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Alter et ego (Carnet)
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9 juillet 2006

Mots de femmes

J'ai pris un peu de recul avec la blogosphère ces derniers temps. Probablement parce que je ne trouvais plus vraiment sous quel registre écrire ici et ailleurs...

De toutes façons, période estivale oblige, je constate un assoupissement généralisé chez les écrivants du net. Certains soirs je ne trouvais que bien peu de nouveaux billets sur mon itinéraire habituel. Du coup j'ai disposé d'un peu plus de temps pour écrire (ailleurs...), et lire le blog journal d'Etty Hillesum (qui aurait peut-être écrit en ligne, si cela avait existé). J'ai aussi fureté vers d'autres blogs.

Aujourd'hui je découvre avec plaisir celui de Telle. J'apprécie beaucoup sa façon de parler de sa double condition de femme et de mère. J'approuve sa fougue à défendre l'identité féminine, en tant que juste reconnaissance de moitié de l'humanité, sans pour autant critiquer "les hommes". J'aime aussi sa façon d'écrire, subtilement teintée d'humour. C'est très bien écrit et clair, varié dans les propos. Bref, ça me plaît ! Hop, dans mes favoris.

* * *

J'ai aussi lu quelque chose qui m'a beaucoup touché chez Coumarine: sa fille a découvert son blog et lui a écrit ses impression ressenties en lisant les mots d'une femme qu'elle ne connait pas vraiment. Un texte émouvant, qui laisse apparaître ce lien unique qui peut exister entre fille et mère. Il en a découlé de nombreux commentaires, que j'ai trouvé fort intéressants. Il y est question de ces différentes facettes que l'on montre de soi selon les personnes avec qui l'on est en relation. En famille, restreinte ou élargie, avec des amis... le "je" n'est pas le même. Moi qui me suis souvent interrogé sur les limites de l'intimité, de la sincérité de soi, et de l'authenticité à être "entier", ça me touche fort.

La réaction de sa fille fait aussi référence au sentiment de "jalousie". Un désir d'exclusivité sentimentale que l'on peut trouver chez chacun, mais en particulier dans certains beaucoup de couples. Qu'est-ce qui crée ce désir (besoin ?) d'avoir avec l'autre une relation préférentielle ? Que craint-on de manquer de l'autre s'il/elle à d'autres liens privilégiés, différents ? Est-ce un désir de saisir l'autre dans son intégralité, ou une crainte qu'il nous délaisse au profit d'autres liens ? Pourquoi veut-on avoir la meilleure part de l'autre seulement pour soi ?

Je crois qu'il n'y a pas d'autre explication qu'une angoisse archaïque, contre laquelle il faut lutter sa vie durant...

maison3

Une tuile n'est pas forcément une catastrophe...

Commentaires
I
Je suis assez d'accord avec toi Alainx, bien qu'ici je m'en sois tenu à l'angoisse de naissance, plus accessible à ma capacité de compréhension.<br /> <br /> Je sais que certains études parlent de quelques peurs "archaïques" inscrites dans nos gênes, mais je ne suis pas suffisamment informé sur le sujet pour m'avancer très loin...
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A
Pour ma part je considère l'angoise archaique de l'abandon comme plus profonde que le traumatisme de naissance. Elle est ancestrale en nous me semble-t-il (notre cerveau reptilien!).<br /> Le bébé humain a ceci de particulier c'est qu'abandonné il est en danger de mort ! s'il n'y a pas là de quoi foutre les boules !! ;)
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I
Coumarine, les questions que je pose en les laissant en suspens méritent effectivement un questionnement en profondeur. Les réponses appartiennent à chacun, si toutefois il est possible d'y accéder en soi...<br /> <br /> Je crois que cela fait partie des angoisses archaïques parce qu'elle viennent de la séparation initiale d'avec la mère, traumatisme premier. Elles sont donc inaccessible aux souvenirs, bien qu'elles restent quelque part comme des empreintes dans la mémoire.<br /> <br /> Cela tient de l'angoisse de la solitude et de l'abandon. Je crois que ces peurs ont peut les apprivoiser, vivre avec, les surmonter, mais pas les supprimer.<br /> <br /> Est-ce vraiment différent entre la femme et l'homme ? Alors là, je ne saurais répondre. Il semble qu'il y ait bien une différence, mais dans quelle mesure est-elle due à l'influence culturelle (identification à un "rôle" féminin ou masculin) ou bien à quelque chose de plus viscéral de l'ordre de la survie de l'espèce ?<br /> <br /> Ce que je peux dire, en tant qu'homme, c'est que j'ai aussi pris conscience de cette angoisse, mais que je travaille à ce qu'elle ne conditionne pas trop ma vie. J'essaie de m'en libérer et ce n'est pas facile...<br /> <br /> <br /> Telle... merci pour tant d'éloges. Je ne me sens pas en mériter autant :o)<br /> <br /> L'anecdote que tu racontes me fait penser à cette comparaison que l'on fait parfois entre l'amour que l'on avis à vis de ses enfants et que l'on a vis à vis de son conjoint : le premier est considéré comme indéfiniment multipliable, le second comme impartageable. Pourtant, c'est censé être de l'amour dans les deux cas...
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T
A toi et à Coumarine, <br /> je suis infiniment touchée par vos mots. <br /> <br /> A toi parce que c'est un plaisir et un honneur d'être lu par quelqu'un que l'on apprécie, et, je crois, que l'on admire aussi. Tes choix de vie m'interrogent, tes réflexions me font réféléchir (à moins que ce ne soit l'inverse ?). Te lire est un petit moment d'éternité.<br /> <br /> A toi Coumarine, j'ai envie de dire que cette amitié est réelle, partagée, et que ce n'est que son moyen de se développer qui aura été virtuel.<br /> <br /> Merci à vous deux.<br /> <br /> Quant à la jalousie, une anecdote. Ce matin, mon fils aîné empêche son petit frère de faire un câlin à son doudou. "Mais enfin, pourquoi ne le laisses-tu pas faire un câlin, c'est gentil ?" Et, en prononçant ces mots, je me suis aperçue que si on les adressait à un homme dont la femme avait eu une relation avec un autre, il nous ferait les gros yeux...
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C
Je reviens un moment sur tes mots<br /> Qu'entends-tu par une angoisse archaïque?
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C
Voir mon nom associé aujourd'hui à celui de Telle, avec laquelle j'entretiens des liens d'amitié virtuelle depuis un an, que j'apprécie beaucoup (et c'est réciproque, je crois) est pour moi un grand honneur, cher Idéaliste...<br /> Oui c'est une "femme" à part entière, qui n'est pas pour autant une féministe acariâtre...<br /> Maiantenant en fin de ta note, tu évoques un "problème" parfois si douloureux<br /> Toutes tes questions méritent qu'on y réfléchisse attentivement, pas vite vite comme ça...<br /> D'ou vient en effet ce désir d'être aimé(e) (est-ce la même chose pour les hommes ou est-ce plus féminin?) de manière exclusive, ou en tout cas privilégiée, préférée...<br /> Pas si simple...
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