Mots de femmes
J'ai pris un peu de recul avec la blogosphère ces derniers temps. Probablement parce que je ne trouvais plus vraiment sous quel registre écrire ici et ailleurs...
De toutes façons, période estivale oblige, je constate un assoupissement généralisé chez les écrivants du net. Certains soirs je ne trouvais que bien peu de nouveaux billets sur mon itinéraire habituel. Du coup j'ai disposé d'un peu plus de temps pour écrire (ailleurs...), et lire le blog journal d'Etty Hillesum (qui aurait peut-être écrit en ligne, si cela avait existé). J'ai aussi fureté vers d'autres blogs.
Aujourd'hui je découvre avec plaisir celui de Telle. J'apprécie beaucoup sa façon de parler de sa double condition de femme et de mère. J'approuve sa fougue à défendre l'identité féminine, en tant que juste reconnaissance de moitié de l'humanité, sans pour autant critiquer "les hommes". J'aime aussi sa façon d'écrire, subtilement teintée d'humour. C'est très bien écrit et clair, varié dans les propos. Bref, ça me plaît ! Hop, dans mes favoris.
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J'ai aussi lu quelque chose qui m'a beaucoup touché chez Coumarine: sa fille a découvert son blog et lui a écrit ses impression ressenties en lisant les mots d'une femme qu'elle ne connait pas vraiment. Un texte émouvant, qui laisse apparaître ce lien unique qui peut exister entre fille et mère. Il en a découlé de nombreux commentaires, que j'ai trouvé fort intéressants. Il y est question de ces différentes facettes que l'on montre de soi selon les personnes avec qui l'on est en relation. En famille, restreinte ou élargie, avec des amis... le "je" n'est pas le même. Moi qui me suis souvent interrogé sur les limites de l'intimité, de la sincérité de soi, et de l'authenticité à être "entier", ça me touche fort.
La réaction de sa fille fait aussi référence au sentiment de "jalousie". Un désir d'exclusivité sentimentale que l'on peut trouver chez chacun, mais en particulier dans certains beaucoup de couples. Qu'est-ce qui crée ce désir (besoin ?) d'avoir avec l'autre une relation préférentielle ? Que craint-on de manquer de l'autre s'il/elle à d'autres liens privilégiés, différents ? Est-ce un désir de saisir l'autre dans son intégralité, ou une crainte qu'il nous délaisse au profit d'autres liens ? Pourquoi veut-on avoir la meilleure part de l'autre seulement pour soi ?
Je crois qu'il n'y a pas d'autre explication qu'une angoisse archaïque, contre laquelle il faut lutter sa vie durant...

Une tuile n'est pas forcément une catastrophe...