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Alter et ego (Carnet)
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10 septembre 2017

Quand la vie dévore les rêves

« J’ai lu cet été toute une série de romans « post-apocalyptiques » : Imaginer la pluie, La parabole du Semeur, Dans la forêt, La femme tombée du ciel… C’est une chose curieuse que de lire ces romans dont certains décrivent une société à feu et à sang, privée d’électricité, d’eau potable, de fraternité... de vivre par procuration l’effondrement d’une société, installée au calme sur ma terrasse, entourée de tant de beauté. C’est une chose curieuse que de lire l’anticipation de ce que l‘on redoute et combat toute l’année. Emballement climatique, pénurie des biens essentiels à la vie, accidents chimiques, rupture des liens sociaux, guerre pour l’accaparement des ressources, effondrement mais aussi redécouverte d’une autre humanité… Cela m’a plongée dans des abîmes de perplexité sur la course du monde, de réflexion sur mon propre discours, de recul sur ma contribution et ma part de responsabilité. »

Extrait de "Un été entre fiction et réalité", chronique de Corinne Morel Darleux parue dans Reporterre

 

La dernière phrase citée - celle que j'ai mise en gras - rejoint parfaitement ma perception de la situation. Et plus précisément ces jours-ci, alors que je m'interroge sur l'opportunité de m'offrir un voyage lointain (un des rares domaines où mes rêves ne sont pas en panne...). Il m'est en effet impossible de faire abstraction des conséquences environnementales d'une telle action. Du coup j'hésite et tergiverse. Partir ou renoncer au voyage ? Vivre un rêve, encore, tant que c'est possible, ou tenter d'être cohérent en restant au plus près d'un mode de vie "sobre" ?

« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve » écrivait St Exupéry.
Magnifique idée... mais peut-on continuer à penser ainsi aujourd'hui ?

« Dis toi que de toutes façon l'avion partira, avec ou sans toi » me suggère t-on. Certes. Mais si tout le monde renonçait l'avion ne partirait pas... Chacun de nous dispose du pouvoir de changer de mode de vie. En même temps... il est difficile de se priver quand tant d'autres ne se limitent pas. Faudrait-il renoncer par anticipation, par sagesse et conscience, ou au contraire peut-on continuer dans une relative insouciance... jusqu'à ne plus avoir le choix ?

Comment peut-on encore rêver quand de multiples renoncements à venir assombrissent l'horizon ?

 

