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Alter et ego (Carnet)
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18 septembre 2005

On ne se doit rien

Lorsque je n'écris pas, je vérifie quand même occasionnellement le suivi de fréquentation de ce carnet grâce aux "statistiques" (compteurs plutôt que statistiques). Ne me demandez pas pourquoi je le fais, je n'en sais rien. Ça ressemble à la vérification d'une hypothétique "cote de popularité" (est-ce que vous aimez toujours mes écrits, est-ce que vous revenez ?).
Mais à la différence de mon journal, qui me délivrait un compte rendu détaillé seulement quotidien, sur canalblog le comptage est en direct. Je peux donc savoir qui vient me voir et combien de fois par jour. Quand je dis "qui", personne n'est vraiment identifiable, rassurez-vous, mais je peux reconnaître une identité de connection. Strasbourg, Toulouse, Belgique, Toronto... Parfois, par recoupements simplissimes, je sais donc qui est passé ici. C'en est presque indiscret puisque je peux en déduire des habitudes de fréquentation du net, voire même des heures de lever ou de coucher.

Là où je voulais en venir, c'est que cette fréquentation signifie bien que je suis lu et... au moins un petit peu "attendu". Vous venez voir si j'ai délivré un message philosophique d'une importance capitale pour le devenir de l'humanité (bah... on sait jamais...). Du coup, lorsque je n'écris pas, je me dis que je ne réponds pas à cette supposée "attente". J'ai tendance à imaginer que ça peut décevoir lorsque, après plusieurs visites, il n'y a rien de nouveau. Ridicule, je sais bien. Car moi même, en lisant les sites des autres (qui sont parfois les vôtres...) je ne ressens jamais cette "attente". Je ne considère pas que quelque chose me soit dû. Je lis s'il y a du nouveau, et clique vers un autre site dans le cas contraire. Tout au plus, si je ne vois pas de mise à jour durant quelques temps, je m'inquiète un peu et me demande si tout va bien dans la vie de la personne dont je suis les péripéties. Mais je sais aussi que toutes sortes de raisons peuvent indiquer un silence, pas forcément inquiétantes.

Les écrivants ne doivent rien à leurs lecteurs, c'est une évidence. Et moi... je ne vous dois donc rien.

Pas besoin d'avoir fait des études de psycho pour comprendre que c'est un besoin de reconnaissance qui suscite ce genre de comportement: vos visites rassurent mon égo chétif, tout comme vos commentaires (pour les quelques qui s'y risquent...). Cette reconnaissance est destinée à compenser le manque de confiance en moi. J'écris bien ce que j'ai envie d'exprimer... mais aussi en fonction des retours dont j'ai besoin. L'écriture est évidemment narcissique, même si elle n'est pas que cela. Elle ne l'est d'ailleurs pas davantage que tout acte de relation avec autrui, que ce soit l'habillement, les conversations, le travail. On pense toujours agir pour soi, supposément librement, mais bien en voulant véhiculer une certaine image dont les regards nous rassureront. Même en voulant déplaire on rechercherait encore à véhiculer une image qui "rassure" sur un rejet que l'on désire ressentir. Là où ça devient problématique, c'est lorsque ce regard attendu pertubre à l'excès l'expression spontanée de soi. Et comme je ne pense pas qu'on puisse parvenir à un authentique « je me fous du regard des autres » sans risquer le pur égoïsme, il faut louvoyer entre une franchise comportementale et une attention à ses effets dans la communauté humaine. Tendre à la fois à être "libre" et vérifier les conséquences de cette liberté sur les autres, sous peine de s'exclure ou restreindre son cercle relationnel.

Je me demande... est-ce que l'on ne devient pas d'autant plus isolé qu'on s'affranchit du regard des autres ?
Si si, je vous assure, c'est une vraie question existentielle pour moi !

D'un autre côté je me rends bien compte qu'un égo insuffisamment fort rend égocentriste, ce qui est une négation de l'autre, donc la source de tous les conflits. Alors... si trop d'égo tend vers l'égoïsme, et pas assez est de l'égocentrisme, il est où le juste équilibre ?

