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Alter et ego (Carnet)
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27 mai 2006

Épuisement ?

Ces derniers soirs j'ai commencé la reconnection progressive au bruissement pétillant du petit monde des blogs-amis. Un par un, lisant en bloc ce qui avait été écrit durant mon exil volontaire. Bien évidemment j'y ai trouvé des choses qui m'intéressent. Ce n'est pas par hasard si je suis devenu fidèle à quelques uns, dont j'apprécie le champ de réflexions.
Du coup je me suis souvenu que ces lectures m'étaient précieuses. Je l'avais presque oublié durant mon temps d'éloignement. C'est par les réflexions des autres que les miennes s'éclairent. C'est aussi par eux que je trouve l'inspiration hors de mon intériorité nombriliste. C'est très important cette ouverture que me propose autrui !

Mais il y a des moments où le nombril passe avant le reste: si je me suis coupé quelques jours du cybermonde c'est que j'avais besoin de me retrouver face à moi-même. Besoin de me recentrer plutôt que de me disperser. J'ai senti intuitivement que je devais agir ainsi. Le "travail" particulier que j'effectue en ce moment est en quelque sorte le parachèvement (temporaire...) de quelques années de révolution intérieure. Comme une conclusion provisoire qui s'installerait dans mes pensées. Un nouveau camp de base, un degré plus élevé de conscience. Je suis un homme rénové, pas encore installé dans sa nouvelle peau. C'est trop frais pour que je puisse en parler, j'ai besoin de m'apprivoiser...

D'ailleurs j'en parle de façon presque austère, ce qui est un signe de concentration et de prudence face à quelque chose d'insuffisamment connu. Bah, oui, c'est pas en ce moment que je vais me mettre dans le registre de la rigolade [ce qui, comme vous l'avez constaté, n'est pas mon style narratif habituel alors que dans la vie courante je suis plutôt du genre réjoui]


J'ai lu hier soir, en simultané de mes discontinuités d'écriture, l'annonce faite par Ségolène de l'arrêt (repris depuis) de son blog. Son analyse, et les commentaires qui ont suivi, sont riches de réflexions autour de cette expression de soi offerte au regard-miroir d'autrui. Je crois que tous les écrivants du net ont ces interrogations sur leur écriture. J'aurais pu m'en servir comme base d'idées à prolonger.

Mais... l'idée qui m'est venue c'est: épuisement. Je n'ai plus l'énergie suffisante pour y réflechir, comme pour de nombreux sujets qui autrefois me stimulaient.
Dans le même genre, averti par une amie qu'un message m'était adressé, je me suis rendu sur un forum sur lequel j'ai sévi pendant deux ans et auquel je ne participe plus du tout. Certains me considéraient à cette époque comme "la vedette du forum" [whaouuu !], tant mes messages suscitaient de commentaires et d'échanges. Nous y parlions des sujets forts controversés de l'amour et de la fidélité, mais aussi du polyamour... J'ai aimé contribuer à ce brassage d'idée, et j'espère avoir fait "avancer" des gens autant que moi j'ai avancé dans ce partage. Mais là aussi il y a eu... épuisement. Ou l'impression de tourner en rond, peut-être ? Ou alors que ce que je ressentais n'était pas partageable ? A moins que ma capacité à me poser des questions ait quelques limites dans sa pluralité ? Ou bien que je me rende compte que je manque de savoir et de recul pour aborder avec suffisamment de pertinence nombre de sujets ? Il y a probablement un peu de tout ça...

Maintenant c'est ici, et sur mon journal en ligne, que semble se manifester un épuisement. Finalement voila bientôt six ans que j'écris inlassablement. Il y a probablement une certaine fatigue dans cette remise en question permanente, aussi enrichissante et épanouissante soit-elle.

A moins que... cette mue dont je parle soit tellement "prenante" que je n'ai plus d'énergie pour écrire sur d'autres sujets ? Hyperconcentration dans le travail mental de déconstruction-reconstruction. Oui, c'est peut-être tout simplement ça...

Ou alors... [et n'est-ce pas la raison première ?], il y a tout cet indicible, qui heurte de front ma volonté d'authenticité en public. A ne pas pouvoir l'être je m'ampute de la spontanéité et mes écrits sont devenus boiteux. Insatisfaisants. Ma sincérité brute, mon moi dévoilé, c'était mon essence. Depuis que je dois mesurer mes mots autour du coeur de ce qui me transforme, leur acouchement est compliqué. Je n'ai pas encore vraiment trouvé la sortie du piège que j'ai créé en me répandant hors du cadre impératif que doit respecter l'écriture intime publique. A ce moment-là je n'avais pas conscience des risques...


Bon... en bref, tout ce que je dis là signifie que j'aimerai retrouver le plaisir d'écrire librement. Sans me poser trop de questions...

Euh... écrire mes réflexions tout en ne voulant pas me poser de questions, c'est pas un peu contradictoire, ça ?

Vous n'y comprenez rien ? Moi non plus, mais c'est pas grave...
Je pose mes mots à la recherche de pistes.


En fait je suis très ambivalent, cherchant à la fois à prendre du recul vis à vis de l'écriture et de la relative "dépendance" qu'elle peut générer, tout en continuant à avoir besoin de cette expression dont je sens à quel point elle joue une rôle important dans mon existence. Finalement ma relation avec l'écriture n'aurait-elle pas quelques analogies avec une relation fusionnelle ? Et mes hésitations actuelles ne seraient qu'une nouvelle "séparation". Après tout, tant que je suis dans les séparations en tout genre, pourquoi pas celle-là...

Commentaires
M
On a toujours le temps que l'on se donne... Mon chef, lorsque j'occupais un poste à la comm interne de mon entreprise, disait toujours "Quelques soient les délais que l'on te donne pour réaliser un travail, tu remarqueras que tu finis toujours quelques minutes avant le délais imposé". Tu sais quoi ? Et bien il a raison. En conclusion donne toi un délai pour écrire un livre et je suis sûr qu'à un jour près il sera écrit ;-)).
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I
Tiens, tu me donnes une idées là...<br /> En voila un exercice que celui de tenter de se décrire ! Pas si facile si la volonté d'être objectif est là: le plus difficile serait d'oser les appréciations favorables.<br /> <br /> Pourquoi je n'écris pas ailleurs ? Rapidement je dirais que c'est parce que je n'ai pas le temps. Mais là encore ta question pourrait inspirer un prochain texte...<br /> <br /> Merci pour ces suggestions :o)
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M
Si tu devais te décrire toi plutôt que tes sentiments, tes ressentis, tes hésitations...Si tu sortais de toi et que tu te regardes, quel homme serais-tu ? <br /> Autre question : pourquoi n'écris tu pas un livre, un roman, une autobiographie, une tranche de la vie d'un homme ?
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