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Alter et ego (Carnet)
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30 septembre 2012

Dilemme

Encouragé par le zéphyr de rébellion qui souffle sur ce blog actuellement et d'humeur plutôt guillerette, j'en profite pour aborder LE thème qui dérange et intéresse à la fois. Je veux parler bien sûr de la... liberté [beuh ? ça dérange personne ça !]... de vivre [hein ?]... des relations [quoi ?]... affectueuses [ben ça non plus ça dérange personne !]... éventuellement sexualisées [Aaaarg ! Alerte ! Vade retro ! Sortez les crucifix et les gousses d'ail l'eau bénite].

Oui, bon, j'm'amuse... mais sérieusement [ce que je sais le mieux faire, on est bien d'accord], je voudrais vous exposer un cas intéressant concernant les coulisses de ce que j'appelle la Libraimance [ceux que ça n'intéresse pas peuvent revenir pour le prochain billet].

Je ne redéveloppe pas le principe, moult fois abordé (vous pourrez en retrouver des échantillons ici ou , ou encore , sans oublier les nombreux commentaires et précisions qui ont suivi), mais je rappelle quand même aux néophytes qu'il ne saurait être réduit à une Librebaisance [ça Coumarine, je l'ai encore en travers de la gorge]. Certes la liberté de "baiser" [rhôôô !] en fait partie [c'est une liberté comme une autre], mais c'est surtout la dimension aimante qui fait l'intérêt de la chose. La sexualité n'étant qu'une conséquence de l'aimance. C'est quoi l'aimance ? Un terme [inventé par une adepte] pour chercher à sortir du carcan imposé par certains mots à fort pouvoir cloisonnant. C'est une contraction de aimer, amant, aimant. Aimer n'étant pas à entendre au sens amoureux (eros), mais au sens d'affection, d'amitié (philia), voire, dans le meilleur des cas, de ce qu'on pourrait définir comme "amour universel", c'est à dire amour d'humanité [mais vous pouvez mettre un autre terme si ça vous convient mieux].

Bref : la libraimance c'est une façon d'abolir les limites qui, pour de complexes raisons qu'il serait trop long de développer ici, ont été fixées entre amour et amitié. Le premier terme autorise le désir [voire le légitime], le second est censé l'exclure. Autant vous dire tout de suite que cette tentative abolitioniste en dérange plus d'un !

Or il se trouve que, suite à un loooong parcours d'émancipation et de conscientisation, j'ai fait mien ce mode relationnel. Jadis marié sous le régime de l'exclusivité - abusivement nommé "fidélité" - j'ai choisi de le quitter après plus de vingt ans de bons [?] et loyaux services. J'ai donc quelque idée de ce qu'est le couple monogame au long cours [je répète ça au cas où il y en a qui prendraient ce blog en cours, donc sans connaître ses origines]. Je précise aussi que je me sentais heureux dans ce couple... jusqu'à ce que l'exclusivité exigée ne mette en évidence les limites de ma liberté de découverte et d'épanouissement.

Depuis euh... [attendez, je compte...] exactement huit ans je vis en solo. Par obligation au début, par choix délibéré ensuite. Sans compter le temps qu'il m'a fallu pour me reconstruire après les avaries d'un double éloignement-abandon, je peux dire que je pratique la Libraimance depuis environ cinq ans. Il y a un peu plus de quatre ans j'ai même vécu simultanément trois *relations* [terme vague, que j'abandonne aujourd'hui pour celui de *rencontre*] durant quelques mois... et j'ai compris que c'était assez compliqué quand il y avait en face des attentes insuffisamment précisées. Cela m'a permis de mieux définir mes besoins et d'apprendre à les exprimer dès les premières étapes d'une rencontre, avant même de savoir si elle entrerait dans le champ du désir sexuel [avec le risque de voir se fermer illico d'éventuelles possibilités de rapprochement].

