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Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
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26 juillet 2006

Sinon, rien...

La lecture d'un récent billet de Tristana, évoquant le désir de se sentir "la préférence", m'a fait revenir en mémoire une phrase, lue autrefois au fil d'un forum. Une femme y affirmait ce qu'elle attendait d'une relation amoureuse : « je veux de l'or, sinon rien ».

J'avais trouvé ça à la fois plein de panache et... impossible à vivre pour moi. Je fais trop attention aux autres pour ça, et me sens incapable de faire ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse. "Rien", étant le pire qu'on puisse me faire lorsque j'aime. Quoique... je commence à m'y faire, après quelques expériences réitérées depuis fort longtemps. Mais au prix de quel désabusement ?

En amour, ne vouloir qu'un "tout ou rien" me semble promettre des moments grandioses, certes, mais de courte durée. Une sorte de pulsation existentielle faite de périodes d'intensité amoureuse partagée, plutôt brèves, suivies de solitudes plutôt durables. Embrasements successifs rapidement éteints, dès que les complications surviennent. Le temps des rires partagés étant fini, on tranche. Schhhlack ! On pleure un bon coup (ou pas) et hop, au suivant ! Ça me fait penser à des amours consommables [pour ne pas dire jetables].
Du moins... si la rupture définitive est la seule transition envisagée entre le tout et le rien ! Car, outre la transformation de l'amour en amitié, on peut aussi imaginer une forme de relation continue fondée sur l'alternance, avec la même personne, de tout et de "rien" [ce qui, en soi, n'est pas rien]. Un lien discontinu-durable, en quelque sorte. Un amour épisodique s'étalant sur plusieurs saisons. Tout-rien-tout-etc... Comme les séries télé ou les films à suite.

Oui, je peux l'envisager...
C'est peut-être une variation de l'amitié amoureuse ? Un des aspects de la mythique "polyfidélité" ?
Cela nécessite certainement une bonne dose de détachement, de confiance en soi... et un coeur bien accroché !

Ceci dit le "tout ou rien" a probablement des vertus que j'ignore. Je ne sais pas si c'est compatible avec ma façon de vivre le monde, mais je conçois la vie aventureuse, la vie de nomade, la vie d'explorateur. Sans attaches. Libre. Ce sont des vies ayant certainement une grande part d'exaltation, mais qui ne peuvent exister que parce qu'on décide de ne jamais regarder en arrière. Pas de place pour la nostalgie ! Une fois qu'une terre vierge a été exploitée elle ne donnera plus jamais autant sans efforts. Un pays ne surprendra jamais autant que lors de sa première découverte. Ensuite tout se joue dans l'infini des nuances à appréhender et l'adaptation à la différence. L'esprit de conquète place ses efforts dans le mouvement, et non dans la pérénnité. C'est peut-être simplement une façon de vivre à grande échelle en explorant le vaste monde... C'est tentant.

Alors pourquoi pas la même chose en amour ?

Peut-être que je me trompe à persister dans des liens d'attachement ?
Peut-être que vivre pleinement c'est prendre ce qui est là, sans se poser davantage de questions.
On se plait, on se prend, on se baise, on s'oublie... Zéro contrat. Liberté totale. Euh... je suis trivial, là, mais il y a de ça.

L'important c'est que chacun vive selon ses aspirations et se sente bien.
C'est donc difficile pour ceux qui se situent entre les deux, ou voudraient les deux !
N'oublions pas que l'attachement libre reste une alliance d'antonymes...



En poussant un peu plus loin, et sans aller jusqu'à la flamboyance du tout ou rien, il parait flagrant que ce qui est majoritairement attendu dans une relation amoureuse, puis de couple, c'est d'être « la préférence ». Pas forcément l'unique, pour peu qu'il soit fait preuve d'un peu de lucidité et de beaucoup d'ouverture d'esprit, mais au moins d'avoir une place à part, singulière, privilégiée [donc un p'tit peu unique quand même...]. Pour tout dire [mais ce n'est jamais dit] : se sentir indétrônable.

Je le constate et m'interroge: pourquoi ce désir (besoin ?) est-il autant répandu ? Pourquoi est-il recherché cette assurance de garder une place prééminente ? Et même : y a t'il des personnes qui y échapperaient vraiment ? Je parle là d'une acceptation entière, et pas d'un accomodement interne qui accepterait d'être "jetable" en contrepartie du refus d'attachement.

