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Alter et ego (Carnet)
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19 novembre 2005

Ouvrir les yeux

Je crois que j'ai longtemps attendu avec un espoir inaltéré que l'amour puisse être la rencontre de deux intimités soudées dans une sorte de confiance que je rêvais absolue. Un espace unique de partage dans une confiance/sincérité la plus poussée. Et bien que j'ai assimilé depuis quelques années que rechercher cette "fusion" était une erreur, et plus encore de vouloir la faire durer, j'en étais arrivé à croire à une sorte de symbiose temporaire, sous forme libre. Des moments de partage émotionnel, de confidences, entrecoupés de temps de liberté individuelle. Chacun chez soi, menant une vie autonome, et se retrouvant dans une zone de confiance. Un cocon protecteur dans lequel se ressourcer. Ainsi, pensais-je, l'état amoureux et désirant pourraient durer...

Je l'ai vécu, j'ai tenté de le faire durer, et je sais ce qu'il en coûte lorsque les illusions tombent.

Aujourd'hui je crois que non seulement cette notion de confiance durable est une bombe à retardement, mais aussi que la recherche de sincérité maximale pourrait bien être une redoutable fausse piste. Je suis convaincu que chercher à faire durer l'état amoureux est le ferment même de sa destruction. Il ne peut durer que de lui-même... L'amour, en revanche, peut davantage durer, parce que c'est un acte largement volontaire. L'amour se travaille.

Si la symbiose, la confiance, la sincérité, peuvent bien exister, et sont les fondements même de l'amour au sens amoureux-désirant, je crois qu'il ne faut les prendre que pour ce qu'ils sont au présent. L'état amoureux est là, à un certain instant, mais peut disparaître demain. Ce n'est pas un état stable. Il n'est aucunement garanti à longue durée de vie.

En fait, qu'ont vraiment en commun l'état amoureux et l'amour ? Sont-ils si proches qu'on pourrait le croire ?


Si je m'imagine désirer, désormais, je n'ai aucune envie de quelque idée d'engagement que ce soit. Peut-être parce que je me suis déjà "engagé" en amour par ailleurs...
Je ne sais pas de quelle façon je vais pouvoir maintenant "aimer" (désirer ?), alors que j'aspire toujours à la communion des esprits et à cette confiance qui fait qu'une forme d'abandon mutuel apparaît. Abandon des défenses, intimité offerte des émotions et des corps...
Pour le moment je ne crois plus vraiment en la confiance durable. Et surtout pas durant l'état amoureux. Ou plutôt... je n'ai plus envie de la donner. C'est un domaine bien trop sensible que le don de soi pour en confier l'avenir sans une très longue approche, et des preuves que seul le temps peut offrir. Je me sens devenu excessivement prudent. Je n'ai plus aucune envie de me faire prendre par mes propres illusions. Mes vieux rêves de confiance amoureuse sont éteints et je veillerai à ce qu'ils ne se rallument pas...

La confiance n'existe qu'au présent, et davantage dans l'amitié et l'amour vrai que dans l'état amoureux. Alors peut-on quand même construire quelque chose en sachant que le chantier peut être interrompu à tout moment ? Ai-je seulement confiance en moi, en ma capacité de faire durer ? J'ai envie d'aimer, mais au présent. J'ai envie de partage d'intimité, de désir, mais seulement parce que ce sera là à cet instant. Ne pas m'attacher. Ne plus m'attacher...
Il paraît qu'on dit tous ça après une déception amoureuse... et puis qu'on s'y laisse prendre encore.

Se peut-il qu'un idéaliste tel que je le reste ait pu prendre autant de recul ? Serais-je devenu un de ces hommes qui refusent de s'engager ? Oui. Et je n'ai envie de partager qu'avec des femmes qui auraient le même recul. Se protéger. Ne plus me brûler... et ne brûler personne.

Je ne me sens pas amer en disant cela. En fait je sens que je tends vers une autre façon de vivre l'amour que celle en laquelle j'ai toujours cru. D'une certaine façon ça peut paraître triste d'avoir ainsi perdu mes illusions, mes rêves. D'être à ce point désabusé. J'y vois au contraire une liberté, et une incitation à la rencontre de l'altérité. Aller vers l'autre sans la crainte de perdre. Ne plus redouter la trahison ni l'abandon. Aimer et partager en adultes responsables plutôt que dans une attitude immature de protection mutuelle. Être adulte c'est être seul. Aimer en responsable c'est aimer "seul"... mutuellement. Aimer pour soi. Presque égoïstement. Et pourtant, aimer c'est aussi le don de soi. Oui, le don, mais au présent seulement. Je te donne maintenant parce que je t'aime maintenant. La notion de temps est indissociable de l'état amoureux.