Une seule des trois relations susmentionnées a continué à se vivre dans une relative proximité géographique et à une fréquence de contact un peu soutenue. Des deux autres l'une s'est éteinte, pour cause d'incompatibilités dans les besoins, et la dernière... s'est récemment ravivée pour mon plus grand plaisir :)

Dans ces années de Libraimance j'ai aussi fait plusieurs *rencontres*, dont certaines ont donné lieu à divers partage intimes, pas forcément tous sexualisés, ou pas systématiquement. Car la Libraimance n'implique pas qu'il y ait sexualité : elle n'est qu'une des dimensions du partage.

La Libraimance, que d'autres appelleraient, à quelques notables subtilités près, polyfidélité ou polyamour, est avant tout pour moi une forme d'amitié confiante. C'est à dire qu'elle laisse l'autre libre de faire des rencontres sans que ça remette tout en question. Ce n'est pas de l'amour au sens amoureux mais quelque chose qui y ressemble... sans avoir cet insupportable "besoin" de l'autre qui engendre dépendance et inquiétude [ouais, je connais, je suis passé par là...]. La Libraimance demande donc une solide structuration affective préalable... ou oblige à l'acquérir [je suis aussi passé par là...]. Elle n'est évidemment pas la panacée et il se peut qu'elle n'attire qu'une faible proportion d'entre nous. Mais bon, cette proportion existe et s'autorise à sortir des schémas classiques, c'est à dire l'exclusivité plus ou moins feinte et plus ou moins durable.

« Choisis un maître, peu importe lequel, et obéis longtemps. Sinon, tu périras et tu perdras toute estime de toi-même ». Cette citation de Friedrich Nietzsche, que j'ai découverte par deux sources distinctes cette semaine, pourrait résumer assez bien mon choix de Libraimance. Mon "maître", éveillé par une aimable muse, a été une aspiration à la liberté tout en restant cohérent avec ce que je suis. C'est à dire respectueux d'autrui [autant que j'en ai conscience] en étant sincère et honnête. Pas question de tromper l'autre en abusant de la confiance qui m'est accordée. Dès lors je ne pouvais qu'agir ouvertement. C'est ce qui m'a conduit à opter pour la liberté... quitte à en payer le prix. En premier lieu j'ai du me résoudre à laisser partir celle que j'avais épousée.

Aujourd'hui, et c'est là où je voulais en venir, je me trouve confronté à une situation similaire, bien que les enjeux soient totalement différents : celle dont je suis l'amant régulier, avec qui une relation forte s'est développée depuis cinq ans, a beaucoup de difficultés à accepter l'idée que je puisse rencontrer d'autres femmes. Jusque-là, malgré sa crainte à l'égard de mes idées, Amante avait été épargnée puisque j'avais préféré rester dans cette seule relation avec elle [le temps de clarifier mes choix]. Mais les années ont passé, une sorte de palier dans le rapprochement à été atteint. Je me suis vu dans un certain immobilisme relationnel et mes envie de rencontres ont commencé à émerger... ici même.

Cet "appel à la rencontre", dont j'avais à peine conscience, a été "entendu" [hé hé] par une lectrice qui partage mes idées. La suite, vous la connaissez si vous avez lu les chapitres précédents...

Contrairement à ce qu'elle m'avait affirmé, Amante (alias Artémis...) ne m'a pas quitté sur le champ [je m'en doutais un peu...]. Bien qu'elle soit très fortement affectée par cette intrusion dans ce qu'elle considérait comme "sa" place dans ma vie, ma maison, mon lit, elle est entrée dans une réflexion approfondie et cela à ouvert un nouveau champ de dialogue. Bizarrement, en nous poussant à aller plus loin dans la compréhension l'un de l'autre, cela nous à "rapprochés" affectivement et mentalement [je suis très sensible aux personnes qui osent se chercher et se dire en vérité].

Inutile de vous dire que lorsque, répondant à sa demande expresse de sincérité-confiance, je l'ai informée du passage d'une autre de mes amies moins d'un mois plus tard, il y a eu des remous...

