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Alter et ego (Carnet)
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2 juin 2011

Le libre choix de la solitude

À la suite du précédent billet Charlotte a laissé ce commentaire :

Est ce vraiment un choix libre que celui de la solitude?
N'est ce pas plutôt le résultat d'un choix inconscient qui nous échappe pour une grande part et où finalement la liberté n'a pas grand chose à voir mais dont on se revendique pour se rassurer, se valoriser.
L'homme est un être social. L'homme n'est pas fait pour vivre seul.
Mais aussi, ne sommes nous pas responsables de nos choix de vie?
Je me pose la question.

La question sur le libre choix de la solitude, qui s'ouvre sur celle de la responsabilité de nos choix de vie, m'interpelle.

De façon générale, sommes-nous libres de nos choix ? Je crois qu'il est impossible d'évaluer les parts de conscient et d'inconscient qui régissent chacun de nos choix de vie, qu'il s'agisse de solitude, de profession, ou d'achat de voiture. Même nos choix réfléchis, donc tout à fait conscients, résultent de processus inconscients...

Mais tenter de généraliser m'emmenerait trop loin et je vais plutôt observer comment j'ai fait moi-même le choix de la "solitude", c'est à dire de vivre seul. Il n'était pas initial et résulte de divers aléas survenus tardivement dans mon existence. Ce n'est qu'après avoir longtemps choisi de partager une vie de couple que j'ai choisi de rester seul... du moins tant que je maintiendrai ce choix, qui ne se veut aucunement définif. Tout comme j'ai choisi d'exercer un métier à un moment de ma vie, un autre plus tard, puis encore un autre avant de changer encore éventuellement. À mon sens il est fondamental de considérer le choix comme étant en permanence lié à la notion de temporalité : le choix est lié à l'instant. Il peut se reconduire indéfiniment ou changer en fonction des circonstances et de l'équilibre de divers besoins largement inconscients.

Mon choix actuel de vivre seul résulte d'un fort besoin de me sentir libre. Puisque ce besoin prédomine je ne suis donc pas attiré par l'idée de systèmes relationnels qui me paraissent aliénants. Mais mon choix pourra éventuellement être remis en question si vivre à deux (ou plus), me semble un jour plus enrichissant, plus satisfaisant, plus à même de répondre à un besoin d'équilibre intérieur... quitte à y perdre une part de liberté. Là se situe la liberté du choix : le changement d'orientation est possible à tout moment. Et là se situe ma responsabilité : choisir d'être en équilibre. Ou du moins d'y tendre...

Choix, liberté, responsabilité : c'est le trépied sur lequel repose notre équilibre.

C'est ainsi que, pour se sentir en équilibre, le choix de vivre seul peut être vu comme rassurant ou valorisant. Peut-être... mais pas davantage que l'est le choix de (re)vivre en couple, en cohabitation ou en en communauté. Tout choix peut-être "rassurant" (pour soi) et "valorisant" (dans le regard d'une population qui s'y reconnaît).

L'homme est un être social, j'en suis convaincu, mais vivre seul n'implique pas une exclusion du champ social, tout comme vivre à deux n'est pas signe d'une ouverture au monde. Vivre seul ce n'est pas vivre en ermite, à de rares exceptions près. C'est simplement un autre mode de socialisation. Là encore tout est question de choix : on peut vivre seul et rencontrer beaucoup.

 

