Amitiés solidaires.
Je crois que ne pas écrire est une façon d'éviter d'aborder certains sujets dont je ne veux plus parler publiquement. Et puis... peut-être est-ce aussi une question de respect des lecteurs: pas envie d'étaler une tristesse, un mal-être. Ah la la, je préfererais tant avoir un ton plus léger, plus universaliste, plus ouvert aux autres...
J'aimerais que vous ayez plaisir à venir sur ce blog, et y trouver quelque chose qui vous apporte du bon.
Tant que je suis trop préoccupé par mes problèmes personnels je sais que je ne peux pas "donner" de moi. Je me méfie de la tendance exutoire vomitive de mal-être. Et puis... je ne souhaite pas donner une fausse impression de plainte: ce que je vis est difficile, certes, mais je ne me plains pas... euh... tant que c'est choisi ou accepté et que je sens que je peux avoir prise sur ce que je deviens [le lecteur perspicace notera que mon dilemme d'écriture se situe précisément là puisque je ne veux pas écrire sur un sujet qui, précisément, échappe largement à mon pouvoir...]
A ces moments-là j'ai peu de contacts avec l'altérité. C'est certainement préjudiciable, en plus de n'être pas très sympathique. En circuit fermé je manque de l'oxygène que peuvent m'apporter les idées des autres, et toute leur part vivante. Mais je n'ai aucune envie de venir avec ma problématique et d'envahir les liens d'affinité avec ça. Il y a vraiment des moments où je crois préférable d'être seul. Tant que ça ne dure pas trop...
En fait j'ai un peu du mal à oser compter sur les personnes qui m'apprécient. Je n'ai pas l'habitude des liens d'amitié et préfère ne me montrer que lorsque je vais suffisamment bien. Mais à l'inverse je sais que j'apprécie beaucoup quand une personne amie se tourne vers moi pour évoquer ses soucis personnels. Je suis toujours touché par une telle marque de confiance. Alors... pourquoi est-ce que je n'agis pas ainsi réciproquement ? [ben oui, gros bêta !]
Hier, j'ai eu une très longue première conversation téléphonique avec une blogueuse-amie, à son initiative. Cela a été un réel plaisir que d'échanger de vive voix. D'autant plus que la sienne, de voix, était très douce et agréable à écouter. Je suis toujours heureux des échanges un peu plus sensoriels et directs que ceux de l'écrit. Je me demande pourquoi je n'ose pas davantage en prendre l'initiative...