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Alter et ego (Carnet)
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14 août 2010

Questions constructives

?

J'ai commencé à écrire sur le web... en me demandant pourquoi d'autres le faisaient. Et puis très rapidement je me suis demandé pourquoi moi j'écrivais. Qu'est-ce que ça m'apportait d'écrire en public ?

?     ?

    ?

Auparavant je noircissais déjà les pages d'un journal, mais il restait intimement privé. J'en étais le seul lecteur [et la plupart du temps je ne me relisais pas]. Je crois qu'en ces temps reculés je me posais moins de questions. Je ne me demandais pas pourquoi j'avais des difficultés à aller vers les autres ou à me sentir "exister" : j'en faisais le constat, m'en désolais un peu mais prenais cela comme une fatalité. C'était ainsi : j'étais timide/renfermé/introverti/sauvage/ours... etc. Toute une panoplie de qualificatifs qui avaient en commun de n'être pas très valorisants. Je me percevais conformément à l'image que certaines personnes influentes me renvoyaient. En fait je privilégiais, sans m'en rendre compte, les regards critiques au détriment d'autres nettement plus appréciateurs. Pourquoi ?

Je ne sais pas à partir de quand je suis entré dans un questionnement soutenu mais j'ai bien l'impression que ma pratique de l'écriture en ligne y est pour quelque chose. Peut-être parce que, me sachant lu, je ne pouvais pas continuer à déplorer un comportement farouche sans chercher à y changer quelque chose ? Ou peut-être parce que des lecteurs inconnus me renvoyaient une image étonnamment favorable ? Assurément quelque chose ne correspondait pas entre ce que je me sentais être et la façon dont j'étais perçu. Ça m'interpellait !

Dix ans plus tard la place que prennent ces interrogations n'a pas diminué. Au contraire, plus j'ai trouvé de réponses et plus de nouvelles questions sont apparues ! C'est sans fin. Comme si je devais totalement redessiner la carte de mon identité. D'où la litanie égocentrée des pourquoi ? et des qu'est-ce qui fait que ?

  ?     ?      

?               ?      

?

Si j'en étais resté à me demander pourquoi j'écrivais le sujet aurait fini par se tarir de lui-même et je serais probablement passé à côté de l'essentiel. Mais les suggestions de mon inconscient et les coïncidences de l'existence se sont alliées pour m'orienter vers des questions plus impérieusement existentielles, face auxquelles je ne pouvais pas me dérober :

Pourquoi faudrait-il que je m'empêche de suivre ce que je sens être "mon" chemin ?

Qu'est-ce qui m'en empêche ?

Comment fait-on quand on aime deux personnes à la fois ?


Pourquoi faut-il choisir ?


Pourquoi ne sais-je pas choisir ?


Pourquoi ne veux-je pas choisir ?


Au final c'est toujours vers moi que m'ont ramené les pourquoi ? Et plutôt que les "pourquoi ?", qui ne mènent pas beaucoup plus loin que « parce que c'est comme ça ! », ce sont les « qu'est qui fait que... qu'est-ce qui empêche que... qu'est-ce qui se passerait si... d'où me vient cette idée que... qu'est-ce que je ressens quand... » qui ont apporté des éléments de réponse... ouvrant vers d'autres questions clamant leur soif d'être explorées.

? ? ??? ? ?

Il y a des réponses qui ne dépendent pas de moi. Quant elle ne me sont pas données, m'obstiner à vouloir les obtenir directement sera souvent vain. Mais en tournant autour cela peut me conduire vers d'autres questions, auxquelles, là, je peux trouver en moi la réponse. Si je ne peux pas répondre seul à « Pourquoi l'autre agit-il ainsi ? » [« qu'est-ce qui a pu la conduire à faire ce choix ? »], en revanche il m'appartient de répondre à ceci: « qu'est-ce que j'en fais ? ». Soit j'accepte ce qui me pose problème et ça ne fait plus l'objet de questions, soit des questions demeurent, attendant leur réponse jusqu'à épuisement. Dans ce cas je peux me demander : « Qu'est-ce qui résiste en moi pour accepter son choix ? » [ou encore, mais c'est moins problématique :« Qu'est-ce qui me plaît dans l'attitude de l'autre ? »].

Et cette exploration-là, débarrassée du sentiment d'urgence, peut devenir passionnante ! Elle le sera d'autant plus que l'abîme des questions premières, extérieures à soi, gardent une part de mystère. Parce qu'accepter de ne pas avoir de réponse au présent n'est pas renoncement à l'envie de comprendre... Tant que je ne suis pas délivré du vertige du doute concernant autrui, l'exploration des diverses hypothèses et suppositions conduit finalement à une exploration de mon intériorité. Autrement dit : chercher à comprendre l'autre m'amène à mieux me comprendre.