Commentaires
P
Je ne saurais répondre à ces questions avec certitude, Léandre, mais j'ai bien l'impression que c'est la crainte de se retrouver seul qui motive ces réactions d'incrédulité. Il y a des personnes qui ne parviennent pas à admettre que d'autres ressentent les choses différemment d'eux :)
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L
Pourquoi vivre seule renvoie-t-il à solitude? Pourquoi solitude est-il associé à souffrance? Pourquoi la plupart des gens pensent-ils que lorsqu'on affiche le plaisr que l'on peut avoir à vivre seul c'est que vous vous cacher votre désir de vie à deux?
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P
Bonjour Delphine.<br /> <br /> J'apprécie que tu interviennes sur un billet qui t'inspire, sans te soucier du fait qu'il soit déjà un peu ancien. Plusieurs l'ont fait, récemment, et j'aime bien ce pied de nez fait à l'immédiateté habituelle des blogs :)<br /> <br /> Je te remercie pour ton témoignage. Il confirme, si besoin était, que ce mode de vie peut être tout à fait viable et satisfaisant quand il est choisi conjointement, en laissant à chacun la part de liberté à laquelle il aspire. Je ne doute pas que cela demande un dialogue soutenu pour le mettre en place et une indispensable confiance. Confiance en soi... pour ne pas douter de l'autre.<br /> <br /> En ce qui me concerne je n'imagine pas, actuellement, d'autre façon de vivre une relation amoureuse.
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D
Bonjour ! celà faisait bien longtemps que je n'étais pas venue passer un moment sur ce blog. Mais le sujet du "vivre seul" m'intéresse.<br /> Entre vivre seul et vivre en couple, j'ai trouvé une alternative :<br /> J'ai choisi d'avoir mon chez moi, mon cocon et d'y vivre le quotidien quand je travaille. Cela me permet de vivre sans faire de concession. Je m'assume financièrement, j'assume mes dépenses, mes factures. Je choisis mon programme télé, de lire un livre, de trainer dans la salle de bain, de faire mon ménage, de changer mon décor, de faire tel ou tel travaux etc... de manger ce que je veux quand je veux et de ne pas manger si je n'ai pas faim.<br /> Mais je vis aussi une vie de couple ou le partage a une part importante. Je partage mes angoisses, mes joies, mes sourirs et mes larmes, mes évotions, ma tendresse... je donne et je reçois. Mon Binome vis chez lui et peut vivre comme il l'entend et avoir la même liberté que moi dans son quotidien.<br /> Nous pouvons ainsi choisir nos instants de partages et peut être plus disponibles l'un pour l'autre car quand nous nous voyons nous sommes rassasier de notre liberté.<br /> Il faut admettre que le téléphone a pris une grande part dans notre vie, il permet de rester continuellement en contact; parfois nous regardons la même émisson à la télé ou le même film mais chacun chez soi et nous commentons nos ressentis par téléphone. Nous passons des heures au téléphone ensemble (merci le téléphone illimité). quand nous nous retrouvons nous sommes souvent plutôt chez lui car ça nous convient. Nous partageons les repas de famille si il y en a, notre famille et nos amis savent que nous vivons ensemble mais en ayant aussi un chacun chez soi. çela a pris du temps pour que tout le monde accepte mais maintenant nous arrivons à viVre notre histoire d'amour sans nous sentir exclus de la vie de l'autre.Et on s'aime très fort.. la confiance est primordial dans cette façon de vivre mais l'amour quand il est profond prend sa place et son aise et ne laisse plus de place au doute. Nous avons beaucoup parlé pour y arriver. Nous avons aussi parlé d'avenir et même si nous nous aimons sincèrement et profondemment, j'ai été honnête avec lui, je veux garder mon autonomie donc mon chez moi, ça me permet de me sentir libre dans ma relation à lui et d'être encore plus libre quand je suis avec lui. <br /> C'est un choix qui nous convient aujourd'hui mais si demain il nous pesait nous pourrions faire d'autres choix en commun accord en continuant de s'aimer.
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P
