Voilà quelques temps que je me pose des questions sur l'adéquation de ce blog avec la tournure que prennent mes interventions. Je sens que quelque chose ne me convient pas dans le mélange des genres. Entre les dimensions planétaires et la sphère personnelle, le grand écart m'est inconfortable. Je ne trouve pas le ton juste. Parfois je pense à ouvrir un autre blog, à la thématique plus ciblée...
Parallèlement il m'a été suggéré, en commentaire, que les réseaux sociaux seraient beaucoup plus adaptés au type d'informations que je diffuse. Ne serait-ce que parce que celles-ci peuvent être immédiatement "partagées" et donc toucher beaucoup plus de gens. Or autant j'apprécie une certaine discrétion pour tout ce qui m'est personnel, autant la propagation des idées qui m'agitent actuellement me tient à coeur. Je pourrais donc surmonter mes résistances et... mettre le pied dans un "réseau social".
Je suis plutôt ignare en la matière, n'ayant jamais voulu m'inscrire sur aucune plateforme du simple fait que "tout le monde" [ou presque] est censé y être. C'est mon côté rétif au conformiste : j'aime pas faire comme les autres ! Oui, je sais, l'argument a ses limites...
Un autre, plus convaincant, serait de nature à retenir mes éventuelles velléités : c'est encore du temps à passer devant internet, donc une contribution à la consommation de ressources limitées, comme on le sait. C'est aussi une forme de socialisation artificielle dont je connais nombre d'inconvénients.
Bon, je ne dirai pas que je n'ai pas déjà été tenté d'aller y voir de plus près mais, puisque par ailleurs lesdites plateformes sont avides d'informations personnelles, je renâcle. J'ai bien déniché diaspora*, réseau libre sur logiciel libre, garanti sans pistage, mais je n'en ai jamais entendu parler ni n'en vois la moindre trace. Quelqu'un le connaîtrait-il ? Ne voulant cependant pas rester totalement ignorant des grandes avancées humaines j'ai souhaité bénéficier de brèves séances d'initiation à l'omniprésent Facebook. Je fréquente en effet des personnes n'ayant pas hésité, elles, à vendre leur âme au diable. En l'occurence mes parents, une amie...
Honnêtement, ça m'a fait un drôle d'effet de pouvoir accéder aux photos de personnes que je connais par ailleurs. À voir leurs centres d'intérêt et qui étaient leurs "amis". Je me suis senti indiscret. Presque gêné de pouvoir accéder ainsi, à leur insu, à ce que je considère comme faisant partie de leur vie privée.
Du coup cela me renvoie vers une autre grande question qui me turlupine : que serais-je prêt à laisser voir de moi ? Et surtout, sous quelle identité ?
Mais au fait... est-ce que, sans le savoir, je ne serais pas déjà exposé ? Par exemple je ne sais pas ce qu'implique ceci, en haut de la présente page :
Est-ce que ça signifie que 90 personnes ont un jour "liké" ce blog ? Ou bien qu'elles sont "abonnées" aux parutions de ce blog ? Dans ce cas, est-ce qu'elles seules visualisent mes élucubrations, ou bien ces dernières sont elles affichées, à chaque nouvelle publication, sur leur "mur" [c'est bien comme ça que ça s'appelle, hein ?] aux yeux de ceux qui les suivent ? Bref : est-ce que ma visibilité ne dépasserait pas ce dont j'ai conscience ?
La question n'est évidemment pas capitale, mais si quelque initié voulait bien éclairer ma lanterne, je mourrai moins bête.
Autre question : mettre le doigt [de pied] dans cet engrenage, n'est-ce pas courir le risque de devenir "accro" d'un nouvel environnement de socialisation, ainsi que d'une dépendance au "J'aime" ? J'ai des doutes, en lisant ceci, par exemple : « un jour, j’en ai eu marre : j’ai désactivé de manière définitive mon profil personnel. (…) Pourquoi ? Tout simplement car je juge de plus en plus que Facebook devient un réseau social malsain chez une grosse partie de mes contacts. (...) Je ne peux donc que vous conseiller une chose : désactivez votre compte Facebook ! Cela fait bizarre au début, mais en réalité cela fait un bien fou ! » [Source : Pourquoi j'ai quitté Facebook]. De fait il existe quantité de pages expliquant des démarches similaires ou comment restreindre sa dépendance.
Mon hésitation à me hasarder en ce lieux de perdition reste donc d'actualité.
Vous avez un avis ?
Pour conclure, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette vidéo délicieusement cruelle :)