Amitiés hors normes

 « L’amitié homme/femme est un des sentiments les plus épanouissants qui soit,
sous réserves de ne pas l’enfermer dans un cadre normatif
qui lui interdirait toute escapade. »

Françoise Simpère - 15/03/2012 - "J'aimerais que nous restions amis"

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Comments

[karine]

Pourquoi ai-je utilisé le terme "desceller" plutôt que "déceler"? Cette erreur ou lapsus me laisse perplexe et oui m'effraie. Comme si j'envoyais des messages de rupture alors que je ne cherche pas la rupture. Vos compétences professionnelles ou/et personnelles vous ont permis de détecter cette faille?

Et puis me déterminer par rapport à un désir c'est sortir du sentier battu! : j'aime la nature mais je ne m'y égare pas je crains sa violence. Si arrivée à 45 ans, je me suis contenue, c'est que je sens en moi le volcan en éruption: j'aurai pu avec cette ami, mais je préfère un cadre, quitte à décevoir...Question de courage ou d'autres choses...

[Couleur Pierre]

Bonsoir Karine



Vous me parlez de vos choix de vie, orientés selon votre besoin de stabilité affective et familiale. Vous me dites aussi que ces choix ont eu des conséquence sur cette rencontre avec votre ami. À première vue je ne perçois pas le lien direct entre ces deux choix qui ne sont pas incompatibles. A moins que ce qui découle de chacun de ces choix ait d'autres conséquences, indirectes. Auquel cas ce sont celles-ci qu'il faudrait observer...



Vous me dites aussi que vous vous devez de choisir, quitte à y perdre des plumes. C'est le propre du choix : devoir renoncer à quelque chose. Sinon ce n'est pas un choix, c'est une évidence :)



Oui, je crois que vous avez envie de changer, et votre rencontre avec cet ami a certainement été l'élément déclencheur. Vous avez pris conscience, à son contact, de certaines aspirations et maintenant vous ne pouvez plus "oublier" ce que vous avez découvert de vous. Vous dites que votre ami a "descellé" (décelé ?) certaines parts de vous, comme on descelle/libère quelque chose solidement fixé. Il vous revient d'en faire... ce que vous désirez. Que vous hésitiez à voir cela comme un cadeau ou une charge montre bien votre désarroi de vous retrouver "seule" avec tout ça... et pourtant c'est peut-être la meilleure chose qui pouvait vous arriver. Car vous avez ainsi toute liberté pour vous déterminer. Même si ça vous effraie...



Je crois qu'il est important que vous parveniez à dissocier ce "cadeau", qui vous est acquis, de la perte (?) de cet ami. Vous avez peut-être perdu le révélateur (et tout ce qu'il vous apportait de bienfaisant), mais pas la révélation. Je vous renvoie à ce que disait Errance : « C'est un beau cadeau que vous ferez à vous-même et aussi à lui, même s'il ne le saura peut-être pas, et aussi à transmettre à d'autres... ».

[karine]

Pierre,

Vous me demandez de creuser en moi-même pour y trouver des réponses à mon comportement, à des choix de rencontres...C'est un jeu bénéfique que j'accepte.

En effet, écrire permet de transmettre beaucoup d'idées et de sentiments sauf que la communication non verbale n'est pas là pour orienter un lecteur désorienté. Il s'appuie sur sa propre traduction pour décoder, ce qui amène quelques fois à des impressions fausses.

Je suis une épouse, une maman d'une grande famille, et maintenant mamie bientôt d'une 2ème petite fille. Mon choix de vie je l'ai orienté vers la famille et les enfants, qui sont pour moi sources d'une grande stabilité affective dont j'ai besoin.( beaucoup de vos amies vous ont renvoyé ce besoin vital...)

En faisant ce choix, il est évident que j'en ai tu d'autres... comme...cette rencontre non "consommée" avec cet ami. Je ne peux pas faire comme vous, être dans le doute pour m'affranchir d'obligations: je me dois de choisir, quitte à y perdre des plumes... Cependant pourquoi me suis-je invitée chez vous s'il n'y a pas une envie de changement????? Je me suis peut-être rendue compte je me mentais, que ma vie de femme n'était pas si épanouie (?), que mes contradictions étaient de plus en plus apparentes(?). Tout cela et d'autres choses encore, cet ami les a descellées, révélées et il me les a laissées en cadeau(?)ou charge ...

Je pense Pierre que la rencontre existe s'exprime que si l'un détecte en l'autre et vice et versa ses besoins et désirs.( je me trompe????)

Belle journée

[karine]

Pierre.

Merci pour cette mise au point qui me rassure ( ai-je besoin d’être rassurée pour continuer?...).

Je vous répondrai plus tard à tous vos "étonnements". Là devoir oblige....

[Couleur Pierre]

Bonjour Karine



Oups... j'ai l'impression qu'une fois de plus l'écrit peut donner une impression trompeuse de sécheresse, voire d'agressivité : ma surprise n'était pas une critique ni un "dérangement" mais bien un étonnement sincère :)



Ce qui m'a surpris (étonné) dans votre aveu ce sont ces quelques mots : « celle que l'on veut que je sois ». Surpris parce que je considère que qui que ce soit aurait beau vouloir que vous soyez ceci ou cela, vous seule décidez de ce que vous avez envie d'être (à moins d'être sous un régime dictatorial...). Ce qui me paraît intéressant de découvrir ce sont les raisons qui font que vous vous conformez, ou non, aux désirs des autres à votre encontre. Et inversement qu'est-ce qui vous empêche, en vous-même, de vous émanciper de ces désirs (réels ou supposés) qui ne vous appartiennent pas. En d'autres termes : qu'est-ce qui vous empêche d'être vous-même ?



