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Alter et ego (Carnet)
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18 janvier 2006

Révolte consensuelle

Lorsque j'ai eu connaissance de l'affaire dont je parle dans mes billets précédents, j'ai réagi avec une certaine passion. J'ai tenté de me documenter [facile, il n'y a qu'à suivre les liens...] pour me faire ma propre opinion. Puis j'ai écrit selon un sentiment de révolte, probablement inspiré par la "proximité" que je peux ressentir vis à vis d'un blogueur évoquant sa vie intime. Processus d'identification que je ne nie pas...

A ma toute petite échelle, je me suis dit que je ne pouvais que contribuer à faire connaître cette affaire au plus grand nombre. C'est ainsi que je me suis immiscé dans une zone de la blogosphère plutôt active, et qui, pour tout dire, m'impressionne. Très vite je me suis rendu compte que tout ce que je pouvais dire était aussi énoncé par d'autres, souvent brillamment, parfois avec humour,, et allant bien plus loin que ce que mes pensées me permettaient. Les blogs qui en parlent sont passés d'une quinzaine hier soir à près de 100 ce soir. Et encore, en ne comptant que ceux qui sont répertoriés sur le "centre névralgique" que constitue le site Embruns.

Je ne vois pas ce que je pourrai apporter de plus et laisse donc les éventuels curieux suivre les liens très nombreux qui sont proposés sur Embruns. La diversité des angles de vue est savoureuse.
Ce qui me semble intéressant c'est que les médias en arrivent à écrire sur le mouvement de blogueurs qui s'est développé en quelques jours. Mouvement par ailleurs contenu depuis longtemps par souci de discrétion vis à vis de l'intéressé.

J'ai ressenti des impressions un peu contradictoire en "participant" à ce mouvement spontané. D'abord un sentiment d'urgence, en arrivant presque à me sentir utile dans ma démarche de divulgation. Puis une certaine griserie à voir le truc prendre de l'ampleur [ouaaiiis, ça bouge, et j'en fais partie], rapidement suivi d'un vague malaise: c'est quoi qui bouge ? On en parle, certes, mais c'est tellement simple d'écrire un truc... Et puis tant de gens qui se mettent à en parler (moi y compris). Peut-être aussi certaines réactions disproportionnées, des propos infondés, voire grotesques. Des amalgames... Bref, un emballement un peu gênant. Et puis... ça bouffe du temps tout ça !!!

Je ne me sens ni la légitimité de continuer à en parler, ni le désir de participer à un gros mouvement qui devient consensuel. Je sais qu'il y a des personnes qui sauront s'occuper du suivi de cette affaire et lui donner le rententissement qu'elle mérite. Pour ma part, je me contenterai de suivre ça à distance...

De plus... j'ai toujours quelques difficultés à associer le coté intimiste de mon blog et des prises de positions. Une confusion des lectorats, entre les habitués indulgents et des lecteurs de passage. A ces moments-là j'aimerai pouvoir scinder ce site en deux ou trois zones distinctes.

Et enfin, je me rends bien compte que ce genre de participation m'absorbe. Il y a une sorte de fascination et de curiosité due au processus suivi "en temps réel" qui me disperse. Je me détache de moi, de mon être profond. Je me perds à suivre les multiples parcours des autres, même s'ils évoquent chacun à leur sauce un sujet commun. A m'enrichir de la diversité d'autrui, je m'appauvris de moi-même. Trop de différences, et mes idées éparpillées. J'ai envie de me recentrer.