J'ai l'impression de ne faire qu'effleurer une philosophie de l'amour que je ne pouvais comprendre auparavant. Je crois surtout que l'amour et l'état amoureux ont finalement bien moins de points communs que je ne l'imaginais.

Réflexion à suivre...

soir

Ce soir, au dessus de la mer de nuages



Commentaires
T
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L
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I
CF, je suis encore loin d'avoir décrypté toutes las variations de sens du mot "amour", mais je sais qu'il y a bien plus que "amour" et "amoureux". Rien que le mot "amoureux" a déjà plusieurs interprétations possibles...<br /> <br /> Pour le bouquin passionnant de Chaumier, il a été celui de ma table de chevet pendant quelques mois. Mais je devrais peut-être le re-re-relire avec un peu plus de recul...
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C
Ca doit dater de mes premiers mails, ma suggestion sur la différence entre l'état amoureux, état physiologique et psychologique et l'amour au sens d'un mode de relation entre deux personnes.<br /> Les sentiments, aprés coup, devenant synthéses de ressentis, d'expérience et de notre personnalité.<br /> <br /> Je te rererereconseille ma lecture favorite sur le théme, La déliaison amoureuse, de Serge Chaumier.
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I
Coumarine, en ce qui concerne le "besoin" de l'autre, il n'est pas nécessairement à définir de façon globale. Surtout lorsqu'on a déjà acquis une certaine maturité dans l'existence. Je crois qu'on ressent plutôt des besoins diffus, et que l'on peut préciser en cherchant en soi quelle part nous manque et que l'autre comble.<br /> <br /> Mais au delà de ces besoins qui seraient prééxistants, il y a création d'un besoin du seul fait de la satisfaction trouvé dans une relation: c'est le plaisir que j'en retire qui crée un manque si cette satisfaction m'est retirée brutalement. Le besoin de l'autre prend naissance avec le plaisir obtenu de la relation, d'où une envie de le voir durer (et la peur de le voir disparaître...)<br /> <br /> Je n'essaierai même pas de définir le sens du "je t'aime", qui me semble très complexe...<br /> <br /> Je préfère presque le "j'aime ce que tu es". Ou "j'aime être avec toi". Le "je t'aime" paraît être inconditionnel et me semble souvent utilisé de façon ambiguë (égoïste). Le vrai je t'aime est altruiste... Et cet amour altruiste, en effet, est une volonté et demande des efforts pour rejoindre l'autre dans sa différence.<br /> <br /> <br /> Gourmande, j'aime beaucoup ce que tu dis sur le besoin de connaître l'autre (là, oui, c'est un "besoin"...) pour ne pas être dans l'illusion. Or cette connaissance ne peut, il me semble, passer que par le dialogue franc, et la confiance. Sauf que... et c'est ce que je découvre non sans stupeur... sauf que la franchise a différents niveaux d'accès. Et qu'il ne suffit pas d'être sincère pour l'être ! Nos inconscients nous trompent, et donc trompent l'autre. Et là... et bien à moins d'avoir fait des études poussées de psycho, je me demande ce qui est à notre portée d'humains de base. Et puis bon... même la psycho et le raisonnement ça marche vu de l'extérieur. Quand on est partie prenante c'est l'inconscient qui reprend sa place...<br /> <br /> Ce que tu dis sur la confiance qu'on peut avoir en l'autre pour ne pas nous attaquer... ben c'est pareil: dès qu'on se sent menacé on se défend, et la confiance initiale peut être quelque peu malmenée. La solution est donc, comme toujours dans la connaissance de soi, et surtout de ses points sensibles. De TOUS ses points sensibles... Est-ce possible ? Je me le demande.<br /> <br /> D'accord avec l'amour et ses facettes, dont toutes n'ont pas besoin d'être actives pour que l'amour altruiste demeure. D'ailleurs, l'amour altruiste n'a besoin de rien pour exister, non ?<br /> <br /> Quant à la culpabilité qui peut apparaître lors des séparations... là aussi ça me semble être quelque chose de très complexe. Et la culpabilité peut fort bien se retourner contre celui envers qui on la ressent (du fait que "à cause de lui", on la ressent). Ce qui en devient absurde et "incompréhensible". Je peux en vouloir à l'autre de la souffrance qu'il renvoie et dont je sais être une des causes...
