Ces arbres qu'on abat
Bon, je ne vais pas rester obnubilé par mes problèmes de dualité [mais j'y reviendrai, n'ayez crainte], il y a d'autres choses importantes qui se passent dans le monde. Des ruptures amoureuses, par exemple. Et ne me dites pas que ce n'est pas important, vous ne seriez pas crédible.
Figurez-vous que chez Google, à la requête "F. Simpère", mon blog apparaît sur la même page que celui de... Françoise Simpère. « Qui c'est celle-là ? », vont se demander certains d'entre vous... Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages concernant les relations amoureuses, et notamment "Aimer plusieurs hommes". Cette femme vit ouvertement plusieurs relations, dans un esprit de "fidélités plurielles". Un concept qui ne va évidemment pas de soi et fait ouvrir à chaque fois un oeil soupçonneux et un demi-sourire goguenard, lorsque j'en parle. C'est un mode relationnel sur lequel je me suis beaucoup penché lorsque que j'ai aimé deux femmes simultanément, sans l'avoir vu venir. Je conseille vivement ce livre à tous ceux et celles qui se trouvent pris dans ce genre de problématique. Il remet en question nombre de nos idées reçues sur ce qu'est le couple, la fidélité, le lien conjugal (attention lecture subversive !). Je conseille aussi à tous ceux qui ne l'ont pas lu de ne pas se hasarder à lancer des anathèmes inconsidérément...
Sur son blog, que je viens donc de découvrir, elle évoque un autre thème qui m'est devenu cher, par la force des choses : la séparation amoureuse.
En voici quelques lignes : « On n’est pas « nul » parce qu’on n’est plus aimé, on n’est pas « salaud » parce qu’on n’aime plus. L’amour et le désamour ne s’expliquent pas. Ce n’est pas une raison pour estimer que tout est fini parce que ce n’est plus comme avant. Toute relation évolue par cycles, avec des hauts et des bas. Rompre parce que ce n’est plus pareil, c’est comme abattre un arbre qui a perdu ses feuilles en hiver en oubliant que le printemps existe. ».
J'aime beaucoup cette dernière métaphore, qui correspond exactement à mon mode de pensée concernant la fidélité à la relation. Décidément, les idées de cette femme me plaisent...
Pourtant dans l'idée généralement admise il faudrait savoir rompre, trancher, tourner la page, pour être de nouveau libre d'aimer... selon un mode exclusif. Il est certain qu'en restant dans cette conception de l'amour unique il est préférable de se libérer l'esprit si on veut partir en quête d'un nouvel amour. Mais si, comme je conçois désormais les relations, l'exclusivité sentimentale ET sexuelle n'est plus un préalable, pour quelle raison faudrait-il tirer un trait définitif sur ce qui ne fonctionne plus à un moment donné ? L'amour, la sexualité, la tendresse, peuvent être vécus en diverses combinaisons avec l'amitié et le partage intellectuel. Faudrait-il renoncer à tout si seul le désir s'estompe ?
Pour ma part je réponds progressivement à ces questions en passant par l'expérience vécue : les limites sont celles que peut supporter chaque partenaire. Tout le reste est largement conditionné par des conventions sociétales et constructions mentales. A chacun de voir s'il souhaite tenter de s'en émanciper...
Nota: sur ce sujet, qui peut éveiller quelques réactions, je mettrai en ligne les éventuels commentaires que je recevrai.