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Alter et ego (Carnet)
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8 mai 2007

Blogobulle sonnée

Après le coup de massue collectif (même s'il était prévisible) reçu par la moitié de la population et au minimum 90% des blogs que je lis, dificile de parler d'autre chose. Revenir à des préoccupations beaucoup plus personnelles... mhoui... ça reviendra.

Ce qui m'interpelle, c'est la quasi-unanimité des blogs que je lis qui expriment leur amertume et leur déception. Serions-nous à ce point non-représentatifs de la population ? Qui sommes-nous, qui nous entrelisons ? Loin des blogueurs spécialistes de la politique, où les divergences de points de vue sont probablement assez équilibrées, comment cela se fait-il que toute une part des représentants de la tranche d'âge médiane des écrivants de soi semble penser de la même façon ?

Qu'est-ce qui nous relie, au delà du plaisir des mots, nous qui nous entrelisons ? Avons-nous des préoccupations communes ? Un regard sur la société similaire ?

Mais peut-être est-ce moi qui ne lis qu'une certaine catégorie de personnes ?
A moins que ceux qui se sentent minoritaires n'osent pas exprimer leur point de vue ? Possible aussi...

J'aimerais bien avoir un aperçu sociologique de la blogosphère que je fréquente...

Commentaires
Y
Vaste débat que tu lances avec tes questions "Quel est notre degré de vacuité intérieure pour avoir besoin de consommer de l'apparence ? Comment en sommes-nous venus à avoir de telles habitudes de consommation ?" ...<br /> <br /> Quelques réflexions que je voudrais apporter sur ces sujets :<br /> - Sans être anthropologue, il me semble que le goût égoïste de l'apparence (marquant le rang social), du confort individuel, de la domination, soit intrinsèque à l'être humain, et un moteur essentiel des sociétés humaines depuis l'origine. A mon sens, nos "habitudes de consommation" sont une conséquence directe (et aussi une cause directe) de nos progrès techniques, mais en rien le reflet d'un changement de la nature de l'homme ou de nos sociétés.<br /> <br /> - Pire encore, je crains que les sociétés qui laissent le moins de place à cet égoïsme individuel de s'exprimer, et qui en limitent donc les dérives, soient celles qui sont inacceptables aux yeux d'un humaniste : théocraties, totalitarismes, sociétés étouffant les aspirations individuelles dans un système de castes, au nom d'un sacrifice pour un "autre-monde" meilleur ou pour le maintien d'un "ordre" d'essence supérieure.<br /> <br /> - Pour "sortir par le haut" de cette opposition entre individualisme égoïste et embrigadement totalitaire, les marxistes prônaient l'avènement de "l'Homme Nouveau". Depuis l'abandon de cette perspective, il me semble que nous sommes totalement en panne d'une vision optimiste de résolution de ce conflit.
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P
Cassy, en y réfléchissant je me suis demandé si l'humanité, le respect, la solidarité... pouvaient être accaparés par ceux qui se reconnaissent dans des valeurs dites "de gauche". Ne serait-ce pas s'arroger un "monopole du coeur" qui démontrerait exactement l'inverse de ce qui est clamé ?<br /> <br /> Pati, ce que tu dis est fort intéressant et nous met face à nos choix de société. De quelle société voulons-nous ? Est-ce qu'acheter le moins cher (à court terme) est vraiment le plus économique ? Quelles sont les conséquences sociétales de l'achat "pas cher" lorsque cela se fait au détriment des conditions de vie de la population mondiale ?<br /> <br /> Je lis ton ressenti anti-droite et pro-gauche, et le partage largement. Pour autant, j'ai l'impression que c'est nettement plus compliqué que tout ce qu'on peut en dire...<br /> <br /> Comme tu le soulignes, on ne peut en rester à une idée générale de bonne gauche et de mauvaise droite. Il n'y a pas ceux qui ont tort et ceux qui ont raison. La vie ne fonctionne pas comme ça. Alors qu'est-ce qui est "bonne idée" de chaque côté ? Comment on peut tenter de s'accorder ? L'intelligence viendra évidemment des passerelles tendues, pas des oppositions stériles. Tenter de comprendre le point de vue de l'autre, et probablement, de quoi il a peur. Car c'est bien souvent la peur qui dirige nos choix...<br /> <br /> C'est aussi cette peur qui fait qu'on ne parvient que difficilement à s'entendre avec ceux qui ont un autre point de vue que le nôtre, à quelque échelle que ce soit (y'a qu'à voir comment ça se passe entre deux personnes en désaccord, déjà...).