 

 

 
IMGP2039
 
Commentaires
P
Calamity... lirais-tu dans les nuages comme on lit dans les rêves ? ;o)<br /> <br /> Chantorelle, toi tu inventes les nuages qui font sourire. Que de poésie :o)
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C
...en regardant cette superbe photo :o)
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C
Pour moi ce sera une aile d'ange protectrice...chacun y voit ce qu'il a envie à un moment donné...peut être aurais-je besoin de protection. Le ciel me parle souvent mais de nuit, je scrute l'immensité étoilée, dans le silence de la nuit, je comtemple pendant que les autres dorment, je vole des petits moments d'éternité.
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P
> Charlotte, décidément cette photo transmet quelque chose qui m'échappe. Et c'est tant mieux si elle "parle" ainsi à chacun :o)<br /> <br /> > Tina, je comprends bien que le "commentaire de texte" demande temps, disponibilité d'esprit, et envie de s'exprimer... et en plus en public !<br /> <br /> Tu as raison de rappeler la libre interprétation des photos, autant pour moi qui les choisis selon mon état d'esprit et ce qu'elles évoquent à mes yeux, que pour chacun de vous selon votre sensibilité du moment. Mais finalement les textes fonctionnent un peu de la même façon, en plus focalisés... <br /> <br /> C'est vrai que j'utilise les deux "langages", selon ce que j'ai envie de faire passer, selon ma propre envie de m'exprimer, selon la distance que j'ai envie de mettre entre "moi" (mon ego bavard) et ce blog. Et j'aime bien ces contrastes :o)
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T
Ce n'est pas que la photo inspire plus que le texte. Commenter un texte, des réflexions approfondies demande du temps et un investissement personnel plus important, un affichage de soi.<br /> Les photos parlent à tous et permettent une plus grande liberté d'interprétation.<br /> Pour ma part, j'aime bien chez toi le contraste entre les réflexions intemporelles qui s'étirent dans le temps et les photos, célébrations du présent, d'un moment précis et fugace.
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C
J'ai regardé la photo et à première vue, j'ai vu un animal avec deux yeux, deux oreilles et une grosse machoire... qui nageait ou flottait sur de l'eau ,...prêt à échouer sur une plage.
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P
> Tina, il faut croire que la photo inspire plus que le texte, hé hé ;o)<br /> <br /> > Josiane, toi les deux t'inspirent !<br /> <br /> Pour la photo, ce jour là c'est bien le soleil et un ciel tout bleu qui ont emporté la partie. Mais ça aurait pu être l'inverse...<br /> <br /> Je ne l'ai évidemment pas choisie au hasard par rapport au texte, ne serait-ce que par l'idée d'immensité qui s'en dégage.<br /> <br /> J'ai parlé de questions constructives, mais il y a aussi toutes les questions vaines, toutes les impasses vers lesquelles on se fourvoie. Autant de tâtonnements avant de trouver les "bonnes" questions, celles qui permettent d'aller plus loin.<br /> <br /> Tout change, oui. Tout évolue. La vie est mouvement. En même temps il y a un atavisme humain pour la stabilité, la sédentarité. La plupart des hommes ont abandonné le nomadisme et son perpétuel changement au profit d'un semblant de stabilité. Il en va de même en matière de relations, ou de perception de soi. Nous-même sommes changeants... Comment espérer de la stabilité alors que chacun change ? Ne reste qu'à accepter l'impermanence, et c'est toute une philosophie de vie :o)<br /> <br /> La remise en question passe par soi, mais renvoie aussi chacun a ses responsabilité : il y a nos réactions mais aussi ce qui vient des autres et face à quoi nous ne pouvons rien. Ce n'est qu'a travers ce cheminement entre soi et l'autre (les autres) qu'on parvient à bien discerner ce qui appartient à chacun.<br /> <br /> Tu as raison : chercher à comprendre l'autre sans sa participation, sans la fertilité de l'échange, c'est observer à travers notre propre filtre. Donc fausser l'interprétation. Et cela demande beaucoup de temps, et de recul, pour commencer à percevoir, ressentir, ce qui ne restera de toutes façons qu'à l'état de suppositions. Mais je crois qu'elles sont nécessaires pour se comprendre soi en réaction à ce qu'on a perçu de l'autre. Sinon il n'y aurait aucun point d'appui et donc aucun sens à donner, aucun apprentissage possible si ce n'est la méfiance vis à vis de l'inconnu. Je crois qu'il faut procéder par hypothèses pour avancer. C'est un vrai travail de chercheur (de sens) ;o)<br /> <br /> Ma "conclusion" est bien sur réversible. J'ai hésité à écrire « et inversement » (mais l'ai déjà écrit dans le passé). Bien sûr que, dans le fond, mieux se comprendre (soi-même) n'a de sens que pour mieux se comprendre (avec les autres). Je m'amuse avec « mieux se comprendre » mais son double sens est particulièrement éclairant ! <br /> <br /> Un pas vers soi et un pas vers l'autre, alternativement, ça me semble tout à fait ça. Et quand je suis dans des phases de "compréhension" je passe ainsi de la joie à la colère, du blocage à la délivrance, du refus à l'acceptation, de l'ouverture au repli... alternativement, d'un sens vers l'autre et inversement. Ouais, ça remue dans tous les sens et ce n'est assurément pas de l'immobilisme :o)<br /> <br /> L'important, et ça fait partie de l'apprentissage, et de le vivre dans un calme relatif. Être débarassé du sentiment d'urgence y aide beaucoup.