Commentaires
L
Il y a le train, le bateau (à voile)! C'est plus long, mais plus encore porteur de rêves! ;-)<br /> <br /> Sinon, renoncer aux vols courts en avion, c'est déjà pas si mal...
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K
Le rêve dont parle St Exupéry, celui qui dévore la vie, y'a rien qui puisse le décourager, le remettre en question. Ghandi avait ce genre de rêve et bien que le contexte semblait vouer son rêve à l'utopie, lui ne s'en souciait même pas. Peut etre que si notre rêve à nous de changer les choses était de cette nature, rien ne pourrait l'empecher de se réaliser.
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P
Vaste question que tu soulèves là ... <br /> <br /> <br /> <br /> Je me situe à divers degrés de tout cela, bien sûr...<br /> <br /> <br /> <br /> Parfois, je suis "interpellée" comme on dit, par l'état du monde... Le réchauffement climatique... La pollution des villes (je suis bien placée pour le savoir - tiens, j'écris justement pendant ce dimanche sans voitures, où il fait enfin silencieux... (Je devrais ouvrir mes fenêtres), mais que tant de gens voudraient supprimer, bien entendu ! Et tout le reste.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais le monde a toujours tourné "au carré", mes parents ont connu une guerre terrible, (sans compter le souvenir de la précédente), et l'après-guerre (et même pour mon père, l'époque la plus récente, mais bien sûr, il se sentait hors-jeu). <br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, il y a d'autres choses évidemment, puisque nous vivons à crédit (dans tous les sens du terme).<br /> <br /> Et puis, c'est un fait, il y a des sociétés qui s'anéantissent. Qu'on le veuille ou non. Et puis, il y a des ferments ailleurs, et autre chose recommence où nous n'aurons pas part.<br /> <br /> <br /> <br /> Evidemment, on peut se poser la question : et nos enfants? Et leurs enfants? <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est du rêve, j'ai toujours été une grande rêveuse. Parfois, mes rêves me transportent, et la chute est d'autant plus rude... Mais tu me connais un peu et tu dois savoir que je suis la spécialiste des montagnes russes o;) (c'est d'ailleurs franchement fatiguant). <br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, je rêve quand même : à bien travailler en infographie cette année... Ce serait déjà pas mal. A réapprendre le latin (franchement, ça ne sert à rien!) A écrire l'histoire de ma famille, dans ce fameux vingtième siècle... <br /> <br /> <br /> <br /> Et pourtant, je ne suis pas ou plutôt, je ne suis plus une optimiste. Disons que pour moi, le verre est autant à moitié plein qu'à moitié vide (et ça, c'est la réalité absolue, lol). (Enfin, si tout n'est pas qu'une vision de l'esprit...
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M
En me questionnant sur ton propre questionnement...: "Vers quel(s) nouveau(x) rêve (s) se tourner...?", Je pense instantanément au discours de Martin Luther King : "I have a dream".<br /> <br /> Juste ces quatres petits mots alignés...<br /> <br /> Ne donnent-ils pas une fois prononcés ou écrits l'envie de continuer la phrase ?<br /> <br /> L'envie d'approfondir au fur et à mesure ?<br /> <br /> L'envie de rentrer dans ce rêve plus concrètement ?<br /> <br /> L'envie d'avancer vers lui?<br /> <br /> L'envie de se tourner vers lui?<br /> <br /> <br /> <br /> Ce ne sont que quatre petits mots qui résonnent pourtant fortement.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme si on ne pouvait pas n'avoir rien à mettre derrière...<br /> <br /> <br /> <br /> En restant dans le réalisable, bien-sûr, si possible...<br /> <br /> <br /> <br /> C'est du moins ce que je ressens.<br /> <br /> <br /> <br /> Belle fin de journée, Pierre.
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M
Bonjour Pierre,<br /> <br /> Ça fait bien longtemps que je ne suis venue te rendre un p'tite visite !?!<br /> <br /> Je tournais une page.... doucement...<br /> <br /> Bref. Oui, il y aura de multiples renoncements, pour de multiples raisons, bonnes ou mauvaises, en faisant de son mieux..mais il y aura des choses accomplies, peut-être qu'une seule d'ailleurs, mais elle(s) mérite(nt) de croire, de s'accrocher à notre rêve,et d'éclaircir l'horizon.<br /> <br /> <br /> <br /> À bientôt Pierre.
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B
Je ne suis vraiment pas sûre qu'on puisse encore être insouciant. Votre mode de vie le montre quand même. La question à régler, c'est la tentation de faire comme tout le monde. Est-ce cela qui rend heureux ? <br /> <br /> Mais on peut se laisser aller un peu quand même. <br /> <br /> Bonne soirée.
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J
Tiens, c'est drôle, je t'ai suivi tout l'été, bien que, d'un tu n'as pas beaucoup posté et de deux, je n'ai pas pris le temps de commenter....<br /> <br /> <br /> <br /> Ah oui et le tien c'est drôle ! c'est parce qu'il fait écho à ce que je vis en ce moment... ou du moins, la question du rêve est très présent.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, dans mon cheminement spirituel, je suis un peu dans ce travail d'aller vers mes rêves... Je viens d'écrire un article (MA rencontre), qui pour moi, répond un peu à cette question que tu poses. Si ça t'intéresse, mon nom t'enverra directement sur la page. Il me semble qu'il est encore possible d'avoir des rêves à hauteur d'âme et d'humanité... et que renoncer c'est aussi choisir une autre voie avec laquelle on peut se sentir en cohérence... <br /> <br /> Si tel n'est pas le cas, alors peut-être qu'il est nécessaire de revoir sa copie... :-)
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C
Tu connais ma réponse à ta dernière question Pierre. Oui oui, cent fois oui.<br /> <br /> Aussi ne développerai-je pas plus avant ce soir, car ma journée a été épuisante.<br /> <br /> Mais partante pour partager et échanger nos points de vue IRL.<br /> <br /> Kiss<br /> <br /> <br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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