Reconnu !

Blogueuses, blogueurs,

Ça vous est déjà arrivé de penser que des gens très sérieux, vos supérieurs hiérarchiques, pouvaient ausculter vos états d'âme et se goberger de vos confidences intimes offertes sur la toile ? Que ça leur déplaise fortement, au point que vous pourriez perdre votre emploi à cause de votre passe-temps favori ? Ou encore que ça prenne tellement d'ampleur que les médias en parlent en placardant votre nom et la ville où vous exercez ? Puis que des centaines, des milliers de gens puissent lire votre blogue condamné avec une curiosité qui, quoique révoltée, n'en est pas moins un peu charognarde ?

C'est ce qui est arrivé à un proviseur de lycée, ayant le tort de ne pas cacher son homosexualité (et insuffisamment son anonymat...), révoqué parce que « cette attitude a été jugée incompatible avec l'image et le comportement que se doit de respecter tout personnel de direction » [article du nouvel obs].

C'est depuis chez Samantdi que j'ai suivi le fil de blog en blog, jusqu'à un bidule qui peut retrouver des archives de blogs disparus (je ne sais pas si indiquer le lien est une bonne ou une mauvaise chose, alors je vous laisse chercher si vous êtes vraiment motivés).

Le proviseur en question, alias Garfieldd sur la toile, plutôt très sympa dans les écrits que j'ai parcouru, sans subversivité apparente, écrivait ceci, le 24 mars 2005:
«Aujourd'hui donc quelqu'un commente une de mes notes et m'indique qu'il me connaît...
Quand on me demandait ici même si je n'avais pas peur d'être reconnu, je répondais non. C'est vrai que je n'écris rien de honteux, de scandaleux, de gênant. Mais jusqu'à présent ma réponse était théorique.
C'est vrai cependant que je dis ici mes incertitudes, mes faiblesses, mes choix, ma vie. Ce que je planque traditionnellement derrière un ensemble chemise-cravate conventionnel.

Et maintenant que vais-je faire ?
Etre lu par des gens que l'on connait, des potes, des ami(e)s c'est déjà un exercice parfois délicat. J'avais écrit dans une note intitulée Cyber Tartuffe que je ne me voyais pas raconter certaines choses trop intimes en particulier quand à des rencontres furtives et intenses. Parce que je n'ai pas envie d'avoir des images trop précises voire déplacées qui se superposent à ce que je connais de ceux que j'apprécie...
Qu'est ce que je raconte ici ? Des choses forcément impudiques également puisque je livre mes doutes, mes hésitations, mes coups de grisou et de désespoir... Dévoiler ses sentiments c'est cela, sans doute, la vraie impudeur, plus évidente encore que la taille de la teub, le nombre de partenaires ou la position préférée...»



Apparemment il aura été reconnu un peu trop souvent...

Au delà de la mésaventure de l'anonymat dévoilé, c'est bien évidemment la stigmatisation de comportements hors de la norme de la bienséance qui est révoltante. L'homosexualité semble être encore considérée comme une déviance, une attitude intolérable à certains niveaux de responsabilité. Peut-être qu'il a été craint que le proviseur s'attaque à des garçons du lycée ? Qu'en aurait-il été si un proviseur hétéro avait parlé sur un blog de ses attirances pour les femmes ? Aurait-il été révoqué ?

Ce genre de trucs est vraiment ahurissant. Tiens... je ne sais même pas quoi en dire !

Faites quand même gaffe à ce que vous écrivez, hein... Big brother veille.