Révolte consensuelle
Lorsque j'ai eu connaissance de l'affaire dont je parle dans mes billets précédents, j'ai réagi avec une certaine passion. J'ai tenté de me documenter [facile, il n'y a qu'à suivre les liens...] pour me faire ma propre opinion. Puis j'ai écrit selon un sentiment de révolte, probablement inspiré par la "proximité" que je peux ressentir vis à vis d'un blogueur évoquant sa vie intime. Processus d'identification que je ne nie pas...
A ma toute petite échelle, je me suis dit que je ne pouvais que contribuer à faire connaître cette affaire au plus grand nombre. C'est ainsi que je me suis immiscé dans une zone de la blogosphère plutôt active, et qui, pour tout dire, m'impressionne. Très vite je me suis rendu compte que tout ce que je pouvais dire était aussi énoncé par d'autres, souvent brillamment, parfois avec humour,, et allant bien plus loin que ce que mes pensées me permettaient. Les blogs qui en parlent sont passés d'une quinzaine hier soir à près de 100 ce soir. Et encore, en ne comptant que ceux qui sont répertoriés sur le "centre névralgique" que constitue le site Embruns.
Je ne vois pas ce que je pourrai apporter de plus et laisse donc les éventuels curieux suivre les liens très nombreux qui sont proposés sur Embruns. La diversité des angles de vue est savoureuse.
Ce qui me semble intéressant c'est que les médias en arrivent à écrire sur le mouvement de blogueurs qui s'est développé en quelques jours. Mouvement par ailleurs contenu depuis longtemps par souci de discrétion vis à vis de l'intéressé.
J'ai ressenti des impressions un peu contradictoire en "participant" à ce mouvement spontané. D'abord un sentiment d'urgence, en arrivant presque à me sentir utile dans ma démarche de divulgation. Puis une certaine griserie à voir le truc prendre de l'ampleur [ouaaiiis, ça bouge, et j'en fais partie], rapidement suivi d'un vague malaise: c'est quoi qui bouge ? On en parle, certes, mais c'est tellement simple d'écrire un truc... Et puis tant de gens qui se mettent à en parler (moi y compris). Peut-être aussi certaines réactions disproportionnées, des propos infondés, voire grotesques. Des amalgames... Bref, un emballement un peu gênant. Et puis... ça bouffe du temps tout ça !!!
Je ne me sens ni la légitimité de continuer à en parler, ni le désir de participer à un gros mouvement qui devient consensuel. Je sais qu'il y a des personnes qui sauront s'occuper du suivi de cette affaire et lui donner le rententissement qu'elle mérite. Pour ma part, je me contenterai de suivre ça à distance...
De plus... j'ai toujours quelques difficultés à associer le coté intimiste de mon blog et des prises de positions. Une confusion des lectorats, entre les habitués indulgents et des lecteurs de passage. A ces moments-là j'aimerai pouvoir scinder ce site en deux ou trois zones distinctes.
Et enfin, je me rends bien compte que ce genre de participation m'absorbe. Il y a une sorte de fascination et de curiosité due au processus suivi "en temps réel" qui me disperse. Je me détache de moi, de mon être profond. Je me perds à suivre les multiples parcours des autres, même s'ils évoquent chacun à leur sauce un sujet commun. A m'enrichir de la diversité d'autrui, je m'appauvris de moi-même. Trop de différences, et mes idées éparpillées. J'ai envie de me recentrer.