<br /> <br /> Pour le parti de l'utopie, j'adhère. Le problème c'est de trouver une utopie commune ;o)<br /> <br /> <br /> Anna, ohlala... si on se met à analyser notre système de consommation, c'est un casse-tête !<br /> <br /> Ce qu'on nous vend ce n'est pas du vent... mais du rêve. Le marketing, l'emballage, c'est pour nos fantasmes. Mais pourquoi en sommes-nous venus à avoir ce genre de rêves fondés sur le paraître et la possession illimitée ? Quel est notre degré de vacuité intérieure pour avoir besoin de consommer de l'apparence ?<br /> <br /> Comment en sommes-nous venus à avoir de telles habitudes de consommation ? Notre irresponsabilité collective et individuelle est considérable, et d'autant plus que nous avons toute l'information nécessaire pour peu qu'on aille la chercher.<br /> <br /> Oui, comme tu le dis la crise énergétique à venir sera peut-être notre chance... si toutefois nous savons prendre le virage. Sinon on peut craindre le pire. Il est prévisible, mais encore trop lointain pour qu'on s'en préoccupe vraiment.<br /> <br /> Oui, des heures pour en parler, pour s'informer, pour s'interroger sur chacun de nos comportements.
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A
"C'est à nous, consommateurs et citoyens, d'avoir des comportements responsables en n'achetant pas le moins cher, fabriqué à l'autre bout du monde dans des conditions sociales dont on peut supposer l'indigence"<br /> <br /> Je reprends également cette ligne... <br /> <br /> Ce que tu paies plus cher... c'est du vent, de l'emballage, de la pub, du marketing, un label, du contrôle qualité, du Service après vente... mais... il est probable que les deux produits que tu compares aient été fabriqués dans la même usine.<br /> <br /> Maintenant, reste à savoir ce que tu veux favoriser? <br /> Cette grosse multinationale qui délocalisera bientôt en Corée du Nord parce que la Chine devient trop chère... et que les petits chinois se sont mis en grève à plusieurs reprises l'année dernière? ou l'entreprise chinoise qui essaie de se développer et de faire évoluer les conditions de travail en Chine?<br /> <br /> Une info qui pourra peut-être t'intéresser, la Chine a commencé a taxer les exportations de produits dont la fabrication est polluante. Car elle a trop d'entreprises polluantes étrangères sur son territoire... <br /> <br /> Revoir nos habitudes de consommation... et consommer moins reste la solution... mais?? Qui est prêt à changer réellement ses habitudes de consommation?<br /> <br /> Maintenant, droite ou gauche, ça ne changera strictement rien au problème de la mondialisation, et les entreprises ne reviendront pas en France qqsoit le président élu.<br /> <br /> Seule la crise énergétique pourra un peu changer la donne. S'il devient vraiment trop cher de transporter des produits à faible valeur ajoutée, alors il faudra les fabriquer au plus près. Tu noteras toute l'ironie de la situation... fabrication des produits qui ne nécessitent aucune technologie en Europe... technologie de pointe en Asie... <br /> <br /> Bref.. il faudrait des heures pour développer tout ça... et... l'intérêt n'est pas évident. <br /> <br /> Amicalement
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P
"C'est à nous, consommateurs et citoyens, d'avoir des comportements responsables en n'achetant pas le moins cher, fabriqué à l'autre bout du monde dans des conditions sociales dont on peut supposer l'indigence"<br /> <br /> c'est vrai ce que tu dis pierre. mais encore faut-il avoir les moyens d'entretenir ses opinions.<br /> ce n'est pas mon cas. <br /> pour moi, un sou est un sou, car dès le début du mois, je sais que j'aurai du mal à le boucler autrement qu'en rouge. alors je le dis, sans honte aucune, oui, j'achète au moins cher. parce que j'ai pas les moyens de mettre en oeuvre ce en quoi je crois, et qui rejoint tes mots :)<br /> <br /> si je n'ai pas voté sarko, c'est parce qu'il est trop à droite pour moi. qu'il a trop clairement énoncé un certain nombre d'idées qui me déplaisent. <br /> son identité nationale, ben j'aime pas. <br /> qu'il parle de karchériser les banlieues, j'aime pas. on passe au karcher des salissures, pas des gens. même s'il faut regler le probleme des banlieues, ya d'autres façons de l'énoncer.<br /> et puis, il a fini par me "dé-convaincre" en reprenant clairement les idées de JM LP. ça, non, je peux pas souffrir...