D'ailleurs, la crainte de perdre un jour cette place de choix n'est-elle pas au coeur de la problématique amoureuse ? Voire même de nature à en anticiper la fin ?
Combien préfèrent ainsi saboter, plus ou moins (in)consciemment, une relation imparfaite (qui n'est pas "de l'or") ou perçue comme menaçante (de ne plus être "de l'or") ? « Je m'en vais parce que je ne reçois pas suffisamment de toi. Notre lien me frustre, alors je te quitte... [voix off: avant que tu ne me quittes]Combien refusent même de s'engager en amour par peur de la rupture qui pourrait advenir un jour ? Plutôt ne pas aimer que risquer de souffrir de ne plus être aimé... Ou de faire souffrir l'autre en ne l'aimant plus.

Que cache l'apparente dureté de certaines décisions ?
Que dissimule la crainte de l'attachement ?

Assurément il est difficile, viscéralement douloureux [genre arrache-tripes avec une fourchette], de sentir que l'état de béatitude initiale cède la place à quelque chose de moins merveilleux [jusqu'où l'or va t-il se ternir ?]. De constater que s'estompe peu à peu l'éclat de la relation qui faisait qu'on était (ou pensait être) "la préférence". Voire "tout pour l'autre", ne serait-ce que dans la dimension affective. Ou pire encore, de réaliser qu'on était depuis longtemps dans l'illusion d'un amour équivalent, réciproque et exclusif. Tromperie dont il est toujours plus facile de rendre l'autre seul responsable.
Mais pourquoi cette tentation, tellement courante, de retourner vers le rien ? Jusqu'à, parfois, vouloir oublier ce qui a été. Brûler, déchirer, effacer toute trace d'un passé devenu douloureux de son bonheur absent.

« Puisque je n'ai pas assez, alors je ne veux plus rien ! Disparais de ma vie ! Je n'aurai plus rien, mais toi non plus ! »

« Je ne peux plus vivre l'illusion du bonheur d'être unique et je t'en veux de m'avoir ouvert les yeux. Je t'en veux pour la frustration que je ressens. Je t'en veux même de mon ressentiment à ton égard ! »


Alors je me demande: qui aime t-on lorsqu'on exige [sans le dire] d'avoir une place qui voudrait manger la vie de l'autre ?
Aime t-on cet autre pour ce qu'il est, ou bien pour ce qu'il nous procure de satisfactions ? Sont-ce tes bras que j'aime sentir autour de moi, tes baisers sur mes lèvres, ton regard qui m'illumine, tes mots qui me chavirent... ou bien s'agit-il des sensations de bien-être que je ressens avec un être qui m'enveloppe de ses attentions ? Partenaires d'attentions réciproques. Amour sous conditions. Amour sans frustrations.

Qu'est-ce qui se rejoue de mon passé, quand j'aime ?
Qui aime t-on, ou qu'aime t-on réellement quand on dit aimer ?

Pour le savoir il faut être confronté à ses propres pulsions de rejet, et les regarder bien en face: si je hais qui je crois aimer, alors je n'aime pas vraiment. Pas entièrement. L'amour vrai n'a pas de contraire. Il ne va que dans un seul sens.

Si je repousse qui j'aime, si je veux fuir cet autre par qui je souffre, ce n'est pas lui/elle que j'aime, mais les sensations que cet autre me permet de vivre. C'est donc moi que j'aime préférentiellement et cherche à satisfaire. Cette part d'amour est fondamentalement égoïste. Ce qui est plutôt sain puisque si je ne m'occupe pas de mon égo, si je ne le protège pas de la souffrance, qui le fera ?

L'amour amoureux peut-il exister sans égoïsme ? Je me le demande...
Ne serait-il pas l'exact contraire de l'Amour désintéressé ? De l'Amour altruiste ?
Voila pourquoi le verbe aimer a un double sens. Voila pourquoi il nous interroge tous [enfin.. il me semble... Non, pas vous ?]

Si l'Amour véritable est bien à la portée de l'humain, il ne l'est pas sans efforts sur soi. Efforts considérables pour s'arracher aux blessures originelles de la petite enfance, et même d'avant. Travail sur soi pour comprendre ces blessures que chaque amour perdu à ravivées, et peut-être renforcées. L'Amour vrai confinerait alors au dépassement de soi, probablement par une élévation de la conscience de soi. Puiser en soi, coeur et esprit, la force de surmonter le réveil des blessures narcissiques les plus profondes.
« Parce que je t'Aime, je travaille à réduire en moi ce qui pourrait te nuire. C'est aussi pour cela que je ne te promets rien d'autre que cette volonté d'y parvenir. Et je n'en attend pas davantage de toi ».
Nous sommes des êtres imparfaits perfectibles...

