Amour, sexualité et préjugés
J'ai lu le billet de Coumarine évoquant les révélations de l'Abbé Pierre sur sa vie sexuelle. J'ai trouvé tout à fait intéressant de voir cet homme d'église reconnu parler de cela à la fin de sa vie. Je ne sais pas si on peut parler de courage vu son âge, mais au moins a t-il le mérite de profiter de sa popularité pour évoquer un sujet encore largement tabou.
Il évoque dans le même entretien la question du célibat des prêtres et de l'ordination des femmes. Cette dernière question a été déterminante dans mon renoncement à la religion catholique, il y a une vingtaine d'années. Je ne pouvais me sentir partie prenante d'une religion ouvertement sexiste et entièrement hypocrite sur ce point. Déjà qu'il y avait pas mal de questions qui me laissaient dans l'embarras...
Il n'empêche que je suis toujours resté intéressé par l'évolution éventuelle de cette église si étonamment figée sur des positions archaïques.
J'ai deserté cette religion parce que je la trouvais bien trop dogmatique, hyper-culpabilisante, et ne laissant aucune place à la liberté de pensée. Aussi je me réjouis de lire un prêtre aborder l'éventuelle sexualité du "modèle" Jésus, par exemple. Ce n'est pas le premier à le faire, mais ça fait toujours du bien de le lire.
Mais si je réagis ici, c'est en lisant ce qu'en a dit Coumarine (que par ailleurs j'apprécie...), à propos de relations « de passage » évoquées par l'abbé Pierre. Il y aurait là une « irresponsabilité » signe « d'irrespect pour les femmes » qui auraient partagé cette sexualité. Que de grands mots ! Qu'est-ce qui se cache en filigrane derrière cette vision de l'amour et de la sexualité ? La sexualité ne serait-elle respectueuse des femmes que dans l'amour de longue durée avec engagement à la clé ? Et qu'en est-il des hommes et du respect qui leur est dû si d'aventure une femme ne désirait pas s'engager dans le sentiment amoureux ?
J'ai bondi en lisant cela. J'y vois une vision sexuée, si ce n'est sexiste, du rapport à l'amour et à la sexualité selon que l'on soit homme ou femme. Et pareillement en ce qui concerne la durabilité de l'élan amoureux.
Je ne crois pas qu'entretenir ce genre de scission sous forme de généralisation soit très favorable à la lutte pour l'égalité des sexes. Ceci dit, je ne nie évidemment pas que cela existe. Mais de là à l'entretenir...
Moralité: la joyeuse baise d'un curé n'a rien à voir avec le respect de l'autre .
(et puis il se peut que je sois un peu *sensible* sur ce genre de sujets...)