Octobre : le 9

Parmi les photos que je propose certaines ont été prises après une longue marche. Cela me garantit généralement l'isolement et le silence que j'affectionne, face à une nature intacte. C'est presque un privilège. Par contre, d'autres photos ont été faites... en bordure de route. Lorsque c'est dans des lieux touristiques je rechigne un peu à faire "la" photo que tant d'autres peuvent faire du même point, à quelques dizaines de mètres d'une aire de stationnement. Ça gâche un peu le plaisir... Mais il arrive aussi que, sur des routes discrètes et visiblement peu fréquentées, s'offre soudain à ma vue un paysage sublime. M'arrêtant sur-le-champ j'ai alors l'impression d'avoir découvert une pépite, seul spectateur d'une scène remarquable. Et là encore je le ressens comme un privilège, une chance, une grâce...

9 octobre 2015, le long de la rivière Androscogging, vers le Québec depuis le New-Hampshire

Comments

[Madeleine]

Il est vrai que nous avons tous des sensibilités différentes, ville,campagne, montagne.... et c'est très bien ainsi. Nous pouvons aussi être sensibles à la poésie, la science, la musique...la liste est longue. Mais je crois que même si certaines personnes se disent hermétiques à l'émotion que peut procurer la nature, si ils n'ont pas été"éduqués" à cette sensibilité ou moins qu'à une autre, j'ai du mal à concevoir que dans la grande multiplicité des paysages, dans le grand panel qu'offre la nature, ces personnes ne trouvent un endroit, un coin, un moment magique qui les animent d'une émotion née de cette planète. Nous y sommes tous forcément reliés quelque part.

C'est ce que je crois, mais c' est peut-être illusoire.

[kéa]

Je pense que les expériences d'enfance y font pour beaucoup dans ce qui fait vibrer chacun. La ville ne me dit absolument rien, je peux même dire que je déteste et puisque nous sommes issus de la nature et non de l'asphalte il me semble que j'aurais beaucoup à perdre de ne pas aimer mes origines. Mais... j'ai entendu que certaines personnes détestent les roses parce que des expériences ont été pratiquées sur elles... comme par exemple mettre des bébés en présence de roses et en même temps leur faire vivre un traumatisme. Alors tout s'explique !

Tes photos sont exquises !

[maty]

Souvent quand on aime il est difficile d'imaginer qu'une autre personne n'aime pas du tout. Une connaissance me racontait s'être retrouvée en pleine campagne dans un lieu isolé avec un ciel étoilé et avoir détesté et penser ne plus jamais se retrouver en pareille situation. Il aime la ville point.

Une collègue de travail qui vivait en banlieue disait qu'elle trouvait ennuyant à mourir ces routes, chemins, villages de campagne.

Pour moi, ce sont les endroits les plus enivrants, les plus beaux. Comme le dit Françoise c'est personnel.

[Françoise]

Tout est une question de sensibilité. C'est vrai que nous ne comprenons pas pourquoi des personnes ne sont pas sensibles à de si beaux paysages, mais peut-être sont-elles sensibles à d'autres choses qui ne nous atteignent pas. C'est très personnel, en fait. Mais enfin, tout de même, quel "péché" de ne pas s'extasier devant de si belles vues ! :-)

Bonne soirée, Pierre.

[Madeleine]

En regardant tes si belles photos, j'ose croire que si tout le monde pouvait avoir cette chance, ce privilège,cette grâce comme tu le dis, de ce moment de sublime, d'admiration de cette perfection de la nature, au Canada ou autre part selon ses sensibilités, peut-être que l'on serait plus en paix, relié à l'essentiel. Je ne crois pas que l'on puisse y être totalement insensible. Il faut trouver "sa pépite" , que se soit au bout du monde, au détour d'un verger, au fond de son jardin, ou la nuit les yeux rivés au ciel.

Merci Pierre pour ce partage quotidien, belle soirée.

[Cloudy]

Elle est précieuse cette communion, cette sensation que le paysage, la nature, les éléments, ne sont qu'à toi.

Qu'ils sont cadeaux, offrandes, cela les rend plus précieux encore.

Lorsque je regarde tes photos, je me dis que le voyage est une chance infinie.

Une chance que je me souhaite d'avoir encore longtemps.

Je te le souhaite aussi Pierre Voyageur :)