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Alter et ego (Carnet)
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8 mars 2023

Travailler encore !

La réforme des retraites est au coeur de l'actualité. L'allongement de la durée de cotisation soulève la contestation d'une partie de la population. En particulier les personnes pour qui travailler est une contrainte pénible, dénuée d'autre sens que "gagner sa vie", par obligation. Il me semble que le problème est d'abord là : ne pas avoir de plaisir à exercer une activité professionnelle.

 

Il y a quatre mois je me questionnais sur mes envies contradictoires en matière de retraite. J'ai la chance [le privilège ?] d'aimer mon travail et le milieu professionnel au sein duquel je l'exerce. Dès lors arrêter mon activité se présente sous un autre angle. Cela m'oblige à renoncer à une satisfaction pour en obtenir une autre : être libéré d'un certain nombre d'obligations. Renoncer à un milieu stimulant pour disposer de davantage de liberté. Les deux pèsent dans la balance de la décision, sachant qu'une des options est définitive.

 

Le temps écoulé depuis novembre m'a permis de bien soupeser l'alternative... et j'ai opté pour une réduction de mon temps de travail. Une mise en retraite progressive, donc, à partir de cet été. Ou de l'automne, rien ne presse. Je me suis seulement engagé pour au moins un an avec mon employeur. Durée susceptible d'être prolongée selon mon désir. Ainsi je me donne la possibilité de tester les effets d'un rythme ralenti et voir comment je m'en accomode.

 

Certes, en faisant ce choix je reporte à plus tard la sensation de grande liberté qu'ouvre la perspective de pouvoir me lever le matin sans obligations. D'un autre côté je n'ai pas l'impression que les jeunes retraité·es que je côtoie soient nécessairement plus heureux qu'au temps où iels étaient actifs. Bien sûr iels semblent apprécier leur liberté, occupée par diverses activités. Mais sont-ils plus heureux que du temps où ils travaillaient ? Cela ne me semble pas flagrant.

 

Quoi qu'il en soit j'ai fait mon choix et je le réinterrogerai d'ici un an.

 

Et finalement ce n'est pas parce que j'ai d'ores et déjà, et depuis fort longtemps, « envie de faire plein de choses » qu'il y aurait la moindre urgence à me couper d'autres satisfactions actuelles. Je m'accorde le temps d'une mutation lente, finalement assez conforme à mon caractère : donner le temps au temps. Laisser mûrir, comme un bon vin. Laisser grandir, comme un arbre en majesté. Laisser évoluer, au plus près des perceptions du moment.

 

Adepte de la souplesse, je crois qu'il me sera toujours difficile de prendre des décisions tranchées. Surtout si elles sont irréversibles.

 

IMGP5966

Comme un arbre en majesté

 

