En miroir

Commentaires sur En miroir

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  Dix jours de silence sur ce billet...je pense que c'est un record.;-)
  J'ai enfin pris le temps de visionner la video. Ce qui me vient à l'esprit, tout de suite, c'est que ce genre de sujet loupe sa cible.
  Pourquoi ? Parce qu'il met en garde contre des comportements certes addictifs et inquiétants, mais qu'il s'adresse à un public qui a (théoriquement) les moyens intellectuels de réfléchir à ses propres erreurs. Toi, moi, tous les gens qui, d'une manière générale fréquentent la blogosphère, donc écrivent, et réfléchissent.
  C'est un peu comme regarder Hanouna : on peut le faire de manière critique, ou adhérer sans prise de distance à la formule inepte d'abêtissement à laquelle ces émissions souscrivent. Les articles qui dénoncent cet abêtissement tombent rarement sous les yeux des fans consommateurs de « touche pas à mon poste ».
  Il en est de même pour tous les comportements consommateurs. C'est un travail de longue haleine que de convaincre les gens en relation duelle, dans la vraie vie, en face-à-face.Mais je crois que c'est ce que je préfère : semer mes graines.
  Mais je crois que je préfèrerais me passer de voiture, de fringues neuves et de voyages, et faire ma lessive à la main, plutôt que de renoncer à ce moyen d'information et de communication fabuleux qu'est internet.C'est là que je puise L'essentiel de l'énergie argumentaire que demande la réflexion.
  C'est pourquoi je te remercie d'avoir publié ce billet. Et j'attends l'émergence de ton autre lieu dédié de réflexion avec impatience.
  Cela dit, je réduis mon temps de stagnation devant les écrans. Là aussi, il y avait de l'élagage à faire, et j'ai renoncé, par exemple, à publier quoi que ce soit sur facebook...Au milieu des pubs et des videos de chats mignons, les infos se noient dans un océan de choses inutiles et j'en garde une sensation de gâchis...
  Comme tu le sais, je suis en plein ménage tous azimuts. Simplification, tri et concentration sur les essentiels.
  Je sais que toi aussi, d'une certaine manière.
  Bisous solidaires
  ¸¸.•*¨*• ☆

  Posté par celestine T, 21 février 2018 à 11:03 | | Répondre

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    Je te remercie d'avoir fait part de tes impressions, tant sur le "silence" qui règne ici que sur le fond du sujet :)
    
    Je ne sais pas si c'est un record mais je vois un sens à cette désertion (quoique la fréquentation reste élevée). Je vois même plusieurs sens. Le plus flagrant c'est celui d'une relative inadéquation entre ce que je suis en capacité de proposer en ce moment et les "retours" (ou leur absence) que cela suscite. Tu as raison : aucun retour pendant 10 jours c'est plutôt rare. Aucun "débat" (hormis ton apport) autour de que j'ai partagé avec enthousiasme. Aucun écho. J'en prends acte :)
    
    Depuis quelques temps, je ne m'en cache pas, je ne sais plus comment m'exprimer ici. C'est dû en grande partie aux réflexions qui m'animent et dont j'ai un peu témoigné ici, mais aussi à mon rapport à internet... dont je sens bien qu'il modifie quelque chose d'assez profond dans mon rapport au monde. D'où mon intérêt pour ce documentaire que j'ai proposé ;)
    
    Tu dis que ce documentaire « s'adresse à un public qui a (théoriquement) les moyens intellectuels de réfléchir à ses propres erreurs ». Tu as raison de pointer sur le *théoriquement*, parce que c'est là que tout se joue : entre ce que l'on perçoit et ce qui nous échappe, il y a certainement un fossé plus large que ce que l'on imagine. Je crains que, malgré nos « moyens intellectuels » nous ne soyons les jouets de ce que nous ignorons de nous. Hanouna rend grossièrement bête (ou du moins flatte les dimensions les plus stupides de ceux qui se satisfont de médiocrité avilissante), là où "le monde virtuel" nous happe plus subtilement, à coup de convivialité et de partage... qui finissent par nous aliéner. Car nous y sommes libres, en effet, mais subtilement (ou pas) aiguillés, orientés, canalisés, calibrés. Oh bien sûr on peut aussi en faire un usage tout à fait intelligent et critique ! En particulier si on a la curiosité de sortir de notre zone de confort et de "l'entre-soi".
    