> Josie, c'est vrai, je ne me pose pas la question de la vie en couple : la question n'a pas lieu d'être. Ce qui est sûr c'est que je ne le désire pas...<br /> <br /> Tu te demandes si tu deviens "égoïste". C'est un mot qui revient souvent quand il est question de solitude. Je ne crois pas que les choses puissent se résumer ainsi : on peut très bien être attentif aux autres et préférer vivre seul. Je ne perçois pas l'égoïsme ( = porter attention à soi, à son équilibre, sans pour autant négliger autrui) comme le "défaut" auquel il est souvent cantonné. D'ailleurs tu parles du don... tout en laissant entendre qu'il t'a mise en déséquilibre.<br /> <br /> Oui, bien sûr, un amour fort peut faire décider de sortir du célibat. Ce sont des choses qui peuvent arriver ;)<br /> <br /> Je crois cependant qu'un célibat bien vécu rend plus difficile le renoncement aux avantages qu'il procure. Faut vraiment que l'amour soit TRES fort ;)<br /> <br /> Quant aux blessures d'ordre amoureux/sentimental et aux deuils nécessaires, il est certain que cela peut mener à de profondes remises en question dans la façon de se lier...<br /> <br /> Bises, Josie !<br /> <br /> > Laurent, je ne sais pas si l'égo n'a pas sa place dans les rapports intimes, mais il s'y invite souvent ! Je me demande même si quiconque peut évincer son égo d'une relation...
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L
Je suis du même avis que votre homme. Le mot maquillage indique bien l'intention:duper<br /> Il fait partie du theatre social avec la vanité de l'apparence; mais un rapport intime ne peut pas être de cet ordre. C'est l'endroit de la vérité que cela nous plaise ou non, et l'égo n'y a plus sa place
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J
Il y a une grande difference entre le fait d'étre seul par choix ou par obligation.<br /> <br /> Moi je suis seule, en fait ni par choix ni par obligation, je veux dire par lá que la fin de ma relation m'a amenée á vivre seule, l ce n'etait pas un choix, mais maintenant je suis un peu comme toi Pierre, je me demande si j'ai, ou aurais envie d'etre en couple á nouveau. Enfin je dis je suis comme toi, mais je pense que toi tu ne te poses pas cette question. Est ce que les beaux moments qu'on partage avec l'autre<br /> valent la peine qu'on renonce á une certaine liberté. C'est ma grande question du moment.<br /> Pourtant ma vie de femme seule n'est pas facile, vu que je vis sur une ile avec trés peu de contact si ce n'est par internet. Je me dis que je me léve quand je veux, me couche quand je veux, et fais ce que je veux sans etre obligée de suivre les envies de l'autre, si moi meme je ne le sens pas. Serai-je devenu égoiste, aprés avoir tant donné de moi ? je ne le sais pas.<br /> Je pense que quand on est dans une situation de celibat, voulu ou pas, il n'y a que la naissance d'un amour fort, qui peut nous décider á vivre autrement. c'est mon idée, je ne sais pas si c'est bien, c'est juste ce que je pense.<br /> Enfin ce que je dis ici refléte ma phase de vie actuelle, certainement parce que je n'ai pas encore fait le deuil de cet amour a qui j'ai donné jusqu'á mon ame, pour me voir ensuite congédiée et remplacée, sans préavis.<br /> Désolée si je suis sortie du sujet.<br /> <br /> Bises á toi Pierre.
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K
aujourd'hui au parc j'ai aimé marché sous la pluie et les mots de Nicole me raconte ce que j'ai tellement savouré tout à l'heure. (euh ! je suis hors sujet là ?) :)) <br /> j'aime bien l'idée d'apprivoiser sa solitude. sans pour autant fermer la porte à l'arrivant(e)<br /> mais on peut aussi s'y endurcir sans s'en apercevoir, ce serait dommage.<br /> J'aime comprendre par moi-même, c'est un truc de solitaire ça ? non ? un peu a- ou anti-social.. anti consensuel ... je suis limite caractérielle :)) je ne sais plus si je subis ou si je choisis ma solitude. Je regarde ma vie et je me dis : c'est comme ça.
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N
à la relecture, mon commentaire était vraiement très prétentieux.<br /> <br /> Trouver l'homme originel, sûrement, s'il s'agit d'entrer en communion avec la vibration. En revanche, s'il s'agit de retrouver australopithecus boisei, autant consacrer ma vie à essayer d'être une méduse.<br /> <br /> Je voulais simplement dire qu'après quelques minutes dans l'assise, l'être social se disloque intégralement. Suis-je mort alors? Et bien non. Le social est une vague sur laquelle je puis exister, m'exprimer, composer, me déployer ou me soustraire, mais il ne me définit pas.<br /> <br /> Bonne soirée Pierre.
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P
Bonsoir Nat,<br /> <br /> Oui, bien sûr, on peut très bien aller en étant seul (encore faudrait-il préciser ce terme).<br /> <br /> Mais si je comprends bien vous tentez de retrouver l'homme "originel", c'est à dire avant qu'il ne se socialise ? Outre le fait que je me demande ce qu'on peut discerner ce qui appartient à cet homme originel après approximativement 250.000 générations, ce qui m'intrigue surtout c'est la finalité. Quel est votre objectif ?<br /> <br /> Pour ma part je considère que la socialisation est plutôt un progrès de l'humanité, et de toutes façons sont évolution "naturelle".<br /> <br /> Mais peut-être n'ai-je pas bien compris le sens de votre commentaire...
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