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G
Je rejoins coumarine dans ce qu'elle dit. C'est en effet une partie que je n'avais pas développée dans mon commentaire.<br /> Parlons de l'armure, de l'amour altruiste.<br /> Je pense que cette armure tu peux la faire tomber si tu intègres parfaitement que l'amour se construit à deux et qu'il est important que l'autre te connaisse bien, sinon il aimerait quelqu'un d'autre, celui que tu lui montrerais sous le filtre. L'autre ne t'aimerait pas toi.<br /> De la même façon si l'autre a une armure, un filtre, tu ne pourrais aimer que ce que tu sais de lui. (D'elle)<br /> Dans une relation qui se construit on est tous vulnérables. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de dire ses faiblesses à partir du moment où on a suffisamment "confiance" pour savoir que l'autre ne va pas s'en servir pour nous attaquer, nous blâmer, nous démonter.<br /> La relation à deux est complexe, mais si on s'expose à se révéler, c'est que l'on a le sentiment que l'autre nous comprendra. <br /> Avant d'en arriver là, il faut du temps, cela ne se fait pas dès le début. D'abord il faut observer, questionner, enquêter, l'autre. Avoir le même souci de "sincérité". Peut à peu on se rendra compte si l'autre est solidaire pour nous aider aussi à nous explorer plus en profondeur.<br /> L'état amoureux du début, tel que je l'ai expliqué dans mon premier commentaire, nous pousse à la recherche du plaisir de la rencontre. Ensuite, le dialogue sans filtre, nous permet d'aimer l'autre, justement parce que l'on sait qu'il a des cotés vulnérables et qu'on veut l'aider de notre mieux. Mais aussi parce que si l'autre connaît ses coté vulnérables, il acceptera les nôtres, et vice versa. Se connaître soi même permet d'aller plus profondément dans la relation. Ces échanges en "confiance" permettent de prolonger le travail sur soi et la connaissance sur l'autre.<br /> <br /> Dans un film que j'ai beaucoup aimé, (rencontre avec Joe Black) un acteur demandait à l'autre pourquoi il aimait sa femme. Il a répondu une phrase juste et belle. :" Je l'aime parce qu'avec elle je suis moi, elle connaît mes défauts et je n'ai pas besoin d'être un autre".<br /> <br /> L'amour altruiste, c'est pour moi, justement cet amour que l'on donne pendant la relation, on l'aime pour ce qu'il est. C'est cet amour qui aide l'autre à avancer dans ses recherches intérieures, on lui offre l'écoute, et le conseil si on peut. C'est aussi l'amour qui reste ensuite, après la relation, je dirai presque par respect et en souvenir de ce qui a été beau. Justement parce que on a accepté que l'autre ait pu prendre un autre chemin. L'humain est en constante évolution, on ne peut donc croire profondément qu'il va toute sa vie durant avoir les mêmes besoins. Donc il jour il aura peut être d'autres désirs dont on ne fait plus parti. Quand je disais s'éteindre, je voulais dire que l'amour à plusieurs facettes et si la facette amour envie de partage amoureux s'éteint, bien sur il peut rester l'amour amitié.<br /> Il faut accepter, si la relation a été suffisamment construite, elle peut en effet se transformer en "amitié" ou du moins en relation courtoise et "interactive."<br /> <br /> Mais là encore il faut que celui qui décide de partir en ressente l'envie. Parfois celui qui part éprouve une certaine culpabilité et justement le contact n'est plus possible vu de sa fenêtre parce que ce contact lui rappelle son acte déclencheur de fin de relation, donc une certaine notion d'échec. L'amour altruiste dans ce cas consiste à rester en marge et attendre que l'autre ait purgé sa culpabilité. (Ici j'ai parlé d'un cas personnel pour illustrer).<br /> <br /> Plus on se connait, mieux on peut aimer.
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C