Commentaires
I
Gourmande, Garfieldd se sent soutenu et c'est déjà important à ces moments là. Il évoque en certains lieux le souci que cela lui pose vis à vis de ses parents âgés, qui ignorent son homosexualité...<br /> Je n'ai aucune peine à imaginer le malaise qu'il peut vivre en ce moment. Voir son nom et sa vie privée sus de tant de gens!!! On comprend la retenue d'informations depuis plusieurs mois par ses amis.<br /> <br /> Son blog, ses pensées, son intimité, doivent avoir une audience record en ce moment. Gloups... t'imagine si ça nous arrivait ? Surtout toi qui te livres à des écrits qui auraient fait crever d'apoplexie un recteur de l'éducation nationale ! Heureusement que tu n'es pas proviseuse ;o)<br /> <br /> <br /> Chat fou, yes, probablement un malaise issu du passé...<br /> En fait c'est un changement de type d'écriture. A priori ça ne me dérange pas quand je vois, comme en ce moment, mes stats exploser: je ne parle pas de "moi", mais de ce qui me touche. J'ai quelque chose à communiquer, que j'estime important, mais qui ne me concerne pas plus que n'importe quel individu.<br /> <br /> Le malaise survient lorsque je sais que du "moi intime" est accessible à un public de passage, qui n'est pas dans le cercle confidentiel habituel (disons le cercle de ceux que j'identifie...). Là est la vulnérabilité. D'où une première scission d'avec mon journal, et la tentation d'une nouvelle étape plus généraliste encore. Mais bon... cette schyzophrénie ne m'est pas naturelle. J'ai tendance à préférer être "entier"... bien que cette entièreté n'étant pas toujours facile à assumer, c'est le silence ou le malaise qui s'installent.<br /> <br /> J'ai encore des trucs à cogiter là dessus, mais du m'offres de belles pistes ;o)
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C
Bof... C'est peut-être un malaise du passé ? Un rapport à ton lectorat qui finalement, peut peut-être changé avec toi. Tu dis préférer l'intimité des petits cercles, des échanges personnels privilégiés. Mais tu admets être moins en retrait qu'avant, capable de t'xprimer en public, de ne pas faire qu'écouter.<br /> Ici, c'est ton refuge, mais comme tu en fis jadis l'expérience, ce n'est que le temps de l'écriture. Le temps de la lecture ne nous appartient déjà plus...<br /> Les grandes masses internautes, de toutes façons, ça s'installe pas longtemps sur nos blogs. (nan, on est pas des auteurs môdits : pas des auteurs du tout. Au moins ça régle la question).<br /> Bref, pour dire que ta solidité nouvelle, dont tu voudrais sans doute profiter un peu en paix, peut aussi bien t'être utile dans ces cas-là, et tu te révéleras peut-être moins facilement mis en péril qu'avant...
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G
Je comprends parfaitement bien ce que tu dis dans ton texte ici, parce que j'ai ressenti exactement la même chose que toi, l'urgence, l'envie d'agir, l'impuissance et aussi pour ma part un certain sentiment d'infériorité par rapports aux autres qui en parlent mieux que ce que je ne pouvais le faire Je me suis donc contentée d'aller signer la pétition et de continuer à lire ceux que les autres écrivent bien mieux que je ne saurai le faire. Cependant j'ai bien apprécié que tu le fasses, parce que c'est grâce à toi que j'ai pris connaissance de cette histoire et c'est que qui m'a permi d'agir à mon échelle. Merci donc d'en avoir parlé. Je suppose que Garfieldd soit se sentir moins seul.
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I
Merci Chat Fou pour ton commentaire avisé...<br /> <br /> Disons que c'est plus un désir de me tenir éloigné de la curiosité qui me fait suivre de lien en lien l'évolution de l'affaire autant que ses racines. Il y a de quoi lire de façon exponentielle, souvent de façon fort intéressante, et je réalise que je ne peux pas passer ma vie à ça. Et surtout pas à tenter de faire doublon avec des sites qui en parlent avec un quasi-professionnalisme (professionnel du blog, ça existe ?).<br /> <br /> Mais je ne lâche pas le morceau et reprendrai la plume si je sens que je peux participer d'une façon utile. <br /> <br /> Bien vu pour les bourgeons...<br /> <br /> Boah... puis peut-être que de voir les stats enfler me fait un peu peur. Suis pas trop à l'aise avec les regards nombreux, moi <br /> [alors pourquoi tu regardes tes stats, eh patate !]
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C
Dés qu'on a un peu développé son individualité, on est flippé de voir la masse marcher un jour dans le même sens que soi.<br /> Mais, quand justement on s'est défini, le fait d'être ou pas dans un mouvement ne devrait pas infléchir notre propre course, ni nous faire douter de son côté personnel. <br /> Que tu réagisses à cette affaire m'intéresse énormément, parce que je connais un peu ton contexte, que c'est pour moi une preuve de ton évolution...<br /> Je comprend que tu ne ressentes pas le besoin de prolonger tes avis... Mais "recentrer"... Je ne crois pas que tu te sois éloigné de toi-même. Ce proviseur tenait un blog, et il me paraît logique que tu t'intéresses à cette histoire de conflit entre l'intimité et la face publique. <br /> C'est ton malaise à en parler qui me gênerait plutôt. Ne te coupe pas tes propres bourgeons.
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