<br /> maintenant, ce ne sont encore que des mots tout ça, et je suis prete à voir de visu ce qu'il fera avant d'emettre un jugement.<br /> <br /> si j'ai voté pour ségo, c'est parce que je me sens de gauche, depuis toujours. je suis issue d'une famille où on n'a jamais croulé sous l'argent, sans en être démunis totalement. mais disons que l'argent était rare, et donc à dépenser en conscience. <br /> une famille qui n'a jamais eu le souci de savoir comment placer son capital pour qu'il lui rapporte des intérets, parce que les seuls intérets qu'elle connaissait s'appelaient agios... <br /> une famille qui s'est battue, dans la rue, pour des idées auxquelles elle croyait, qui s'est battue pour une vie meilleure. <br /> un droit aux soins, pour tous. un droit aux vacances. un droit à une liberté d'expression, un droit à vivre dignement, un droit à vivre sa retraite autrement qu'en devant continuer à bosser comme un âne. <br /> c'est dans mon sang, tu comprends ? et ça a construit la base de mes opinions politiques, évidemment.<br /> <br /> car bien sûr que notre milieu social influe sur nos opinions. ce serait ridicule de le nier. soit on y adhère soit on le rejette, mais il influe, c'est une évidence.<br /> <br /> pour moi, la droite n'a jamais défendu les biens de tous, mais ceux d'une minorité de poids. les patrons. (oui, ok, je schématise, mais dites-moi que le MEDEF n'est pas le véritable gouvernant de ce pays, ainsi qu'aujourd'hui les groupes d'actionnaires ?). <br /> alors, je vote à gauche. parce que la gauche a toujours représenté les petits.<br /> <br /> mais bien sûr, on ne parle que d'idées, là, hein ? pas de faits. malheureusement...<br /> parce que la gauche n'a pas démontré qu'elle pouvait faire mieux, quand elle a tenu les renes. et crois bien que ça me fait mal de le dire.<br /> <br /> alors aujourd'hui, je pense qu'il est temps d'abandonner ce clivage. droite, gauche, ce n'est pas l'important. l'important, ce sont les gens. <br /> et des gens qui défendent de belles idées, et ONT de bonnes idées, yen a dans les deux camps.<br /> ce serait bien qu'un jour existe un parti qui rassemble, sans étiquette colorée. juste un parti qui rassemble ces gens de bonne volonté. mais ce n'est paut-être encore qu'une utopie... <br /> peut-être après tout que sarko sera celui qui donnera raison d'être à ce genre de courant neuf...
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C
Je me suis posée la même question que toi en lisant les blogs. Et puis je me suis dit que probablement c'était du à mes propres choix. Un blog m'interessera plus si il parle d'humanité, de respect, de solidarité. Cette élection a été l'occasion de voir un peu plus de celui ou celle qui lit ou écrit mais ces relations virtuelles vont de toute façon au delà de nos choix politiques. Et c'est tant mieux.
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P
Christine, on préfère les certitudes apparentes parce que c'est plus rassurant, plus confortable. Celui qui dit "j'ai la solution à vos problèmes" emporte toujours plus de suffrages que celui qui propose d'en discuter. Réponse immédiate contre réponse différée à échéance incertaine.<br /> <br /> Pour ce qui est de la productivité, c'est un argument à double sens : qui préfere payer plus cher pour le même service ? C'est à nous, consommateurs et citoyens, d'avoir des comportements responsables en n'achetant pas le moins cher, fabriqué à l'autre bout du monde dans des conditions sociales dont on peut supposer l'indigence. Et puis on n'est pas obligés d'entrer dans le système de la consommation (même si on y est fortement incités)...
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P
Pivoine, le problème c'est que tout le monde souhaite le bonheur et le progrès (pour tous, c'est moins sûr...), mais que chacun pense avoir la seule méthode pour y parvenir. La principale différence, il me semble, c'est l'acceptation ou non que, par principe, il y ait des inégalités et des laissés pour compte. Là c'est vraiment une vision différente de la société et des rapports humains.
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C
