Rêveur en panne
Le chemin qui passe par les mots, et qui était devenu si familier, semble s'être ouvert sur un grand désert blanc. Sans aucune trace à suivre, sans direction, sans repères. Libre horizon. Le silence méditatif y est de circonstance. Comme si les éléments du paysage n'avaient pas suffisamment de relief pour en tenter le partage. Ou que je n'en aie pas le courage.
Et pourtant, le monde n'a pas changé. Toujours aussi grave et dérisoire, douloureux et merveilleux, parfaitement injuste, il offre autant d'occasions de se réjouir que de se révolter.
Mon regard aurait-il changé, alors ?
Ou bien mes rêves ?
« Dans la vie, on apprend à renoncer à certains rêves, et pour cela, rien ne vaut de s'en fabriquer d'autres, de nouveaux rêves intacts et encore possibles. C'est sans doute une des plus grandes leçons que la vie donne aux rêveurs. »
Ces quelques phrases, écrites par une amie proche, m'ont offert des amorces de réponses.
« Les rêves, on se les fabrique ou bien ils naissent en nous ? On les décide ou bien ce sont eux qui nous inspirent ? Peut-on renoncer à nos rêves ou bien seulement à ceux qui n'étaient pas assez puissants ? Questions que pourrait avoir un rêveur un peu en panne. »
Oui, c'est ça : je suis tombé en panne de rêves...
En attendant qu'ils veuillent bien revenir, ou que je trouve comment les raviver, voici quelques photos glanées dans mon paisible et bienheureux quotidien...
Générosité jardinière...