Canalblog Tous les blogs Top blogs Environnement & Bio
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
1 octobre 2005

Écouter le monde de l'autre

Les incompréhensions dans les relations interpersonnelles me fascinent depuis longtemps. J'essaie toujours de comprendre à partir de quel moment s'insère le grain de sable qui fait que chacun s'oriente vers des chemins divergeants. Bien souvent je ne trouve pas, parce que ce sont deux logiques de pensée différentes qui s'affrontent. On dirait qu'il n'y a pas de langage commun, alors qu'en apparence on utilise bien les mêmes mots.

Sur internet ce processus est exacerbé puisque l'écrit prive de l'intonation, des gestes, du regard, et on voit très bien à quelle vitesse les incompréhensions peuvent s'installer. Auparavant, lorsque ce genre de situation apparaissait, je cherchais un terrain d'entente. Je pensais naïvement qu'avec de la bonne volonté on ne pouvait que finir par se rejoindre sur une sorte de compromis d'acceptation mutuelle des points de vue de l'autre. Je passais des heures, souvent des jours sur des forums plongés dans des discussions rapidement stériles (alors qu'elles auraient pu être durablement enrichissantes), dépensant une énergie considérable à essayer de trouver des points d'accord ou de fluidifier l'échange. Mais il semble que l'accord est parfois impossible... Il arrive qu'on ne voie pas le monde de la même façon, de multiples façons. Apprendre à écouter le monde de l'autre demande une ouverture d'esprit hors du commun... que manifestement je n'ai pas suffisamment. La curiosité n'y suffit pas. Je crois qu'il est aussi question de confiance en soi.

Et comme le temps à consacrer  aux échanges n'est pas illimité, j'ai fini par renoncer aux dialogues de sourds, lassé de voir tant de tentatives rester sans écho, voire susciter le rejet et l'agressivité. Maintenant je ne perds plus mon temps lorsque je ne sens pas de volonté d'entente. Je préfère consacrer mon énergie aux relations avec qui la volonté de construire quelque chose est partagée.

