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Alter et ego (Carnet)
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22 octobre 2006

C'est fait

La tension résiduelle a finalement pu être résorbée lorsque Futurex est revenue de son travail, à la mi-journée. Quelques mots on suffi pour rétablir un contact ouvert à l'autre. Nous avons alors pu échanger quelques phrases réconciliatrices, sans nécessité d'approfondir. Chacun de notre côté nous avions eu le temps de réfléchir et d'admettre que nos incompréhensions étaient issues de la période d'exacerbation émotive que nous vivons et que nous ne gérons pas de la même façon. Parfois même dans des sens antinomiques puisqu'elle préfère le silence alors que je choisirais la parole. Trouver un juste équilibre qui satisfasse à peu près les deux partenaires est donc nécessairement délicat à trouver, et insatisfaisant dans l'immédiat. Là encore il y a une question de temps et de patience. Ne pas forcer les choses. Accepter de part et d'autre la différence dans les réactions. Finalement une séparation est une très bonne leçon de communication en situation délicate : il faut être particulièrement attentif aux ressentis de l'autre !

Par ailleurs il est des sujets que nous ne pouvons pas aborder entre nous actuellement. Comme il m'est rappelé très justement dans un commentaire: « on ne peut pas être à la fois la source de souffrance et sa consolation ». Et c'est peut-être une des choses les plus difficiles à vivre dans une séparation : on ne peut plus s'entraider pour ce qui concerne le lien. Je l'aurais appris ces derniers mois.

Réconciliés nous avons pu entreprendre le transfert dans de bonnes conditions, aidés aussi par la joviale excitation de nos grands enfants. Ils ont pris en main une partie des tâches en laissant libre cours à leur imagination débridée et leur fantaisie. Notre fille est un boute en train infatigable. Ces grands gamins couraient dans les escaliers de l'immeuble nouvellement investi, riaient fort, et nous entrainaient dans leur bonne humeur. Je crois qu'ils sentent très bien tout ce qui se joue, le comprennent, et savent comment participer à la détente. A cinq le déménagement a été prestement liquidé, malgré des meubles encombrants et lourds à monter par les escaliers étroits. Une frénésie d'efficacité les a saisis pour porter les cartons, puis ranger et aménager en un temps record un semblant de cadre convivial pour Futurex. Ensuite nous nous sommes mis au fameux repas (crudités et steak tartare) et à la confection d'un délicieux gâteau au chocolat. Le repas s'est passé dans une ambiance très détendue pour eux... et probablement plus absorbée pour nous. Nous savions bien ce qui se jouait durant cette soirée particulière.

Plus tard les deux aînés ont pris leur train pour regagner leur ville d'étudiants. Je suis reparti avec le plus jeune, laissant Futurex seule dans son nouvel appartement, au milieu de ses cartons. J'espère qu'elle ne déprimera pas trop. Demain soir notre fils dormira chez elle et c'est moi qui serait seul. Mais j'en ai désormais l'habitude.

Voila, c'était prévu depuis longtemps. C'est fait. Une page se tourne. Il faudra un certain temps pour que je réalise vraiment tout ce que cela implique, même si intellectuellement je le subodore...

