Octobre : le 10

 10 octobre 2011 - Secteur de Coaticook, Québec, près de la frontière avec les États-unis

Au loin, les montagnes du Vermont (USA)

En 2011, un peu par hasard, alors que je roulais dans la campagne au sud de Sherbrooke (Québec), je me suis trouvé tout proche de la frontière avec les États-unis. Sachant que les démarches étaient un peu compliquées, je n'ai pas cherché à entrer. Et puis, pour tout dire, l'immensité de ce pays me semblait inaccessible en solitaire. J'imaginais une forte densité de population, des autoroutes partout. Une représentation tout à fait irrationnelle, évidemment, dont je mesurai la bêtise en constatant que le paysage était dans la continuité de celui qui était sous mes yeux. Mêmes maisons, mêmes champs, mêmes forêts. Les colorations d'automne étaient, naturellement, les mêmes de part et d'autre de la frontière. Bien sûr je savais qu'il y avait aussi des couleurs fabuleuses aux Etats-unis mais je n'avais pas imaginé qu'elles étaient aussi naturellement accessibles. Au loin, les montagnes du Vermont me semblèrent être bien attirantes...

Ce jour-là je me suis dit que je pourrai bien envisager d'aller voir l'automne de l'autre côté, lors d'un prochain voyage. Ce que je fis quatre ans plus tard, cette fois prêt à m'aventurer seul en terre anglophone après avoir parcouru la Nouvelle-Ecosse, province la plus orientale du Canada. La continuité linguistique m'invita à franchir la frontière sans réticence. C'est ainsi que j'entrais aux États-unis, en traversant une étroite rivière là même ou tentèrent de s'installer les premiers colons de la Nouvelle-France en 1604 (Ile Ste Croix).

Quelques jours plus tard le hasard voulut que je franchisse la frontière dans l'autre sens tout près des lieux qui m'avaient ouvert les yeux en 2011 et à la même date ! J'eus même la surprise de reconnaître une maison rouge caractéristique, que j'avais photographiée en 2011 et publiée sur ce blog. De mémoire j'ai essayé de reprendre une photo avec le même angle de vue.

10 octobre 2011...

... et 10 octobre 2015

Comments

[Françoise]

Ce qui est impressionnant, et rassurant parfois, c'est de voir que les paysages ne changent pas, ou si peu, malgré le temps qui passe. Je pense, moi, à ma petite maison bleue dont les volets, certes, auraient besoin d'être repeints, mais qui ne change pas. Nous avons besoin de lieux qui ne changent pas. Je suis un peu hors sujet, mais ton billet m'a fait penser à cela, Pierre. :-)

[celestine T]

Cette double photo est proprement fascinante.

la couleur de la maison, l'angle de vue...Aurais-tu cherché à capter une certaine permanence, au milieu de cet océan d'impermanence dans lequel nous voguons sans cesse ? :-)

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