Sobre joie
Un mois que je n'ai pas écrit publié.
En fait j'ai écrit, la semaine dernière, mais j'ai gardé le texte. La thématique abordée ne me plaisait pas. Je n'avais pas envie de rompre ce silence avec une énième ressucée de ce que j'ai déjà développé ad nauseam : les attentes en matière de relations. Je ne sais pas trop pourquoi je reviens toujours là dessus...
L'inconvénient du silence, quand il dure, c'est qu'il interroge nécessairement l'opportunité du retour. À quoi bon revenir ? Et pour dire quoi ? Est-ce que j'estime suffisamment important ce que j'envisage d'écrire ? À quoi ou à qui ça sert ? Oh je sais : ce qui compte c'est l'envie d'écrire. Elle est là ou pas. Oui mais, justement, je me demande si pour moi cette envie ne viendrait pas d'une continuité. Comme si je racontais une histoire [en supposant qu'ele puisse intéresser...]. Or mon silence l'interromp et ouvre une faille. Mon carburant c'est l'interaction et ma stimulation scripturale en dépend largement. Mais si je ne suis pas inspiré... difficile de croire que mes écrits vont susciter des échanges.
Pas inspiré ? Il est certain que je ne suis plus dans l'époque faste des grands questionnements. Dans un sens c'est tant mieux : je me sens apte à répondre par moi-même aux problématiques diverses que la vie me propose. Ça fait partie de ce que j'appelle "autonomie". Mais, dans un autre sens, c'est comme s'il manquait quelque chose à mes vieilles habitudes : où sont passés les tourments qui m'ont si longtemps accompagné ? Avec cette drôle de question qui s'invite : est-ce que je vis vraiment quand je ne suis pas dans une relative difficulté existentielle ?
Réflexion bizarre, hein ? Comme si j'étais habitué à être un peu torturé par mes doutes...
Et ben non ! C'est fini [du moins pour le moment] ! Y'a pu de questions qui me rongent. Seulement une découverte calme et patiente, des questions sans exigence de réponse immédiate, des problématiques qui trouveront forcément leur solution le moment venu. C'est paisible, même si parfois je cogite un peu sur le plan professionnel. Dans cette vie pacifiée s'intercalent jour après jour des découvertes, des compréhensions rassérénantes, de menues satisfaction à voir se confirmer ce que je sais. Il y a bien des manques, des lacunes, des choses à améliorer, mais rien qui soit pesant ou inquiétant. Donc rien qui justifie de l'écrire.
Ma vie me plaît. Je peux dire que je me sens... au plus près de ce que je suis capable d'être actuellement. Imparfait, assurément, mais toujours en marche vers un état d'harmonie avec le monde qui m'entoure. Quelque chose qui oscillerait entre la lucidité et la conscience.
J'ai la joie sobre, voyez-vous, mais je me laisserais bien aller jusqu'à lâcher un discret Youpie !!!
« Ce qui me trouble le plus, ce n’est pas de ne pas avoir le temps d’écrire. C’est de m’apercevoir que ne pas écrire ne me manque pas. On peut donc vivre sans s’écrire ? On peut donc exister sans prendre le temps de se dire ? J’ai passé des années à m’étonner devant tous ces gens qui vivaient leur vie sans avoir même l’idée de l’écrire, tous ces gens – là, ici, partout – qui n’éprouvaient pas ce manque des mots qui me semblait pourtant si capital. Je me disais, Mais comment font-ils ? comment font-ils tous ces silencieux ? ces handicapés du mot ? leur vie a-t-elle encore un sens si elle ne s’écrit pas ? » Regards solitaires - "Sans se dire"
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Hier soir, le plaisir simple d'une composition.