Forcément difficile

Ambiance de fin, dans ma chambre-bureau que je vide pour de bon (vous entendez l'écho-cho-o ?). Reste un matelas sur son sommier, mon bureau que je débarasse de ses babioles inclassables tout en gardant sous la main les papiers des affaires en cours (faudrait pas perdre ce qui est important). Reste aussi mon ordinateur qui diffuse une musique que mon subconscient a choisie... mélancolique (allez hop, je change à l'instant pour un rythme africain entraînant...).

Oui, mélancolie. Quelque chose n'en finit pas de commencer à se terminer. Succession d'actes qui vont tous dans le même sens et renouvellent à chaque fois le sentiment de "dernière fois" et de "première fois". Je quitte un lieu pour un autre, différent de ce qu'il était lorsque je l'ai quitté. Faire le vide n'est pas un acte anodin, ni réinvestir un lieu vidé d'une présence familière. De son côté Futurex, en quittant le domicile familial, va vers un appartement inconnu, vide et neutre, dans une ville (et une vie) dans laquelle elle devra trouver ses repères. Elle a tout à la fois l'impression "d'abandonner" sa famille, d'être la "méchante" qui me quitte, et une certaine angoisse d'être "oubliée" par ses enfants. Tout cela, hors d'une pensée rationnelle, ne peut pas se vivre sans quelques difficultés. Pas étonnant qu'on, ni l'un ni l'autre, toute la patience requise en cette période troublée et inquiétante. Et pas toute l'écoute attentive et distanciée dont l'autre aurait besoin. Malgré la longue préparation c'est forcément difficile. Stressant et déstabilisant.

Il y a un coté contre-nature à tenter de se serrer les coudes avec un partenaire que l'on quitte. On se retrouve simultanément "seuls" pour ce temps de passage pendant lequel un soutien n'est pas négligeable. Sauf qu'on ne peut pas l'attendre de l'autre, qui a bien assez à faire avec sa propre perception.

Ceci pour dire que mon ressenti décrit dans le billet précédent est un peu injuste. Forcément subjectif. Je sais bien que l'agressivité naît d'un sentiment de mal-être, et que si je me trouve en face je ne suis pas forcément la cible voulue. Ou qu'il est oublié que ladite cible n'est pas insensible...
Moi-même je ne parviens pas à capter tout ce que Futurex vit en ce moment. Elle aussi à quelques difficultés à gérer la situation. Et finalement, malgré tout, on se débrouille plutôt bien.

Allez hop, j'y retourne...

Comments

[Pierre]

Merci Alauda.

Finalement une séparation est une expérience instructive ;o)
Comme toute chose il semble que ça s'apprend.

[Alauda]

"Quelque chose n'en finit pas de commencer à se terminer"
C'est bien ça... et on reste suspendu entre ce qui voudrait tourner la page et ce qui s'y refuse.. Puis on se remet en marche, différemment.. La mélancolie lâche prise et la vie se forge de nouveaux repères.. Pensées vers toi.