Actuellement, cherchant à s'affranchir de ses limites, Artémis se trouve confrontée à ses représentations. Elle fait preuve d'un courage que j'admire et prend à bras le corps sa difficulté, tout en essayant de trouver en elle ses propres forces. Elle a été atteinte de plein fouet dans son auto-estime. Je sais à peu près ce qu'il en est quand on ne sait plus si l'autre nous accorde encore une place dans son affectif et dans sa vie. C'est un très difficile travail auquel elle est confrontée, auquel j'apporte autant que possible mon assistance. Car une des deux seules personne sur qui elle puisse compter, à part elle-même, c'est... moi. Il semble que j'ai un pouvoir apaisant, rassurant, grâce à l'écoute que je lui accorde et les réponses que je lui apporte. Me voila donc, de nouveau, dans la délicate position du "bourreau-malgré-lui" et du sauveur [aaah, mon côté sauveur...].

C'est dans ces situations que ma "force tranquille", solidifiée pendant mes années de solitude post-rupture, montre tous ses avantages. Elle me permet de rester présent et attentif... tout en restant relié à mes propres ressentis [c'est indispensable].

Une interprétation hâtive conduira peut-être certains à tenter de juger mon attitude, la qualifiant de perverse [ouais, on m'a déjà dit ça ici...]. Je crois, moi, tout au contraire, qu'elle est "aimante" et responsable. En restant attentif et présent, à l'écoute, je permets à Artémis de s'exprimer longuement et de voir émerger en elle ce qui se bloque. Mon écoute active, notre franchise mutuelle, sa volonté d'agir, lui permettent de se libérer et d'avancer. Et tant pis si au terme de son avancée elle choisit de m'exclure de sa vie : j'aurais fait ce qui me semblait le mieux, j'aurais été cohérent avec ma vision d'une relation de confiance [ouais, je suis vachement fort finalement...].

 

Il y a quelques jours Artémis m'a demandé de lui laisser du temps et donc de ne pas rencontrer d'autres femmes « pendant quelques temps », parce qu'elle « ne le supporterait pas ». Je me suis derechef trouvé face à un dilemme, qui m'a un peu tracassé : soit je répondais à sa demande, assez légitime en ces circonstances, mais alors je reniais (temporairement) le principe de Libraimance auquel je suis parvenu après une décennie de travail personnel; soit je refusais d'y répondre et la relation pourrait bien ne pas y survivre [sans parler des conséquences sur Artémis, seule avec ses difficultés...]. En d'autres termes, devais-je faire preuve d'altruisme en privilégiant sa demande, ou rester centré sur moi en restant fidèle à mes principes ? Je sais par expérience que le "sacrifice" n'est pas une bonne chose et il n'était pas question que j'aille en ce sens. Mais était-il judicieux que je le fasse quand même temporairement ? D'un autre côté allais-je être "aidant" en reportant à plus tard la confrontation à la réalité de la Libraimance ? N'était-ce pas reculer l'échéance fatale ? En même temps je pouvais bien comprendre le besoin de temps nécessaire à l'acceptation...

J'en étais là de mes interrogations quand, le lendemain, j'ai trouvé dans ma boite mail... pas moins de trois propositions de rencontres de lectrices à plus ou moins brève échéance ! Madre mia ! Je ne vais pas pouvoir tergiverser longtemps...

Je me retrouve donc, huit ans plus tard, à devoir choisir de nouveau entre une relation et un mode de vie... sans aucune envie de faire la moindre marche arrière. Mais être exclusif pendant quelques temps, serait un geste aimant. Un geste d'ami... au détriment d'autres amitiés... [mouais, le genre de choix qui me met forcément en porte-à-faux...].

Bon je n'ai pas besoin de conseils... mais je veux bien des avis, impressions et autres intuitions. Ça pourrait m'aider à me déterminer :)

Merci de votre bienveillance... sans complaisance.

Et s'il devait y avoir des commentaires désobligeants, j'aurais sans doute la désobligeance de n'y point répondre ;)

 

Ps : j'ai partiellement dérogé à la règle que je me suis fixée de ne pas aborder des affaires privées ici. Je crois que le sujet l'autorisait parce qu'il met en relief une des limites de la liberté relationelle.

