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Alter et ego (Carnet)
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8 mai 2017

Et maintenant ?

Voilà, c'est fait. On a un tout beau président tout neuf. Confortablement élu pour éviter le pire. Il parle bien, il est jeune, il est intelligent, et même brillant. Il se montre à l'écoute [ou fait mine de l'être...], il prône la bienveillance...

Que du rassurant ! Nous voilà tranquilles...
Rendormez-vous braves gens : dorénavant tout sera comme avant !

Je sais pas pour vous, mais j'avoue avoir été rassuré de voir qu'on échappait, cette fois encore, au pire du pire. Ou du moins à une des dimensions du pire. Après l'élimination du rance Fillon, celle de l'amère Le Pen : ça fait du bien. D'une certaine façon j'étais donc soulagé que Macron soit élu, même si ce résultat était quasiment garanti. Mais maintenant on fait quoi ? Je fais quoi ?

Le problème écologique n'a pas changé d'un iota après cette élection. Le défi à relever est toujours là, colossal. Ma conscience, un temps distraite, revient à la réalité.

Avec ceci, par exemple : Élection présidentielle 2017 : le naufrage continue (& non, Mélenchon ne diffère pas vraiment des autres)

 

Outre l'article, je mets ici en exergue un commentaire qui le complète avec pertinence :

« Le grand vainqueur de ces élections porte un nom : l’illusion. Il faut croire qu’elle est tenace. Nous nous y accrochons comme le naufragé se tient à l’ancre de son navire en perdition, et finit par être emporté avec elle dans le fond des abîmes.
Cette fois, ça va changer, une nouvelle tête à l’Elysée et vous allez voir, en attendant, place au spectacle, divertissement garanti, esclandres et suspenses assurés, le meilleur en boucle, en hologrammes autant de fois qu’il possible.
On pourrait en rire, d’ailleurs cela arrive, même si c’est un rire qui étrangle, parce que très vite, la catastrophe revient hanter la conscience, parce que ce qui se dit est d’une telle insignifiance face aux enjeux, que la sidération laisse sans voix – et, pour ma part, sans voix à donner à auncun(e) prétendant(e) au pouvoir d’Etat.
Dans ces débats tronqués, ce qui fait de nous des vivants sur une terre habitable, devient accessoire. La beauté, les êtres sensibles, le miracle qu’est la vie, plus rien n’a vraiment d’importance. Priorité à la relance, à la science et à la technique, aux innovations numériques, à l’industrialisation du monde, à sa marchandisation, à la croissance, à la conquête de nouveaux espaces : le ciel, la mer, la réalité et l’humanité augmentées…
Surtout, ne jamais parler de limites. Ne pas mettre en question notre mode de vie. Il n’est pas négociable. Mais pas d’inquiétude. Le grand défi écologique sera relevé, grâce à la transition, la planification, peu importe le nom qu’on lui donne. Il sera remporté grâce à ce qui, précisément, détruit le monde : l’imaginaire prométhéen, la fuite en avant technologique, industrielle, consumériste, technocratique…
A ce stade, ce n’est plus de la contradiction, mais de la schizophrénie. Le déni est en passe de devenir de la forclusion.
Non seulement, l’impuissance du politique est devenue massive, mais en plus, aux maux qui rongent nos sociétés, il en ajoute un autre : le leurre. Les élections ne sont rien d’autre qu’un jeu de dupes, un troc tacite : notre consentement contre une dose d’illusions.
En ce sens, le politique ne fait guère que suivre – tout en la précédant aussi, hélas – la grande masse que nous sommes, et qui n’a pas vraiment envie de prendre la mesure du désastre, et encore moins des changements qui nous incombent pour y faire face. Autant déléguer à d’autres le soin de faire – ou plutôt de ne pas faire – à notre place et, quand l’heure du désenchantement aura sonné, les remplacer par de nouveaux illusionnistes. Et comme il faut donner envie d’y croire, le spectacle de cirque nous sera offert, dissimulant bien mal les batailles d’égos, les calculs misérables, les enjeux futiles. Et, s’il le faut, nous faire peur, pour mieux nous faire adhérer et pour faire diversion.
Pendant ce temps, le saccage en règle peut continuer, les espèces peuvent s’éteindre une à une, les plus pauvres succomber la faim au ventre, le chaos climatique rendre inhabitable des régions entières, l’eau des rivières et de la mer mourir tout comme les terres agricoles.
Je sens venir la question : Et toi, tu proposes quoi ? Concrètement ? Quelles mesures, quels moyens, quelles échéances ?
Je n’ai pas de programme, même pas de groupies ni d’hologramme. Je n’ai qu’une modeste intuition. Ce qui nous incombe, c’est de reprendre possession de nos imaginaires, sans calculs, sans attente. La bataille à mener est avant tout celle des idées et de la langue. D’elle seule pourra venir un soulèvement des cœurs et des actes en conscience. Nous avons à conquérir quelque chose de beaucoup plus vaste que l’espace, les océans ou la technologie : l’autonomie de notre pensée, de nos savoirs et de nos vies. »

