Truisme
Je viens de comprendre quelque chose, là, en lisant des connivences en coin de commentaires…
Ici n’est pas un lieu intime ouvert au public.
Non… c’est l’inverse :
Un lieu public ouvert sur l’intime.
Ou du moins ouvert sur ce qui m'est personnel.
Aaaaah, ça change tout !
Voila ce qui m’était inconfortable : j’avais inversé l’ordre des priorités.
Vouloir maîtriser un lieu ouvert au public afin qu'il réponde à des exigences personnelles ne peut que mener, tôt ou tard, à une impasse. En découlent alors à des mesures de protection, ou de fuite dans le silence. Tandis qu’ouvrir un lieu et, selon l’atmosphère qui s’en dégage, s’autoriser soi-même à se lâcher laisse beaucoup de liberté.
Ici ce n’est pas un journal intime que je tiens en public, mais une scène où je dévoile certains éléments de ma vie, parfois intimes. Choisis, adaptés selon mon humeur et les réactions de la salle. Et dans cet auditoire il y a des habitués, des nouveaux venus, des bavards, des silencieux, des applaudisseurs…
Vous !
Ici est aussi un salon où je clame mes opinions et convictions, ouvertes autant à l’approbation qu'à la critique constructive (celle qui encourage au débat). Je suis l’artiste, animateur principal du lieu, mais pas le seul contributeur. Vous, lecteurs et lecteuses, faîtes partie intégrante du show. Vous pouvez vous manifester dans la salle des commentaires et interagir avec moi, qui me mets en scène. La qualité du spectacle dépend aussi de vous.
Bon… cette façon de concevoir les choses m’avait été soufflée à l’oreille il y a très très longtemps par un authentique artiste de scène [J.A, alias « Henri le diariste »], volontiers moqueur de nos travers d’écrivants de soi. C’était au tout début de l’apparition des blogs et à l’époque j’étais encore dans la continuité du journal intime mis en ligne. J’avais été incapable de comprendre le sens de ses propos éclairés…