Je crois que la part de vrai Amour se manifeste précisément lorsque l'autre se dérobe et me met face à ma douleur. Face à moi-même et mon passé... si toutefois je veux bien l'explorer. Lorsqu'en moi se contrarient des pulsions de rapprochement/éloignement. Tensions inverses. « Je t'aime trop... alors pars vite afin que je ne souffre plus... même si j'en crève. Pars avant que je ne me venge malgré moi de ce que tu me fais vivre, et que je te blesse. Pars, que je puisse te maudire et pleurer ma peine. Pars... mais reste. Je t'aime quand même. Va vivre ta vie... mais cesse de me torturer avec ta présence. Je te quitte... mais ne me quitte pas. Garde-moi dans ton coeur. Puisque je ne me sens plus être ta préférence... alors je veux que tu ne sois plus rien pour moi. Puisque je ne peux te donner mon meilleur, puisque tu ne peux me donner le tien, alors ne nous donnons plus rien. De l'or... sinon rien ! »

Rien.

Retournons à notre solitude existentielle [là où personne ne me contrarie].
Ou alors très vite dans d'autres bras de remplacement. Pour oublier la souffrance de la frustration. Amour-tétine ? Retrouver l'illusion de douceur... le temps qu'elle durera. Éviter la confrontation à la réalité du manque et de ses enseignements. Fuir la solitude. Croire à un amour qui serait facilité et évidence, à l'infini. Un amour qui serait donné en abondance inépuisable...

Souvenirs pré-conscients.


Finalement, que connaît-on de l'amour tant qu'on ne l'a pas éprouvé ?

Vous aurez remarqué que je formule davantage de questions que de réponses... Et que j'ai une vision peut-être cynique de l'amour. Ne vous en formalisez pas, c'est une façon de regarder froidement les choses.



maison8

Dure pierre et tendre bois, alliés durablement...