 

Commentaires
V
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je découvre ce blog avec le bonheur de pouvoir enfin mettre des mots sur cette relation si particulière que je vis... Cette phrase "la libraimance c'est une façon d'abolir les limites qui, pour de complexes raisons qu'il serait trop long de développer ici, ont été fixées entre amour et amitié. " résume tellement bien ma situation...<br /> <br /> Mariée pendant plus de 20 ans, je n'avais jamais trompé mon mari. Mais il y avait lui... Cet autre homme, avec qui un "truc" se passait chaque fois, depuis des années et des années... Quand j'ai su que ma page de vie d'épouse était close, j'ai ouvert la porte de ce "truc"... Et il se trouve qu'à notre surprise, il n'y avait pas que du désir sexuel. Mais aussi une grande proximité, une "osmose" intellectuelle malgré nos vies complètement à l'opposé l'une de l'autre. J'ai quitté mon mari. Nous avons eu une histoire "officielle" avec cet homme durant plusieurs mois. Et puis il est retourné vers son ex. Ce qui m'a soulagée, parce que le voir poser ses affaires chez moi m'angoissait. Je sortais d'une très longue histoire, je ne voulais pas d'un autre couple. Mais j'étais triste de perdre cette complicité. Quand nous nous sommes revus... Tout était comme avant. Physiquement et intellectuellement. Alors on a décidé de continuer comme ça. De se voir de temps en temps, pour partager une nuit, et des discussions à n'en plus finir. Je lui parle de mes rencontres, et lui de sa compagne. Elle est au courant. Un soir on a cherché quel mot pourrait définir notre relation, et on n'a pas trouvé... Alors on a laissé tomber, en se disant juste qu'on n'avait qu'à vivre ce qu'on avait envie de vivre, même si ça n'existait pas... Mais je crois que cette phrase résume parfaitement ce que nous ressentons. Ni amour ni amitié, un peu des deux, avec autre chose en plus...
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L
Très beau texte encore une fois. :) Une thématique qui me questionne. A laquelle je pense avoir trouvé ma définition. Peu importe le nom qu'on lui donne, j'aime votre Libraimance.
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C
Une question: comment vivre la libraimance avec enfants encore à éduquer ?
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C
Ce qui m'interpelle c'est ce fameux rôle du "sauveur". J'ai lu et relu (je fais grimper les stats alors ;) ), et voilà ce que je pense une fois passé le filtre de ma propre expérience. Je ne pense pas qu'on peut sauver quelqu'un de la sorte. On croit être "aidant", l'autre peut le dire aussi, l'exprimer sur tous les tons. Parfois, ce n'est pas pas la réalité. Ca aliène l'autre surtout. Ca l'enferme dans son attachement. Ca nourrit son mal-être et pour finir ça ne le fait pas avancer beaucoup. Je n’ai aucune idée si ton Amante se trouve dans cet état d’esprit. Mais c’est une possibilité. Je sais qu’on est capable de supporter bien au-delà de la raison quand on aime (peu importe la notion d’amour à laquelle on croit). Tu as parlé de perversité sans te l’attribuer, tu as donc conscience quelque part qu’il peut y avoir déviance. Que tout n’est pas aussi simple surtout en amour, en relation, d’autant plus en poly relations et qu’une aide secourable sincère au demeurant ne peut pas tout faire. Surtout quand ça met en balance tes envies, tes besoins.<br /> <br /> <br /> <br /> « La Libraimance est avant tout pour moi une forme d'amitié confiante. C'est à dire qu'elle laisse l'autre libre de faire des rencontres sans que ça remette tout en question. Ce n'est pas de l'amour au sens amoureux mais quelque chose qui y ressemble... sans avoir cet insupportable "besoin" de l'autre qui engendre dépendance et inquiétude. La Libraimance demande donc une solide structuration affective préalable... ou oblige à l'acquérir »<br /> <br /> <br /> <br /> Voilà un paragraphe super intéressant. J’hésite à avoir cette interprétation unique. Tout d’abord parce que j’ai testé et vécu selon ce précepte durant des années sereinement plusieurs relations. C’était assez simple du moment que les personnes rencontrées choisissaient cette même voie, cette même approche de la