Commentaires
J
…<br /> <br /> Merci cher Pierre d’être repassé chez toi :) et pour m’avoir comblée par cette généreuse réponse !
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J
Bonjour, Monsieur Pierre en retrait 😊 Que cela ne vous empêche pas de partager quelques lignes, nous avons hâte de vous lire 😊<br /> <br /> Bon weekend, bel été, gros becs.<br /> <br /> Julie
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C
je serai à la retraite dans trois jours, du coup je te fais un petit clin d'oeil !<br /> <br /> A bientôt Pierre
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J
Travailler encore ? Tu sembles occupé à plein temps :)<br /> <br /> En attendant de tes nouvelles, je t'embrasse tendrement.
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B
l'arbre des racines au bout des feuilles comme symbole de vie épanouie<br /> <br /> bien sur il faut une utilité sociale et une passion alors la retraite n'est plus une question. amicalement <br /> <br /> amicalement
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C
Je n'ai pas la force ni le courage de développer mais Pierre tu sais bien que de nombreuses personnes ont des emplois pénibles, peu rémunérés, voire précaires...et là, il ne s'agit plus de s'épanouir deux ans de plus :(<br /> <br /> Le bagne ça existe au travail ! Les gens arrivent épuisés à la retraite pour une pension de misère...nous ne sommes pas tous égaux et rien que pour cela, je crois qu'il faut penser aux autres...<br /> <br /> L'argent a été trouvé pendant la crise du covid pour soutenir l'économie mais pour la pension des français, ce même argent a disparu...bof<br /> <br /> Trop d'injustices tuent la justice
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C
Je vois que tu avances dans ta réflexion...Mais, ouh lala ! perte de capacités, vieillesse, absence de liberté...C'est pas très porteur tout ça.<br /> <br /> Je ne suis pas tout à fait sûre, comme le dit Alain, que le discours conventionnel soit « travailler c'est le bagne ». Je crois au contraire que dans l'inconscient collectif, c'est de ne pas travailler qui est une sorte de bagne, en tout cas de "ban" de la société.<br /> <br /> Il convient donc de se délivrer de cette pensée culpabilisante (très judeo chrétienne, à mon sens) selon laquelle si on ne travaille pas c'est pas bien. On "profite". Mais quand on a cotisé toute une vie, pourquoi se sentir coupable ? C'est un peu comme si on culpabilisait d'être malade et de profiter de la sécu...Ce qui, je pense ne te viendrait pas à l'idée, au vu des énormes sommes qu'on laisse en mutuelles et impôts solidaires de toute sorte...<br /> <br /> Je ne peux que te redire ce que je dis à chaque fois : j'ai adoré mon travail, qui ne m'a jamais semblé un bagne. Et j'adore ma retraite qui me permet de vivre à mon rythme et que je considère comme bien méritée. Et rien que cela, cette absence de stress, cette tranquillité d'âme, ça contribue à entretenir mes capacités physiques et intellectuelles, en un mot ma santé. N'en déplaise aux marchands de médicaments, pour qui je ne suis pas une bonne cliente du tout...Ya une vie après l'boulot !<br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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B
Ici une retraitée depuis 2007 qui vous parle. Après avoir travaillé le temps nécessaire à l'époque pour bénéficier d'une retraite à taux plein, j'ai eu le grand plaisir de profiter d'une liberté non encore obérée par la maladie pendant 10 ans, avec mon mari qui a pris sa retraite en même temps que moi. Bonheur de voyager, de nous occuper de nos 7 petits-enfants, d'aller voir des expositions, au cinéma, lire, apprendre ... Aujourd'hui, j'aborde le 4ème âge , veuve et malade ... J'ai eu la chance de bénéficier de ces 10 années, je savais que cette retraite à 60 ans était une aberration économique ... et aujourd'hui, je culpabilise de coûter si cher à la collectivité !
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A
Cela fait bien longtemps que je ne suis passé par ici.<br /> <br /> À propos du débat sur les retraites je suis en effet frappé du discours conventionnel selon lequel « travailler c'est le bagne ». Un peu comme toi, j'ai surtout connu l'inverse. J'ai toujours été passionné par mes diverses activités professionnelles et autres. C'est la mort dans l'âme que j'ai arrêté ma dernière activité professionnelle libérale pour raisons de santé.<br /> <br /> Étant retraité désormais, je ne suis pas plus heureux qu'au temps où j'étais actif. C'est différent. Indéniablement il y a moins de contraintes externes, indéniablement il y a moins de challenges passionnants à relever.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit je dirais qu'on « reste jeune dans sa tête » sauf qu'on a des douleurs en plus ! Car la retraite c'est aussi le vieillissement du corps… et du reste… et on entre chez les Tamalou… ;-)<br /> <br /> Faire attention de ne pas rêver une retraite idyllique ! Particulièrement du côté d'une « plus grande liberté » Car « bien gérer sa liberté » c'est un métier !
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F
Je pense que si les personnes exerçaient un métier qui leur plaise (comme toi), elles ne seraient effectivement pas pressées de prendre leur retraite, mais ce n'est pas toujours le cas, bon nombre n'ont qu'une hâte, ne plus travailler, et pouvoir enfin se poser, ou bien faire des activités qu'ils aiment, à condition bien sûr que leurs moyens leur permettent. <br /> <br /> Mais je me réjouis pour toi, puisque c'est ce que tu désires et que ton métier te passionne. Tu es jeune, tu as le temps de voir ensuite. :-)<br /> <br /> Magnifique cette photo. <br /> <br /> Bonne soirée, Pierre.
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