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Alter et ego (Carnet)
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8 février 2007

Ma part d'humanité

Ce matin, en marchant entre la gare et l'établissement où j'enseigne, je songeais à ce que j'avais mis en ligne dans mon billet précédent. Pas vraiment à l'aise d'avoir affiché mon regard idéaliste sur le monde, qui peut passer pour naïf et angélique. Probablement une crainte d'être jugé, car je sais qu'avec ce genre de sujet je m'y expose.

Voila pas mal de temps que j'affiche mes pensées intimes sur internet. A force, j'ai appris à sentir jusqu'où je pouvais m'aventurer. Là, je sais que j'ai flirté avec mes limites, mais c'est aussi dans ce genre de situation que j'accède à une plus grande lucidité. En exprimant un avis, je ressens ce qu'il contient d'imprécisions. M'apparaissent alors ces détails dans lesquels je ne me reconnais pas vraiment, et que je pourrais approfondir.

Par exemple je pensais à ce "sens de la vie", un brin idéaliste, qui peut faire sourire. Ben oui, parce que je sais bien qu'il n'y a aucun sens à rien. L'idée de sens, c'est un truc exclusivement humain. Il n'y a que l'Homme pour chercher un sens aux choses. Ce qui n'est pas la moindre de ses particularité.

Reste à savoir si cette particularité à un sens...

Je pensais donc que, finalement... je n'espérais rien de l'Homme. Mon optimisme n'est qu'une façon de ne pas céder au pessimisme. Je crois que l'homme a une très grande capacité à rester dans sa médiocrité. Mais ce n'est pas pour autant que je me résigne. J'accepte cette réalité tout en essayant de changer ce qui est à ma mesure.

J'estime que dans l'humain le "bon" et le "mauvais" sont globalement équilibrés. Il y a autant de forces qui oeuvrent pour amener l'humanité vers quelque chose de meilleur, que de force d'inertie immobilisante, ou d'énergies investies dans la régression, dont l'obscurantisme ou la barbarie ne sont que les manifestations les plus spectaculaires.

L'équilibre est stable. Raison de plus pour tenter d'influer en pesant du côté que l'on choisit...

L'idée de sens à l'échelle de l'humain ne peut être qu'une prise de conscience individuelle. L'humanité ce n'est pas les autres, mais ça commence par moi. Je suis responsable de ma part d'humanité.

Commentaires
P
Pivoine, je ne sais pas si je suis jugé : c'est une crainte que j'ai. Je ne peux rien changer aux éventuels jugements, par contre je peux changer mon rapport au jugement. Je crois que c'est ce sur quoi je "travaille" en postant des textes qui jouent sur mes limites. Des réactions qui en découlent, celles de l'extérieur ou les miennes, j'apprends à mieux me connaître.<br /> <br /> Alainx, voila un "sens des choses" auquel je n'avais pas pensé: celui d'une épreuve qui ressemblerait à une sorte de châtiment.<br /> Pour ma part je ne vois aucun sens à ce genre d'évènements aléatoires. Par contre je peux m'en servir pour voir comment c'est arrivé et si ça "donne du sens" à ma vie. Non pas le sens direct de ces évènements, mais le sens que je peux donner à l'après.<br /> <br /> Enchanté de faire partie du même club des naïfs ;o)
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A
"L'idée de sens, c'est un truc exclusivement humain."<br /> C'est bien pour cela que ce n'est pas idéaliste... même pas un brin...<br /> La plupart des personnes qui se sont assises dans mon bureau avec une demande d'aide ont dit plus ou moins qu'elles venaient pour comprendre le sens de ce qui leur arrivait : l'épreuve, le décés d'un proche, la maladie, la déprime, le mari/femme qui a un amant/maitresse, l'inceste, l'abus sexuel, le viol, le suicide d'un enfant, etc ... j'en passe et des (pas) des meilleures...<br /> <br /> Il faut croire que l'être humain ne peut vivre sans "sens" et que celui qui dit qu'il n'y a de sens à rien... émet à l'instant même une opinion sur le sens de la vie...<br /> <br /> Probablement que, dans l'ordre du vivant, le moutique, le virus, le serpent de mer et le monstre du Lock Ness ne se demande pas ce genre de choses... se demandent-ils qqch d'ailleurs !!<br /> <br /> Quant à ton regard "humaniste" sur le monde, s'il est naif au moins nous seront 2 !
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P
Je crois que je comprends assez bien ce que tu veux dire. Mais ton billet est bien. Et je pense que tes lecteurs apprécient. Juger? Pourquoi juger? Chacun croit ce qu'il croit. Mon point de vue sur la question c'est que tu es courageux d'avoir posté là-dessus. Je pense que ma limite se fixerait là aussi. Faire un compte-rendu d'émission ou de confrence, ok. Mais je ne pourrais écrire exactement ce que je crois, ou non, je préfère, dans ce domaine là, rester floue, (ou simplement, dire ce à quoi je ne crois pas ;) parce que là, j'aurais vraiment l'impression de me déshabiller sur la place publique. Mais tout ce que tu as dit est très bien dit et le sens en est clair...
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P
Intéressante remarque, Hélène...<br /> Pourquoi ai-je placé cette phrase introductive dont j'aurais bien pu me passer ?<br /> <br /> Peut-être pour situer un peu ma méthode de réflexion (n'importe quand, n'importe où, dès que j'ai l'esprit libre). <br /> Peut-être pour glisser un détail personnel de mon quotidien. <br /> Peut-être pour "justifier" (?) ce qui allait suivre et que je ne savais comment lier au texte précédent...<br /> <br /> Je ne sais pas ce que fait là cette phrase, mais c'est certainement lié à une difficulté à trouver la juste place de mes écrits. Tantôt je parle de façon généraliste, tantôt je parle de mon ressenti personnel. Ce flottement entre deux eaux ne m'est pas vraiment confortable mais je n'ai pas trouvé le bon dosage.<br /> <br /> Mais ton commentaire sur l'envie d'être ailleurs me fait penser à quelque chose: ce que j'écris ici est une façon de me rapprocher de mon centre, de savoir ce qui est en moi. Par contre je le fais souvent de façon extérieure, comme un observateur qui se tient à distance. On me l'a déjà signalé. Je suis à la fois "dedans" ("moi je"), et dehors (nous, les humains).
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H
Durant la lecture de ton billet, je n'ai pas pu détacher mon esprit de cette phrase " en marchant entre la gare et l'établissement où j'enseigne".<br /> Je me suis dis, elle n'était pas indispensable, elle n'a aucune rapport avec le sujet, sinon peut-être la crainte d'être sujet ("jugé" voulais dire...). Un envie d'être ailleurs aussi?
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