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Alter et ego (Carnet)
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20 septembre 2020

Croire aux possibles

Suite de ma réflexion sur l'auto-limitation

Entreprendre une action d'envergure nécessite d'être porté par une motivation forte. Une envie d'agir, impérieuse et nécessaire, venue des profondeurs de soi. Une forme d'énergie dont on ignore l'origine mais qui nous propulse au delà des limites habituelles. Parvenir à se surpasser ainsi, mû par l'audace, peut donner l'impression d'avoir des ailes. C'est aussi, me semble t-il, une prise de risque car cette puissance vitale n'est pas illimitée. Tôt ou tard elle devra être alimentée par la satisfaction de voir les efforts récompensés. L'on s'épuiserait à se consumer sans nouvelles ressources.

Quel que soit l'objectif et le projet, qu'il soit professionnel, sportif, amoureux, intellectuel ou manuel, fixe ou itinérant, continu ou intemittent, à court ou long terme, vient un moment où, passé l'élan initial, l'épuisement guette. Et avec lui la remise en question : en suis-je capable ? Ai-je encore envie de poursuivre ? Jusqu'où ? Jusqu'à quand ?  C'est pourquoi celles et ceux qui ont l'endurance de garder le cap malgré les difficultés, malgré la solitude, malgré les déconvenues, forcent l'admiration.

Doser son effort, respecter son corps et son mental, s'accorder du temps... autant d'élements à prendre en compte pour perséverer. Et, toujours, s'assurer que la gratification est là ou à venir. Même si elle est minime, qu'au moins elle surpasse l'effort consenti. Car je ne crois pas que l'on puisse se surpasser soi-même longtemps sans compensation.

Si j'écris cela c'est parce que je mesure la difficulté qu'y à a s'engager seul dans une démarche de mise en mouvement collectif. L'énonciation de cette phrase m'apparaît dans toute son absurdité : par définition un collectif ne saurait être mû seul ! C'est pourtant ce que j'essaie de faire, sans grand résultat, dans le secteur dans lequel je vis. M'appuyant sur l'énergie collective née durant les élections municipales j'essaie de continuer à impulser la mienne... sans me sentir accompagné ni soutenu. Quelle que soit ma motivation, je vais m'épuiser si je poursuis ainsi.

Cela me rappelle une relation de grande intensité dans laquelle je me suis épuisé en voulant maintenir un flux d'échange que je sentais, à tort ou à raison, se tarir. Bien mal m'en a pris...

Je pense aussi à divers projets entrepris à deux ou à plusieurs, très motivants, gratifiants... mais plus ou moins rapidement abandonnés par mes partenaires.

Je pense enfin à mon implication dans l'écriture en partage pour laquelle, manifestement, les retours ne me nourissent plus suffisamment. Je veux d'ailleurs remercier ici les quelques personnes qui, par leurs réactions et commentaires, stimulent encore mes sporadiques velléités d'écriture. Là ce n'est pas moi qui m'épuise mais mon inspiration qui s'amenuise.

 

Inéluctablement, semble t-il, ces diverses expériences d'interactions avec autrui me ramènent vers un mode de relation principalement solitaire. Mes ressources intérieures ne me permettent pas, sans soutien, d'apporter une énergie de... leader [c'est le mot qui me vient]. Je pourrais sans doute fédérer un groupe mais j'ai besoin de sentir la force du collectif derrière moi. C'est un peu la même chose dans une relation, ayant besoin de me sentir... attendu ? désiré ? pour entreprendre.

Je trouve cela un peu triste de savoir que quelque chose me bride dans mes élans de spontanéité contrariée. Et désolant de constater qu'un manque de confiance en soi puisse durer ainsi toute une vie, malgré de constantes améliorations. J'ai encore à travailler là dessus, à l'évidence. Parce que, vraiment, j'aime beaucoup quand ce que je veux devient possible parce que j'y crois...

 

IMGP2249

Queyras, septembre 2020

 

 

 

Commentaires
J
Croire aux possibles semble aussi naturel que douter des impossibles, mais bon... il m'est compliqué d'expliquer :)<br /> <br /> Bonne semaine, leader-sheep Pierre ; continue d'écrire&croire... il y a tant d'autres sujets/projets à explorer ;)<br /> <br /> Bises tendres.
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C
Pierre<br /> <br /> nous ne sommes pas tous égaux, certains sont des leaders nés d'autres des suiveurs. C'est ainsi. Je sais que tu n'es pas un suiveur...<br /> <br /> Et il est bien normal de s'épuiser si il n'y a pas de reconnaissance dans tous les domaines.<br /> <br /> Me concernant, je suis plutôt catalyseur professionnellement, j'aime bien diriger quand tout est fluide sans heurts sauf que je déteste la compétition, les conflits! Je peux prendre des décisions lorsque dans mon fond intérieur je sens que c'est juste, la meilleure chose à faire, sinon il y a conflit intérieur et c'est très désagréable.<br /> <br /> En amour, j'ai entretenu plus que de raison certaines relations jusqu'à l'épuisement, l'envie est partie et la tristesse (sécheresse?) l'a remplacée faute de réciprocité suffisamment forte (de mon point de vue).<br /> <br /> Une autre réflexion me vient à l'esprit, je trouve que c'est "normal" de modifier ses trajectoires au fil de la vie, cela nous enrichit. Ok tu nous dis avoir été intéressé par les végétaux, fais du social, puis l'engagement local et environnemental et bien d'autres choses que je ne connais pas. Je me rappelle avoir écouté sur France culture sur le polyamour je crois, j'ai reconnu tes mots, ta singularité et j'avais beaucoup aimé. <br /> <br /> Tu es riche de tous ces engagements! <br /> <br /> Ils n'ont pas tenus toute ta vie mais forment un terreau de différentes strates afin de fertiliser les nouvelles aventures et ça c'est plutôt réjouissant!<br /> <br /> C'est un peu confus mais bon c'est parti ^^<br /> <br /> Bonne soirée Pierre
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