Je rejoins Gourmande quand elle dit que l'amour se cultive, il pourrait faner très vite dans le stress de la vie quotidienne...prendre du temps pour dialoguer dans l'authenticité, dire à l'autre qui on est, qui on croit être...et écouter de la m^me façon<br /> Je pense aussi que c'est dans la mesure où on "grandit" soi-même dans la conscientisation de qui on est, dans des comportements plus ajustés, que l'on est capable de meiux aimer l'autre (et pas soi à travers l'autre)<br /> On a un devoir de croissance individuelle, pour être capable d'être relationnel<br /> Et cela suppose un jardin secret, non pas qu'on veuille cacher à l'autre des choses, mais tt simplement parce que c'est vrai je crois qu'on est fondamentalement seul, et qu'il faut l'avoir intégré pour ne pas aller vers l'autre avec son besoin de fusion
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C
Pour moi, être "amoureux", et "aimer" sont deux choses différentes<br /> Etres amoureux n'a q'un temps, cet état d'exaltation où l'autre prend toute la place, où l'on cherche la fusion impossible (et pas souhaitanle d'ailleurs). On a besoin de l'autre qui répond à nos manques. Je crois que tant que l'on a BESOIN de l'autre on est dans l'amourosité.<br /> Le "je t'aime" veut alors dire "j'ai besoin de toi, besoin que tu me donnes ce qui me manque et que je recherche éperdument, j'ai besoin de cet état fusionnel ou je pourrais me retrouver enfin ! entier!<br /> Aimer est plus de l'ordre volontaire...aimer c'est quand les désillusions sur l'autre et sur la relation surtout, sont présentes<br /> Aimer c'est parfois tout simplement décider d'aimer, quand il faut se lever dix fois la nuit pour un enfant malade (grrrrrr) ou décider de rester auprès de son conjoint malade ou handicapé, ou tout simplement essayer de s'expliquer qd il y a des disputes, des incompréhensions, cela demande un effort, une énergie...<br /> A lire à ce sujet Antony de Mello, il m' bcp appris sur cette notion du "besoin" qu'on a trop souvent de l'autre
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I
Gourmande, un grand merci pour ce commentaire très fouillé. Il me permet de préciser mes pensées. C'était d'ailleurs le but en écrivant ce billet ici...<br /> <br /> En ce qui concerne l'état amoureux et l'amour, ce que tu dis correspond à ce que j'en ai découvert.<br /> <br /> En fait, ce qui m'interpelle le plus c'est la notion de confiance. Non que je ne puisse faire confiance à l'autre dans sa sincérité consciente et volontaire, mais dans la part inconsciente. En fait je parle de la confiance que je "donne" plus que celle que l'on me fait. Tout en sachant que moi aussi je suis soumis à cette part inconsciente qui altère ma volonté de sincérité. Je ne doute pas que chacun essaie d'être sincère au plus près de ce dont il est capable et est digne de confiance à ce titre. Mais ça ne suffit pas pour que l'on corresponde à cette sincérité affichée. Ainsi, on se "trompe" tous sans même le vouloir. C'est là que se situe ma plus grosse "déception". <br /> On se ment à soi-même ou on se connaît mal, et on décrit de soi un personnage que l'on n'est pas. J'ai eu la naïveté de croire qu'on pouvait y échapper en étant vigilant et en traquant cette part inconsciente en soi. Et euh... ben apparemment ça ne marche pas.<br /> <br /> La sincérité "absolue" est impossible, on ne peut avoir que celle de la conscience que l'on a de soi.<br /> <br /> Je dirais que plus la confiance en l'autre est grande, plus on peut accepter d'aller avec lui explorer notre inconscient. Cela demande aussi une grande confiance en soi, et une humilité, parce qu'on s'offre ainsi de façon très vulnérable. Peut-être que c'est cette intimité-là que je cherchais...<br /> Une forme d'interpénétration des esprits, un coït mental et émotionnel... Oui, cette sorte de "fusion", sans doute. Voila pourquoi j'associe aussi étroitement amour et confiance et que je me trouve maintenant bien déboussoulé en constatant que ça semble limité.<br /> <br /> Et si j'accepte (d'abord mentalement) que l'état amoureux puisse disparaître, et que rien de ce qui a été donné n'est retiré, j'ai du mal à concevoir que l'amour (je veux dire l'amour altruiste) ne puisse lui survivre.