relation amoureuse. Il y avait complicités amicales, complicités sexuelles (certains diraient baises mais peu importe), à différents niveaux. Tout le monde y trouvait plus ou moins son compte et alors comme dirait Alainx : que du bonheur. Mais était ce vraiment de l’amour ? de l’amitié amoureuse ? du sexe tendre ? sans attendre de l’autre qu’on soit son centre du monde…<br /> <br /> Depuis j’ai évolué différemment. Je suis toujours capable « d’aimer » de la sorte mais ces expériences m’ont apprise que j’ai besoin de confiance exclusive, enfin une certaine forme d’exclusivité. Pas sexuellement (ça je m’en fiche) mais morale, une bienveillance. Et quand j’aime vraiment, et bien je dépends de mes sentiments pour l’autre, je dépends de son bien-être, je m’inquiète pour lui, même et surtout s’il batifole dans d’autres prés. C’est naturel. Je pense à lui. Je ne l’oublie pas aussitôt le moment de plaisir passé. On dit dépendance, peut-être…c’est mal ou mauvais ? qui peut le dire vraiment. Est-ce que ça entrave l’autre ? je ne pense pas. Ca m’oblige surtout à travailler sur moi, pour ne pas devenir envahissante, pour apprécier cet amour global, parce que aimer c’est beau, une ou plusieurs personnes.
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L
"Tu sembles faire partie des personnes qui ont réellement choisi cette exclusivité et la vivent sans aucune frustration" : Je n’ai justement pas « choisi » cette exclusivité, ce qui sous-entendrait qu’un jour je me sois demandé : Tiens, comment je vais vivre cette relation : exclusive ou non exclusive ? Et il va falloir que je m'y tienne (rire) ! Je constate seulement que je me sens libre, comblée et épanouie avec cet homme, qui, en plus, est un merveilleux amant. C’est cela qui a fait que je suis, effectivement, toujours à ce jour dans une relation exclusive.
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L
"On pourrait se poser la question par rapport à l'intérieur et extérieur de soi... mais je crois que tu parles de relation". Je parle des deux, qui sont liés. La relation est le reflet de ce que l'on est à l'intérieur de soi.
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C
> Cédric, c'est des avis sur la *situation* que je demandais, pas sur moi ou ma vie. Mais je prend quand même ;)<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai en grande partie répondu juste au dessus sur les motivations de mon expression ici : effectivement je suis encore en recherche, donc insuffisamment sûr d'un certain nombre d'hypothèses. Mais j'ai quand même pas mal étudié et expérimenté le sujet ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc oui, ce que je décris est au moins aussi bancal que le couple exclusif, que l'équilibre économique mondial ou le changement climatique : en la matière rien n'est sûr... et c'est pour ça qu'on en parle :)<br /> <br /> Franchement si tout était stable et bien posé... qu'est-ce qu'on se ferait chier ! Non ? Moi j'aime bien les incertitudes. Ça me stimule les neurones ;) Alors pourquoi pas s'exciter les neurones sur une autre façon de vivre les relations ?<br /> <br /> <br /> <br /> Donc effectivement je ne suis pas "clair" avec toutes ces incertitudes. En revanche je m'efforce d'être aussi clair que possible avec les personnes que je côtoie (et tant mes billets que mes commentaires, le prouvent, il me semble...) et de continuer à clarifier ma pensée.<br /> <br /> <br /> <br /> Et... ne me croyez pas si vous voulez, mais moi j'y crois ;)<br /> <br /> Merci pour ce développement, auquel vous n'êtes guère coutumier.<br /> <br /> <br /> <br /> > Koryganne... je ne saurais mieux dire :)<br /> <br /> <br /> <br /> Et merci pour cet éclairage que tu apportes sur la réalité de ce que je suis hors clavier. Cette image de froideur et de sérieux, voire de "condescendance", est probablement véhiculée par une écriture qui, se voulant précise, me dessert...