Commentaires
T
"je t'aime... pars vite que je ne souffre plus"... comme un écho...
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P
Ton commentaire me fait réfléchir, azertie. Notamment pour ce parallèle que tu établis entre amour et amitié.<br /> Je ne vois pas l'amour égoïste et l'amour narcissique du Moi comme la même chose. Ce que j'appelle "amour égoïste" est un amour faussé de l'autre, auquel je demande de correspondre à mes désirs. L'amour narcissique serait plutôt une valorisation de soi par le regard de l'autre. Selon moi les deux composantes existent et constituent le "faux amour"... dont on a quand même tous plus ou moins besoin.<br /> <br /> Fuir l'autre fait partie de l'amour de soi, pour se protéger, mais ne contient pas d'amour altruiste (on "laisse tomber" l'autre).<br /> <br /> Je pense donc rejoindre ton point de vue.<br /> <br /> Ce que tu appelles "privé" et "public" correspond à "intime" (comme "ami intime") et "étranger", si je comprends bien. Tu parles de « recherche sociale dans l'amour altruiste ». Pour moi il n'y aurait aucune recherche dans l'amour altruiste, si ce n'est celle de donner, d'aider, d'apaiser. Quelque chose de désintéréssé (bien que l'égo puisse retirer ce ce "don" une satisfaction narcissique...).<br /> <br /> L'amour amoureux, je le vois comme un partage, ou échange, de don de soi. Ce qui peut exister avec l'étranger, mais sans être de la même nature de don. L'amour amoureux contient surtout la notion de désir, ce qui le distingue de toute autre forme d'amour. C'est aussi le désir (sexuel) qui distigue l'amour de l'amitié.<br /> <br /> Ce désir, c'est effectivement ce qui donne envie de s'approprier l'autre, comme une garantie de satisfaction de mes désirs. Si l'autre m'échappe... c'est qu'il me désire moins. Ma place est donc menacée, et la satisfaction de mes désirs aussi.<br /> <br /> « l'amour véritable est celui de l'amour de la part d'étrange de l'autre ». J'aime beaucoup cette phrase. On retrouve l'étrange... l'étranger. Ce qui est différent de moi, ce qui ne m'appartient pas, ce qui est insaisissable. Et nous voila dans le paradoxe amoureux: l'insaisissable qu'on voudrait pourtant saisir et garder. La confusion entre l'amour "vrai" de cet autre qui m'est étranger et du "faux" amour qui consiste à attendre qu'il comble mes désirs les plus divers.<br /> <br /> Le texte de Maurice Blanchot m'interpelle vivement. Il entre en interférence avec ma pratique de l'écriture sur internet : en cherchant à me connaître, j'ai beaucoup parlé de certains liens privilégiés dans ce qu'ils peuvent avoir de complexe. C'était pour moi une façon "d'avancer". Mais simultanément j'ai bien constaté les effets très néfastes de cette pratique...<br /> <br /> Et ce que tu dis du mélange d'amour et d'amitié est tout à fait dans le sens de mes convictions...
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A
J'ai lu quelques uns de tes articles et j'aime beaucoup ta façon d'écrire, tes analyses, ta lucidité, et notamment dans ce texte sur l'amour. Je le trouve très juste, seulement un point me chagrine : <br /> "Si je repousse qui j'aime, si je veux fuir cet autre par qui je souffre, ce n'est pas lui/elle que j'aime, mais les sensations que cet autre me permet de vivre. C'est donc moi que j'aime préférentiellement et cherche à satisfaire. Cette part d'amour est fondamentalement égoïste. Ce qui est plutôt sain puisque si je ne m'occupe pas de mon égo, si je ne le protège pas de la souffrance, qui le fera ?<br /> <br /> Je ne comprends pas en quoi fuir l'autre serait un amour égoïste, une protection certes, mais je ne vois pas où l'amour narcissique du Moi a sa place dans cet acte (si ce n'est ds le fait de se protéger). <br /> <br /> L'amour amoureux peut-il exister sans égoïsme ? Je me le demande... <br /> Ne serait-il pas l'exact contraire de l'Amour désintéressé ? De l'Amour altruiste ?<br /> <br /> Tu confonds sphère privée et sphère publique ici. Tu reconnaitras qu'on ne peut aimer qqun que l'on connait comme qqun que l'on ne connait pas personnellement. Qui peut dire ce qu'est l'amour purgé de toute participation narcissique ?<br /> <br /> Voila pourquoi le verbe aimer a un double sens. Voila pourquoi il nous interroge tous [enfin.. il me semble... Non, pas vous ?]"<br /> <br /> Ce que j'ajouterai à ton analyse est qu'il y a deux distinctions à faire : la sphère privée et la sphère publique. On n'aime pas son voisin comme on aime son ami. Le Moi n'intervient pas de la même manière et ne recherche pas la même chose. Il y a une recherche sociale dans l'amour altruiste je trouve, tandis que je dirais qu'il y a une recherche de soi plus personnelle, peut être familiale, dans l'amour amoureux.<br /> <br /> J'ajouterai aussi que l'amour amoureux est beaucoup plus facile d'accès que l'amour véritable. L'amour amoureux cherche en effet à s'approprier l'Autre, à l'adapter à nos idéaux, nos déceptions, nos exigences... et si alors l'autre n'y correspond pas, nous ne pouvons "l'attraper". Il y a rejet, déséquilibre de l'image de soi dans ses yeux à lui.