Commentaires
P
t., Les enfants sont effectivement des "maillons", mais aussi des témoins et complices lorsqu'ils ont l'âge de garder un recul suffisant, et lorsqu'ils ne servent pas d'enjeu dans une séparation.<br /> <br /> La mélancolie dont tu parles, SolAnge, peut tenailler lorsqu'on voit ce qui disparait. Il faut du temps pour faire le deuil de ce qui n'est plus tout en discernant ce qui peut encore exister. L'important, il me semble, est de regarder surtout ce qui fait du bien...<br /> <br /> Le maintien de l'intimité, que ce soit dans la dimension sexuelle, affective, ou du dialogue, montrent qu'il existe encore de l'amour. Je suppose que chaque couple en séparation (ou séparé) trouve ce qui est encore partageable et ce qui ne l'est plus. L'important est que les choses soient claires pour les deux, autant que possible. Il semble que nombre de coupes séparés depuis longtemps continuent à partager une intimité sexuelle...<br /> <br /> Tu dis aussi qu'on peut bien accuser le coup au début, puis perdre pied ensuite. Dans ce genre de situation je crois qu'on ne sait jamais vraiment comment on va réagir. C'est de l'émotionnel, pas du rationnel.<br /> <br /> L'amour agressif, c'est l'amour-haine: deux faces opposées. C'est un peu "si tu ne m'aimes pas alors je te hais". Difficile d'accepter ça de soi, et pourtant ça fait aussi partie de nous. En choisissant l'amour on peut apprendre à ne pas aller vers la haine... en acceptant ce qui est. En lâchant prise sur ce qu'on ne maîtrise pas.<br /> <br /> Quand à "salir" une belle histoire... pour ma part je préfère me dire que je vois une autre vérité de la relation, qui ne rend pas le reste moins beau. C'est un regard plus réaliste, plus objectif. Mais il faut être vigilant pour ne pas se laisser entraîner vers quelque chose de vraiment destructurant, violent. Une séparation réussie est un acte d'amour, jusqu'au bout. Et c'est pas facile ;o)<br /> <br /> Christine, j'aime bien ce que tu me dis: être bien dans mes baskets. Tu as sans doute raison. Ce n'est pas lié au confort, mais à la préparation à cette séparation et tout le "travail" que j'effectue sur moi-même depuis trois ans. Futurex ne souffre pas plus, ni moins que moi. Nous souffrons différemment, sans que ce soit atrocement douloureux, comme tu peux le voir. Je crois que la plus grande souffrance c'est de ne pas comprendre ou ne pas accepter ce qui se passe, or nous l'avons bien compris et acepté. Il ne reste "que" à vivre l'évènement. C'est pas particulièrement drôle, mais pas tragique non plus. Et puis le changement a un côté plaisant, comme je l'écrivais récemment ;o)<br /> <br /> Par contre le sens que tu as compris de mes mots m'amuse et m'interpelle sur l'interprétation que chacun fait d'une lecture: la tristesse elle l'a parfois vue sur mon visage, et d'autres fois c'est moi qui l'aie vue sur le sien. Alternance et émotions évolutives.<br /> Et ce repas n'a pas été pris comme une poussée vers la solitude mais comme un soutien. D'autres y ont peut-être vu une attitude parternaliste et surprotectrice :o)<br /> <br /> En tous cas merci pour vos commentaires qui, comme toujours, m'aident à mieux préciser mes pensées.
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C
Au travers de cet ecrit, il semble que tu sois bien dans tes baskets. Est-ce le fait de retrouver un pied à terre plus confortable qui compense un peu les effets de cette situation pas facile à vivre ? Il semble qu'elle souffre plus que toi et que ton calme devant cette séparation la perturbe. Peut-être s'attendait-elle a voir sur ton visage de la tristesse ? Au lieu de cela tu organises un repas chez elle comme si tu la poussais un peu plus vers sa nouvelle vie en solitaire. <br /> J'écris en réfléchissant mais je pense quand même que tu construis des bases saines pour votre avenir de couple séparé, ce qui est intelligent de ta part mais peut-être mal compris par elle si elle souffre.
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S
« on ne peut pas être à la fois la source de souffrance et sa consolation ». <br /> <br /> Cette vérité que tu cites, cher Pierre, résonne fort en moi ces temps-ci... <br /> <br /> La séparation qui s'opère avec mon mari, dans son vécu, est assez proche de cette défusion douce que tu as choisie avec Futurex.... avec la dimension sexuelle en plus... <br /> <br /> Couple séparé, mais toujours amoureux, avec des raisons de vivre qui s'éloignent, sans que le renoncement 'total' à l'autre ne soit facile....<br /> <br /> Ce vendredi 27 octobre, nous nous retrouverons en tête à tête à l'occasion de nos 9 ans de mariage... <br /> <br /> je n'ose dire pour les "fêter", car j'ai du mal à envisager cela sous l'angle de la fête... je ne sais pas si je parviendrai de mon côté à oublier que peut-être, le 10e anniversaire n'aura jamais lieu... <br /> <br /> Je ne sais pas si j'arriverai à m'arracher à la mélancolie qui m'étreint tenacement depuis quelques jours et me fait fortement "régresser", moi qui n'avait pas si mal que ça 'accusé le coup'...<br /> <br /> Quand je suis mal, j'ai besoin de lui, mais quand il retourne vers sa nouvelle vie dont je ne fais plus partie, j'ai encore plus mal...<br /> <br /> Oui, même si j'ai ma part dans la survenue de cette séparation, c'est quand même lui qui est parti et lui qui ne souhaite plus revenir... <br /> <br /> Lui qui prend les choses avec plus de distance... et parfois je lui en veux terriblement, de ne pas être pour lui ce qu'il est pour moi... <br /> <br /> Et malgré l'amour, oui, je suis agressive.... et il l'est aussi en retour, ne sachant pas comment faire autrement... <br /> <br /> Pour nous aussi, c'est toujours de courte durée...le respect et l'estime réciproques reprennent rapidement le dessus, mais ces souvenirs là AUSSI restent, à côté de la belle histoire.... <br /> <br /> Et de me demander parfois s'ils ne la salissent pas un peu et s'il ne faudrait pas limiter les occasions qu'ils surviennent et donc accroître l'éloignement physique et psychique...<br /> <br /> Bon courage pour ce "grand saut dans le vide" pour toi et pour Futurex, Pierre. Mes pensées vous accompagnent.<br /> <br /> SolAnge
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T
Les enfants peuvent être de grands complices quelque soit leur âge à chacun. Ils sont des maillons intelligents quand le dialogue est présent et qu'ils ne se sentent pas exclus même d'une relation qui change la vie de chaque !
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