Ouvrir les idées
Lorsque j'étais dans une phase de grande tristesse, il y a quelques jours, des propositions (tout à fait correctes !) m'ont été faites en signe de soutien amical, ou de solidarité. Propositions d'échange, parce que ça peut faire du bien de parler, de se soulager d'une peine. Sur le moment j'étais vraiment trop mal pour y répondre. Enfermé dans une bulle d'isolement. A ces moments-là je ne me sens pas capable de m'ouvrir aux autres. Je n'en ai même pas envie (alors que je sais que ça pourrait me faire du bien...), ne me sentant pas de venir déballer tous mes soucis, mes petits ou grands malheurs. Je préfère rester seul.
Mais j'ai bien noté ces propositions, qui déjà étaient des bulles d'oxygène et des sourires par anticipation. Alors quelques jours plus tard, le moral revenu, j'y ai donné suite.
Long coup de téléphone ce matin, à une blogueuse-amie qui vit quelque chose d'assez semblable à mon récent parcours de vie. C'est elle qui a trouvé mes écrits sur le net, il y a quelques mois, et les similitudes l'ont vivement intéressée. Il s'en est suivi une correspondance abondante et riche de découvertes, au cours de laquelle chacun de nous à pu trouver des réponses à ses questionnements relationnels. Nous conjuguons nos points de vue, parfois vu selon le regard de "l'autre", parfois sous celui du "pareil". Et peu à peu nous donnons du sens à ce qui pouvait nous paraître incompréhensible. Car il y a toujours des sujets qui ne peuvent pas être abordés directement avec le partenaire de couple, trop impliqué dans un jeu relationnel complexe. La présence d'un tiers offre ainsi un éclairage latéral, assurément pas rigoureusement fiable, mais suffisant pour apporter des réponses. Car chacun a beau être unique... nous ne sommes pas non plus si différents les uns des autres.
Cette longue conversation, très détendue et confiante, m'a permis d'aller un peu plus loin dans la compréhension de ce que je vis, d'étayer mes hypothèses, de prendre du recul. Bref, de m'ouvrir l'esprit. Et j'en ai été bien ragaillardi.
La journée était faste puisque l'après midi j'avais donné rendez-vous à une blogueuse-voisine, avec qui nous avons pu échanger nos impressions sur les coulisses de la blogosphère, le jeu parfois complexe du public/privé dont les frontières sont particulièrement floues. Certains éléments sont de notoriété publique, des liens entre blogueurs ne sont que semi-déclarés, voire cachés... Que sait chacun ? Est-ce secret ? Peut-on en parler ? D'un mot, d'un regard, on sait si l'autre est au courant. Car bien sûr il y a toute une vie hors-ligne. Des liens, des affinités, des inimitiés. Mais chuuuuut, pas question de toucher aux secrets. Prudence. [naaaan, vous ne saurez rien !]
Plus simplement nous avons pu parler de nos vies respectives, échanger nos impressions et nos vécus. Là il n'y a pas de danger de dérapage et c'est toujours intéressant et agréable d'avoir ces échanges directs. J'ai été amusé quand elle m'a dit que je réfléchissais beaucoup sur ce blog... Euh... hem...oui, c'est pas faux. Mais je crois que les sujets sur lesquels je suis monomaniaque sont conjoncturels. Parce que je suis dans un parcours en forte évolution, avec moult péripéties et rebondissements, et que cela relance en permanence de nouvelles pistes.
Il est vrai cependant que je suis plus souvent dans les échanges approfondis, tous sujets confondus, que dans la franche rigolade, les bonnes blagues de fin de banquet, ou les considérations météorologiques (quoique ces dernières me concernent d'assez près...). Pourtant je fais souvent l'andouille avec mes enfants, ou des amis qui aiment bien rigoler. Ouais, je sais... c'est pas souvent que je tente de l'humour ici. Autre monde, autre préoccupations, autre cercle...
Agréable journée, donc, avec ouverture hors de mon isolement... qui me confine un peu trop souvent à des réflexions en circuit fermé. Ce qui nuit gravement au renouvellement des idées, n'est-ce pas ?