La vie en mouvement
Je n'écris guère. Faute de temps, faute de pensée posée, faute de disponibilité de l'esprit. Période pré-électorale oblige, j'ai passé pas mal de temps à rédiger des textes, à mettre en place, modifier, corriger le site internet de notre liste. Je me laisse vite prendre par le plaisir d'écrire, conjoint à celui de faire preuve de didactisme. Mes textes plaisent, et ça m'est plutôt agréable.
La boite à mail connait une forte activité, quoique certains candidats ne soient pas utilisateurs d'internet. J'oublie presque que tout le monde n'a pas franchi ce pas...
Je rencontre pas mal de gens, connus ou inconnus. J'entre dans les maisons, les cuisines de ferme, surchauffées, où on discute bruyamment autour d'un café ou d'un apéritif. Je m'étonne moi-même d'oser ces démarches et de prendre ma place dans les conversations. Oh, discrètement, cela va de soi...
Au travail il y a des changements en perspective. Le départ inattendu d'un collègue laisse une place vacante, qui m'a été proposée. Mon contrat, renouvellé pour de courtes périodes, va devenir à durée indéterminée. Une chance que je n'avais même pas anticipée. Il y a une sorte de continuité logique, une évidence qui se manifeste dans mon parcours qui, récemment encore, semblait très incertain. Conséquence non négligeable, mon salaire, quoique restant modeste [ça paye pas trop dans les métiers du social...], va augmenter. La collègue avec qui je m'entends bien, lassée des inerties il y a quelques semaines, n'a plus vraiment envie de partir. Elle voit que je m'investis dans l'équipe et que j'apporte des idées nouvelles, contrairement à celui qui s'en va, plutôt passif. Avec elle nous sommes aussi souvent en désaccord que sur la même longueur d'onde, mais nous nous apprécions et respectons nos différences, qui nous enrichissent mutuellement. La taquinerie va bon train. Il y a quelques jours elle m'a dit qu'elle appréciait mes qualités de pédagogue, en y voyant un atout à exploiter. Je suis aussi le médiateur qui adoucit ses prises de positions un peu vives avec notre responsable, par ailleurs plutôt cool.
Je suis surpris de constater que ces rôles me sont attribués "naturellement". Il semble qu'en étant simplement moi-même je suis apprécié par tous, collègues et salariés.
Mais qu'est-ce qui s'est passé ??
Du côté de la formation à l'écoute, deux jours consacrés à la psychologie de l'enfant ont relancé quelques mouvements intérieurs. Rester neutre face à ce qui réveille émotions et souvenirs me demande un certain travail. Je me suis demandé si je pourrai un jour entendre des difficultés relationnelles parents-enfants sans que les résonnance ne m'envahissent... Pour le moment c'est encore trop "chaud", insuffisamment travaillé. Mais ce sont des pistes intéressantes pour de nouvelles réflexions auto-analytiques.
Je crois d'ailleurs que c'est cette remise en mouvement qui me maintient à distance d'une écriture ouverte. Je me sens en repli sur moi. Égocentré. Temporairement. Ça bouge à l'intérieur, en douceur.
Voila... je suis presque étonné de ce qui se passe dans ma vie, et en même temps tout me semble si fluide, si évident. Je n'ai pas l'habitude de ressentir aussi durablement la sérénité.
J'avoue que... hé hé, ça m'inquièterait presque !!!
Ne va t-il pas m'arriver quelque chose qui contrarie ce bel ordonnancement ?