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Alter et ego (Carnet)
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6 octobre 2019

Là-bas

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Si j'avais suivi mon envie de nature, de liberté et de dépaysement, actuellement je serais à 6000 km plus à l'ouest. De l'autre côté de l'Atlantique, quelque part au milieu des érables, des pins blancs ou des sapinettes. Je respirerais le parfum sucré des forêts de là-bas, je m'enivrerais de grands espace et de solitude. J'écouterais le silence des lacs ou le grondement des cascades. J'observerais la migration criarde des oies des neiges, le plongeon des fous de Bassan, je guetterais le souffle d'un rorqual et croiserais peut-être un orignal.

 

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6 octobre 2017 - Charlevoix

 

Oui mais voilà : un seul voyage là-bas représente la totalité de la part à laquelle j'ai "droit" en tant qu'humain pour ne pas épuiser les ressources planétaires. Or j'ai besoin de manger, de me chauffer, de me déplacer... et rien que pour ça, même en m'efforçant de rester dans une relative sobriété, je dépasse déjà d'au moins un facteur 2 ma part de planète.

Alors j'ai rompu avec le rythme que j'avais choisi de ne pas dépasser : pas plus d'une année sur deux. Depuis dix ans.

Cette année je ne suis pas parti. Question de cohérence.

Mais c'est un renoncement qui me coûte. J'avais pris goût à ces voyages d'un luxe modeste d'occidental aisé. À cette "évasion" confortable et sans risques à l'écart de mes congénères humains. Je dois choisir d'autres directions, moins lointaines. Moins familières aussi. Le Québec, c'était un peu "chez moi", depuis le temps que je le parcours et en découvre l'esprit.

Je ne sais pas s'y j'y retournerai.

 