Commentaires
L
Coumarine, les moqueries sont effectivement un dénigrement de l'autre, un rabaissement, donc un manque de respect. C'est le début de l'intolérance... Sans conséquences, certes, mais rejet de l'autre et de sa différence quand même.<br /> <br /> Auparavant j'essayais de me rebeller contre cette injustice, mais j'ai vite compris que c'était vain. Pire, ça attise les sarcasmes. Il y a là une sorte de "jeu" qui fait rire aux dépens de quelqu'un. Simple variante de la cour de récré où un bouc émissaire servait de tête de turc à un groupe rigolard.<br /> <br /> J'aime rire "avec", je n'aime pas rire "de" quelqu'un.<br /> <br /> Mais on ne changera pas le monde, ni les mentalités. La seule chose à faire est d'accepter cette réalité des choses, sans surenchérir. Relativiser aussi, car ce genre d'injustice est quand même très mineure et tout à fait supportable. <br /> Et puis... il faut aussi accepter cette différence :o)
Répondre
L
Nico, Alain, véronique... merci pour vos commentaires, avec lesquels je me sens en accord.<br /> <br /> Je crois effectivement qu'il faut savoir quitter ou éviter les échanges conflictuels lorsqu'ils induisent davantage de nuisances qu'ils n'apportent d'enrichissement. Car si, dans le conflit on peut s'enrichir (ne serait-ce que sur la gestion des conflits...), cela peut parfois côuter très cher en énergie vitale.<br /> <br /> J'ai longtemps été un farouche partisan de la communication pour relier les êtres, mais j'en ai mesuré les limites. Là encore il faut une très grande connaissance de soi pour pouvoir aller vers l'autre sans dommages...
Répondre
C
Mais quand on se rend compte que sur un forum, on se moque presque ouvertement de toi, pour le "plaisir" de se moquer entre gens de "bonne compagnie"? tu réagis comment l'Idéaliste?
Répondre
V
Je crois que très rares sont les personnes qui ont cette ouverture d'esprit. Je crois aussi que quand la communication n'a pas d'autres possibilités que l'écrit, et est donc effectivement privée de tout ce qui l'enrichit et la fluidifie, il faut dans certains cas savoir ne pas insister. Sous peine de risquer d'entrer en conflits parfois inextricables, stériles et destructeurs. Car la potentielle richesse de la différence n'est pas sensée induire la guerre.<br /> Jolie note, pleine de bon sens.
Répondre
A
comprendre que l'on ne se comprend pas est important et l'accepter permet de trouver un accord commun sur fond de désaccord .comme quoi il y a toujours une possibilité de se comprendre
Répondre
N
C'est toujours une réelle satisfaction quand, lors de mes balades hasardeuses dans le dédale des blogs, je tombe en arrêt sur une note dont le propos s'accorde bien avec ma propre "réflexion". Je partage en effet le même avis sur les points que tu abordes ici, dont l'exacerbation que peut engendrer certains échanges "virtuels", aussi la stérilité de débats dans lesquels quelques interlocuteurs préfèrent camper sur leurs positions bien retranchées plutôt que de lâcher parfois un peu de lest, ne serait-ce que pour faire évoluer le dit débat, sans qu'il ne soit non plus besoin de sombrer dans le compromis. <br /> <br /> Car, comme cela semble être aussi ton cas - je n'ai pas encore lu tes autres textes, venant de découvrir ton blog grâce au "non-évènement" pré-cité - en ce qui me concerne j'aurais plutôt tendance à me montrer le plus diplomate possible ; mais cela s'avère impossible lorsque l'on a affaire à des personnes qui se cantonnent dans le péremptoire. Okay pour la contestation, que je préfère même à l'acceptation convenue, à condition d'argumenter et de prendre en compte la "vision" de l'autre, tant que faire se peut... C'est en tout cas inutile de discuter avec quelqu'un qui, sous l'emprise de son affect, n'est par conséquent plus capable de discerner l'autre dans sa "différence".
Répondre
O
Désolée si cela ne plait pas à tout le monde, mais je suis entierement d'accords avec toi<br /> Pour le côté idéaliste "indécrotable", je crois que je l'ai aussi, et je suis bien avec. il est vrai que parfois ça apporte des frustrations, mais ça me permet aussi d'agir toujours de mon mieux. j'aime bien cette citation : "Visez toujours la lune. Même si vous ratez, vous atterrirez parmi les étoiles."
Répondre
L
Alain, je suis d'accord sur le fait que ce sont les différences qui enrichissent. Ce que je regrette (ou que je n'ai pas encore accepté...) c'est lorsque la forme d'une discussion prime sur le fond. Que le mode d'expression perturbe à l'excès l'échange, au point de l'occulter. Le compromis que je cherche se situe sur ce plan-là: chercher un mode de communication accepté par les parties en présence (ce qui necessite une adaptation à l'autre et des compromis réciproques), afin de permettre précisément de voir les différences d'idées apparaître. <br /> <br /> <br /> Océane... cette agressivité dont tu parles me désole, me rend triste, certes, mais ne m'affecte plus vraiment. Du moins pas avec des gens que je ne connais pas. C'est évidemment bien plus compliqué lorsqu'elle vient de personnes que j'aime parce qu'il me faut prendre une distance affective et tenter de rester ouvert à un mal-être non-exprimé que bien souvent je ne peux pas connaître. Il faut alors avoir cette confiance en soi dont je parlais pour ne pas réagir émotivement en retour.<br /> <br /> J'ai longtemps voulu plaire à "tout le monde", mais j'ai bien compris que c'était impossible. J'accepte qu'on ne m'aime pas. J'accepte beaucoup moins le dénigrement, qui est pour moi une forme d'intolérance.<br /> Je garde néanmoins un indécrottable coté "idéaliste" qui me fait agir dans le sens du respect de l'autre. Je m'efforce de toujours rester ouvert à l'échange. C'est en moi, je ne sais pas faire autrement. Et si parfois ça me coûte encore assez cher, j'apprends à ne plus gaspiller cette énergie en vain.
Répondre
O
Quand j’ai marqué “laisse tomber” dans mon commentaire, c’est exactement ce que tu écris dans ton billet que je pensais. <br /> Une bonne communication doit se faire face à face, et sur les forum ou dans les blogs, je suis d’accords avec toi, il manque trop de dimensions, gestes, mimiques, ton de la voix, regard, etc., pour que la communication s’établisse dans de bonnes conditions.<br /> Dans ce cas il ne reste plus qu’à essayer de ne pas interpréter le mots de l’autre, éventuellement lui demander ce qu’il ou elle a voulu dire et aussi comme le dit Alain, accepter que chacun puisse avoir un point de vu différent.<br /> Cependant même si dans ton billet tu dis que tu as renoncé au dialogue de sourds et que tu ne perds plus de temps lorsque tu ne sens pas de volonté d’entente, on ressens ici, enfin je ressens ici, ta difficulté de te faire à l’idée que tu peux susciter de l’agressivité, ou du moins ton désir de ne pas en être le provocateur ni la cible. Je sens, par tes mots, l’enfant qui essaye encore de plaire à tous le monde et qui se sens « triste » lorsque qu’il voit que cela ne marche pas, et je dirai, mais cela ne regarde que moi, que j’en suis heureuse parce que je trouve dommage de voir certaine personne se foutre complètement de ce que leurs propos peut provoquer chez l’autre. Je pense que tu as su rester « humain ».<br /> Et si je suis à côté de la plaque dans ce que je te dis ici, mea culpa.
Répondre
A
J'aime bien ce que tu dis...<br /> La communication "juste" est entre l'idéal et l'utopie... Bcp de relations capotent faute d'avoir compris cela...<br /> <br /> quant à désirer un "terrain d'entente" au sens où tu le décris fort justement, je crois que c'est une erreur d'objectifs.<br /> C'est entrer dans l'acceptation que l'autre a une pensée tres différente de moi et que cependant on peut vivre ensemble, (en bonne intelligence comme on dit parfois) qui est la recherche la plus passionnante...<br /> Car c'est la différence et l'altérité qui enrichissent, pas le compromis...
Répondre