<br /> <br /> Merci pour ce commentaire qui, comme tous les autres, me renvoie quelque chose de mes idées.
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J
Bonjour Pierre et bonjour à vous toutes. Oui c'est vrai elle est très belle cette photo! A travers elle on y voit bien sûr un ciel tourmenté, un vilain nuage noir en bas et les nuages qui deviennent plus blancs, qui laissent entrevoir le ciel d'un bleu profond et nous laisse penser que le soleil va finir par percer...Tu dis à Julie que les ciels nuageux sont souvent magnifiques, je ne vais pas te contredire car c'est bien sûr la réalité...ici je suis pour le moment dans ma maison et j'entends la pluie...le ciel doit être bien gris et certainement pas bien beau! mais tout ça c'est changeant! après la pluie viendra le beau temps!<br /> <br /> Que de questions contructives? Que de ???? pour arriver à commencer à donner quelques réponses...et combien de questions ne trouveront pas de réponses par la part de mystère...et combien de réponses pas vraiment claires qui laisseront une place aux doutes! Ainsi va la vie comme le ciel, avec ses nuages qui passent, mais qui cependant reste belle, nous donne envie de voir le soleil pour y voir plus clair! On peut apprécier un ciel tourmenté parce qu'on sait qu'il va changer...car tout change, rien ne reste figé!<br /> <br /> Et cette remise en questions le démontre bien...on y voit une évolution, une progression...<br /> Je me suis posé les mêmes questions que toi, par forcément dans le même ordre et au même moment de ma remise en question...au moment où j'allais vraiment très mal, j'avais déjà commencé à me poser des questions sur mon comportement, j'avais commencé à y répondre...j'avais commencé par cela car j'étais persuadée que c'était moi qui ne "tournais pas rond"...c'était comme si je le savais car je sentais bien un malaise au fond de moi, ce n'était pas les autres, ce n'était pas à cause des autres...de cela j'en étais presque convaincue! J'ai donc entrepris tout ce travail de connaisance de mon être, en continuant à vivre avec les autres mais sans trop me poser de questions sur eux,(tout en m'en posant<br /> quelques unes). Je ne me connaissais pas moi-même, et de ce fait les questions et les réponses que je me faisais sur l'autre me faisaient davantage souffrir, car je me donnais les réponses en fonction de moi, en fonction de mes réactions, de mes sentiments. Je me demandais par exemple comment il pouvait agir de telle sorte, je n'essayais même pas de le comprendre, ça ne devait par être comme ça...une sorte d'intolérance<br /> quoi! Et cela m'a obligée à continuer à me poser des questions sur moi et c'est pourquoi la conclusion de mon commentaire est différente de la tienne, toi tu dis: "Autrement dit : chercher à comprendre l'autre m'amène à mieux me comprendre." et moi c'est plutôt l'inverse, c'est le fait de chercher à mieux me comprendre qui m'amène (encore aujourd'hui) à mieux comprendre l'autre...peut-être aussi y-a-t-il aussi un peu des deux...un petit pas vers moi, un petit pas vers l'autre...un petit pas vers l'autre me ramène vers moi...tout ça à travers l'écoute et le regard....et on avance, on avance...tu le dis avec énormément plus de talent que moi:<br /> <br /> ""Et cette exploration-là, débarrassée du sentiment d'urgence, peut devenir passionnante ! Elle le sera d'autant plus que l'abîme des questions premières, extérieures à soi, gardent une part de mystère." <br /> <br /> Bon dimanche à toi Pierre et bon dimanche à vous tous!
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T
Oui, quelle belle photo, la preuve, on ne parle que d'elle. Je crois que jamais je n'ai vu un ciel comme celui là, mais..., voit on deux fois le même ciel?<br /> Merci et bonne soirée
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P
... mais je ne le dis pas, Fillebavarde, je ne le dis pas ! ;o)<br /> [C'était dimanche dernier, au lever du soleil...]<br /> <br /> > Julie, les ciels nuageux sont souvent magnifiques :o)
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