait que j'ai eu ma dose quotidienne d'échange pendant deux semaines. 

Ah, et puis quand même : avec une amie, durant quelques jours, je me suis rendu en montagne. Dans la vieille ferme du Vercors que j'évoque de temps en temps. Quelques balades sur les hauts plateaux. Immensité sauvage et silencieuse, quasi désert humain. Cinq personnes rencontrées sur les chemins dans la journée, ce n'est pas la solitude totale mais c'est encore acceptable.

 

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Prairie d'Herbouilly (Vercors)

 

 

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Jasse de la Chau, hauts plateaux du Vercors

 

 

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Le Grand Veymont, point culminant du Vercors

 

 

Demain je retrouve le travail. Serein et détendu. Sans inquiétude.

Je mesure ma chance...