Hmmm, je suis sûr qu'il manque des données. Le problème est certainement bien plus complexe que ça. Il doit manquer quelque chose dans la dimension altruiste, celle du don de soi. On ne se doit rien... mais on peut se donner beaucoup.

Mes questionnements sont probablement très naïfs... et je suppose que la philosophie y a apporté des réponses. Si quelqu'un a des pistes...

Commentaires
K
Quand on n’a plus besoin de l’approbation d’autrui sur nos actes et pensée… on devient enfin nous-même. On est mieux capable de donner ce qu’on est à l’autre. Parce qu’on ne le fait plus pour juste être aimé (dans un but égoïste) mais pour faire un vrai don en s’adaptant aux besoins et aux envies de l’autre. Donc pour moi, devenir autonome est aussi une façon de devenir plus généreux.<br /> <br /> S’affranchir du regard des autres n’est pas une façon de s’isoler mais une façon d’acquérir une assurance en soi qui permet d’aller vers les autres sans être parasité par nos propres besoins.
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L
Hmmm, mon égo vous dit merci pour vos commentaires et vos appréciations :o)<br /> <br /> Iles cook, il est vrai qu'il faut parfois peu de choses pour apporter un réconfort dans des moments difficiles...<br /> <br /> Coumarine, mes réflexions sur l'autonomie sont en cours et grande est ma perplexité sur ce sujet. C'est à la fois attirant (ne plus avoir "besoin" du regard des autres pour exister), mais assez inquiétant (est-ce qu'on existe sans le regard des autres ?). Je suis certain qu'il y a des données qui m'échappent...<br /> <br /> Océane... ça existe des iles aussi petites ? Et habitées ?? Ça oui, je ne pensais pas être lu d'un si petit bout de terre !<br /> Je crois que bien souvent le juste milieu n'est définissable que par chacun, alors que les extrêmes tendent vers l'invivable. C'est bien là la difficulté: où est le meilleur compromis ?
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O
tu es lu et relu des quatres coins du monde et même d'un endroit tout petit sur cette planète puisque mon ile ne mesure que 1,6 kms de long sur 800 m de large, alors pouvais tu imaginer ça?<br /> rassure toi tes posts sont appréciés, ils nous rapprochent, nous font réflechir, nous permettent de nous reconnaitre aussi et souvent. Enfin je parle pour moi. je pense qu'il est vrai qu'il faut trouver le juste milieu entre l'égoisme et l'égocentrisme, c'est là que ça se complique, je cherche aussi, et la peur d'être trop un ou l'autre est une préocupation permanente chez moi.<br /> A bientôt de te lire.
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C
"Je me demande... est-ce que l'on ne devient pas d'autant plus isolé qu'on s'affranchit du regard des autres ?"<br /> <br /> c'est une question qui fait CHOC en moi. Elle me laisse pantoise...serait-ce à dire qu'en devenant autonome, on s'isole?<br /> Mince...<br /> Je me demande si on n'est pas capable d'entrer en vraie relation avec l'autre puisque qu'on n'attend plus rien, et surtout plus son approbation, qui fait que bcp de relations sont tronquées et déformées<br /> J'espère que tu vas continuer ta réflexion à ce sujet
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C
Comme tu peux le voir il est tard<br /> Je t'ai lu avec la plus grande attention: je suis de celles qui viennent régulièrement voir si tu as écrit quelque chose<br /> Pourquoi? parce que ce que tu écris m'intéresse, me remet en question, mais aussi je me retrouve parfois drôlement dans tes mots<br /> Pour la dernière partie de ta note, elle me semble super importante...mais je suis trop fatiguée ce soir pour y réfléchir et te donner mon avis<br /> Alors, si tu permets tu me verras revenir demain!
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I
Bien sûr on ne se doit rien...<br /> N'empêche qu'un passage un jour de blue's.... ca fait chaud au coeur !! Et puis, en se lisant de jour en jour... on apprend à se connaître - un peu - et cela permet de belles rencontres.<br /> alors on écrit et on lit librement... quand on a envie, le temps, le besoin... <br /> Amicalement
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