<br /> <br /> <br /> <br /> Juste envie d'ajouter quelque chose à propos des ex-conjoints, puisque tu parles de ton ex-mari : la femme que j'ai épousée il y a trente ans a beau être partie depuis pas mal d'années, l'attachement que je ressentais à son égard n'a pas disparu. Si elle était en réelle difficulté il est évident que cet attachement déclencherait de ma part un regain d'attention et des élans de générosité. C'est d'ailleurs une des réelles limites des relations plurielles : impossible de répondre à une éventuelle simultanéité des besoins de présence. Mais bon, si on imagine toujours le pire... <br /> <br /> <br /> <br /> > Julie... si tu savais comme j'aimerais débattre sans déclencher des réactions houleuses... Mais bon, cette fois ça va. Pas d'agressivité ni de jugements à coups de massue ;)<br /> <br /> <br /> <br /> > Lukéria, en disant "j'ai quelque idée" je n'ai pas voulu dire "je sais". Mon expérience ne vaut que pour elle-même. Je ne saurai effectivement jamais ce que c'est que de rester sa vie durant avec la même personne...<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne conteste ABSOLUMENT PAS (en majuscule pour que ça soit bien "entendu", hé hé) qu'on puisse s'épanouir sa vie durant avec la même personne. Je n'en doute pas puisque je me suis épanoui avec ma femme pendant vingt ans et que ça aurait très bien pu durer... si ce fameux "élan vital" dont tu parles, et que j'ai tenté de partager, ne s'était pas développé dans une direction inacceptable pour elle. Ça arrive ce genre de choses, même à ceux qui ne l'auraient jamais cru possible. Voila un sujet que je n'aborde plus parce que je l'ai épuisé, mais qui m'a occupé pendant fort longtemps lorsque je devais choisir entre "le couple monogame" ou "l'appel de la vie". <br /> <br /> <br /> <br /> Tu suggère de se demander d'où vient le sentiment d'immobilisme lorsqu'il apparaît. Je dirais qu'il vient simplement du moindre mouvement : une relation nouvelle est très "mobile" parce qu'elle oblige à aller l'un vers l'autre, à évoluer, à changer et s'adapter. Vient un moment ou l'adaptation (ou un certain niveau d'adaptation...) est faite dans les grandes lignes, et là ça bouge moins. Peut-être qu'un des plaisir de la découverte est le mouvement. Quand il ralentit... l'envie de découverte se manifeste de nouveau. C'est une autre façon de voir l'aventure relationnelle : le mouvement plutôt que la stabilité.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part la « joie de vivre » provient en partie de la découverte. Mais le calme, la simplicité et la paisibilité m'en apportent d'autres. J'ai des goûts éclectiques ;)<br /> <br /> Et puis qui sait si en introduisant de la diversité je ne cherche pas aussi à mettre du mouvement dans ce qui existe déjà ? Faire bouger les choses, forcer un peu à avancer, à évoluer, à se chercher en vérité...<br /> <br /> <br /> <br /> Un jour, peut-être, je connaîtrai une plénitude comme tu dis la vivre et je m'en réjouirai. Pour le moment je me réjouis de mes découvertes et des partages qu'elles permettent :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est des adeptes de l'exclusivité... je persiste et signe ! C'est un sujet réellement sensible, qui peut déclencher de très vives réactions. Il y a chez une part importante de la population une extrême sensibilité sur ce sujet. Il y a même des gens qui tuent pour cela ! Tu sembles faire partie des personnes qui ont réellement choisi cette exclusivité et la vivent sans aucune frustration, mais je ne crois pas que ce cas puisse être généralisé. La part des conjoints vivant des doubles relations cachées est assez élevée il me semble (30 %, paraît-il), et ne parlons pas de tous ceux qui n'osent pas passer à l'acte par crainte des conséquences.<br /> <br /> <br /> <br /> « Pour moi, la question qui se pose est : qu’est-ce que je vais toujours chercher à l’extérieur que je ne trouve pas à l’intérieur ? ». On pourrait se poser la question par rapport à l'intérieur et extérieur de soi... mais je crois que tu parles de relation. Moi, ce que je vais chercher hors d'une relation, c'est la différence, la diversité, l'inconnu. Un jour j'avais utilisé la métaphore du voyage : on peut préférer rester toujours dans le même pays pour tenter de le connaître toujours plus. Mais d'autres préféreront découvrir d'autres pays, quitte à moins les connaître. Il n'y a pas de meilleure façon de faire, c'est une question d'attirances personnelles, de curiosités différences, de champs d'exploration incomparables.