<br /> <br /> Car là où je ne te rejoins pas, c'est dans l'idée que l'amour pourrait "s'éteindre". C'est précisément là que je ne vois pas l'amour (amour altruiste) comme quelque chose de même essence que l'état amoureux. Mais j'avoue mon manque de réflexion sur le sujet... (à approfondir)<br /> <br /> Oui, je suis convaincu aussi qu'on peut faire durer l'état amoureux et que cela demande à la fois cette volonté de le faire durer et le "travail" nécessaire. Sans que le résultat ne soit jamais garanti. Et chacun peut décider de changer de voie, c'est légitime.<br /> <br /> <br /> Tu me dis qu'être sur la défensive n'est pas la bonne solution pour aimer. Certes... Je crois cependant que l'expérience rend prudent. Et c'est là ce qui m'inquiète un peu. Jusqu'où être prudent ? Et si cette prudence était précisément contraire avec le don de soi et la vulnérabilité offerte qui crée l'amour ? Ou autrement dit: est-ce que plus on a des expériences amoureuses déçues moins on deviendrait capable de s'ouvrir à l'autre ? Ce serait un peu déprimant, non ? Rassure-moi, s'il te plaît... ;o)<br /> <br /> En fait cela correspond à ce que tu me dis: savoir que l'amour peut finir demain, mais donner quand-même. D'où cette gêne à l'idée de donner avec une confiance prudente, donc sans véritable abandon. L'abandon à l'instant, mais qui peut cesser l'instant suivant (bon, faudrait être très lunatique là...).<br /> <br /> C'est cette idée d'armure, de carapace, qui m'inquiète beaucoup. Je sens que je m'en suis construite une et... je le déplore. Je n'en voulais pas. Mais elle est là maintenant, malgré moi. J'aimerai trouver une solution pour qu'elle ne nuise pas trop à mon avenir. <br /> Mais peut-être qu'il est bon d'avoir une certaine carapace pour être moins vulnérable. Parce que d'un autre coté cette vulnérabilité empêche aussi de s'abandonner trop à l'autre, par crainte des blessures possibles. <br /> Bref... tout ça reste toujours aussi compliqué. Et d'autant plus intéressant à décortiquer.<br /> <br /> Se protéger de l'amour et de "l'attachement" qu'il induit... oui, c'est ça qui m'inquiète beaucoup. Je ne sais pas si on peut l'éviter.<br /> <br /> <br /> «L'amour alors c'est de laisser à l'autre sa liberté et l'aimer libre dans son choix.»<br /> Oui, c'est tout à fait ça. Libre de partir... et l'autre libre de "rester" un certain temps. C'est dans ce temps de séparation, de fin de l'amour qu'il y a beaucoup à faire. Et à "donner", parce que l'amour altruiste peut demeurer et qu'on se doit bien ça que de s'accompagner dans la séparation. Se séparer ensemble, je dirais presque "solidairement". N'est-ce pas une belle preuve d'amour ? Du moins c'est ainsi que je conçois les choses et que, globalement, je les vis de part et d'autre de mes amours perdus.<br /> <br /> Amour, amour-amoureux, amour-altruiste... en voila des mots pour ne pas parler de la même chose...<br /> <br /> Un grand merci Gourmande, pour cette aide à ma réflexion.
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G
"En fait, qu'ont vraiment en commun l'état amoureux et l'amour ? Sont-ils si proches qu'on pourrait le croire ?"<br /> <br /> L'état amoureux n'a rien à voir avec l'amour.<br /> <br /> Au début d'une relation c'est le désir de l'autre qui l'emporte, c'est l'espoir de trouver du plaisir avec cet autre qui nous pousse à la rencontre, puis au partage. Cet élan est dicté par la recherche d'une satisfaction personnelle. En fait le désir de l'autre c'est le désir d'être désiré.<br /> <br /> Ensuite si l'échange est satisfaisant, on cherche à le renouveler et si tout ce passe bien alors l'amour peut naître. On approfondi dans la connaissance de l'autre et la satisfaction de voir des similitudes de goût, de pensées, de ressentis, amplifie le besoin de rencontre.<br /> <br /> Ce besoin de fusion nous l'avons tous, il est inscrit dans nos gènes. Il ne faut pas miser sur la "fusion" dès les premiers instants, elle peut naître avec le temps, mais dans les premiers échanges ce n'est qu'une fusion bien limité qu'on obtient, puisque elle est basée sur le plaisir, (pas seulement physique) mais aussi le plaisir de la découverte.<br /> <br /> L'amour libre comme tu en parles, existe que très rarement, parce qu'on devient automatiquement "exclusif" quand le sentiment d'amour s'installe.