Inspirations fugitives
De temps en temps je me sens tarversé par des pensées que j'estime inspirées. Sans forfanterie aucune. Des enchainements d'idées qui semblent s'emboiter parfaitement, me conférant une illusion d'extra-lucidité. À ces instants-là j'ai très envie d'écrire, mais le moment n'est pas opportun. Ou je n'ai pas le courage de suivre ce fil. Ou je me sens trop fatigué pour le faire maintenant. Je me dis que j'y reviendrai plus tard...
C'est une erreur. Bien souvent l'idée inspirée est fugitive et ne se présente pas deux fois selon le même déroulé.
Alors ces idées, dans l'ordonnancement unique qu'elles avaient, sont irrémédiablement perdues. Comme l'est chaque coucher de soleil. Chaque automne. C'est pour ça que j'aimerais pouvoir écrire beaucoup plus que je ne le fais. Autant que le besoin s'en fait sentir. Mais n'y perdrais-je pas aussi la vie, en tentant d'en garder l'éphémère ?
Pensées impromptues réveillées par la lecture d'un extrait d'Amiel, cité sur Lignes de Fuite
L'automne, toujours unique dans ses nuances