Ma part d'humanité
Ce matin, en marchant entre la gare et l'établissement où j'enseigne, je songeais à ce que j'avais mis en ligne dans mon billet précédent. Pas vraiment à l'aise d'avoir affiché mon regard idéaliste sur le monde, qui peut passer pour naïf et angélique. Probablement une crainte d'être jugé, car je sais qu'avec ce genre de sujet je m'y expose.
Voila pas mal de temps que j'affiche mes pensées intimes sur internet. A force, j'ai appris à sentir jusqu'où je pouvais m'aventurer. Là, je sais que j'ai flirté avec mes limites, mais c'est aussi dans ce genre de situation que j'accède à une plus grande lucidité. En exprimant un avis, je ressens ce qu'il contient d'imprécisions. M'apparaissent alors ces détails dans lesquels je ne me reconnais pas vraiment, et que je pourrais approfondir.
Par exemple je pensais à ce "sens de la vie", un brin idéaliste, qui peut faire sourire. Ben oui, parce que je sais bien qu'il n'y a aucun sens à rien. L'idée de sens, c'est un truc exclusivement humain. Il n'y a que l'Homme pour chercher un sens aux choses. Ce qui n'est pas la moindre de ses particularité.
Reste à savoir si cette particularité à un sens...
Je pensais donc que, finalement... je n'espérais rien de l'Homme. Mon optimisme n'est qu'une façon de ne pas céder au pessimisme. Je crois que l'homme a une très grande capacité à rester dans sa médiocrité. Mais ce n'est pas pour autant que je me résigne. J'accepte cette réalité tout en essayant de changer ce qui est à ma mesure.
J'estime que dans l'humain le "bon" et le "mauvais" sont globalement équilibrés. Il y a autant de forces qui oeuvrent pour amener l'humanité vers quelque chose de meilleur, que de force d'inertie immobilisante, ou d'énergies investies dans la régression, dont l'obscurantisme ou la barbarie ne sont que les manifestations les plus spectaculaires.
L'équilibre est stable. Raison de plus pour tenter d'influer en pesant du côté que l'on choisit...
L'idée de sens à l'échelle de l'humain ne peut être qu'une prise de conscience individuelle. L'humanité ce n'est pas les autres, mais ça commence par moi. Je suis responsable de ma part d'humanité.