<br /> Exclusif du moins dans le rapport physique. Ou alors il faut être très libre pour accepter que celui ou celle qu'on aime peut passer des nuits dans les bras d'un autre. "Des moments de partage émotionnel, de confidences, entrecoupés de temps de liberté individuelle." Ça existe mais c'est plus rare.<br /> <br /> "Aujourd'hui je crois que non seulement cette notion de confiance durable est une bombe à retardement, mais aussi que la recherche de sincérité maximale pourrait bien être une redoutable fausse piste "<br /> <br /> Il peut exister cette confiance mutuelle et durable, ainsi que la sincérité absolu. Ce n'est pas forcement une bombe à retardement. Ce qu'il faut surtout savoir c'est que l'autre peut être sincère, mais qu'il peut aussi un jour vouloir voir d'autres horizons et terminer la relation. Cela n'enlève rien à ce qu'il a donné. C'est juste un choix différent à un moment donné.<br /> <br /> L'état amoureux et l'amour ont en commun qu'ils peuvent s'éteindre. Et cela n'a rien à voir avec la sincérité ou la confiance donné pendant un temps. Il faut juste savoir que ce n'est pas éternel. L'amitié est certainement plus durable que l'amour, parce que ce sentiment touche moins de choses vulnérables.<br /> <br /> Je pense qu'on peut faire durer l'état amoureux. J'en suis convaincu puisque je l'ai vécu pendant de nombreuses années dans mon couple. C'est un travail de tous les jours, séduire, écouter, comprendre, donner prendre, c'est un véritable travail à plein temps qui se laisse souvent ronger par la vie quotidienne c'est là qu'il faut être très vigilant.<br /> Pourtant malgré cette vigilance, l'autre peut changer de voie, et il faut comprendre que c'est sa liberté.<br /> <br /> Je suis donc entièrement d'accords avec ce que tu dis ici "Il n'est aucunement garanti à longue durée de vie."<br /> <br /> " Je ne sais pas de quelle façon je vais pouvoir maintenant "aimer" (désirer ?), alors que j'aspire toujours à la communion des esprits et à cette confiance qui fait qu'une forme d'abandon mutuel apparaît. Abandon des défenses, intimité offerte des émotions et des corps..."<br /> <br /> Etre sur la défensive n'est pas la bonne solution. Je pense qu'il faut donner et savoir recevoir ce que donne l'autre, mais garder en tête que cela peut finir "demain". C'est comme la vie, elle a un temps limité, pourtant on vit souvent comme si on était immortels, ont fait des projets à long terme.<br /> <br /> "J'ai envie d'aimer, mais au présent. J'ai envie de partage d'intimité, de désir, mais seulement parce que ce sera là à cet instant. Ne pas m'attacher. Ne plus m'attacher...<br /> Il paraît qu'on dit tous ça après une déception amoureuse... et puis qu'on s'y laisse prendre encore."<br /> <br /> Bien sur qu'on s'y laisse prendre, parce que le plaisir de la compagnie de l'autre procure une dépendance, c'est presque inévitable, et on s'attache malgré soi, même si on lutte contre ça. Sauf si on lutte depuis le début de la relation et qu'on rencontre l'autre avec une armure qui ne nous permet pas de recevoir ce qu'il donne. Mais juste de prendre ce dont on à besoin.<br /> La c'est une attitude qui dépend plutôt d'une recherche de protection. On se protège de l'amour, et alors on quitte l'autre qu moment où on sent le danger de l'attachement. Est-ce la solution ?<br /> <br /> <br /> "Être adulte c'est être seul. Aimer en responsable c'est aimer "seul"... mutuellement. Aimer pour soi. Presque égoïstement. Et pourtant, aimer c'est aussi le don de soi. Oui, le don, mais au présent seulement. Je te donne maintenant parce que je t'aime maintenant. La notion de temps est indissociable de l'état amoureux."<br /> <br /> Ici la conclusion est bonne, mais il ne faut pas oublier en pensant cela, que l'autre à la même liberté et peut aussi terminer la relation à un moment ou elle nous apporte encore bien des satisfactions. L'amour alors c'est de laisser à l'autre sa liberté et l'aimer libre dans son choix.<br /> <br /> la photo est superbe merci de la partager avec nous.<br /> amitié,
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