Parler comme j'écris
Une "blogueuse" [hum... gardons l'anonymat] m'a récemment fait une proposition honnête: nous retrouver pour discuter en face à face. Il y a quelques mois elle avait déjà fait une tentative mais je n'étais alors pas dans de bonnes conditions de disponibilité mentale. Alors elle a repris son courage en main pour reitérer sa démarche. Je sais que ce n'est pas très facile d'oser cela et cette fois il aurait été malvenu de refuser. Et puis maintenant je me sens en forme, libéré d'un certain nombre de préoccupations. Vivant à l'écart du monde, j'apprécie les rencontres et essaie de saisir toute les opportunités.
Rendez-vous pris dans un restaurant, à mi-chemin de nos lieux d'habitation. Soirée tout à fait agréable d'échanges soutenus, sans aucun temps mort dans la discussion. Nous sommes partis les derniers, à minuit.
Propos autour de l'écriture, des relations amoureuses complexes, de la vie de célibataire (avantages et inconvénients), de la confiance en soi...
C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu'en quelques années j'ai pris une étonnante assurance ! D'abord je n'ai pas eu d'appréhension avant la rencontre. Je me sentais très à l'aise. Je ne me suis pas posé mille questions sur le fait de "rencontrer une femme", comme si c'était quelque chose de sulfureux, de vaguement interdit et potentiellement ambigü. Mon statut de célibataire y est sans doute pour quelque chose, mais je crois que j'ai aussi pris une bonne aisance dans les rapports sociaux. Et euh... dans mes rapports avec la gent féminine. Il faut dire qu'elles constituent la presque totalité de mes relations d'affinité. Hum... comment l'ex-timide que je fus a t-il pu en arriver là ? Peut-être en trouvant justement des interlocutrices, plus en phase avec mes préoccupations que nombre d'homme ? Ou peut-être parce que j'apprécie toujours ce je-ne-sais-quoi qui caractérise les rencontres entre personnes de sexe différent...
Bon, je suis encore loin d'être un orateur volubile, à l'aise en toute circonstance et sans aucun souci du regard des autres, mais les progrès sont très nets. Je me sens suffisamment bien comme je suis.
A ce sujet, je suis en train de réaliser que le manque de confiance en soi est beaucoup plus fortement perçu par soi que par les autres. Il ne se voit pas de l'extérieur. Ou pas autant que la façon dont il est ressenti. J'ai pu me rendre compte que lorsque quelqu'un me confie son manque d'assurance et ses doutes, je ne les avais pas du tout perçus. Ou pas au même degré.
Mieux : je vois chez d'autres des comportements inquiets que j'avais il n'y a pas si longtemps et qui me sont maintenant étrangers ! Ce n'est plus moi, ces doutes ne font plus partie de moi !
Peut-être est-ce dû à ma façon d'investir les relations, forcément différente maintenant ? Ou alors est-ce parce que j'ai vraiment pris confiance en moi et ne suis plus assailli par les doutes ? Mais je crois que le regard des autres, et notamment sur les idées que je développe par écrit, a joué un rôle très important. C'est par l'écrit que je me suis ouvert à l'oralité, trouvant facilité d'expression et vaste réservoir de réflexions.
Il est certain que c'est bien plus agréable à vivre. Et très probablement moins intimidant pour qui se trouve en face de moi...