J'avais calé les dates de mon voyage sur la période supposée être la plus colorée en feuillages d'automne. C'était là le critère principal. Le second était la météo, dont il était souhaitable qu'elle ne soit pas trop défavorable. Par chance, une semaine avant mon départ tout semblait correct : j'arriverais aux derniers jours d'une période de chaleur, avant une brève dégradation qui serait suivie d'un retour au beau mais avec forte baisse des températures. Pas de période durablement pluvieuse en vue, c'était parfait. Cela dit, bien que les prévisions soient devenues assez fiables, la météo reste toujours une donnée aléatoire pour un voyage. 

En sortant de l'aéroport je me suis quand même demandé si l'avion n'avait pas atterri à Acapulco plutôt qu'à Montréal ! Un souffle chaud, un air moite de plein été me saisirent. La voiture de location m'indiqua 33,5°. C'est simple : il faisait 20 degrés de plus qu'en France.

La chaleur ne me pose pas de problème en soi, mais ses conséquences peuvent être gênantes : l'atmosphère moite et poisseuse, épaisse, opacifie le paysage, atténue les contrastes. Ce n'est pas du tout propice à la photo que je pratique. De plus la chaleur a un inconvénient notable, quand elle se conjugue avec une sécheresse : les feuillages "grillent", se déssèchent, tombent prématurément.

Les feuillages d'automne sont bien là... mais ne tiennent pas. Aussitôt qu'elles se colorent les feuilles se détachent. L'ambiance naturelle en est transformée. Même en altitude, suer en short et T-shirt dans une forêt boréale subissant des températures de forêt tropicale a quelque chose de physiologiquement perturbant.

Il semblerait que cette canicule exceptionnellement tardive a battu de nombreux records au Québec, depuis près de 150 ans de relevés. Tout cela s'est terminé abruptement puisque, après le changement de temps prévu, les températures ont perdu 20° en deux jours. A tel point que les premiers gels sont annoncés cette nuit.

Aujourd'hui, c'est avec bonnet et gants que j'ai affronté les températures glaciales qui régnaient en altitude sous un vent du nord directement descendu de l'Arctique. Brrrr !

Ces considérations météorologiques n'ont d'autre but que de remplacer les photos que j'aurais aimé proposer. Hélas il y en a fort peu pour le moment, pour les raisons susmentionnées. Les paysages sont pourtant beaux, mais peu photogéniques. Il me manque la lumière transparente et les cieux clairs que j'aime à trouver ici. Je compte sur les jours à venir pour qu'ils soient plus féconds...

 

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Quelques belles couleurs, quand même (Charlevoix)

 

 

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De grands paysages noyés dans la brume de chaleur...

 

 

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... ou sous des voiles de pluie.