Vous parlez de mensonge qui me/nous gouverne... et moi je parlerai plutôt de transactions avec mes besoins ou mes principes : je suis censé savoir ce dont j'ai envie et il me revient de céder sur certaines de ces envies pour répondre à d'autres envies. Par exemple mon désir de liberté peut se heurter à un désir d'être relié. Je fais alors le choix de renoncer une part de liberté pour avoir une part de "sécurité". Ce n'est pas un mensonge, mais un arbitrage. Et si l'autre me demande de sacrifier ma liberté, négligeant mon désir, tant que je ne renie pas mon aspiration il n'a aucun pouvoir sur moi. Je reste donc "libre de mes choix" et non pas soumis à ses désirs.



Que chacun tente d'influer sur l'autre me semble normal, et même sain : chacun cherche à être au plus près de son équilibre personnel et cela demande parfois de bousculer un peu ce qui existe. Mais l'attention portée à l'équilibre de l'autre fait qu'on ne saurait le "forcer" au delà de ses capacités d'adaptation. L'harmonie de mon équilibre personnel s'appuie sur l'harmonie de la relation, donc de l'équilibre personnel de l'autre (auquel je reste attentif).



Je ne vous demande donc pas de devenir "transparente". Si j'en venais à être dérangé par vos commentaires je vous en ferai part, comme je l'ai fait pour d'autres quand j'estimais qu'ils allaient trop loin :)



Ne vous suradaptez pas à des demandes que je n'ai pas à votre égard :)



Mon interrogation qui vous « percute » n'attendait pas de réponse : c'est seulement une invitation à vous demander ce qui fait qu'avec lui c'était différent. Vous dites ne pas le savoir... et moi je crois que vous en savez plus que ce que vous croyez :)



Vous évoquez son regard, c'est déjà une piste.

Vous dites aussi « ça passe », ce qui laisse entendre qu'avec d'autres *quelque chose* ne passe pas...



Bonne journée, Karine

[karine]

Bonjour Pierre.

Pourquoi Etre "surpris" par mon "aveu"???::

qu'est-ce-qu'il a de plus surprenant que tous les autres "aveux" lus ici???

Est-ce ma naïveté à dire les choses sans détour????

Honnêtement, si dans ce cadre et dans d'autres vous vous cherchez vous aussi, c'est qu'il y a une part de mensonge ou de malléabilité (?) qui vous gouverne ou tente de vous gouverner(???).

D'après ce que je comprends de vos rapports avec vos amies, vous tentez de les rendre malléables à vos principes pour obtenir un équilibre harmonieux????

Si je sens que je vous surprends, donc dérange(?) je redeviens transparente, est-ce-le but de ma démarche???

Votre 2ème question ou interrogation me percute également: pourquoi lui?: je n'en SAIS rien. je vous ai dit j'ai du mal à être moi-même (mais je me soigne...sourire). Il y a des choses que j'exprime seulement avec lui. C'est une question de regard... ça passe...

Belle journée Pierre.

[Couleur Pierre]

« sans lui je redeviens celle que l'on veut que je sois... ». Un aveu qui me surprend ! Vous sentez-vous à ce point malléable que c'est l'autre qui vous ferait être, selon sa volonté ?



Qu'est-ce qui, avec lui et contrairement aux autres, vous a fait vous sentir être « totalement vous » ?

[karine]

Bonsoir Pierre.

N'avez-vous jamais eu ce sentiment d'etre totalement vous avec une personne alors qu'avec les autres vous trichez pour toutes les bonnes raisons? Il est si bon de s'avouer tel que l'on est.. Alors vous me proposez d'etre moi sans lui. Mais sans lui je redeviens celle que l'on veut que je sois...

Merci Errance pour votre reaction . Lui me parlait de mes "fondamentaux" pour passer le cap de ce silence...

[karine]

Je suis triste Pierre par le message bienveillant que vous tentez de me faire passer. je suis consciente que tout a une fin. Qu'il faut vivre pleinement l'instant present. Mais je n'ai pas choisi de tomber ainsi d'autant plus qu'avant je ne comprenais pas cet etat de dependance irraisonnable. Comme quoi.. Vous me parlez des autres, peut -etre qu'avant je devrais apprendre a vivre avec moi. J'ai consacre beaucoup de temps pour les autres quitte a m'oublier. Cela m'arrangeait: je ne m'aimais pas. Mais cet ami est rentre dans ma vie et je suis devenue Moi. Alors quoi faire? Revenir en arriere? ...

[Couleur Pierre]

Bonjour Karine,



Il arrive en effet que de nourricières correspondances (au sens de lettres) cessent lorsque les *correspondances* (au sens de l'être) se dissolvent, lorsqu'un des protagonistes n'en ressens plus l'envie. C'est ainsi...



Le sentiment de vide et le creux du manque peuvent-être terribles pour celui/celle qui voudrait poursuivre, mais il ne lui reste qu'à accepter la fin de cet épisode... et se réjouir qu'il ait existé :)