    J'ai refusé Facebook, notamment parce que "tout le monde" est censé y avoir sa page. Je sais qu'on peut y trouver des tas de choses intéressantes et j'ai été tenté d'y mettre le petit doigt... avant de me raviser devant les conditions d'inscription. Finalement j'ai trouvé l'équivalent, mais sous licence libre, sans collecte de données personnelles, sur Diaspora*
    
    Comme toi, l'idée de devoir me passer d'internet comme fenêtre ouverte sur le monde me fait immédiatement penser à la perte que ce serait. J'ai découvert tellement de choses, de personnes, d'idées, depuis mon premier modem ! Et en même temps... je me dis que les heures, les années de vie (en cumul), que je passe devant cette fenêtre, sont autant de temps passé loin d'une réalité concrète, sensorielle et émotionnelle au contact des "vrais gens" et de la "vraie vie". Réflexion récurrente depuis que j'ai découvert ce monde parallèle d'internet puisque je me demande encore si ce que j'y gagne vaut ce que j'y perds :)
    
    Sensation de gâchis, dis-tu ? Oui, c'est bien ça le problème.
    
    Donc oui, à ma façon, je me recentre sur ce qui m'est essentiel. Et je suis sûr que l'échange d'idées et de réflexions en fait partie :)
    
    Aussi, je te remercie pour cette intervention qui me permet d'éclaircir et affermir mes idées.

    Posté par Couleur Pierre, 21 février 2018 à 23:13 | | Répondre

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  Tu le sais, mon silence n'est dû qu'à une activité en extérieur, et à la volonté que j'ai de ne pas faire les choses à la va-vite...
  Je rejoins Célestine sur bien des points. Je lis ta réponse, et je m'interroge: non, je n'ai pas du tout le sentiment d'avoir modifié ma perception du monde. Le concret, le sensoriel, le rapport direct aux autres n'a pas bougé en ce qui me concerne. Si tu passes des heures à lire des bouquins par exemple, auras-tu le même sentiment?
  Par contre, le net apporte une immédiateté du partage que je trouve inestimable... Le reste, comme le dit Célestine, est affaire de recul et d'esprit critique. Les troupeaux panurgiens ont toujours existé...
  Il ne faut pas oublier que tout ça est très neuf, très. ;-)

  Posté par La Baladine, 26 février 2018 à 10:41 | | Répondre

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    Oui, je sais que tu as eu beaucoup à faire :)
    Je sais aussi que chacun fait comme il peut, comme il sent, avec le temps dont il dispose et que chacun peut passer lire sans rien en manifester (comme je le fais moi-même bien souvent). Mais je sais aussi que lorsqu'on se sent "en résonance" (intellectuelle, émotionnelle, ou que sais-je) on a envie de l'exprimer. Je ne peux que constater que mes écrits, depuis quelques temps (voire pas mal de temps...) semblent susciter moins de réactions ;)
    
    
    Est-ce qu'internet pourrait NE PAS avoir changé la perception du monde pour ceux qui l'utilisent ? À te lire je me dis que la réponse varie sans doute pour chacun de nous, selon la personnalité et l'"investissement" numérique. Pour ma part je constate que le temps que je consacre à m'ouvrir (avidement !) au monde lointain happe une partie du temps que, sans cela, j'aurais consacré à mon environnement sensoriel de proximité. Ou même à ma propre intériorité. Mais tu as raison, lire abondamment a un effet similaire. En étant peut-être moins addictif, moins "captivant" (au sens littéral) ?
    
    L'immédiateté du partage en tout temps et en tout lieu, tout à fait appréciable par ailleurs, est un des effets transformateurs de notre vision du monde. Habituant peu à peu notre pensée à une sollicitation permanente, à un dédoublement de l'ici-ailleurs et maintenant, je pense que cela modifie notre perception du temps, de sa lenteur, et aussi de l'isolement méditatif. C'est un peu la thèse du documentaire.
    Et lorsque j'en prends conscience je ressens une aspiration à me reconnecter à la terre, aux éléments, au "vrai monde" :)
    
    Merci, chère Baladine, d'avoir fait part de ce que cela suscitait en toi :)

    Posté par Couleur Pierre, 26 février 2018 à 20:06 | | Répondre