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Commentaires
A
cf Socrate !
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A
Féminisme, écologie : Ces causes peuvent être justes en elles-mêmes, mais elles servent surtout d’alibis pour éviter de se changer, pour fuir les, ses vrais problèmes personnels). Combien d’étroitesse d’esprit et de cœur se cache derrière ces causes ? Je fais le pari qu’on ne trouve quasiment personne au clair avec lui-même ni dans ces mouvements ni dans d’autres. Chacun sait très bien ce que je veux dire par là.
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A
Notre seul levier : c'est nous-mêmes. Nous vivons tellement bêtement, nous sommes tellement médiocres personnellement, qu'on ne peut s'étonner de l'état de la société et du monde. La liberté de penser, bien que reconnue aujourd'hui, n'est pas plus exercée aujourd'hui qu'hier : elle nécessite la remise en cause de tout ce qu'on l'a a jamais cru, entendu, appris, pensé ; alors, seulement, peut-on savoir ce qu'il en est réellement du monde, de la société et des possibilités que nous avons de le changer. En commençant par soi-même : mais c'est tellement plus facile de vouloir changer le monde que de vouloir changer soi-même ! Un principe connu depuis longtemps : la projection, de ses propres ténèbres, sa propre bêtise, sur l'autre, semblable et monde. A une telle démarche, on préfère les abris mensongers : grossiers (dogmes religieux, ésotérisme) ou subtils (écologie, féminisme, pas si subtils que ça d'ailleurs ; même la science est bourrée de dogmes, on ne trouve que ce qu'on est prêt à voir !).
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K
J'ai aussi fait une recherche sur ton blog pour le retrouver... en vain. J'ai fouillé youtube aussi. Il était en 2 parties je crois, de moins d'une heure chacune à peu près. Il était très intéressant et vraiment bien fait. Peut-être était t'il accessible pour un temps seulement. Ça fait déjà un bon bout de temps. Si tu le retrouves, tant mieux. Sinon il sera possible pour moi d'en trouver un autre sans doute. Bonne fin de semaine et merci de ta réponse.
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K
Bonjour Pierre, je ressens comme toi ce besoin d'espace et de ciels nordiques et je n'en ai jamais assez.<br /> <br /> Au sujet de l'empreinte carbone, on est cernés de tous côtés. La 5G par exemple qui sera implantée de gré ou de force (tellement important d'avoir un panier d'épicerie ou une brosse à dent connectés) va multiplier l'empreinte de beaucoup. Ce que je comprends pas est qu'on impose une taxe carbone pour inciter à diminuer les émissions et en même temps on continue à les augmenter ??? Y'a qq chose qui cloche !<br /> <br /> <br /> <br /> « Et tout cela a un coût pour l’environnement : gaz à effet de serre, utilisation d’importantes quantités d’eau (pour les systèmes de refroidissement), 60 millions de tonnes de déchets électroniques non recyclables, utilisation de matières premières non renouvelables… Pour être plus concret, l’énergie utilisée pour une heure sur internet (au niveau mondial) équivaut à “4000 tonnes de pétrole, soit 4000 allers-retours Paris NY” ! <br /> <br /> Certes, il y a un moindre accroissement de la consommation d’ordinateurs, téléphones et tablettes, mais à côté, les ventes d’objets connectés explosent. »<br /> <br /> <br /> <br /> Y'a déjà qq années tu avais posté un lien concernant un document sur l'Anarchie que j'avais bien apprécié. Je me demande si tu pourrais le retrouver pour moi, j'aimerais l'envoyer à une amie à moi qui s'y intéresse. Merci
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A
Merci Pierre!<br /> <br /> Bon ben... en faisant attention à beaucoup de choses... je suis 500 kg sous la moyenne nationale mais près de 4 fois au dessus de l'objectif 2050 ! Ca fait réfléchir... Je vais donc y réfléchir. Merci!<br /> <br /> Je ne vois pas trop comment y parvenir, sauf à devenir vegan sans abonnement dans un pays tropical vivant sous une yourte. Va pour la yourte, les plages de sable fin et l'autosubsistance, mais vegan et sans le web ce sera compliqué ;-) (je caricature un peu :-)<br /> <br /> Sur le site, l'ambassadeur Climat de l'ONU m'indique que je pourrais à terme payer une contribution carbone de 400 euros par an. Moi, je peux. Mais les autres? Est-ce à dire que nous pourrons payer un droit à polluer qui, évidemment, favorisera encore davantage les plus riches? Les gilets verts sont en marche... Et si cette nouvelle fiscalité personnelle (et non associée à la consommation des biens) voit le jour, quid des contrôles des modes de vie? quid de la police environnementale à venir? brrrr<br /> <br /> Tout cela me paraît poser des questions extrêmement importantes, en renouvelant en particulier le paradigme de la liberté. <br /> <br /> Oui, merci pour ces réflexions.<br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> Alban
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A
Bonjour Pierre,<br /> <br /> j'admire la cohérence de votre démarche parce que je serais incapable de la mettre en oeuvre (Je ne sais d'ailleurs pas exactement combien je pèse en carbone). Il n'y a de dépaysement que dans le déracinement et j'aurais toujours besoin d'aller une fois l'an vers des contrées inexplorées (par moi).<br /> <br /> Je ne partage pas complètement ce que vous dites à propos des vallées françaises derrière lesquelles on trouve toujours des pylônes et des routes. Il faut savoir chercher le vide et on le trouve, sur le Méjean, en Aubrac et en Margeride, entre autres. Je vous invite à lire La diagonale du vide de Pierre Péju, vous y trouverez des endroits en pure perte, avec cette bande son coincée en boucle dans les oreilles. https://www.youtube.com/watch?v=Mwx3RvDWvDM<br /> <br /> Extatique.<br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> Alban
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E
Sais-tu qu'en réécoutant une chanson " Into the wild", de D Saez j'ai pensé à toi pas plus tard qu'hier… Même si l' Alaska n'est pas le Canada et que ce pays se situe un peu plus au nord du Canada, j'imagine qu'il doit offrir aussi de vastes étendues… propices à la solitude que tu affectionnes tant et au ralliement à la nature. En ce moment, je voyage aussi de l'autre coté de l' Atlantique mais grâce à mes lectures. Je comprends ton souci de cohérence. J'ai pris plaisir à lire ton billet. Je ne demeure pas indifférente à la question du coût "écologique" que représente un voyage au loin.
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M
Tu dis "je ne sais pas si j'y retournerai" Comme tu dis cohérence.<br /> <br /> Au moins tu as vu, connu, goûté, apprécié les charmes des grands espaces.<br /> <br /> Nous on vit jour après jour dans ces grands espaces peut-être en perdons nous un peu la grandeur. <br /> <br /> Mais quand tu en parles ça éveille en moi ce bonheur d'y vivre.
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M
Je vis au Québec, je suis née en Matapédia maintenant en Mauricie et je ne changerais pas de pays même si les hivers sont rudes, vraiment rudes. C'est beau au Québec mais ce qui me retient le plus ce sont mes racines. Elles sont ici et bien enracinées. <br /> <br /> Et quand je vois les photos de chez-toi c'est si beau aussi et tes racines sont là.<br /> <br /> Il me semble qu'il faut être dans un contexte spécial qui obligerait à quitter son pays.<br /> <br /> Bien contente de te lire.
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