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour toutes ce dont tu témoignes :)<br /> <br /> <br /> <br /> > Errance... on va dire "réservé" plutôt que "timide", ça me semble plus positif ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, il y'a parfois de quoi se mettre en colère quand on lit des faussetés publiées au vu de tous. Mais c'est la règle du jeu... <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est des contradictions que tu vois apparaitre entre un discours et des faits qui le contredisent... on va dire que c'est une des particularités des blogs d'en garder la trace. Il est bon de la connaître, car entre ce qui est affirmé haut et fort et ce qui est réellement vécu il peut y avoir un monde. Mais pas systématiquement ! Chercher à discerner les incohérences est un jeu amusant... qu'il est préférable de garder secret.
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C
A Lukeria > Superbe commentaire !
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P
Canalblog semble avoir installé aujourd'hui une nouvelle fonctionnalité qui permet de répondre individuellement à chaque commentateur. Bon... ça peut avoir son utilité mais pour le moment je vais en rester à la réponse générale, qui correspond mieux à la représentation que je me fais de l'échange-débat d'idées. :)<br /> <br /> <br /> <br /> > Coumarine, tout d'abord je te remercie pour la modération dont tu fais preuve, ça me permet de répondre plutôt que réagir :)<br /> <br /> <br /> <br /> La réponse détaillée et fort bien argumentée de Koryganne me dispense de revenir en détail sur cette particularité de l'amour : il se multiplie plutôt qu'il ne se divise. La seule chose qui se divise, en amour, c'est le temps à y consacrer...<br /> <br /> <br /> <br /> L'attachement profond dont tu parles est-il vraiment de l'amour ? Oui, bien sûr, il y a une composante qui a un rapport avec l'amour, mais il en a d'autres qui tiennent davantage de la compassion, de l'altruisme, de l'humanité, et même du devoir. Tu sais que j'aime bien expliciter les choses et utiliser les termes les plus précis possibles, alors cet attachement dont tu parles, je préfère bien en cerner les composantes. Ça évite les malentendus :)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc tu as raison de parler d'attachement et pas d'amour. Et j'espère que tu considères que je sais à la fois les distinguer et les ressentir... Cependant j'ai un léger doute à ce sujet et il se pourrait bien que si je continue a évoquer ce sujet au fil des ans c'est en partie pour faire entendre à qui le veut bien qu'on peut aimer au pluriel sans être dans la superficialité. Que l'amour et l'attachement existent aussi en dehors de l'union monogame au long cours. Pourquoi est-ce que je cherche à diffuser cette idée ? Ça c'est une autre histoire, qui tient surtout à mon parcours, mon éducation et les valeurs qu'on m'a inculqué.<br /> <br /> <br /> <br /> La distinction qui semble t'être difficile à faire entre "aimance" et "baisance" tient sans doute à tes représentations de l'amour et de la sexualité. J'ai l'impression (mais je me trompe peut-être) que pour toi, la sexualité en dehors de l'amour engagé ne peut être que vile et méprisable. C'est une opinion assez répandue et qui continue de faire des ravages, hélas. Alors que la seule chose qui compte c'est qu'il s'agisse bien d'un plaisir partagé, de douceurs échangées, voire d'un moment de communion intime. Je n'ai pas l'impression que la "baisance" dont tu parles corresponde à ça...