<br /> Tandis que l'amour véritable est celui de l'amour de la part d'étrange de l'autre. Celui où l'on apprend à l'aimer dans toute sa différence sans chercher l'objectiver. Il n'y a pas d'appropriation, et c'est dans cet inconnu que se forme l'amitié infinie. Maurice Blanchot disait (il parle ici de l'amitié grecque): "Nous devons renoncer à connaître ceux à qui nous lie quelque chose d'essentiel; nous devons les accueillir dans le rapport avec l'inconnu où ils nous accueuillent, nous aussi, dans notre éloignement. L'amitié, ce rapport sans dépendance, sans épisode où entre cependant toute la simplicité de la vie, passe par la reconnaissance de l'étrangeté commune qui ne nous permet pas de parler de nos amis, mais seulement de leur parler, non d'en faire un thème de conversations mais le mouvement de l'entente où, nous parlant, ils réservent, même dans la plus grande familiarité, la distance infinie, cette séparation fondamentale à partir de laquelle ce qui sépare devient rapport."<br /> <br /> Désolée de ce commentaire un peu long, mais moi j'ai aimé ce concept dès que je l'ai découvert, et grâce à lui je me suis vraiment ouverte, et ça m'a permis en même temps d'être plus sereine, d'accueillir la souffrance avec plus de recul. L'amour "amélioré" pour moi serait donc un mélange d'amitié et d'amour. Un énorme respect des libertés de l'autre, et une loyauté solide plutôt qu'une fidélité.<br /> A bientôt
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P
Christine, je pense que théoriquement on devine à peu près la recette du "grand amour". Sauf qu'en pratique... ça demande énormément de boulot personnel. Et encore plus que ça.<br /> <br /> L'autre étant le révélateur de mes failles, plus j'en ai, plus il m'en fait prendre conscience. A moi de voir ce que j'en fais.<br /> <br /> Faut pas se leurrer : je ne crois pas qu'on "donne" tant que ça dans un total désintérêt. Cet amour là, quand il est vrai, ne comptabilise rien. On croit donner... mais on est souvent en attente de quelque chose.<br /> <br /> Un jardin se cultive bien à deux... mais encore fait-il s'entendre sur la façon de le cultiver. Champêtre et un peu sauvage ou bien aligné ? Chacun son style.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la préférence, j'aime bien ce que tu en dis, Samantdi. C'est aussi comme ça que je le sens.<br /> Je ne crois pas avoir besoin de me sentir "le préféré". Ça n'a pas beaucoup de sens. Exister pour l'autre, compter dans sa vie, je trouve que c'est déjà énorme et assez merveilleux. Bon... même s'il peut se jouer des incompréhensions dans la façon d'exister, ce qui renvoie à l'image de soi et tout un bazar de complications.<br /> <br /> Pour ce qui concerne les couples éphémères, c'est tout l'objet de ma réflexion, parce que je n'ai pas été "formaté" à ce mode de fonctionnement. Ça m'intrigue beaucoup, je l'avoue.<br /> <br /> Vaste sujet, comme tu dis...
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S
Réflexion qui rebondit en ricochets... Etre la préférée, n'est-ce pas dès le départ se cantonner à une dialectique douloureuse ? Celle de ce fameux "tout ou rien"... Si je me penche sur ma vie amoureuse, je ne saurais dire qui est "mon préféré", cette question n'entre pas dans ma vision des choses. Des compagnons qui comptent, des histoires d'amour différentes, oui. <br /> <br /> Mon préféré provisoire : cela n'enlève rien à la beauté de l'amour, peut-être est-ce que ça le rend plus difficile, mais aussi plus lucide. <br /> <br /> Car bien des personnes aiment plus leur névrose que leur compagne ou compagnon. Il existe des couples au long cours qui fonctionnent sur de mauvais atomes crochus (passionnément haineux l'un de l'autre). ll me semble, en tout cas.<br /> <br /> "On se plait, on se prend, on se baise, on s'oublie... Zéro contrat." Bien sûr, cela existe, mais peut-être chez les jeunes gens qui font leurs expériences, ou alors, par des montées de désir brutales, des incandescences. Deux personnes qui se donnent du plaisir dans un lit (ou ailleurs!) sont autant un couple à mes yeux qu'un ménage qui ne communique plus, fût-il ensemble depuis des lustres !<br /> <br /> Voilà quelques idées en vrac, il faut dire que le sujet est vaste.
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C
Beaucoup de plaisir à la lecture de ta réflexion sur l'amour. Sujet, difficile, délicat et tellement aléatoire. Quelle est la recette du grand Amour ? Si seulement nous la connaissions... nous ne serions pas seul aujourd'hui. Comme toi, en amour, je donne beaucoup, comme si j'étais conçue pour cela. Mais est-ce la bonne solution ? Lorsqu'on donne on est aussi en attente de recevoir l'identique et lorsque cela ne vient pas, on se fatigue, on n'a plus envie, on s'éloigne...<br /> Le grand amour est comme un jardin que l'on cultive à deux, si l'autre n'en fait pas autant, il est évident que les mauvaises herbes auront rapidement recouvert les pousses des arbres du futur, et le jardin ne sera plus que friche et désolation. <br /> Quant à "la préférée", il me parait évident qu'on ne peut vivre et aimer si on ne se sent pas important pour l'autre. Si une ombre se dessine, entre le couple, elle aura forcément pour effet de le séparer. Si une femme ne te préfère pas...penses tu que tu pourrais lui donner autant d'amour ?<br /> J'ai aimé ta conclusion... peut-être n'a t'on jamais connu le grand amour ?
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