Ce qui est affolant c'est qu'on juge d'après le "paraître". On commet tous la même erreur. La profondeur de ce qui est dit compte moins que la façon dont c'est dit. <br /> Lors du débat, Ségolène a souvent employé l'expression "partenaire sociaux" mais c'est NORMAL, elle n'a pas l'intention de mettre en place une dictature et bons nombres de sujets ne peuvent être mis en place comme ça, sans réflexion et sans concertation. <br /> On ne peut pas être à 100% sûr de tout ce que l'on dit pourtant montrer que l'on n'est pas sûr, ce qui pourrait être de l'honnêteté, est mal vu. <br /> Pourquoi préfère t'on toujours celui qui nous assène des certitudes ? <br /> Je crois que tout s'est joué sur ce plan. <br /> Biensûr il y a des incohérences dans les deux programmes. Pourquoi réussirait-on à faire aujourd'hui ce qui a échoué hier ? <br /> Mais c'est vrai que 17 enfants par classe... hmm je demande à voir, dommage... J'avais voté pour elle parce que je suis issue d'une famille ouvrière, parce que je vis au jour le jour les méfait du capital sur l'emploi, le respect, la productivité à n'importe quel prix, les gras salaires qui laissent des miettes aux employés, les bonus pour les cadres et le baton pour les autres... tout cela montre bien dans quelle société nous vivons, une société où l'argent est le centre de tout et sans lequel on pert toute identité et toute reconnaissance sociale.
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P
Ce qui me semble important, c'est de faire une distinction. Ce sont moins les idées de Ségolène ou les idées de Sarkozy - que des idées qui sont dans le vent de l'histoire. Et dans une histoire des idées.<br /> <br /> Ainsi, depuis la reconnaissance des partis écologistes, l'écologie a été à peu près intégrée dans tous ou presque tous les partis politiques. Mais ne sont véritablement écologistes que les écolos, bien sûr. <br /> <br /> Je ne pense pas qu'on s'oppose aux gens qui ont des idées différentes des nôtres - pas quand il s'agit, comme nous, de citoyens lambda. Gauche, droite, on est des citoyens lambda et pour les dirigeants (de tout poil), on le restera. <br /> <br /> En principe, donc, la discussion doit être possible. Ca me fait bien un peu souffrir de lire certaines choses sur la gauche, et sur les gens de gauche, mais bon, (je dirais presque que j'ai l'habitude...) par contre "j'en ai" comme on dit chez nous contre un système sélectif et oligarchique, politico-économique libéral ultra, et mondial, oui, parce qu'il écrase les individus sans aucune distinction. <br /> <br /> Et dans le fond, gauche droite, je m'en ficherais, moi, ce que je veux, c'est le bonheur et le progrès, et l'humanisme, même si c'est utopique, pour tout le monde, sans exception. C'est même totalement utopique, mais je m'en fous ;-) (pas)
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P
Josie, j'ai présenté les raisons de mon choix sur mon billet du 6 mai intitulé "Quelle société à venir ?".<br /> <br /> Davantage que des points précis, c'est un ensemble d'idées, une certaine vision des rapports humains qui me dérange viscéralement.<br /> <br /> Opposer les gens, je ne crois pas que ce soit une bonne chose pour une société fraternelle. Imposer le respect de valeurs (lesquelles ?!) non plus. Je ne crois fondamentalement pas que c'est par la sanction et la répression qu'on aide les gens à "grandir" et prendre conscience de leurs actes. Je ne partage pas non plus l'idée qu'il faille travailler plus pour gagner plus (pour en faire quoi, comme disent SolAnge et Telle ?).<br /> <br /> Toutes ces raisons, et bien autre, font mon choix.<br /> <br /> Pour autant je ne fais pas partie de ceux qui rejetent totalement les idées de droite : elles pointent sur des problèmes réels... mais n'apportent pas des solutions qui me satisfont. Inversement je trouve que bien des idées de gauche sont démobilisantes et peuvent mener à un laisser-aller suicidaire.<br /> <br /> D'un côté il y a un encouragement à se responsabiliser et à entreprendre... quitte à le contraindre. De l'autre il y a une liberté... qui n'est pas propice à la responsabilisation. Par nature je n'aime pas la contrainte... mais je dois bien reconnaître que sans elle les choses ne bougent pas forcément. En fait certaines personnes ont besoin de contraintes et d'autres estiment que cela bride l'épanouissement. Nous sommes tous différents et aucun des deux modèles qu'on nous propose ne convient à tous. Je crains que les différences de points de vue soient irréductibles. Surtout si elles se font dans le jugement et la certitude d'être "du bon côté". Hélas cette attitude est équitablement répartie des deux bords ;o)
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