Frédéric Wolff [source]

Commentaires
K
"Off grid" ça m'intéresse... je pense que je vais prendre un penthouse à 4 millions, sont tellement cute ! la classe moyenne peut amplement se payer ça n'est-ce-pas ? !
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Y
Et si ça tourne vraiment mal, nous vous proposons pour une simple poignée de dollars une solution de repli plus radicale que de déménager dans des zones protégées : http://survivalcondo.com/in-depth/
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C
Il ne serait pas étonnant que, puisqu'ils sont aussi bien informés que chacun, quelques grands fortunés n'aient pas d'inquiétudes quant à leur propre capacité financière à se protéger de ce que leurs spéculations induisent. <br /> <br /> Trump, par exemple, grand climatosceptique sur le devant de la scène, semble tout à fait savoir ce qu'il en est : <br /> <br /> <br /> <br /> « En 2014, peu après l’acquisition d’un terrain de golf et d’un complexe hôtelier à Doonbeg (Irlande), en bordure de l’océan, il annonçait son intention d’ériger un mur de cinq mètres de hauteur et long de près de trois kilomètres, pour protéger son acquisition de l’érosion du littoral due à la montée de l’océan. Le projet a été bloqué en décembre. <br /> <br /> Le discours public de M. Trump sur le climat est donc en radicale opposition avec les mesures qu’il est susceptible de prendre pour protéger ses affaires. Ce hiatus peut bien sûr s’expliquer par le fait simple que le président américain entretient une relation délirante à la réalité. Mais il peut aussi être vu comme un moyen pour l’intéressé de conserver leur valeur à ses investissements. » <br /> <br /> <br /> <br /> En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/20/donald-trump-les-pieds-dans-l-eau_5082187_3232.html#3s14xtiYOjjSTLbC.99
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Y
Info ou intox ? Les grandes fortunes tentent-elles de se mettre à l'abri ?<br /> <br /> https://twitter.com/maelrannou/status/869884560988831744
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A
Et maintenant ?<br /> <br /> ...<br /> <br /> Nous avons un ministre de la transition écologique et solidaire ;) C'est-y pô merveilleux ?
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K
Parce qu'il n'aura aucune couverture médiatique. Si on commençait à voir Pierre Rhabbi cent fois par jour à la télé et sur la première page de toutes les revues comme cela a été le cas pour Macron, je pense que cela ferait une grande différence d'ici qq mois. Mais oublions ça !
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P
... Passé la minute de soulagement... (Et le plaisir people de son histoire), quand j'ai vu le calendrier des rencontres... Angela Merkel... Les militaires en Afrique ou en Afghanistan ou ailleurs... L'Otan je ne sais où, rencontre des pays du G8 puis du G20 je ne sais où encore... FInalement, les présidents se suivent, mais le système reste le même. Le reste ce sont des particularités, mais je ne sais pas si elles sont prioritaires. <br /> <br /> <br /> <br /> Le chômage et l'écologie en effet... <br /> <br /> <br /> <br /> Quant à notre premier ministre MR (libéral), il ne se tient plus de joie. Il éclate devant la caméra et c'est visible qu'il attend son tour.<br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve quand même qu'il a un regard minéral et fixe qui ne lui donne pas l'air de quelqu'un de facile à vivre. Enfin, bonne chance quand même... A vous et à nous. Aussi.
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L
un point de vue super intéressent. Nous sommes soulagés au moins pour 5 ans. Reste à savoir si il va être à la hauteur de nos attentes ou plutôt s'il va donner l'energie et le dynamisme dont la france à besoin!!!!
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A
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement.N'hésitez pas à venir visiter mon blog en lien ici : http://mondefantasia.over-blog.com/<br /> <br /> au plaisir
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H
Je découvre votre blog. Alter Ego, un nom qui m'est bien cher. C'est le nom de la colonie de vacance de mon fils, le paradis sur terre selon lui, et qui me coûte un bras chaque année. Quel est le con qui a dit que le bonheur n'avait pas de prix ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et maintenant, demandez vous ?<br /> <br /> Eh bien le temps de bouger nos culs est-il peut-être venu.<br /> <br /> Je crois au pouvoir de la société civile, vous, moi, et les millions de gens qui ne sont pas satisfaits et qui sont en colère, voulant d'un autre monde et d'une autre société.<br /> <br /> <br /> <br /> La question est de savoir ce que nous voulons vraiment et le prix que nous sommes prêts à payer pour l'obtenir.<br /> <br /> <br /> <br /> Une Révolution citoyenne ? Une douce utopie selon moi. Ou voit-on dans l'histoire l'exemple d'une révolution pacifique ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas de leçon à donner. J'ai 53 piges, et je prends véritablement conscience que si nous voulons que les choses changent, cela ne ne se fera pas sans casse.<br /> <br /> <br /> <br /> Suis-je prêt ? Somme nous prêts ?
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