<br /> <br /> <br /> <br /> Certes il ne s'agit pas d'un amour de devoir et de sacrifice, comme celui que tu cites vis à vis des enfants, ou d'un conjoint malade, voire grabataire. J'avoue que cet amour-là ne me fait pas fantasmer et ne m'enthousiasme guère... Peut-etre parce que je n'aimerais PAS DU TOUT qu'on "m'aime" de cette façon si un jour ça devenait nécessaire sur le long terme. Je ne vais pas plus loin parce que développer cela nous emmènerait vers un autre débat, mais cette idée a certainement une grande importance pour expliquer nos divergences de points de vue. <br /> <br /> <br /> <br /> Je ne partage pas non plus cette idée qu'il faille se forcer à rester dans une situation qui devient monotone en s'interdisant d'autres sources d'énergie vitale. Pour moi la vie n'a pas à être guidée seulement par le devoir, la lutte, la difficulté. Certes tout cela existe, mais se complaire à y rester, non merci. Ce qui ne veut pas dire que je suis adepte du zapping conjugal ou relationnel. Simplement je diversifie :)<br /> <br /> <br /> <br /> Et chercher à s'épanouir dans une pluralité de relations ne veut pas dire qu'on les jette au fur et à mesure qu'on en a épuisé le potentiel de nouveauté. C'est ce qui semble difficile à comprendre pour beaucoup :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui serait d'une supposée "condescendance", franchement, je me demande de quel côté elle vient. Ce n'est pas parce que je développe longuement et à répétition mes découvertes, analyses et expériences que je considère avoir trouvé une vérité que les autres ignorent : j'ai simplement découvert ce qui m'intéresse et me convient... mais semble en déranger certains. <br /> <br /> <br /> <br /> Bien noter ça : si j'en parle autant c'est aussi parce qu'en face il y a une certaine résistance, pour ne pas dire une désapprobation. Dans une interaction (ici écrivant-lecteur), il y a toujours une "responsabilité" partagée dans ce qui advient. Et je ne te cacherai pas, Coumarine, que tu es une des plus "résistantes" aux idées que je tente de développer ici :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le clown triste, je remercie Koryganne d'avoir fait part de ses observations directes au moment où je rédigeais le billet que tu mentionnes :)<br /> <br /> Et je crois pouvoir dire que les personnes qui me côtoient depuis longtemps, tant dans la vie que dans le monde des écrits en ligne ne m'ont jamais renvoyé l'image d'un clown triste. Pas même toi, lorsque nous nous sommes rencontrés :)<br /> <br /> <br /> <br /> Mais on sait tous les deux combien cette communication par blogs interposée facilite l'imaginaire... qui n'est finalement que projections de soi (je dis ça pour moi aussi, qui "imagine" beaucoup ce que peut penser mon lectorat).<br /> <br /> <br /> <br /> Pour finir, l'interprétation que tu fais de mon retour « à l'infini » sur le même sujet est intéressante... mais un peu hasardeuse. Si je reviens sur le même sujet c'est, comme je l'ai écrit plus haut, parce que je sens des résistances et des tentatives de me faire revenir dans le droit chemin. Or, ce n'est plus un secret depuis longtemps, il se trouve que je suis sensible aux jugements, désapprobations et critiques. C'est comme ça. Je suis fait comme ça et j'ai assez clairement analysé l'origine de ce trait de personnalité. Donc j'explique, j'argumente, je décortique (les mauvaises langues disent même que je justifie...), pour être "infaillible". J'ai donc une réponse à apporter à la plupart des arguments qui me sont opposés, parce que je les ai déjà soupesés et évalués depuis très longtemps. Question de cohérence personnelle : je ne saurais agir à l'inverse de ce que je ressens comme "la bonne voie" (pour moi). Alors me confronter à vos avis divergents, en plus de mes propres conditionnements et culpabilités, fait que je reviens... non pas à l'infini mais jusqu'à épuisement du sujet.<br /> <br /> <br /> <br /> Convaincue ? Sans doute pas, mais peu importe, moi je le suis :)<br /> <br /> <br /> <br /> [Oups... cette réponse est tellement longue que je vais déjà envoyer ce morceau]
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E
J'aime bien ton pavé Koryganne... <br /> <br /> <br /> <br /> Timide oui je confirme. Même si avant je le pensais moins timide que moi. Mais condescendant...franchement!<br /> <br /> <br /> <br /> Et je te dirai, Coumarine, qu'en lisant ton com tantôt où tu sembles affirmer que ses relations sont des rencontres librebaisantes, j'ai ressenti de la colère cette fois. <br /> <br /> Il m'a semblé avoir lu plus haut que tu ne te permettrai pas...et là tu le dis et le penses! <br /> <br /> J'espère que tu es contente de toi...<br /> <br /> <br /> <br /> Je me retire
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